Tréteau de Tabarin 58 rue Pigalle,
qui deviendra
La Boite à Fursy



 

1899


Tabarin et La Boite à Fursy
vue du carrefour rue Pigalle - rue Victor Mass?



Le carrefour rue Pigalle - rue Victor Massé
de nos jours



Affiche publicitaire Tabarin
de Paul Colin en 1928


 



Affiche 1904



Voir également à Affiches

























 

Tréteaux de Tabarin - Boite à Fursy & Bal Tabarin

Un peu d'histoire...

l y avait à l'origine au 58 rue Pigalle un cabaret, les Tréteaux de Tabarin, fondé en 1895, où l'on venait écouter des chansonniers insolents et spirituels.L'un d'entre eux, Fursy, qui en était le directeur était particulièrement apprécié.
Henry Dreyfus qui se rebaptisa Fursy, alors que se déchaînaient les passions autour de l'Affaire Dreyfus, plaisait par sa finesse , son ironie et son charme.

Le décor des Tréteaux de Tabarin a été planté par le peintre et décorateur de théâtre Marcel Jambon. Celui-ci a représenté le Pont-Neuf où le célèbre Tabarin [*] faisait ses tours au début du XVIIe siècle. Les cabinets particuliers vont y occuper une place de plus en plus importante et le chansonnier Henry Fursy présentateur vedette devenu directeur, décidera de partir s'installer rue 12, Victor-Massé, dans l'ancien Chat-Noir, pour y créer la Boîte à Fursy en 1899, avec les vedettes Théodore Botrel et Montoya. Après son départ les Tréteaux de Tabarin, vont péricliter et faire faillite, il achètera le local y installera l'enseigne de sa Boîte en 1902.

Après la mort de Salis, c'est lui qui racheta le Chat-Noir, 12 rue Victor Massé, avant de s'installer 58, rue Pigalle et d'appeler son cabaret La Boîte à Fursy.

 

[*]Tabarin, de son vrai nom Antoine Girard, né en 1584 à Verdun et mort le 29 novembre 1626 à Paris, était magicien-prestidigitateur et comédien du théâtre de la foire. Installé sur une estrade dressée sur la place Dauphine à Paris, habillé d'un manteau s'attachant à la hauteur des manches (un ? tabar ?) et d'un pantalon de toile blanche, toujours coiffé d'un grand feutre, il improvisait des monologues, interpellait les passants, dialoguait avec la foule ou encore avec un comparse. Ses harangues lui donnaient également l'occasion de vendre baumes et remèdes. Les tabarinades étaient souvent de style pamphlétaire et incisif. On trouve dans son Recueil des questions tabariniques des dialogues entre Tabarin et son maître Mondor ( qui était joué par son frère Philippe Girard) réunissant des questionnements qui se veulent porter sur tous sujets, aussi bien philosophiques que pratiques, tels que ? Si la raison et la vérité peuvent compatir ensemble ? Qui sont les meilleurs logiciens ?, ? Quel est le premier créé, de l'homme ou de la barbe ? ou "Pourquoi les chiens lèvent la jambe en pissant ?".

La une de du 8 novembre 1903 consacrée à la Boite à Fursy
On y reconnaît Fursy, bien sûr, Odette Dulac, Dominique Bonnaud, Paul Weil, Mévisto, Georges Chepfer...
(collection Christine et Jean François Petit, que nous remercions pour leur précieux concours)


Le Bal Tabarin

Le bal Tabarin en 1910 et le 36 rue Victor Massé de nos jours.

 

Fondé en 1904 par le compositeur et chef d'orchestre Auguste Bosc - Eh oui, c'est bien lui, celui de la "Marche des petits Pierrots", [*] il est construit près du cabaret de chansonniers, Les Tréteaux de Tabarin. Le succès est immédiat et le ? tout Paris s'y précipite pour danser au rythme des partitions agrémentées de bruits divers : trompe d'auto, coups de revolver, et participer à des bals costumés, à des batailles de fleurs. En 1915, le Moulin-Rouge passe au feu et Bosc accueille son French cancan. En 1921, le Moulin-Rouge est reconstruit et la clientèle du Tabarin est en baisse. En 1928, Bosc cède l'établissement à Pierre Sandrini, directeur artistique du Moulin-Rouge et à son associé Pierre Dubout. Ils transforment la salle de fond en comble, détruisent la décoration Art nouveau et installent une machinerie permettant de faire monter, depuis les sous-sols, les décors pour les revues de music-hall. De 1928, date l'affiche publicitaire Tabarin, œuvre de Paul Colin. Durant l'occupation allemande, de 1940 à 1944, l'établissement est très fréquenté par les officiers de la Wehrmacht. Le "Pariser Zeitung" leur indique que se joue au bal Tabarin l'un des meilleurs spectacles érotiques de Paris. En 1949, Pierre Sandrini perd la vie dans un accident de la route et l'établissement est racheté par les frères Clerico, propriétaires du Moulin-Rouge qui s'en désintéressent et en profitent pour éteindre une éventuelle concurence. Il est fermé en 1953, adjugé et, en 1966, démoli discrètement et banbalement remplacé par un immeuble et un magasin d'instruments de musique. On y a entendu Damia, entre autres.

Pour plus d'informations au sujet du Bal Tabarin, lire l'excellent article "Il était une fois Tabarin" redigé et documenté par Anne-Marie Sandrini (la fille du dernier propriétaire) sur 9ème Histoire le site de la Société pour l'Étude du Patrimoine et de l'Histoire du 9ème Arrondissement.


[*]Le thème principal de la "Marche des petits Pierrots" accompagnait la prestation énergique des gambilleuses du Cancan. Et tant qu'à y être : les petits Pierrots de Paris sont les moineaux de Paris. En voulez-vous un extrait ?

Le voici par Fred Gouin sur disque Odéon n° 166.299 en 1930

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