Pour en apprendre davantage :


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La Mattchiche
Petit format américain



La Mattchiche
Reprise aux États-Unis
sous le titre de
"La Sorella"

Mayol


PETITE HISTOIRE DE LA MATCHICHE


Note : On écrit, selon les éditions "Mattchiche" (deux "t") ou "Matchiche" (un seul).


De "La Machica" à "La Mattchiche"

La mattchiche, danse "nouvelle", a pour origine un air tiré d'une zarzuela (sorte de drame lyrique espagnol où la déclamation alterne avec le chant) créée par ce qui restera sans doute un parfait inconnu, à l'Apollo de Madrid en 1895. - Sur quelles paroles chanta-t-on, à ce moment-là la mélodie qui accompagnait la déclamation, l'histoire ne le dit pas mais elle a retenu le nom de son compositeur, P. Badia, qui s'était inspiré, pour le rythme, d'une danse brésilienne mise à la mode vers 1870, la maxixa ou machicha, devenu depuis la samba.


Dans ses "Mémoires", Mayol raconte l'avoir entendu vers 1905 [*] et qu'il en avait tout de suite été emballé. Il aurait, à ce moment-là, chargé le jeune compositeur Borel-Clerc de l'adapter, ce qui fut fait, sur des paroles de Léo Lelièvre et de Paul Briollet.

Et c'est ainsi que naquit le plus célèbre des airs français de la Belle Époque.

Le succès fut instantané.


[*] Probablement plus tôt mais sous un autre nom. En juillet, déjà, Auguste Bosc, alors chef d'orchestre du Bal Tabarin, en avait fait chez Odéon un enregistrement sous le titre de "Le polo" qu'on pourra entendre en cliquant ci-contre. - Numéro X 36164, matrice XP1788 prise 2.
(merci à Monsieur Vincent Massard pour cet enregistrement.)

"Le polo" - Orchestre Bosc - 1905

Suite, copies, imitations

Le succès fut non seulement instantané mais il finit par éclipser " Viens, Poupoule !" créé par Mayol trois ans auparavant et qu'on lui réclamait à tous ces tours de chant.

À partir de 1905, on n'eut des oreilles que pour la Mattchiche. - Tous les chanteurs-fantaisistes de l'époque durent la mettre à leur répertoire, du jeune Maurice Chevalier (qui imitait alors Mayol), à Dranem en passant par Boucot, Montel et Charlus. Fragson lui-même n'échappa pas à la vague en créant une "Mouyette" qui lui ressembla étrangement (voir à sa page pour en entendre un extrait).

Les pas (car c'était une danse) furent vite oubliés mais dans la même lignée, les auditeurs de l'époque eurent droit, jusqu'à la guerre, à une danse nouvelle, à chaque saison : la Clématite (polka... japonaise !), la Malakoff (la "célèbre" danse russe), la Tizi-Ouzou (d'origine kabyle), la Baltique (suédoise), la Monténégrine, etc.


Éditions

Les premiers petits formats de La Mattchiche portaient l'inscription : "Sur les motifs populaires de la célèbre marche espagnole, arrangée par Borel-Clerc". - Le succès aidant, la référence à l'air originel disparut.


La Matchiche au Canada (circa 1905)

Vers 1905 ou peut-être même 1906, un petit format de La Mattchiche, avec la photo d'une chanteuse de l'époque, Lucie de Matha (sur laquelle nous n'avons pas pu à ce jour obtenir de plus amples détails), était publié, au Québec (Canada), sans nom d'auteur ni de compositeur avec, sur la première page, la mention "Le plus grand succès de Paris". Sur la page deux, deux mention : "Chansonnette" et "Marche espagnole" (sic).

Une photo de ce petit format, fort différent de celui de Borel-Clerc, se trouvera en annexe.


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