Collection Dimitar Malchev
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André Barde
La fille du Bédouin Suivait nuit et jour Cette caravane...
("La fille du Bédouin" ou "La Caravane", 1927 - créé par Georges Milton dans l'opérette et le film Le comte Obligado - musique de Raoul Moretti)
ndré Barde, né André Bourdonneaux à Meudon, le 17 juillet 1874, mort à Paris le 24 août
1945 [*], n'aurait écrit que les paroles de cette chanson qu'il mériterait d'être inscrit au panthéon des grands paroliers de la chanson française. Le problème, c'est qu'il en a écrit beaucoup d'autres, et des livrets d'opérettes, et des pièces de théâtre.
Bien qu'il ait cessé toutes activités en 1936, on le joue encore aujourd'hui. Son "Pas sur la bouche" a été repris en 2003 par nul autre qu'Alain Resnais (avec Sabine Azéma dans le rôle de Gilberte) après avoir été filmé pour la première fois en 1931 !
On lui doit :
Deux recueils de poèmes : Chansons cruels, chansons douces (1895) mis en musique par Marcel Legay et Jeu de massacre (1899) mis en musique par Jean Varney, une quantité énorme de piécettes ou pièces en un acte, des revues en tous genres et de nombreuses comédies musicales dont :
Voir le site de Jacques Gana :
(cliquer sur le bandeau)
- Son p'tit frère (Musique de Charles Cuvillier - 1907)
- Afgar ou les loisirs andalous (Musique de Charles Cuvillier - 1909)
- Les Muscadins (Musique de Charles Cuvillier - 1910)
- La reine s'amuse (Musique de Charles Cuvillier - 1912)
- Florabella (avec Moncharmont - Musique de Charles Cuvillier - 1921)
- Nonnette (Musique du même 1922)
- Benjamin (avec Paul Murio et Benjamin Rabier - Musique de René Mercier - 1923)
- Bob et moi (avec Lucien Mayrargue - Musique de Charles Cuvillier - 1924)
- Pas sur la bouche (Musique de Maurice Yvain - 1925)
- Bouche à bouche (Musique de Maurice Yvain - 1925)
- Un bon garçon (avec Maurice Yvain - 1926)
- Comte Obligado ! (Musique de Raoul Moretti - 1927)
- Déshabillez-vous ! (Musique de René Mercier - 1928)
- Lais ou La courtisane amoureuse (Musique de Charles Cuvillier - 1929)
- Elle est à vous (Musique de Maurice Yvain - 1929)
- Jean V (avec Jacques Bousquet et Henri Falk - Musique de Maurice Yvain - 1929)
- Arthur (Musique d'Henri Christiné - 1929)
- Kadubec (Musique de Maurice Yvain - 1929)
- Rosy (Musique de Raoul Moretti - 1930)
- Pépé (Musique de Maurice Yvain - 1930)
- Femme de minuit (Musique de Raoul Moretti - 1930)
- Encore cinquante centimes (Musique d'H. Christiné et de Maurice Yvain - 1931)
- Le Scarabée bleu (Musique de Jean Nougues - 1931)
- Le Garçon de chez Prunier (avec Michel Carre fils - Musique de Joseph Szulc - 1933)
- Oh ! Papa ! (Musique de Maurice Yvain - 1933)
- Katinka (avec P. Varenne, R. Delamare - Musique de L. Lajtai et de Ad. Gauwin - 1933)
- La Madone du promenoir (Musique d'Henri Christiné - 1933)
- Les Sœurs Hortensia (avec Henri Duvernois - Musique de Raoul Moretti - 1934)
- Vacances (avec Henri Duvernois - Musique de Maurice Yvain - 1934)
- Tonton (Musique de Louis Lajtai - 1935)
- La Poule (en collaboration avec Henri Duvernois - Musique d'Henri Christiné - 1936)
- L' Auberge du chat coiffé (avec Alfred Lavauzelle - Musique de Joseph Szulc - 1936)
- Le Train de 8h47 (avec Lépold Marches - Musique de Charles Cuvillier - 1936
Ses interprètes ?
Arletty, Urban, Koval et Pauline Carton, Suzanne Dehelly, Georges Milton, Saint-Granier, Gabin (père), Louis Boucot, Éliane de Creuz, Dréan, Harry Baur, Dranem, René Lestelly, Michel Simon, Julien Carette, Dorville, Vivanne Romance...
Ses chansons ?
On pourrait en citer des dizaines, des centaines même, sauf que, contrairement aux paroliers des comédies musicales de son époque (Albert Willemetz, entre autres), André Barde écrivait à la fois les dialogues et les paroles des chansons intercalées dans les comédies musicales dont il était l'auteur et ses chansons, de ce fait, étaient si mêlées à l'intrigue qu'il est difficile de les citer hors contexte.
Quelques exceptions : "La fille du Bédouin" ou "La Caravane" citée au début de cette page qui, dans le Comte Obligado ! a permis à Georges Milton de faire son numéro (mais quel numéro - Voir à sa page) et puis, peut-être, "Par le trou de la serrure" créée par Pauline Carton mais ce sont de véritables exceptions.
Citons quand même :
- "Pas sur la bouche"
- "Pouèt ! Pouèt !"
- "Les artichauts"
- "Si j'étais chef de gare"
- "Un p'tit bout d'femme qui danse le charleston"
- "L'amour est un plaisir vraiment doux"
- "Le Français moyen"
- "On aura tout vu"
- ...
Ajout du 14 octobre 2012
Le chansonnier Léon de Bercy, dans son Montmartre et ses chansons sous-titré Poètes et chansonniers (H. Daragon éditeur, Paris - 1902) écrit, cette biographie :
André BARDE
"Un poète, un vrai, un bon." Ainsi s'exprima Jean Richepin à la lecture des premiers vers d'André Barde. Et je m'enorgueillis d'avoir formulé semblable opinion avant le puissant auteur des Blasphèmes. Un jour de 1894, je rencontrai chez Marcel Legay le jeune auteur qui apportait à mettre en musique sa dixième chanson, il voulut bien me la soumettre et me demander mon appréciation.
"- Vous savez, lui dit Legay, l'ami de Bercy est sévère: il va vous chercher la petite bête.
"- Mais tant mieux !" dit Barde.
Je lus :
SUJÉTION.
Quand je partis avec ma mie,
Ma vieille mère a tant pleuré,
Que sous sa paupière endormie
La nuit, toujours, a demeuré.
Alors, ma mie éblouissante,
A l'oeil énervant de houri,
M'a dit, de sa voix caressante:
"Je veux te voir rire"... Et j'ai ri.
Et ma mère a joint, suppliante,
Ses deux mains qui m'avaient bercé,
Priant, comme une mendiante,
Et j'en avais le coeur percé.
Mais ma mie eut, dans ses doigts roses,
Comme un geste impatienté.
Et, sur son front, deux plis moroses,
Elle dit: "Chante!"... Et j'ai chanté.
Et maman mourut de sa peine,
Et mourut en me pardonnant.
La mort suspendit son haleine
Sur un sourire rayonnant,
Mais le soir qu'elle fut en terre,
Ma mie, au regard insensé,
M'étreignit comme une panthère
Et me dit : "Danse!"... Et j'ai dansé!
"- C'est parfait, m'écriai-je enthousiasmé. La forme est exceptionnellement soignée et le fond me plaît énormément. Et je vous souhaite, monsieur, d'écrire beaucoup de vers semblables à ceux-ci."
Bourdonneau (André), dit André Barde, est né à Meudon, le 17 juillet 1874. Il fit de très brillantes études au lycée Michelet.
En 1893, il débute à la Paix, où il écrit les "Au jour le jour", il est un moment correspondant dessinateur du Petit Bleu, de Bruxelles.
En 1895, paraît son premier volume (Ollendorff, éditeur), Chansons cruelles, Chansons douces, musique de Marcel Legay, préface de Jean Richepin préface que Barde a été quérir en pleine mer, à Saint-Jacut, comme le raconte le poète de la Chanson des Gueux, qui s'y trouvait à cette époque. Cet ouvrage est un des meilleurs parmi ceux qu'a enfantée la pléiade montmartroise , il est à lire et à conserver.
En 1897, il raconte ses vers à Trianon, dans la grande fournée des chansonniers, où l'a incorporé Legay.
En 1898, il entre au Tréteau-de-Tabarin, où il reste deux ans à interpréter lui-même ses pièces de vers, parmi lesquelles La Charcutière et L'Employé des Postes furent surtout appréciées du public. Il a réuni toutes ces pièces en un volume, Jeu de Massacre, paru chez Ollendorff en 1899, avec, pour couverture, une charge de l'auteur, par Léandre.
Ce volume paru, il renonce pour toujours à dire en public et entre comme secrétaire à la Scala et à l'Eldorado, en janvier 1900.
En janvier 1901, Barde a fait représenter au Grand Guignol, Un Vol, pièce en deux actes, qui fut très favorablement accueillie de la presse et du public.
Encouragé par de si brillants débuts dans la carrière théâtrale, il fait jouer, sur ce même Grand-Guignol, en mai 1901, une pièce en un acte : Maison de rendez-vous, qui eut un succès littéraire et de curiosité.
Dans ce même mois de mai, il a fait paraître chez Simonis Empis, Au bord de la Folie, un volume de nouvelles, dont quelques-unes ont été publiées dans la Nouvelle Revue. Le docteur Maurice Fleury, en une préface d'un haut intérêt scientifique, dégage le côté médico-légal de ce livre d'une très belle tenue littéraire.
André Barde est diplômé des Langues orientales et l'arménien n'a plus de secrets pour lui.
Outre ces diverses occupations, il est secrétaire, depuis 1894, de Félix Duquesnel ! - le critique du Gaulois et le chroniqueur bien connu - qui vient lui faire obtenir le poste de chef échotier au journal de M. Arthur Meyer.
A une pièce en trois actes, La Dot, qui doit passer chez Gémier, en préparation : Le Cas du Docteur Chalgrin, roman, L'Ingénu, pièce en trois actes, et Régularisons, un acte.
J'ai en cartons une comédie en quatre actes qui porte ce dernier titre. Cela n'implique pas que nous ayons, Barde et moi, traité le même sujet ni le même genre. Quoi qu'il en soit, je suis convaincu qu'aucune difficulté ne surgira de cette rencontre. |