BIO-EXPRESS

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R


es informations dont nous disposons sont quelques fois très succintes et ne nous permettent pas vraiment de réaliser une fiche biographique conventionnelle, ou alors, il s'agit de quelqu'un ayant eu un rapport épisodique à la chanson. Aussi, nous ajoutons cette série de pages (en ordre alphabétique) pour diffuser les quelques renseignements que nous possédons sur les personnages ne faisant pas l'objet d'une Fiche biographique...






Léon Raiter et son orchestre

 Raiter, Léon

Né à Bucarest (Roumanie) le  mars 1893 et décédé à Paris 18e le 3 juin 1978.
Avec son orchestre, il joue régulièrement sur Radio Paris dans les années '30. Il fut le découvreur de Berthe Sylva.


Selon : "La chanson sous la IIIe république" de Serge Dillaz :

Compositeur (1893-1978). On lui doit une pléiade de "tubes" dont "On n'a pas tous les jours vingt ans" et "Les Roses blanches" interprétés par Berthe Sylva.

 

            





 Rasimi, Madame

Bénédicte Bouteille dite Berthe Rasimi ou plus souvent Madame Rasimi, née le 1er mars 1870 à Chazelles-sur-Lyon (42 - Loire), divorcée de Édouard Rasimi.

Elle ouvre un modeste atelier de couture à Lyon et s'impose par son talent.

Couturière et créatrice de costumes, elle sera aussi directrice de théatre. Après son divorce en 1910, elle dirige Ba-Ta-Clan jusqu'en 1927. Elle invente le concept des revues à grands spectacles en y apportant l'art de la costumière. A partir de 1920, elle organise de longues tourn?es ? l'?tranger, aux ?tats-Unis notamment et en Am?rique du Sud.

Madame Rasimi décède à Paris, 18e le 15 janvier 1954, elle a 83 ans.





 Regnard, Victor-Auguste

Victor-Auguste Blondel dit Regnard, né le 5 mars 1854.

Il était, selon Lyonnet (voir bibliographie) comptable dans un magasin de nouveautés lorsqu'il se mit à chanter dans diverses sociétés privées avant de débuter au Théâtre de la Tour d'Auvergne vers 1876-1877 et d'être engagé au Concert (Européen) de la rue Biot où il resta jusqu'en 1880.

Suivirent : le Théâtre des Arts (1880), le Théâtre de Cluny(1883), celui de la Renaissance (1887-1888), le Théâtre Déjazet (1889-1990)... jusqu'à ce que son embonpoint le transforma en excellent "compère de revue".

Il se produisit en tant que tel, et parfois encore au théâtre, pendant des années... jusqu'à ce qu'un client, ayant trop bu, dans un petit restaurant, près du Moulin Rouge où il devait, le soir même, jouer le père de Claudine, lui tira une balle en plein ventre le 2 janvier 1911 et ce, au cours d'une altercation avec un des garçons. Il mourut deux jours plus tard, dans sa 57e année.

On a, de lui, surtout retenu, comme le cite Paulus, dans ses Mémoires (chap. 9 et 14) qu'il fut "le plus sympathique des artistes, le compère idéal gobé par le public, l'inlassable organisateur-régisseur des représentations au bénéfice des pauvres..."

Il fut inhumé au cimetière de la maison de Pont-aux-Dames (Seine-et-Marne), retraite pour artistes, dont il s'était beaucoup occupé.







 Renard, Antoine

Ténor né à Lille en 1825, mort à Paris en 1872.

Très célèbre en tant que chanteur de 1850 à 1860, il dut abandonner l'opéra à cause d'un cancer au visage.

Il fut l'auteur de la musique du "Temps des cerises" en 1867.

Pour plus de détails, voir à Paulus, Mémoires, chapitre 03.

Voir aussi à Les étoiles du café-concert.

Parmi ses compositions (relevées sur un petit-format) :

1 "Le Barde Gaulois"
2 "Le Bonheur des Champs"
3 "La Chanson du Roulier"
4 "Le Couteau de Jeannette"
5 "Le Chasse Neige"
6 "Connais-tu l'amour"
7 "Fille des champs"
8 "Folies de Mai"
9 "La Gerbe de Blondine"
10 "Jean-le-fou"
11 "Joli Printemps"
12 "Laissons la porte ouverte"
13 "Les Moutons dans la plaine"
14 "Les Paysans d'cheux nous"
15 "La Première bise"
16 "La Réalité"
17 "Le Temps des Cerises"
18 "On est vite oublié"
19 "La Voix de l'Espérance"

(Merci Claire Simon-Boidot pour les informations et le petit-format)










 Resca

De ce chanteur, (passez-nous l'expression) "visiblement à voix", et qui a fait "les beaux jours" du Petit Casino (entre 1908 et 1920), du Kursaal, du Concert du XXe siècle et de celui du Commerce (à peu près vers les mêmes dates) - avec quelques passages à l'Eldorado, à l'Empire et au Théâtre de la chanson (y compris une présence remarquée au Palais de Cristal de Marseille en 1911) -, nous n'avons retrouvé que quelques repiquages, la plupart dans l'Anthologie de la chanson française enregistrée 1900-1920 (n° EPM 1989692), quelques notes biographiques et une mauvaise photo.

Sa physionomie nous renseigne à peu près sur sa présence scénique. Quant à ses enregistrements...

Il serait né Alexandre [André] Ménager à Niort (Poitou-Charentes) en 1881, comme tous les artistes dont on ne connaît pas précisément les origines, de "petits commerçants". Ses débuts, il les aurait fait vers 1900 avant de devenir une des "vedettes" du Petit Casino, en 1908, comme nous le mentionnions ci-dessus. Sa carrière se serait étirée jusqu'au début des années vingt et puis plus rien. Une note dans nos fiches indique qu'il serait décédé le 16 mars 1962.

De l'Anthologie de la chanson française enregistrée, voici les repiquages qui ont été effectués :

Volume 5 - Les grandes valses populaires :

  • "Tu ne sauras jamais" (paroles G. Millandy - musique J. Rico) - 1911
  • "La valse brune" (paroles G. Villard - musique G. Krier) - 1911
  • "Les nocturnes" (paroles R. Le Peltier et C. Cluny - musique G. Gabaroche) - 1915

Volume 9 - Chansons exotiques :

  • "Myrella la jolie" (paroles F.L. Bénech - musique D. Berniaux) - 1910

Volume 10 : Romances et mélodies :

  • "L'heure des rêves" (auteur et compositeur inconnus) enregistré en 1911.

À noter qu'il fut l'un des premiers à enregistrer "La valse brune", un des grands classiques de l'an 1909. (voir dans la page dédiée à Georges Villard)

À noter, dans le catalogue de mai 1914 ( Pathé), quatre enregistrements :

  • "Ah le beau rêve" de Gauwin et Paris
  • "L'homme qui rit" de Gauwin
  • "Le chevrier d'amour" (sic) de Léo Daniderff
  • "Le cœur de Gaby" du même.

Ces quatres titres sont encore au catalogue de 1927 avec quatre autres :

  • "Entends-tu la chanson" de Gaston Gabaroche
  • "Les nocturnes" du même
  • "La tendre chanson" (idem)
  • "Chante, ma Lison" de Gauwin et Paris.

Mais ils disparaissent quand, en 1929, Pathé passe aux enregistrements électriques.




 Réval, Jules

(Jules) Réval, interprète, fut le créateur du genre "ivrogne raisonneur" qui eut, un jour, l'idée de dire ses chansons plutôt que de les chanter tout en continuant d'être accompagné par l'orchestre.

On le retrouve aux Folies Bergère en 1869, à l'Eldorado en 1871, à l'Alcazar d'Été en 1877, aux Ambassadeurs vers à peu près le même temps et, jusqu'en 1892, à Ba-Ta-Clan.

Voir à Chadourne, Chapitre 6.

Voir également, une de ses chansons : "Le chapeau claque" pour en lire les paroles et en entendre une version harmonisée et enregistrée par un de nos collaborateurs, d'après la partition originale.

Voir aussi à Les étoiles du café-concert.



 Richard, Gaston

Selon Léon de Bercy dans Montmartre et ses chansons, Paris 1902 :

Parisien au physique extrême-oriental, surnommé par Rodolphe Salis le poète japonais ; ne fit, comme le précédent et vers la même époque, qu'un court passage au Chat Noir ; a disparu depuis, et est peut-être retourné au commerce, d'o? il s'était échappé pour essayer l'ascension de l'Hymette montmartroise. Richard venait d'atteindre sa vingt-cinquième année quand se leva l'aurore du présent siècle.;






















 Rictus, Jehan

Gabriel Randon de Saint-Amand - Boulogne-sur-Mer (62- Pas-de-Calais) 21 septembre 1867 /Paris 6 novembre 1933.

Selon Léon de Bercy dans Montmartre et ses chansons, Paris 1902 :

C'est en 1885, à la Bosse, société ouverte qui réunissait les jeunes poètes et artistes de la rive gauche, auxquels se joignaient de rares étudiants en droit et en médecine, que je vis et entendis pour la première fois Jehan Rictus. C'était un grand jeune homme de dix-huit ans, pâle, maigre, imberbe et timide, que semblait gêner la longueur de ses membres grêles ; il descendait parfois des hauteurs de Montmartre, o? il habitait, et venait se mêler aux "Bossus" afin de leur soumettre le fruit de ses élucubrations poétiques ; sa voix était blanche ; et son débit, lent et douloureux, exposait déjà des "doléances"; mais rien dans le fond, ni dans la forme ne laissait prévoir les Soliloques du Pauvre. Les déceptions et les rancoeurs de Gabriel Randon (il n'avait pas alors de pseudonyme) n'étaient occasionnées que par de malheureuses amours, ainsi qu'il ressort des strophes ci-dessous :

L'ÉTOILE

C'était un soir pareil à celui de ce soir ;
Je te lisais des vers éclos pour toi, ma?tresse !
Je regardais la vie à travers ma détresse,
Car j'avais bu le vin grisant du désespoir.

L'horizon vaguement s'estompait de brouillard ;
Comme une plaie ouverte au flanc du grand mystère.
Une étoile saignait dans l'immense parterre
Troué comme une chair par un coup de poignard !

Hélas ! j'attendis bien longtemps silencieux ;
Et toi, n'ayant qu'ému ta fibre maternelle,
Une larme éclaira la nuit de ta prunelle
Comme l'astre naissant qui tremblotait aux cieux.

Tu raillas cependant ; et ton rire léger
Impitoyablement tua ma peine amère !...
L'étoile qui brillait d'un éclat éphémère,
Ce soir-là, ne fut pas l'Etoile du Berger.
Je fus dix ans sans le revoir.

Un soir de 1896, au Chat Noir , ? o? je disais mes vers ? Salis, à brûle-pourpoint, me demanda :

"? Quelle est votre opinion sur Rictus ?

"? Je vous avouerai, répondis-je, que je ne m'en suis fait encore aucune, attendu que je ne connais pas un vers de lui.

"? Vous allez l'entendre, car il est dans la salle et il ne refusera certainement pas de nous dire quelques vers." Salis ne s'était point trompé. Rictus se fit prier pour la forme, puis il gagna le fond de la salle, récita L'Hiver, Déception, Le Revenant et obtint un immense succès.

"? Eh bien ! votre avis ? interrogea le gentilhomme cabaretier.

"? De l'eau sucrée au caca", répondis-je brutalement. J'ignorais alors ce vers de Rictus :

?a sent la merde et les lilas ! répété une demi-douzaine de fois dans son poème Le Piège, dont la philosophie, à mon sens, n'aurait rien perdu à se priver de ce bouquet.

"? Mais Le Revenant ? demanda à son tour le compositeur André Colomb, qui était alors accompagnateur au Chat Noir. "? Je veux, avant de me prononcer davantage, répartis-je, lire attentivement l'oeuvre de Rictus."

Hélas ! je reconnais que la lecture des Soliloques du Pauvre [Edition du Mercure de France. MDCCXCVII] et de Doléances [Id. MCM ] (à tort sous-titrées Nouveaux Soliloques) n'a que peu modifié mon premier jugement.

Non par bégueulerie, fichtre ! ? dont me gardent à jamais les dieux ? mais parce qu'il porte chapeau et redingote bien à lui, parce que, aussi, il décèle mainte fois son éducation et son instruction bourgeoises, je reproche au Pauvre de Rictus sa trivialité trop souvent ordurière. Cet "homme moderne, qui pousse sa plainte" contre les injustices du sort et les malveillances sociales, qui crie à l'aide, appelle au secours, son auteur le fait amer, mélancolique et pleurard :

"On réfléchit, on a envie
D' beugler tout seul "Miserere",
Pis on dit : Ben quoi, c'est la Vie !
Gn'a rien à fair', gn'a qu'à pleurer."

Passif, il se lamente et geint, sans que s'éveille en lui le moindre instinct de lutte, sans qu'il esquisse un geste de révolte ; il prie :

"Pardonnez-nous les offenses
Que l'on nous fait et qu'on laisse faire,
Et ne nous laissez pas succomber à la tentation
De nous endormir dans la misère,
Et délivrez-nous de la douleur. (Ainsi soit-il !)"

Une chose encore me choque en lui. Pourquoi ce miséreux qui parle d'"égérie ", d'"entité", de "parabole" et qui discerne que ses palabres à lui-même sont des "soliloques", pourquoi, dis-je, emploie-t-il cravailler, cravailleur, grapeau, goigt, amé, Guieu, cérémognie, méquier, mason, meillons, crottoir, oneiller, pour : travailler, travailleur, drapeau, doigt, aimer, Dieu, cérémonie, métier, maison, millions, trottoir, oreiller ? Pourquoi encore cette dilection quasi-parternelle pour la violente interjection du général Cambronne ? Cet adornement coprogène de la navrance résignée de ce gueux refoule ma sympathie. Et cependant, comme il est beau, parfois et superbement lyrique, le Pauvre en son oariste à la mort !

"... la Femme en Noir,
La Sans-Remords... la Sans-Mamelles,
La Dure-aux-Coeurs, la Fra?che-aux-Moelles,
La Sans-Pitié, la Sans-Prunelles,
Qui va jugulant les plus belles
Et jarnacquant l'jarret d' l'Espoir :
Vous savez ben... la Grande en Noir
Qui tranch' les tronch' par ribambelles
Et dans les tas les plus rebelles,
Envoyé son tranchoir en coup d'ailes
Pour fair' du Silence et du Soir !

" Ah ! s'il s'exprimait toujours ainsi, que je lui pardonnerais sa lamentable passivité et son argot ? pittoresque sans doute, mais trop chiqué ? et nombre de grossièretés qui font rire, quand le fond du discours semble tendre à éveiller la trop léthargique pitié ! Mais aussi, voilà ! les lettrés seuls et les dilettanti y trouveraient leur compte ; et le gros public n'aurait plus lieu de s'esclaffer à la présentation :

"Des candidats au copahu,
Des jeun's genss' qui fait il dans 1' commerce
Et qui s' sont dit : "Faut qu'on s'exerce
A la grand' noce, au grand chahut! "

et dont, après cotisation pour s'offrir une fille,

"Un seul couch'ra... hein ! quel succès !
Les aut's y s' tapront... sans personne
(Ah ! c' qu'on est fier d'être Français
Quand on se r'garde la colonne !)"

Je dois reconna?tre cependant que le second volume de Rictus dénote un sensible progrès, encore que l'auteur y entretienne quelques scatologies et de menues ordures dans ce Piège qui est d'une peinture vraiment saisissante. Pourquoi l'a-t-il ainsi embrenné ? Je prise également très fort la Complainte des Petits déménagements parisiens qui mériterait d'être citée toute entière. J'aime moins l'éloge de Bibi-la-Purée et Pierreuse, qui manque de conclusion...

Au moment de la déposition du chansonnier breton Théodore Botrel devant la Haute-Cour, Dominique Bonnaud et Numa Blès ont composé l'amusant pastiche que voici :

LA DÉPOSITION DE JEHAN RICTUS

Soliloque Eh ben ! oui, c'est moi Jehan Rictus,
L' poèt' de ceuss' qui n'ont pas d' pain !
Je n' suis pas v'nu dans un sapin :
J'ai mêm' pas d' quoi prendr' l'omnibus !
On est v'nu, c' matin, au p'tit jour,
Un d' la Préfectanc', dans ma piaule,
Medir' d'aller à la Haut'-Cour !
I' m' prenait p't-êtr' pour eun' cass'role !
Mais i' s'a trompé ! que j' vous dis !
Car les complots d'Mossieu Philippe,
Ce que j' m'en bats l'oeil, par principe !
J' m'en fous : il n'est pas d' mes amis.
Mais j' m'en vas profiter d' l'occase
Pour vous dir' ce que j'ai su' 1'coeur,
Et la détresse et la rancoeur
Qui mail' eun' larme à tout's mes phrases.
Ah ! j'en ai trop su' 1' palpitant !
J' m'en vas fair' mon p'tit Jérémie :
J'en ai p't-êtr' pour une heure et d'mie,
Mats n' fait rien ! nous avons l' temps !...
J'en entends qui murmur'nt, pleins d' morgue :
"Quoi qu'i' nous veut, c' macchabé'-là ?
Pour sûr qu'il arriv' de la Morgue
Avec la gueul' d'empeign' que v'là !"
Je l' sais, vous êt's les pèr's conscrits !
Vous vous les roulez dans d' la plume,
Et tout's les gonzes s's ed' Paris,
Quand a vous voient, leur ?il s'allume !
A vous r'luqu'nt et jaspin'nt tout bas :
"C'est beau, c'est blanc, c'est gras, c'est blême
Quand i' crach'nt, on dirait d' la crème !
I' boiv'nt du vin à tous les r'pas !"
J'en connais, moi, des sénateurs ;
Mêm', j'en voyais un à Montmartre,
Engoncé dans sa p'liss' de martre,
En hiver, il pétait d' chaleur !
Des fois qu'il avait bien d?né,
Qu'il avait bu des litr' à seize
Et boulotte des portugaises,
En passant, i' m' rotait dans 1' nez !
Et moi qui p't-êtr' n'avais bouffé
D'puis sept ans qu' la peau d'une orange,
Fallait encor que j' me dérange
Pour y laisser 1' haut du pavé !

Ah ! c'en est trop, en vérité !
A va crever, la société
A va crever, crever tout' seule!
A crèv'ra comme un panaris !
Et j' s'rai son nouveau Jésus-Christ :
On sait qu' j'en ai déjà la gueule!
Gueul' de poète et gueul' d'artiste,
Gueul' de prophète et gueul' de Dieu !
En dépit de tous les envieux
Qui m'appell'nt Jésus-Christ dentiste ! [Le mot est de Laurent Tailhade],
On va tailler en plein dans l' vif,
On va r'faire un' société sainte !
. . . .
Mais voilà qu' sonn' l'heur' de l'absinthe,
Et j' vais prendre un apéritif !

La misère que subit Rictus en son adolescence a eu pour résultat de le rendre timide et légèrement ombrageux. Il a, ces derniers temps, introduit une action en justice contre Ernest Gégout, qui, prétend-il, a voulu exploiter son idée du Revenant. Il perdit son procès et ? ce que nous déplorons tous ? opposition est mise sur ses droits, chez son éditeur et à la Société des Auteurs, jusqu'à complète couverture des frais et dépens.

L'auteur des Soliloques du Pauvre, contrairement à ce qu'on pourrait supposer, travaille en conscience tous ses pores et ne les livre au public qu'après les avoir revus avec soin et mis au point. Il réunit actuellement la matière d'un troisième volume dont la note sera ? m'a-t-il assuré ? toute différente de celle de ses deux premiers.

Bien que sa diction soit monotone,?atone même, pourrait-on dire, ? ce qui fait que ses interprètes font souvent valoir son oeuvre mieux que lui-même, Rictus a toujours beaucoup de succès sur les scènes o? il porte sa plainte. Les intellectuels applaudissent la philosophie qui découle de ses rancoeurs et le reste du public, c'est-à-dire le plus grand nombre, hélas ! trouve son compte dans les images réalistes qui couvrent trop absolument la pensée, ainsi rejetée à l'arrière-plan.





 Rigolboche

Marguerite Badel, dite Rigolboche fut une danseuse excentrique née à Nancy le 13 juin 1842 et décédée à Bobigny le 1er février 1920 [*] célèbre de 1855 à 1860 mais qui fut vite vite oubliée malgré ses Mémoires, plutôt rosses, publiées en 1860.

Le nom de Rigolboche refit surface en 1936 pour un film peu mémorable de Christian-Jaque (musique originale de Casimir Oberfeld) et qui mettaient en vedette un vieux Jules Berry et, dans un rôle presque secondaire, malgré les affiches, Mistinguett, âgée, à ce moment-là, de 61 ans, en chanteuse de cabaret et qui y interprètait une chanson d'Oberfeld, Bayle et de Lima),  "Chantez !"...

Mistinguett à 61 ans
dans le film Rigolboche

Affiche du film Rigolboche

 

Dans ses Mémoires, Thérésa, se dit outrée de lui avoir été comparée ("C'est la Rigolboche de la chansonnette !" disait-on d'elle, à ses tous débuts) à un moment où le mot "rigolbocher" voulait dire s'amuser, rire, bambocher.


[*] Merci Monsieur P. Ramseyer !








 Rip

Georges Gabriel Thenon, dit Rip fut un chansonnier, dessinateur et revuiste né le 28 février 1884 à Paris 17e et décédé le 25 mai 1941 à Paris 16e.

Rip ? Hé oui ! Comme Rire - Ironie - Plaisanterie !

Rip par lui-même

Willy et Polaire

 

Dans ses revues, on vit et entendit Mistinguett, Arletty, Michel Simon, Jean Gabin, Gaby Montbreuse entre autres.



 Robert, Eugénie

Interprète née Annette Charlotte Robert à Paris le 1er février 1835 et décédée à Couilly-Pont-aux-Dames (77- Seine-et-Marne) le 12 janvier 1906

Ses débuts datent de 1859, au Concert du Géant où elle pousse la romance.

Après une saison au Café Moka et un passage à l'Alcazar d'Hiver, elle se produit à l'Eldorado.

Une enfant de la balle (dixit Paulus, Mémoires, chapitre 5), elle jouait déjà, à l'âge de dix ans, des rôles d'enfants aux Folies Dramatiques.

Elle fit également carrière à Bruxelles, dans le répertoire de l'Opéra-Comique et d'Offenbach.

Voir aussi à Les étoiles du café-concert.


Illustration (à droite) : Eugénie Robert au Concert des Porcherons (Source Gallica - Bnf)


 Roberty, Henry

Compositeur né, Robert Hollard, à Paris le 24 février 1877 et décédé le 26 mars 1931. Il fut pendant trois ans (1907 - 1910) le mari de Mlle Pervenche qu'il fit appeler Fréhel.

Il remarque Damia qui n'a que dix-huit ans alors qu'elle est figurante au Châtelet. - Il lui donne des cours de chant, en fait sa maitresse et la fait débuter vers 1910 au Petit Casino puis à la Pépinière sous le nom de Maryse Damia.



 Rodor, Jean

Auteur, compositeur, interprète, parolier né Pierre Philippe Jean Coulon, le 26 avril 1881 à Cette (34 - Hérault, aujourd'hui : Sète 34 - Hérault) et décédé à Paris 9e le 14 mai 1967.

Selon "La chanson?sous la IIIe république" de Serge Dillaz :

Auteur (1881-1967). Acolyte de Scotto, Rodor a écrit en un demi-siècle plus de 1 000 chansons. Il est l'auteur du standard international, "Sous les ponts de Paris" (J. Rodor - V. Scotto).

 

 



 Rollinat, Maurice

Auteur, interprète et compositeur né en 1846. Employé de préfecture, Rollinat fit partie des Hydropathes puis du Chat Noir. Sa poésie singulière le classe parmi les "décadents" . Un poète à redécouvrir. Meurt en 1903 après deux tentatives de suicide.

Source : "La chanson sous la IIIe république" de Serge Dillaz.



 Ronn, Émile

Henri Alphonse Lemonnier dit Émile Ronn. Poète et parolier né à Paris le 14 juin 1870 et décédé le 23 août 1935.

Complice de Léo Daniderff, avec qui il est à l'origine de chansons ayant marqué leur temps, dont "La Chaine" et "Le grand frisé" pour Damia, ou "Fenfant d'amour" pour Fréhel et avec M. Bertal et B. Maubon ils réussiront à nous faire ce non moins célèbre "Je cherche après Titine" ... Toute une histoire ! La postérité a peu retenu de ce parolier de talent, hélas !