Partir la veille
1942
hanson créée par Georgius
Musique de Trémolo - Paroles de Georgius
Paroles
Y'a encore des amis sincères
Qui feraient tout pour me plaire
Ils me téléphonent souvent
Rapplique vieux frangin on t'attend.
Ils habitent la banlieue proche
Alors pour une petite bamboche
J'réponds : j'arrive mes bons amis.
Mais j'habite à l'autr' coin de Paris :
Il faut partir la veille
Et se lever de bon matin
Il faut partir la veille
Pour arriver le lendemain
Par le métro tout d'abord
J'dois m'rendre à la Gare du Nord
Je change à la République
Cinq, six couloirs en oblique
Je file sur Saint-Lazare
En direction Place Balard
À Concorde c'est la station
Où j'rechange de direction
Je pousse jusqu'à Vincennes.
L'autobus à gazogène
Vient d'partir archi-bondé
Mais i'faut pas désespérer.
Trois autres filent par petits bonds
Le quatrième, c'est le bon.
J'l'prends hélas ce retard
Me fait rater l'autocar.
Quand on rate celui de midi
Il faut attendre cinq heures et demi.
Je l'ai mais là je voyage
Plié dans le porte-bagage.
J'arrive pour leur dire narquois :
J'vous épate c'est déjà moi !
Le temps d'leur serrer la main
Et j'cavale reprendre mon train
Pour aller à Marseille
C'est pas plus long qu'chez mes copains
Car il faut partir la veille
Pour arriver le lendemain
Je vais vous faire une confidence :
En amour, moi je n'ai pas d'chance.
J'tombe toujours sur des phénomènes.
T'nez en ce moment, j'ai une sirène.
C'est une refoulée intégrale
Une compliquée une cérébrale.
Pour lui donner le grand frisson
Faut pas du travail à façon.
Il faut partir la veille
Et se lever de bon matin
Il faut partir la veille
Pour arriver le lendemain
Dans tout son appartement
Y'a des éclairages savants
Des projections bleu cheviotte
Sur les bains et sur la flotte
Et des musiques en sourdine
Qui lui jouent des cavatines
Et des brûle-parfums grandioses
Ou brûlent de l'essence de rose.
Dans cet ambiance qui lui plaît
Elle se trouble un tantinet.
Pour cette imaginative,
Faut que je fasse des danses lascives.
Vêtu d'une façon simplette :
Mon slip mes fixe-chaussettes.
Deux heures de ce festival
Après il faut qu'je sois brutal.
Je bondis j'lui arrache tout,
J'lui mords la peau des genoux ;
Je la plie je la tords joyeuse,
En rond dans la lessiveuse.
Je l'en ressors et j'la remets quatre fois,
La cinquième elle est à moi.
Elle m'appelle son gourgandin
Et ça y'est elle vibre enfin !
Y'a a pas deux pareils
Chipez-la moi j'serai pas jaloux
Car je dois partir la veille
Et quand j'arrive, c'est sur les genoux. |