es informations dont nous disposons sont quelques fois très succintes et ne nous permettent pas vraiment de réaliser une fiche biographique conventionnelle, ou alors, il s'agit de quelqu'un ayant eu un rapport épisodique à la chanson. Aussi, nous ajoutons cette série de pages (en ordre alphabétique) pour diffuser les quelques renseignements que nous possédons sur les personnages ne faisant pas l'objet d'une Fiche biographique...
Baba, Sidonie
De toutes les diseuses-chanteuses qui, à un moment donné, ont chanté sur les scènes parisiennes, Sidonie Baba fut des plus étranges, non seulement à cause du nom qu'elle s'est donné (elle est née Solange Terrasson-Duvernon - ce qui, en soi, n'est pas banal) mais également par le chemin qu'elle a parcouru au cours de sa longue carrière.
Née à Remiremont (88 - Vosges) le 29 juin 1905, fille d'un peintre, Alphonse Raoul Terrasson-Duvernon et d'une professeur de piano, Marthe Chevalier, elle monta à Paris, très jeune - elle a à peine 17 ans - avec l'intention de devenir comédienne. Elle le fut un temps mais passa tout de suite à l'écriture avec un conte lyrique, Les deux fous, qu'elle fit jouer en 1926 avant de publier un recueil de poèmes, Entre quatre murs, et de passer à l'Intransigeant tout en écrivant divers articles pour l'Opinion et finalement se mettre à la chanson au début des années trente notamment chez Suzy Solidor et au Jockey.
En 1932, elle est de retour à l'écriture avec une pièce intitulée Le marchand d'idées pour remonter sur scène en 1934 dans une opérette de Vincent Scotto et René Sarvil, Zou ! le Midi bouge, à l'Alcazar de Paris avant d'ouvrir son deuxième cabaret, L'Heureuse galère (son premier s'appelait tout simplement Chez Sidonie mais elle n'avait alors que 23 ans) et continuer bon an, mal à chanter, écrire d'autres recueils de poésie, d'autres articles de journaux, un Missel profane et des... chansons que son ami René-Ernest Casabianco met en musique.
Dans les années quarante, on pouvait la voir à l'A.B.C. mais aussi l'entendre à la radio, petit accroc qui lui valut quelques ennuis à la Libération malgré que son frère, le commandant Terrasson-Duvernon, fut un grand personnage du maquis.
Oubli passager dans les années cinquante, petit retour dans les années soixante avec ses Souvenirs qu'elle publie dans Le Monde et la vie, puis disparition presque complète : un café qu'elle tiendra un temps avant de finir... concierge (?) et s'éteindre en janvier 1973.
Un époux, pendant un certain temps, dont le nom mérite d'être cité : Boris Michel Zilioff. Hé quoi ? Quand on s'appelle Solange Terrasson-Duvernon, qu'on change son nom pour Sidonie Baba, on ne pouvait tout de même pas épouser un Dupont.
Sa discographie est relativement mince. G. Roig † parle de quelques disques chez Ultraphone et quelques autres chez
Pathé. Nous n'en n'avons retrouvé aucun. Dommage car, citant Gustave Fréjaville (Comœdia du 13 juin 1942), Monsieur Roig nous disait que "Cette vive et originale petite bonne femme [?] s'est fait un répertoire et une manière de dire qui lui assurent une place tout à fait à part..."
Bijoutier puis photographe ambulant, chansonnier, mémorialiste des goguettes et des chansonniers-ouvriers, Eugène, Joseph Baillet est né à Paris le 30 octobre 1829 et décédé le 30 mars 1906 à Paris, 3e.
Apprenti bijoutier à 12 ans,
il participe très tôt aux goguettes, particulièrement à celle des Enfants du temple. A la Révolution de février (1848), alors qu'il n'a que 18 ans, certaines de ses productions sont déjà connues. Dès après, il écrit "Le Cri des Français", "Au citoyen Guizot", "Ventôse" et fonde à Ménilmontant la goguette les "Ménestrels républicains".
Auteur de "La religieuse", "L'hirondelle prisonnière", "Souviens-toi, belle Italienne", etc. il collabore au journal La Chanson. Auteur de biographies de Louis-Marie Ponty, Jean-Baptiste Clément, Charles Collé, Charles-Simon Favart...
Eugène Baillet préside, en 1881, le banquet de la goguette de la Lice chansonnière et compose pour la circonstance "Le Rondeau de la Lice chansonnière". Il fut aussi secrétaire du Syndicat des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique (SACEM).
Eugène Bailletest décédé le 30 mars 1906 à Paris, 3e.
Né le 26 février 1872 à Paris (10e) et décédé en juin 1944 à Cergy (78 - Seine-et-Oise, aujourd'hui 95 - Val d'Oise).
D'après Léon de Bercy, dans son livre, Montmartre et ses chansons, publié chez H. Daragon, libraire à Paris en 1902 :
A proprement parler, Baltha est plutôt un chanteur qu'un chansonnier, car, à moins d'omission de ma part, son œuvre ne comporte que deux monologues agrémentés de"sabir" : le Charlatan arabe et la Grammaire arabe, qu'il débite avec l'accent "arbi" le plus pur. Mais si le bagage du chansonnier est léger, le talent du chanteur est appréciable et bien des camarades lui doivent le succès de leurs œuvres.
"Georges Baltha, nous dit dans son programme le
Cabaret des Arts, - dont il est un des fondateurs - naquit, en 1789, dans un des fossés creusés à la place de la Bastille conquise, dans une partie de football où il était l'adversaire de Mirabeau, eut les deux jambes brisées à la hauteur du genou, se fit adapter deux pieds mécaniques par le chirurgien Marat et depuis ne marche plus ou presque pas.
"Fut un des promoteurs de la restauration de Napoléon, mis aux fers (sa constitution maladive s'y prêtait d'ailleurs), séduisit la fille du geôlier de Nantes et devint gouverneur de la Loire-Inférieure, végéta pendant de longues années entre Saint-Nazaire qu'il ne vit jamais...
"Ousqu'est Saint-Nazaire !"chantait-il... et Paimboeuf dont il fit son ordinaire.
"La Loire devenue navigable, il se présenta comme premier piqueur à la compagnie aérostatique des wagons-lits et partit en bicyclette de poche à la poursuite de la fortune et d'une femme blonde qu'il dénommait Georgette. L'ayant rejointe dans la rue Pigalle (pas la fortune, la femme seulement), se fit chanteur pour lui plaire et devint un de nos plus estimés interprètes.
"Un long séjour dans les îles Comores lui ayant rendu familier l'usage de la langue arabe, il s'improvisa charlatan et débita de cette pâte merveilleuse dont il a pris le brevet en 1892... s'est rangé et, bien que très vieux, charme de sa voix chevrotante les habitués du Cabaret des Arts."
Débarrassons-le de la sénilité dont l'a gratifié la fumisterie de ses camarades et disons que Balthazar Glaser - rien d'israélite ! s. v. p., - dit Baltha, est né en Lorraine au cœur de l'année 1873.
Après avoir, dans son adolescence, tâté du commerce, il s'essaya au sous-sol des Roches-Noires, où il se lia d'amitié avec Jean Varney, dont il est devenu l'inséparable et l'interprète assermenté; il y rencontra également Hector Sombre; celui-ci l'éleva à la dignité de secrétaire de la Morgue Littéraire, qui faisait soirées trois fois par semaine (1893).
Mais les recettes de cet établissement étant plutôt insuffisantes, Baltha accepta de partir en tournée avec l'ombremane Boudenat, dont le frère avait précédemment tenu le cabaret de la Grand'Pinte, les chansonniers Lucas Strofe (Forest), Dalbert, Clément George, le chanteur Lavater et le pianiste Lassailly. Cette tournée stationna trois mois à Clermont-Ferrand, trois mois à Vichy, trois mois à Lyon, où elle s'adjoignit J. Varney ; quinze jours à Marseille, où elle s'augmenta de
Numa Blès ; trois mois à Nice et quelques jours dans différentes villes du littoral méditerranéen, s'intitulant fièrement et suivant le lieu : "Chat-Noir clermontois", "Chat-Noir lyonnais", "Chat-Noir niçois", etc. Florissante au début, elle périclita au voisinage de Monaco, se débanda et rentra à Paris.
Baltha se fait alors engager aux
Quat'-z-Arts, où il se taille de jolis succès avec les chansons de J. Varney : "Sérénade pour Elle", "A quoi rêvent les Femmes", "Douce Philosophie", et la célèbre "Sérénade du Pavé".
Mais la Patrie réclame son bras, il va passer un an dans un régiment de ligne et revient chez Trombert, qui lui confie la régie du cabaret. Il y cueille de nouveaux lauriers avec "Revanche","Le Béguin du Charpentier", de Varney, "Tout simplement", "Les Deux Tulipes", de Boukay;"Gardez-vous du Baiser", de votre serviteur, etc. En 1898, il inaugure le
Cabaret des Arts, où il officie encore actuellement; entre temps, il se dédouble et paraît à la Guinguette-Fleurie, aux Mathurins, à la
Boîte-à-Fursy et au Tréteau-de-Tabarin, rencontrant partout le même accueil sympathique et récoltant, grâce à la douceur de son organe, à l'impeccabilité de sa diction et à la correction de son jeu, une abondante moisson de bravos.
Baron, Julia
Interprète née Julie Badin le 19 décembre 1840, à Coulanges-sur-Yonne (89 - Yonne).
Elle débuta comédienne en jouant des petits rôles avant de se faire connaître en 1865 dans celui de Giroflée dans la Biche au Bois à la Porte Saint-Martin. Elle passa ensuite aux Bouffes-Parisiens où elle joua dans la revue de la fin de l'année 1866 chantant un air qui allait assurer sa pérennité, "Suivez-moi jeune homme".
Hervé la remarque et la fait passer en vedette aux
Folies Dramatiques. Au Palais Royal qui ouvrait sa salle à Offenbach, elle tint le rôle en 1868, de Metella dans la reprise de La Vie Parisienne. En octobre 1869, elle reprend, toujours dans La Vie Parisienne, le rôle, cette fois, de la baronne. A partir du 14 janvier 1874, elle se retire du théâtre. (Source : Félix Jahyer dans Paris-Théâtre - 9 au 15 septembre 1875 - page 2);En 1876, elle se retire à Accolay
(89 - Yonne) et s'y marie. Veuve en 1885, elle se
remarie à Nantes (44 - Loire Inférieure aujourd'hui 44 - Loire Atlantique) en 1888 avec Edmond Sellier (frère du ténor Henri Sellier). Elle meurt à Cannes (06 - Alpes-Maritimes) le 14 avril 1906.
Merci, Claire Simon-Boidot pour pour les recherches, les informations et le curriculum.
Bastia, Jean
Né Jean Charles Paul Fortunio Simoni le 21 février 1919 à Paris 9e et décédé le 16 octobre 2005 à Bergerac (24 - Dordogne).
Selon : "La chanson sous la IIIe république" de Serge Dillaz.
Auteur et interprète né en 1878 et décédé en 1940. De son vrai nom Jean Simoni. Il débute comme auteur et acteur d'opérettes ? Bordeaux, sa ville natale. Puis après avoir fait quelques années de journalisme, il commence une carrière parisienne en 1908 à la Pie qui chante. Dorénavant, sa voie est tracée. Des dons exceptionnels l'entraînent du cabaret artistique (le Perchoir, les Noctambules, le Carillon) au music-hall pour lequel il signe de nombreuses revues.
La prudenc' de M'sieur Bérenger
Vient encor' d'être dérangé'
Par toutes les exhibitions
Qu'on s'propose à l'Exposition.
Il n'veut pas qu'les messieurs d'son âge
Soient exposés... à n'plus êtr'sages.
Comm' si les sénateurs
Sentaient encor vibrer... leur cœur!
Il s'en va, d'un pas virginal,
Trouver l'commissair' général,
Qui lui dit: "Faisons tout au long,
"A pied, l'tour de l'Exposition.
"Des ponts nous verrons tout's les arches ,
"Je n'suis content que quand je marche."
Bérenger dit : "Malheur!
"V'là Picard qu'est un vieux marcheur!"
Puis il ajoute: "Il faut d'abord
"Sauv'garder la vertu dehors.
"Faudra chasser tous les moineaux,
"Car si dans les arbr's ces oiseaux
"Font zizi quand on les écoute,
"Ils ajout'nt pan! pan! sur les routes.
"Ils n'y mett'nt pas longtemps,
"Mais ça n'en est qu'plus inconv'nant !
"Si l'on expos' des animaux,
"Faudra pas admettr' de taureaux.
"Dans l'enceinte il n'faudra pas d'chiens,
"Car ces bêt's-là, chacun l'sait bien,
"Ont l'habitud', très peu farouche,
"D's'embrasser toujours... sur la bouche.
"Les Anglais pudibonds
"Prendraient ça pour une allusion.
"Faut attentiv'ment surveiller
"La culture et ses dérivés ,
"Faut supprimer les arbres verts
"D'peur qu'on r'tourn' la feuille à l'envers ,
"On tolèr'ra, ça n'a rien d'louche,
"Les melons, parc' qu'ils sont en couches
"D'ceux-là, l'exemple est bon
"Pour la repopulation."
Arrivant aux objets d'piété,
Il n'croyait pas d'voir s'arrêter,
Quand tout à coup, se frappant l'front,
Il s'dit : "A quoi pensé-je donc?
"On ne peut pas laisser des vierges
"Contempler ces énormes cierges
"Ah! Ah! Ah! nom de nom!
"Ma pudeur en a fait un bond.
"Quant aux sauvag's d'tout's les nations,
"Faudrait bien leur mettr' des cal'çons,
"Mais ça va peut-êtr' les gêner,
"Eux qui n'port'nt qu'un anneau dans l'nez.
"Il suffirait d'mettr' aux négresses
"Un pain à cach'ter sur les... joues
"On n'dira pas vraiment,
"Cett'fois, que j'suis trop exigeant."
Puis il ajouta, tout flambard,
Dans l'oreill' de monsieur Picard:
"Vous savez, moi, tout ça, j'en ris,
"Ce n'est que pour la galeri'.
"Montrez-moi donc où l'on peut s'mettre
"Afin d'voir la lune à un mètre !"
Et v'là, parole d'honneur,
Comment Bérenger d'vint voyeur.
Battaille, Jean
Extrait de Montmartre et ses chansons, H. Daragon, libraire à Paris (1902) de
Léon de Bercy :
Battaille (Jean-Louis) est né à Paris 1er, le 7 février 1863, il est le fils du docteur Charles Battaille, qui abandonna la médecine pour l'art lyrique et mourut, il y a une vingtaine d'années, professeur au Conservatoire.
(NdA : Jean Battaille est mort à Paris, 9e le 1er août 1923.)
Après avoir fait son droit, Jean Battaille se fit inscrire au barreau de Paris et plaida de 1884 à 1897, époque à laquelle il jeta la robe aux orties - talis pater ! - pour se consacrer à la chanson.
On l'engagea au Tréteau-de-Tabarin. Ce n'était pas là, à proprement parler, un début, car de 1889 à 1892, alors qu'il était secrétaire particulier de M. Constans, ministre de l'intérieur, il avait déjà composé et interprété lui-même, en amateur, des chansons d'actualité qui furent fort goûtées aux soirées intimes du ministère. Le public montmartrois accueillit très aimablement le nouveau venu, dont la verve bon enfant et la satire sans méchanceté tranchaient sur la "rosserie" de son camarade
Fursy.
A côté des chansons d'actualité, Battaille a composé quelques types fort amusants : "Les Bonnes Grosses Dames", "Les P'tits Messieurs au Gros Bedon", "Les Grandes Dames Maigres" et quelques autres qui, passant des tréteaux aux scènes de cafés-concerts, obtinrent sur celles-ci un succès mérité. Il se fit applaudir successivement aux Mathurins, aux Capucines, aux Noctambules et à la Maison du Rire (Exposition universelle de 1900), dont M. Juven lui avait confié la direction artistique. Il appartient actuellement à la
Boîte-à-Fursy et au
Cabaret des Arts, qui le présente à son public de la manière suivante :
JEAN BATTAILLE [Battaille est en réalité officier de l'Instruction publique depuis 1895.]
Lauréat de l'École supérieure de Pharmacie d'Enghien
8 ter, rue Pierre-Charron, de 4h. à 7 h.
Consultations gratuites pour les dames. Discrétion.
Jean Battaille a cinq pieds six pouces,
Sous un vague nez rigouillard,
Des moustaches vaguement rousses,
Jean Battaille a cinq pieds six pouces.
Les femmes disent: "Quel gaillard!"
Les maris vous ont de ces frousses
Devant son petit air paillard,
Et, sentant leurs cornes qui poussent,
Rêvent d'en faire un Abélard,
Jean Battaille a cinq pieds six pouces.
"C'est en ces termes virulents que Sainte-Beuve (3e lundi) commence l'étude de critique des chansons de notre éminent camarade. On ne saurait mieux dire.
"Battaille, né à Paris en 1863, débuta dans la carrière des lettres en collaborant à la "Cuisinière bourgeoise ", à "l'Art d'accommoder les aubergines" et à divers "Magazines" culinaires. C'est de cette situation modeste qu'il s'éleva, en 1889, à celle de secrétaire particulier du terrible Constans. L'aida successivement dans ses divers assassinats, et passe même pour avoir supprimé, en le coupant en morceaux et en le dévorant à la sauce poulette, le fameux Puig y Puig.
"La chanson l'attirait irrésistiblement, c'est pourquoi il se hâta d'entrer à la Cour des comptes comme conseiller référendaire et peu après aux "100.000 Chemises" comme lampiste...
"A chanté à Tabarin, aux Mathurins, aux Capucines, et finalement a été engagé auCabaret des Arts, aux conditions brillantes de 80.000 francs par mois, logé, nourri, chauffé (par les clientes), blanchi et soigné. Pédicure et tabac.
"A représenté la France au dernier congrès des oculistes à Romorantin (Loir-et-Cher)."
Je citerai parmi ses chansons d'actualité les plus appréciées : "Il pense à la Mort de Louis XVI", "Le Dernier Discours de M. Loubet à Kruger", "Le Maire de Kremlin-Bicêtre", "La Réforme de l'Orthographe", "Histoire de Cour d'Assises","Le Vase de Compiègne", "Présentations officielles", et cette joyeuse fantaisie sur l'air de "Cadet-Roussel" :
LE RÉVEIL DU PÈRE LA PUDEUR ou De l'influence que peut avoir sur la chasteté d'un sénateur une visite à l'Exposition
< voir encadré ci-contre
Battaille n'interprète pas seulement ses propres œuvres. Fanatique de chansons anciennes, il en émaille agréablement le répertoire qu'il fait applaudir dans les salons parisiens.
Baudin, Coralie
Sœur de Marguerite Baudin, née à Bordeaux le 23 août 1856 (15 ans d'écart avec sa sœur), Coralie Baudin n'a pas chanté longtemps et, quand elle s'est mariée à un artiste lyrique à Paris 10ème le 12 juin 1888, elle était devenue couturière?
Elle se produit :
- aux Porcherons en février 1874 La Fille de Madame Angot, janvier 1874, p. 3) ;
- de mai à novembre 1874, au Concert Européen(L'orchestre)
- de février 1876 à novembre 1877 à la Gaîté Rochechouart. Elle chante, par exemple, en janvier 1877, : "La vague", "les rêves", "les frissons", "le rêve de jeannette", "Mme passeport", "Qui nous rendra la grisette ?" et joue dans Les rendez-vous bourgeois (musique de Nicolo), comme nous l'apprend l'Album théâtral, 1er janvier 1877 àla page 4.
Grâce a cette publication (Voir sur le site Gallica) on peut développer son répertoire au long de son passage à la Gaîté Rochechouart ;
- en 1881, aux Bouffes de Bruxelles avec Léopold Boyer, l'amant de sa sœur Marguerite,
(l'Europe 25 janvier 1881, p. 3).
Merci, une fois encore, Claire Simon-Boidot pour la trouvaille, les précisions et la rédaction.
Baugé, André
Baryton martin né à Toulouse (31 - Haute-Garone) le 4 janvier 1893, décédé à Clichy-la-Garenne (75 - Seine, aujourd'hui 92 - Hauts de Seine) le 25 mai 1966, fils de la cantatrice Anna Tariol-Baugé.
Il eut une carrière très diversifiée :
D'abord pensionnaire de l'Opéra Comique, où il débuta en 1917, il passa du côté de l'opérette (Trianon-Lyrique, Chatelet, Marigny) avant de se tourner vers le cinéma (dix films entre 1930 et 1935) puis à la chanson dès le début des années trente et puis finalement de retour l'opérette jusqu'à la fin de sa carrière en 1946.
Il a enregistré, entre autres, "Le credo du paysan" (Goubier - Borel), "L'angélus de la mer" (Goubier - Durocher), "Le rêve passe" (Helner - Krier - Fouché) et denombreux airs d'opérette (Ciboulette, Monsieur Beaucaire,Venise...).
Chansonniers et paroliers des années mil huit cent soixante et soixante-dix surnommés "Les beaux blonds"
(BAUmaine - BLONDelet).
Ils ont créé un nombre incalculable de chansons toutes plus ou moins médiocres mais dont certaines ont réussi à"passer le temps" sans doute à cause de leurs interprètes.
Citons, entres autres, "Le pifferaro du boulevard" (musique d'Hervé) (1867) créée par Marie Lafourcade et "Qui qu'a vu Coco ?" (musique d'Édouard Deransart) (1878), chantée encore en 1905, par nulle autre que Gabrielle Chanel (1883-1971), la future "Coco" Chanel (je parie que vous vous demandiez d'où venait ce surnom...) et dont le refrain, à lui seul, en dit long sur leur talent :
Vous n'auriez pas vu Coco ?
Coco dans l'Trocadéro
Co dans l'Tro
Co dans l'Tro
Coco dans l'Trocadéro.
Qui qu'a, qui qu'a vu Coco
?
Eh ! Coco !
Eh ! Coco !
Qui qu'a, qui
qu'a vu Coco ?
Eh ! Coco !
Si en 1878 les journalistes se désolent et dénoncent une "abomination stupide", l’auditoire se tord, répète en chœur l’allitération scatologique et bisse la plantureuse chanteuse des Ambassadeurs, Élise Faure. Cette dernière, le poing sur la hanche, hurle la chanson jusqu’à en être écarlate, et accentue les sous-entendus grivois d’un texte censé montrer une jeune femme à la recherche éperdue de son chien. La scie fonctionne d’autant mieux que la "complainte canine" a pour cadre le nouveau Palais du Trocadéro, bâtiment républicain dont l’architecture est décriée. Il se murmure qu’un bonapartiste, en indiquant à un maçon que le palais allait être parfait pour le prince impérial, a été involontairement à l’origine de la scie : "celui-là prétend que nous bâtissons pour Coco !"
La chanson est rapidement imprimée afin de permettre à celles et ceux qui le souhaitent de la fredonner à leur tour. Cette partition est illustrée d’un dessin d’Émile Butscha qui insiste sur l’ambiguïté des paroles, entre recherche attendrissante d’un toutou et charge érotique. On ignore si Gabrielle Chasnel, qui les fredonne en 1904 au café de La Rotonde à Moulins, conserve à son interprétation ce côté équivoque, mais on sait au moins qu’elle leur doit son surnom … Coco Chanel !
Agnès Sandras,
Conservatrice en charge des collections d’histoire de France
au département Philosophie, histoire, sciences de l’homme HISTORIA.fr
Paulus, habituellement si gentil vis-à-vis de ses camarades et collaborateurs, dit d'une de leurs chansons qu'elle était "plus ou moins bonne mais que, grâce à [leur] travail acharné..."
Baumaine eut une fille, Juliette, qui devint une chanteuse d'opérette (Paulus, chap. 15)
Parolier et auteur de pièces de théâtre et de livrets d'opérettes dont Un Procès en séparation une saynète en un acte (créée le 12 janvier 1870 à l'Eldorado) mise en musique par Frédéric Étienne Barbier (1829-1889).
Il fut également l'auteur du "Maître nageur" créé par Paulus (musique d'Hervé) et d'une chansonnette sur les "Vélocipèdes" (musique de Paul Henrion) créée en 1869 par Gauthier (celui qui allait, deux ans plus tard, rendre si célèbre "Les cuirassiers de Reichshoffen" d'Henri Gazet, Gaston Villemer et Francisque Chassaigne).
Le refrain des "Vélocipèdes" :
A dada sur mon bidet !
Quand
il court il fait d'l'effet
A dada sur mon bidet !
Quand il court il
fait d'l'effet
Hop ! eh hop ! courons
Hop eh hop
Courons à travers
les rochers les bois et les vallons
Hop hop ça fait d'l'effet !
Hippolyte-René Bedeau est né le 27 mai 1824 à Montluçon (03 - Allier) et décédé le 8 septembre 1878 à Paris, 11e.
Diseuse-chanteuse-comédienne qui débuta dans le genre "gommeuse" (gigantesque chapeau fantaisiste, toilette excentrique...) et qui fut à peu près aussi à l'aise que
Libert dans le domaine de la "scie".
Paulus (Mémoires, chap. 21) nous dit qu'elle était jolie et que du café-concert elle est vite passé au théâtre et même à l'opérette en province et à l'étranger pour revenir à Paris créer la Princesse Giboulée dans le Petit Chaperon rouge de Gaston Serpette (1846-1904), livret d'Ernest Blum et Toché, au Châtelet (1885) et La Mouquette dans Germinal de William Busnach (1832-1907) d'après le roman d'Émile Zola (1888).
Andrée Sallée (Music-Hall et café-concert, Bordas, 1985), la mentionne comme faisant partie d'un programme avec
Thérésa, à la
Scala, vers 1883.
Béranger, Pierre-Jean de
Chansonnier né à Paris 2e le 19 août 1780 et décédé à Paris 6e le 16 juillet 1857. Il grandit à Péronne (80 - Somme) chez une tante aubergiste. A quinze ans, il retrouve Paris et son père royaliste devenu banquier. Il fait le commis. Ils font faillite. En 1809, sur les recommandations d'Arnault, il est attaché comme expéditionnaire aux bureaux de l'Université.
Après avoir débuté par des chansons bachiques et licencieuses, il se crée un genre "à part" en élevant la chanson à la hauteur de l'ode. Dans les pièces où il traite de sujets patriotiques ou philosophiques, il sait le plus souvent unir à la noblesse des sentiments, l'harmonie du rythme, la hardiesse des figures, la vivacité et l'intérêt du drame. Il fut le plus célèbre chansonnier de la Restauration, période durant laquelle il laissa libre cours à sa haine de l?Ancien Régime, usant de la chanson comme arme politique et comme de levier pamphlétaire. Rendu populaire par ses recueils de textes qui furent des gros succès d?édition ainsi que par les emprisonnements successifs qui contribuèrent à asseoir sa réputation auprès du petit peuple, il était adulé par nombre de ses pairs, mais rejeté par les institutions (en particulier l?Académie française). S'il était considéré comme un poète par les amoureux des lettres de son temps ? il sut ainsi gagner l'estime de Stendhal, de Flaubert, d'Hugo et de quantité d'autres. Il mourut pauvre.
Bercy, Anne de
Auteur-compositrice. - Née Eugénie, Anna, Henriette Laborie, à Paris 9e le 1er août 1877 et décédée à Paris 18e le 27 avril 1954. Elle était l'épouse du chansonnier Léon Drouin de Bercy (voir rubrique ci-dessous). Elle publie, en 1951,chez Grasset A Montmartre ...le soir, un livre co-écrit avec Armand Ziwès, un ouvrage de référence décrivant les cabarets montmartrois, avec en seconde partie la présentation d'environ 70 artistes.
Elle obtient :
en 1941, le prix Trebisch
en 1946, le prix Mesureur
en 1948, le prix Dukas
en 1950, le prix Centenaire
Bercy, Léon de
Né à Paris le 10 décembre 1857 à Paris, Léon Drouin de Bercy, parfois Léon Hiks est le chansonnier connu sous le nom de Léon de Bercy. Il est du club des Hydropathes (*) et l'ami d'
Aristide Bruant avec qui il coécrit notamment le dictionnaire français-argot, L'argot du XXème siècle.
Fin connaisseur des "pensionnaires" du
Chat Noir, on lui doit surtout Montmartre et ses chansons, sous-titré Poètes et chansonniers, publié chez H. Daragon à Paris en 1902. Quelques uns de ses "portraits" viendront compléter nos
fiches biographiques ou donner lieu à la rédaction de bio-express dans la même rubrique.
Par lui-même, tiré de l'épilogue de Montmartre et ses chansons :
"Sache [cher lecteur] que je suis né à Belleville, le 10 décembre de l'an 1857, alors que l'auteur de mes jours était lieutenant aux cuirassiers de la Garde impériale. Apprends aussi qu'à dix-sept ans je débutai dans l'enseignement ; qu'à dix-huit, je m'engageai pour faire ma carrière militaire ; qu'à vingt-trois, je rentrai dans la vie civile couvert des malédictions paternelles ; et que, enfin, j'ai sali beaucoup de papier et usé beaucoup de salive pour n'obtenir ; en somme, que de piètres résultats.
J'ajouterai que, faisant un tri parmi les douze cents chansons sorties de ma plume, je publierai très prochainement deux volumes de vers : Les Chansons Noires, musique de Jean Cerneuil, et Chansons pour Elles (Ondet, édit.).
Pour de plus amples détails, je t'enverrai consulter à la librairie de Propagande socialiste l'ouvrage d'Etienne Bellot : Les Chansonniers socialistes."
Léon de Bercy décède le 31 juillet 1915 à Orléans.
Si vous ne possédez pas le logiciel Acrobat Reader gratuit (de la firme Adobe Systems Incorporated) qui permet de visualiser les fichiers écrits dans ce format, voir ici.
Armand Bernard dans le rôle de Planchet - 1921
Bernard, Armand
Surtout connu en tant que comédien, Armand Bernard né le 21 mars 1893 à Colombes (75 - Seine aujourd'hui 92 - Hauts de Seine)et décédé le13 juin 1968 à Paris 13e, fut également compositeur, interprète et chef d'orchestre.
Il rêva de devenir tragédien mais sa voix grave, sa constante apparence de dignité outrée ont eu raison de lui : il fut, dans ses différents films, mondain snobinard, abruti pincé, notaire et le plus parfait croque-mort qu'on ait pu trouver dans diverses comédies où son comique funèbre tranchait sur les prestations souvent burlesques des autres comédiens.
Ses rôles aux côtés de Fernandel sont mémorables notamment dans Raphaël le Tatoué (Christian-Jaque, 1938) mais aussi populaire qu'il le fut en tant que comédien, il ne faut pas oublier la musique qu'il a écrite pour de nombreux films dont : Sous les toits de Paris (René Clair, 1930), Le congrès s'amuse (Jean Boyer, 1930 - avec
Henri Garat dans le rôle-titre), Le million (René Clair, 1931), Pension Mimosas (Jacques Feyder, 1934) et ainsi de suite.
Pas mal, non ?
Armand Bernard fut en outre le directeur musical de plusieurs autres films dont L'âge d'or de Buñuel (1930).
Parallèlement à cette activité, il a fait partie de la distribution de plus de 100 films et, seul, Louis de Funès, au tout début de sa carrière, a pu lui être comparé notamment dans Le mouton à cinq pattes où il joue, justement, le rôle d'un croque-mort (Pilade) aux côtés de... Fernandel (J. Duvivier, 1954).
Dans un de ces tout premiers films parlants (car il a fait beaucoup de muet, notamment en Planchet, le valet de d'Artagnan d'Henri Diamant-Berger, 1921 - voir ci-contre à gauche), il s'essaya à la chanson mais son comique étant surtout visuel, il n'eut qu'un succès mitigé sur disques. On retiendra deux titres : "La tirelire" (Boyer-Abraham) et "Je vois la vie en rose" (idem), en 1931, récemment repris dans un double album CD, Quand les comédiens chantaient (1993) chez EPM / Ades, Numéro 982742-ADE 682.
On retiendra également sa prestation dans l'opéra bouffe La Margoton du bataillon d'André Mouezy Eon et J. Darmont pour le livret, René Pujol pour les lyrics et un certain Casimir Oberfeld pour la musique dans lequel Armand Bernard créa le rôle de Désiré Chupin.
Bertal-Maubon
Pseudonyme collectif de Marcel Bertal et Louis Maubon. - Paroliers et auteurs de pièces de théâtre :
Bertal, Marcel né Marcel Bloch à Paris 3e le 18 décembre 1882 et décédé à Paris 14e le 3 août 1953
Maubon, Louis né le 21 octobre 1881 à Souillac et décédé le 19 septembre 1957 à Paris, 9e. Il adhère à la Sacem et devient sociétaire.
Ils ont participé à l'écriture des paroles du fameux "Sous les palétuviers"
interprété par le duo
formé de Pauline Carton et René Koval, dans l'opérette
Toi, c'est moi.
Pour le théâtre :
A Hénoc... Les Femmes 'poilus', vaudeville à couplets en 3 actes - musique de Marcel Labusquière
Ah ! les jeunes filles d'aujourd'hui, acte comique
Les Matelots rigolos, pièce comique
Un permissionnaire en folie, vaudeville militaire en un acte
Le Roi et la reine des gangsters, farce en 1 acte
Françoise réserviste, opérette militaire en trois actes. Livret de Bertal-Maubon - musique de Eugène Gavel et Eugène Cools
Isabelle et son chaudron, ou les Femmes ne sont pas bavardes, farce de Bertal-Maubon et Fijan...
Chouchou, pièce en 1 acte
Le Caporal Furibard, bouffonnerie militaire en 1 acte
Toi, c'est moi, opérette en deux actes et onze tableaux, de Henri Duvernois, livret de Bertal-Maubon et Robert Chamfleury 6 musique de Moisés Simons
Un tapissier tapissait, vaudeville en 1 acte
livret du "Tsarévitch" de Franz Lehar, d'après Jenbach et Reichert
Berthelier, Jean
Interprète et comédien né Jean-François Berthelier à Panissières (42 - Loire) le 14 décembre 1828, décédé le 29 septembre 1888 à Paris 9e.
Il débuta ténor à Poitiers en 1849 puis se tourna vers la chanson.
Il fut le créateur de cette chanson inoubliable qu'est "L'invalide à la tête de bois" d'Étienne Tréfeu, musique de Maximilien Graziani, vers 1869, chanson que reprit Ouvrard (père) en 1876. - Vous savez : cet invalide avec une tête en bois de tremble, une en liège, une en bois de charme...
Il a également joué au théâtre :
Il fut, par exemple un invalide [sic] dans La Guigne d'Eugène Labiche en 1875) et a chanté dans plusieurs opérettes d'Offenbach et d'
Hervé.
Voir à Mémoires de
Paulus : chapitres
3,
6,
13,
20 et
24.
Bessière, Emile
Voici ce qu'écrivait, en 1902, Léon de Bercy sur ce chansonnier dans son livre, Montmartre et ses chansons, publié chez H. Daragon, libraire à Paris:
Né à Montsalès (Aveyron), le 15 août 1860. Entre à quinze ans, en qualité de comptable, aux magasins de nouveautés du Petit-Saint-Thomas, mais porté à aligner plutôt des rimes que des chiffres, il ferme un beau jour le grand-livre et donne sa démission. La modestie de son pécune l'oblige à se débrouiller. Il apprend quelques romances et, comme sa voix est jolie, il va demander audition à Ba-Ta-Clan. On l'engage, à cette condition, toutefois, qu'il prenne un nom de concert. Il choisit le pseudonyme de Darvel et passe de Ba-Ta-Clan à l'Eldorado, puis à l'Eden-Concert, au
Concert-Parisien et à l'Alcazar. Afin d'augmenter ses ressources, il résout de faire des chansons et se fait admettre à la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique. Servi par l'expérience et sachant le goût du public, il acquiert promptement le tour de main nécessaire et ne tarde pas à cueillir, comme auteur, des succès égaux à ceux qu'il a connus comme chanteur.
"La Môme aux grands yeux", qui est une de ses premières chansons, fut tirée à des milliers d'exemplaires et "Les Ingénues", remarquées par
Yvette Guilbert, rapportèrent à leur auteur des droits considérables.
A trente ans, Bessière quitta les planches pour se marier et fonda à la porte de Châtillon un établissement où il faisait concert une fois par semaine donnant de sa personne autant comme limonadier que comme chanteur. En 1895, il vint sur la Butte et se fit engager par Martin au Conservatoire de Montmartre. Il partagea là, avec le compositeur Eugène Poncin, la charge de faire comprendre au public que certaines chansons écrites en vue du café-concert peuvent avoir droit de cité dans les cabarets, et je puis dire que tous deux y réussirent.
Pourtant, Emile Bessière ne demeura que peu de temps à Montmartre, il alla installer, avenue La Bourdonnais, un concert et y institua des vendredis sélect où il fit défiler tout ce que la Butte Sacrée compte de poètes et de chansonniers. Depuis la dernière exposition, ce concert est devenu un petit théâtre où l'on joue la comédie, le vaudeville et l'opérette.
Citer tous les succès de Bessière au café-concert serait impossible. Après avoir dit qu'il sait être tour à tour tendre, aimable, rêveur, satirique et réaliste, je me bornerai à mettre sous les yeux du lecteur les strophes de son
MADRIGAL DE PIERROT
Ma Colombine ! si tu veux
Me laisser baiser tes cheveux
Auréolant ta chair de brune,
Pour l'enrichir immensément
Je pars de suite au firmament
Faire de grands trous à la lune.
Avec mes lèvres je prendrai
Mesure du lobe nacré,
Coquille rose sans pareille !
Et des étoiles, palsambleu !
Clignotant dans le zénith bleu
Je ferai tes pendants d'oreille...
Pour voir, dans un sourire exquis,
Tes quenottes, blancs grains riz,
Faudra-t-il que je te promette
De ravir aux cieux en suspens,
En guise de plumes de paons,
La toison de quelque comète ?
Et si tu me donnes l'espoir
Que je pourrai peut-être voir
Tes genoux à l'heure nocturne,
Leur jarretière en bracelet,
Sera, si ça ne te déplaît,
Grâce à moi, l'anneau de Saturne !
Bessière a collaboré à plusieurs journaux et revues, entre autres au Journal des Beaux-Arts, au Radical, à l'Evénement, aux Annales littéraires et artistiques.
En dehors de ses chansons et de ses monologues, dont un premier volume est paru : Autour de la Butte, préface d'
Yvette Guilbert, et dont un second est en préparation : Vaine Chanson, il a fait représenter : Maire et Martyr, opérette, musique de Paul Marinier, La Môme aux grands Yeux, opérette, en collaboration avec Aimé Ruffier, Paris retroussé, grande revue à spectacle, L'Evangile moderne, au théâtre Antoine, Les stances à Manon, à la Bodinière, L'Ami Vandière, opérette, à Ba-Ta-Clan, Après le Combat, drame militaire en trois actes, Vanité, comédie en trois actes, au Vaudeville, Le Vert-Galant, opéra-comique en trois actes.
Il a, en outre, un acte reçu au Français[*] : Le Déserteur, et trois actes à Déjazet : La Petite Balthazar.
Disons enfin que Bessière a les palmes d'argent depuis janvier 1896.
[*]nda : la Comédie-Française
Bizet, Marie
Interprète née Germaine Prévost, à Paris, 6e, le 26 avril 1905 parfois mentionné comme étant 1912.
Elle se fait connaître au début des années trente dans un répertoire léger mais assez varié.
Elle prend sa place dans la chanson française de l'époque en chantant dans Ignace aux côtés de
Fernandel (Marseille, 1935) puis au Palace, à Paris.
Sa chanson la plus connue demeurera "L'hôtel des trois canards" de Charles-Louis Pothier, musique de Georges Ghesten et de
Bernard Ghest qu'elle créera en 1941 (1942 à l'
A.B.C.).
Elle a également joué dans plusieurs films : La chanson du souvenir de Serge de Poligny et de Douglas Sirk (1936), Lumières de Paris de Richard Pottier, un film mettant en vedette
Tino Rossi (1937), Chantons quand même de Pierre Caron (1939) ; puis, après la guerre, Faut ce qu'il faut de René Pujol (1946), Les trois cousines de Jacques Daniel-Norman, avec Rellys et Andrex (1947), Fausse identité d'André Chotin (1947), Paris Music Hall de Stany Cordier (1957).
Elle chante encore dans les années cinquante mais s'éclipse au début des années soixante non sans donner un dernier récital, en 1980, à l'âge de soixante-quinze ans au théâtre de la Porte Saint-Martin.
On la verra même à la télé, à la fin des années quatre-vingt.
Marie Bizet est décédée à Couilly-Pont-aux-Dames (Seine-et-Marne) à l'âge de 93 ans, le 10 juillet 1998.
Blondeau et Monréal dans le n° 5 de du 22 février 1903
Blondeau, Henri & Monréal Hector
Henri Marie Gabriel Blondeau né à Paris (75 - Seine aujourd'hui 75 - Paris), le 5 août 1841 et décédé à Courbevoie (75 - Seine aujourd'hui 92 - Hauts de Seine), le 4 mai 1925 fut auteur dramatique, librettiste et chansonnier
et
Joseph Marie Ylpize Rieunier, dit Hector Monréal né à Carcassonne (11- Aude) le
17 juillet 1839 et décédé à Asnières (75 - Seine aujourd'hui Asnières-sur-Seine 92 - Hauts-de-Seine) le 20 mai 1910 fut illustrateur, chansonnier et auteur dramatique.
Ils se rendront célèbres pour avoir écrit, en 1897, les paroles de "Frou - frou" sur la musique d'Henri Chatau que l'on trouvera et entendra au numéro 8 de nos Cinquante chansons.
Mais, pas que...
1865La Belle Ziguezon ronde historiette
1865Mr de Richenerac basconnade chansonnette
1867Tapez-moi là-d'ssus ! revue en 4 actes
1868 Les Hannetons de l'année revue en 3 actes
1869 V'là les bêtises qui recommencent revue en 4 actes
1871"Qui veut voir la lune ?" revue fantaisie en 3 actes
1872Paris dans l'eau vaudeville aquatique en 4 actes
1872Une poignée de bêtises revue en 2 actes
1872La Veuve Malbrough opérette en 1 acte
1873La Nuit des noces de la Fille Angot vaudeville en 1 acte
1873Les Pommes d'or, opérette féerie en 3 actes
1874La Comète à Paris revue en 3 actes
1874Ah ! C'est donc toi Mme la Revue ! revue en 3 actes
1875Pif-Paf féerie en 5 actes
1875La Revue à la vapeur actualité parisienne en 1 acte
1876L'Ami Fritz-Poulet parodie à la fourchette
1877Les Environs de Paris voyage d'agrément en 4 actes
1877Un hanneton dans la coupole fantaisie Charentonesqu
1883Une nuit de noces folie-vaudeville en 1 acte
1884Au clair de la lune revue en 4 actes
1885Pêle-mêle gazette revue en 4 actes
1885La Serinette de Jeannot vaudeville en 1 acte
1885Les Terreurs de Jarnicoton vaudeville-pantomime en 1 acte
1885Les Victimes du devoir ! chanson dramatique
1886Paris en général revue en 4 actes
1887Mam'zelle Clochette vaudeville en 1 acte
1887La Petite Francillon petite parodie
1888Paris-cancans revue en 3 actes
1889Paris Exposition revue en 3 actes
1889Paris-boulevard revue en 3 actes
1891Paris port de mer revue en 3 actes
1892 Les Variétés de l'année revue en 3 actes
1893Les Rouengaines de l'année revue en 3 actes
1894Tout Paris en revue revue en 3 actes
1894La Revue sans gêne revue en 3 actes
1894Vive Robinson ! duo
1896Une semaine à Paris revue en 3 actes
1897Paris qui marche revue en 3 actes
1897Paris sur scène revue en 3 actes
1897Frou-frou chanson
1898Folies-Revue revue en 3 actes
1900Madame Méphisto pièce à spectacle en 2 actes
1901Paris-joujoux revue en 2 actes
1903Olympia-Revue en quatre tableaux
1904On demande une étoile scènes de la vie de théâtre
Bordas, Rosa
Interprète. De son vrai nom Marie-Rosalie Martin, la Bordas est née le 26 février 1840 à Monteux (84 -Vaucluse) et décédée, dans la même ville le 30 mai 1901. Après plusieurs tournées en province, elle débute à Paris vers 1870. Elle se lance aussitôt dans un répertoire populaire où la démagogie n'est pas absente. Elle chante "La Marseillaise" (C. Rouget de Lisle) à la déclaration de guerre puis durant la Commune "La Canaille" (J. Darcier - A. Bouvier). Elle se tourne ensuite vers le répertoire patriotard alors en vogue avant de devenir le chantre de la concorde et de la paix universelles.
Boria, Claudine
Interprète née Claudine Borie, en
1896. Débuta, vers 1918, dans un répertoire composé presque exclusivement de chansons de
Gaston Couté, d'Aristide Bruant et de
Jean Richepin...
Elle mourut très jeune à 32 ans, en 1928, atteinte de tuberculose.
Bouffar, Zulma
Interprète née Madeleine ou Magdelaine Bouffar à Nérac (Lot-et-Garonne - 47) en 1843.
Après des débuts à Marseille en 1849 dans La Fille bien gardée,elle est engagée dans les cafés-concerts de Lyon et de Bruxelles où elle se produit en compagnie de
Marie Cico.
Elle chante à Liège en 1860 ( le comédien Geoffroy lui proposera en 1862 d'entrer au Théâtre du Palais-Royal), à Cologne, en 1861 et débute l'années suivante, à Paris, aux Ambassadeurs mais son passage y est très peu remarqué.
Offenbach qui l'a entendue à Cologne la fait rentrer aux Bouffes du passage Choiseul à vingt ans puis en fait, selon certains, sa "petite amie" (quoiqu'il a été et est toujours considéré comme un mari exemplaire) mais surtout sa chanteuse de prédilection.
Joseph Bourgès dit Paul Bourgès ou Bourgès, chansonnier né à Bordeaux (33-Gironde) le 26 octobre 1840.
Tantôt vedette de l'Eldorado, tantôt de la Scala ou du Concert Parisien.son style est plutôt poivrot voire scatologique. Entre autres, le pet le fascine !
Il fera dans le boulangisme avec une chanson d'Antonin Louis, "Les pioupious d'Auvergne" en 1887. Selon Paulus, chapitre 20 de ses mémoires, Bourgès s'était fait une réputation dans le genre auvergnat ! Et il ajoute,
Bourgès avait la voix jolie, bien timbrée, sympathique. Il a fait souvent la musique de ses chansons à refrains, dont la mode a disparu avec lui.
Bourgès est décédé à Paris, 10e, le 14 septembre 1901.
Bourtayre, Henri
Né à Biarritz (64 - Pyrénées-Atlantiques) le 21 octobre 1915.
Pas très de notre époque ce compositeur prolifique, à qui l'on lui doit tout de même, un bon millier de chansons dont quelques unes, célébrissimes, nous intéressent ! Voyez vous-même :
"Ah ! la danse atomique" ou "T'as qu'à Ra Boum Di?!" chère à Raymond Legrand et Numéro 1 pour accordéonistes de bals populaires "T'as qu'à Ra Boum Di? ! Quand on l'a bien dansée, on veut la r'commencer!"
Henri Bourtayre a commencé sa carrière à Biarritz et alentours, dans les cabarets et les réunions privées comme pianiste avec le chanteur André Dassary. En 1937, tous deux iront à Paris. Engagé aux Editions Ray Ventura, il rencontre Raymond Legrand, pour qui il se mettra à écrire dès 1941. Premier grand succès avec "Ma ritournelle" créée par Tino Rossi !
Très souvent, c'est Maurice Vandair qui écrit les paroles de ses compositions :
"Chacun son rêve" - Charles Trenet - Orchestre Henri Leca
Disque Columbia BF 84 - 1945
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Opérettes
Miss Cow-Boy en 1947
Tout pour elles en 1955
Chevalier du Ciel en 1955
Louisiane mes amours en 1970
sont les quatre opérettes composées par Henri Bourtayre, et seule Chevalier du Ciel eut un certain succès, peut-être grâce à Luis Mariano ?
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Musiques de films
Une petite vingtaine de films entre les années 40 et 70 ont été illustrés par une composition d'Henri Bourtayre dont ceux de la fameuse Septième Compagnie !
Henri Bourtayre est décédé à 93 ans à Mère (78 - Yvelines) le 10 juin 2009.
Son fils, Jean-Pierre, sera lui aussi un fameux compositeur ! Les universellement connus "Magnolias for ever" et "Alexandrie Alexandra" sont de son cru !
Caricature d'André Gill dans Les Hommes d'Aujourd'hui (1879)
Bouvier, Alexis
Né François Alexis Bouvier à Paris 9e le 15 janvier 1836 et décédé à Paris 18e le 18 mai 1892.
Extrait du Larousse du XXe siècle en six volumes (Paul Augé), 1928 :
"Romancier populaire et auteur dramatique français, né et mort à Paris (1836-1892). Ciseleur en bronze jusqu'en 1863, il fit des chansons dont quelques unes : "La canaille", "Les Trois lettres d'un marin", ont eu un vif succès, composa des livrets d'opérettes, des vaudevilles et acquit une grande réputation par ses romans-feuilletons qui dénotent une imagination féconde."
"La canaille" (1863), mise en musique par
Joseph Darcier fut un des grands succès de La Bordas [Voir à
Amiati] :
Dans la vieille cité française Existe une race de fer,
Dont l'âme comme une fournaise
A, de son feu, bronzé la chair.
Tous ses fils naissent sur la paille,
Pour palais, ils n'ont qu'un taudis.
Refrain
C'est la canaille !
Et bien j'en suis !
Boyer, Jean
né à Paris, 9e, le 26 juin 1901 et décédé à Paris, 16e,le 10 mars 1965.
Selon "La chanson sous la IIIe république" de Serge Dillaz.
Fils de Lucien Boyer, cet auteur est né à Paris en 1901. Devient réalisateur de cinéma après avoir été scénariste. Parallèlement, il écrit de nombreuses chansons interprétées par M. Chevalier, H. Garat, D. Darrieux, etc. Est décédé en 1965.
Brun, Antoine
Voici ce que Léon de Bercy (Montmartre et ses chansons, Paris 1902) disait de ce chanteur disparu au début du siècle dernier :
Ce grand, beau et bon garçon justifie par la teinte de sa chevelure et de ses moustaches le nom qu'il tient de sa famille. Doué d'une voix superbe de baryton, il s'en sert de la façon la plus agréable pour interpréter ses compositions musicales dont quelques-unes sont véritablement délicieuses. Entendu par hasard par Salis, celui-ci l'engagea au Chat Noir et l'emmena en tournée pour chanter les pièces d'ombres de Georges Fragerolle et se produire dans ses propres œuvres. De celles-ci je mentionnerai tout spécialement"Ma Promise", un petit chef-d'œuvre de grâce et de joliesse, "Prière d'Amour", "Fou", "Nos Démons", "Je passe" et "Amor". En 1897, Brun fit une passagère apparition au Cabaret du Monôme, rue Champollion ; et depuis, nul ne le revit à Paris sur aucun tréteau.
Brun est originaire de Bordeaux, où il naquit en 1865.
Brunin, Louis
Interprète né à Roubaix en 1859, décédé à Paris en 1933. Fit ses débuts au Nouveau Cirque le 16 décembre 1893, le jour de l'attentat de Vaillant. Durant de nombreuses années, il donna un numéro de travesti aux Ambassadeurs. Il acheta ensuite place du Trône un établissement qu'il appela Concert Brunin.
Source : "La chanson sous la IIIe république" de Serge Dillaz.
Buislay
Charles Paul Victor Marcille dit Buislay.
Aucun autre renseignement disponible.
Retrac? cependant?: en juin 1866, sur le Broadway ? New York un certain Joaquin Buislay dans The Sheep's Foot (Le pied du mouton) d'un certain Charles Schultz. - Un rapport??
Paulus, dans ses M?moires (chap. 8) signale qu'il ?tait un comique-danseur, pince sans rire, d?taillait ? ravir les sc?nes ? transformations, ? parler et ? danser.
Burani, Paul
Pierre Jean Roucoux, dit Paul Urbain Roucoux, dit Paul Burani, né le 26 mars 1843 à Paris, 2e et décédé le 9 octobre 1901 ? Paris,10e.Burani est l'anagramme de son
prénom : Urbain. Il quitte l'administration de l'Enregistrement pour devenir comédien, chansonnier, auteur dramatique et rédacteur en chef de l'hebdomadaire :