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Mayol


LA MATCHICHE - DANSE


Dès la fin de 1905, "La Matchiche" (parfois écrit "La Matchich" ou "La Mattchiche" était devenue un succès mondial (voir "La Mattchiche au Canada" - lien ci-contre) : plus de 240.000 petits formats en avaient déjà été vendus et comme son rythme et ses paroles invitaient à la danse, il devint presque essentiel qu'on en fasse, justement, une danse sauf que... cette danse devait être respectable c'est-à-dire sans rapport avec les allusions de Léo Lelièvre et Paul Briollet.

Le magazine Femina vint à la rescousse et en janvier 1906, avec photos et tout, publia cet étonnant article :

[La] Mattchich [sic] des salons

Une danse fantaisiste inspirée par La Mattchich et usitée surtout comme figure de cotillon.

Le jour où pour la première fois on dansa la mattchich sur la scène d'un music-hall, personne ne pouvait soupçonner la vogue d'un air, très dansant, certes, mais un peu vulgaire. Mais le motif était facile et les casinos , cet été dernier, s'en donnèrent à cœur joie. Toutes les orchestres plus ou moins tziganes s'ingénièrent à lancer le Polo ou la Sorella qui permettaient vaguement d'esquisser le pas espagnol.

Mon Dieu ! Il faut avouer que la mattchich primitive avait toutes les qualités et tous les défauts des danses espagnoles. Elle était commune, mais bien rythmée, et ceux qui les premiers s'essayèrent dans l'art de danser ce pas un peu excentrique furent critiqués sans aucune espèce de bienveillance. Mais le cake-walk lui même ne connut-il pas cette mauvaise fortune avant les heures d'un triomphe complet.

Le transatlantic, est comme une correction du cake-walk échevelé et l'on peut le danser sans être ridicule.

La mattchich des salons ressemble aujourd'hui assez peu à celle des music-halls ; on en est arrivé à dessiner à peine le déhanchement trop caractéristique, et si ce pas reste sensiblement le même, on a supprimé les ronds de jambe, les passades et les coups des reins de la danse primitive.

D'ailleurs, ce qui a séduit dans la mattchich n'est pas la danse même, mais l'air obsédant, continuellement fredonné ; petit à petit on s'est laissé aller à danser une mesure sur deux, timidement. Aujourd'hui ce n'est pas une danse nouvelle, mais une fantaisie utilisée dans les cotillons.

Max Rivière


Les photos ? - Comme suit


1 - Les deux danseurs doivent être assez éloignés l'un de l'autre. Les bras ne doivent pas bouger.

2 - Le danseur et la danseuse font un pas vers la gauche, les jambes légèrement fléchies et en s'inclinant doucement en avant.

   

3 - Après avoir tourné sur le pied en dehors, les danseurs reprennent le même pas, avec un léger déhanchement.

4 - Et l'on revient à la position primitive.

   

5 - Et le cavalier fait tourner sa danseuse sous son bras, en se déhanchant autant que possible.

6 - Puis on reprend la figure dans l'autre sens.

   

7 - La danseuse, complètement renversée, engage le pied droit entre les pieds de son cavalier.

8 - Après un tour, les deux danseurs se séparent et refont le même pas dos à dos.

   

Reste à se demander pourquoi les danseurs deviennent des danseuses au cinquième mouvement...

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Merci à Anaïs Fléchet de Paris qui nous a communiqué cette curiosité.


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