[La] Mattchich [sic] des salons
Une danse fantaisiste inspirée par La Mattchich et usitée surtout comme figure de cotillon.
Le jour où pour la première fois on dansa la mattchich sur la scène d'un music-hall, personne ne pouvait soupçonner la vogue d'un air, très dansant, certes, mais un peu vulgaire. Mais le motif était facile et les casinos , cet été dernier, s'en donnèrent à cœur joie. Toutes les orchestres plus ou moins tziganes s'ingénièrent à lancer le Polo ou la Sorella qui permettaient vaguement d'esquisser le pas espagnol.
Mon Dieu ! Il faut avouer que la mattchich primitive avait toutes les qualités et tous les défauts des danses espagnoles. Elle était commune, mais bien rythmée, et ceux qui les premiers s'essayèrent dans l'art de danser ce pas un peu excentrique furent critiqués sans aucune espèce de bienveillance. Mais le cake-walk lui même ne connut-il pas cette mauvaise fortune avant les heures d'un triomphe complet.
Le transatlantic, est comme une correction du cake-walk échevelé et l'on peut le danser sans être ridicule.
La mattchich des salons ressemble aujourd'hui assez peu à celle des music-halls ; on en est arrivé à dessiner à peine le déhanchement trop caractéristique, et si ce pas reste sensiblement le même, on a supprimé les ronds de jambe, les passades et les coups des reins de la danse primitive.
D'ailleurs, ce qui a séduit dans la mattchich n'est pas la danse même, mais l'air obsédant, continuellement fredonné ; petit à petit on s'est laissé aller à danser une mesure sur deux, timidement. Aujourd'hui ce n'est pas une danse nouvelle, mais une fantaisie utilisée dans les cotillons.
Max Rivière