arisys ou Marcelle Parisys fait partie de ces artistes dont on ne parle jamais, qu'on n'entend jamais mais qui ont toujours de fervents admirateurs. Nous en connaissons un certain nombre...
Cet attrait difficilement exprimable, Parisys le devait non seulement à sa personnalité, à sa voix, mais aussi à son physique.
Dans Au Music-Hall en 1923, l'austère Gustave Fréjaville y succombera totalement : :"...Nous retrouvons notre Parisys incomparable, sa voix de Gavroche, ses cheveux d'argent, ses yeux rieurs, sa drôlerie si personnelle pleine d'entrain, d'impertinence et d'esprit...".
Parisys débute en 1908 dans de petits cafés-concerts de la capitale. Si l'on en croit l'anecdote rapportée par Joe Bridge dans Nos vedettes, 1923 c'est dans un restaurant que la toute jeune Marcelle Josse est un jour abordée par un agent théatral. Dès le lendemain elle passe une audition et signe un engagement pour l'Egypte. Mais il lui faut un nom...Parisetle est déjà pris, Parisia ne lui plait pas trop, elle opte donc pour Parisys, pseudonyme plutôt malheureux car on l'orthographiera très souvent Parysis. A son arrivée au Caire, elle lira sur les affiches:" La belle Parisys dans ses créations". Mais elle n'a pas de répertoire et devra en catastrophe s'en constituer un...
A son retour elle débute au Petit Casino o?, avec le refrain de "Julot tango" elle se taille un joli succès. Oscar Dufrenne l'engage au Concert Mayol . Parmi de nombreuses revues elle jouera: Des bleuets, du muguet, des coquelicots en 1915, C'est couru en 1916, Oh ! quel nu en 1922, Cache ta pudeur en. 1923, Quel beau nu, en. 1925, Vive le nu ! en 1931, avec Fernandel. En 1916 elle est engagée au thé?tre Michel pour y jouer la revue Bravo. Le directeur, Robert Trébor deviendra son compagnon et à sa mort,le 25 février 1942, Parisys reprendra la direction du théatre . Elle sera également à l'affiche du Théatre Antoine dans Monsieur Bourdin profiteur et, au théatre Réjane, dans A l'abri des lois. En 1919, Parisys joue au théatre Marigny, à la Cigale et, d'octobre à décembre, aux Capucines dans la revue C.G.T Roi. En 1920 et 1921 elle se produit également à la Cigale: Pas d'?a Lisette, La pucelle du Rat Mort...et autres titres évocateurs.
On aurait cependant tort de ne voir en Parisys qu'une petite chanteuse de revue à Ba-ta-clan, aux Nouveautés ou aux Capucines. Car, dès 1917, changeant complètement de genre, elle aborde la comédie au Théatre Antoine o? elle crée M. Bourdin, profiteur, puis au théatre Réjane o? elle reprend A l'abri des lois. En mars 1924 Parisys joue La Môme au nouveau Casino de Nice et le critique Davin de Champclos la décrit ainsi:"...Ce joli petit bout de femme, tout en sourire est un vrai bibelot échappé d'une vitrine de la rue de la Paix..." (dans La Rampe, 23 mars 1924). Au journaliste venu l'interviewer elle déclare : "...à la rentrée en septembre je créerai au théatre Michel une opérette Bob et moi puis j'irai à Londres, à Bordeaux, à Deauville. Je jouerai au théatre de la Madeleine..Ah ! j'en ai du pain sur la planche". Début juillet de cette année 1924 si bien remplie, elle enregistre "Vas-y Léon" son premier titre pour Gramophone , un air de "La Revue Olympique" qu'elle interprète alors au Casino de Paris avec Dorville. Par la suite elle jouera à l'Empire, au théatre Michel, à La ScalaLa petite grue du 5ème en 1927, en alternance avec le music-hall : Européen (mars 1932), Bobino (février 1933), A.B.C. (mars 1938) et des revues de René Dorin.
Peu de jours avant la déclaration de guerre,
Parisys, sourire éclatant et cheveux blonds coiffés d'une casquette d'officier de marine, apparait en couverture de La Semaine Radiophonique n? 35 du 27 aout 1939 : A la question du reporter Jean Laurent: "Que préférez-vous:la revue, la comédie, le drame, le tour de
chant ?" elle répond :"Tout ce qui est sincère. Je chante"J't'agace", de Dorin, j'ai joué Les Hannetons, j'ai créé "Les fraises et les framboises", "Mont'là-dessus" et "La saison d'amour" d'Edmond Sée...j'aime les revues de Rip...". Pendant la guerre l'activité de Parisys ne se ralentit pas: elle "fait" l'A.B.C. le 18 octobre 1940, l'Alhambra le 14 aout 1941, les Folies-Belleville etc...
Parisys assurera la direction du théatre Michel de 1942 à 1965. Elle sera décoratrice, metteur en scène et actrice de très nombreuses pièces dont Les croulants se portent bien (1959 à 1962)
Le cinéma n'utilisa guère les talents de Parisys: Entre 1930 et 1937 elle ne tourne que cinq films: Eau, gaz, amour à tous les étages (C.M) (R. Lion,1930), La bonne aventure (Diamant-Berger, 1932), L'aristo (Berthomieu, 1934), Une nuit de folies (Cammage, 1934) avec Fernandel. Sa dernière apparition à l'écran sera dans Le désir et l'amour (Decoin, 1952)
Née Marcelle Josse, à Paris, 18e, le 30 décembre 1892, Marcelle Parisys s'est éteinte à 93 ans à Paris, 16e, le 16 juillet 1986.
Illustration sonore
Vingt-quatre secondes de ses fraises et ses framboises avec sa voix haut perchée, un peu à la Jeanne Aubert :
"Ah! les fraises et les framboises" (Wollf/Matis - S. Plaute)