La Femme du Feu
1873
ou "Les réflexions d'une cuisinière"
aroles d'Andréol et musique d'Oscar Petit.
Chansonnette créée par Mme (Eugénie) Colombat aux Porcherons
Paroles
Aujourd'hui la femm' à la mode
C'est paraît-il la femme de feu,
À part qu'ell' doit être incommode
Et sentir l'roussi quelque peu.
Je crois qu'une femme pareille
N' peut plaire au sexe masculin
Avec ell' séchez-vous la veille
Vous serez cuit le lendemain.
Refrain
La femme de feu que l'on préfère,
C'est la cui, la cuisinière
Qui fait chauffer bifteack et ragout
Et qui ne brûle rien du tout,
La femme de feu que l'on préfère,
C'est la cui, la cuisinière,
Qui fait chauffer bifteack et ragout
Et qui ne brûle rien du tout.
Cell' ci c'est une perle fine,
Dans un ménag' c'est un trésor,
L'autre n'est qu'une Messaline
Que vous jeta le mauvais sort
Cett' mijaurée, avec la flamme
Qui fait son plus bel ornement,
Malgré ses airs de mélodrame
N f'rait mèm' pas frire un merlan.
au Refrain
La femm' de feu mettrait sur table
Le cœur d'ses amants fricassés,
Ce qui paraitrait détestable
Aux mangeurs les plus affamés.
La femm' de feu de la cuisine
Ne sert jamais de pareils plats,
Car avec elle si l'on badine
Du moins on ne se brûle pas.
au Refrain
L'hiver, lorsque la bise souffle,
J'admets encor pareil charbon
Montrant le bout de sa pantoufle
Pour allumer un vieux tison.
Mais entre nous la cuisinière
Est plus agréable, je crois,
Ell' sait mieux comment il faut faire
Pour bassiner l'lit du bourgeois.
au Refrain
Bref car il faut que j'en finisse,
Comm' un diamant de belle eau
Cett' femme de feu d'artifice
Brillait surtout étant dans l'eau.
Pour éteindr' un tel incendie
Bien sur faudrait plus d'un pompier,
La cuisinièr' toute sa vie
N'a besoin que d'un cuisinier.
au Refrain
|