"a chanson mène à tout, à condition d'en sortir" serait-on tenté de dire. C'est par la chanson et le cabaret que Maurice Yvain entre dans la "carrière", pour devenir un compositeur de choix. Pas tout à fait non plus, parce qu'il nous faut préciser que sa formation musicale, acquise au Conservatoire national de Paris auprès de Xavier Leroux, est excellente. Et puis, son père est trompette à l'Opéra Comique.
Il naît à Paris, le 12 février 1891. A douze ans, il entre au Conservatoire, un peu en dilettante, avant d'entamer une carrière de soliste au piano qui l'emmène à Monte-Carlo. Il a autour de dix-neuf ans quand il rejoint l'orchestre du Casino de Monte-Carlo fondé et dirigé par le fameux Louis Ganne - oui ! celui du "Père la Victoire" créé par Paulus.
En 1911, il part faire ses trois ans de service militaire. La première Grande Guerre prolongera la chose jusqu'en 1919. il était grand et mesurait 2m10!
Il revient à Paris en plein jazz. Il redevient musicien d'orchestre mais compose des chansons. "Dansez-vous le foxtrot", en 1919, lui vaut un beau succès. Maurice Chevalier, dont il avait fait connaissance au service militaire le présente à Albert Willemetz et à Mistinguett. Et en 1920, c'est "Mon homme". Oh ! pas une grande chanson, mais le style de la Miss en fera un classique du genre.
Il sera poussé vers l'opérette car il fait figure de nouvel Henri Christiné pour les "professionnels de la profession", les Salabert, Willemetz et autre Gustave Quinson (directeur de théâtres). De 1922 à 1935, ce seront, avec entre autres Ta bouche, dix-huit succès d'opérettes sans pour autant être donnés au Théâtre des Bouffes Parisiens, alors considéré comme LE temple de l'opérette. La recette est efficace : des rythmes dans le vent (fox, one-step, charleston, java, paso-doble et boston), des distributions hors des conventions de l'art lyrique avec des Dranem, Maurice Chevalier, Pauline Carton, des textes qui font mouche grâce notamment à Albert Willemetz. Puis cela continuera jusqu'en 1964, avec Pierrot des Alouettes, une comédie musicale pour la télévision réalisée par Henri Spade.
Maurice Yvain raconte ses souvenirs dans Ma belle opérette - La Table Ronde - 1962 et s'éteindra en le 28 juillet 1965, à Suresnes (Hauts-de-Seine).