La fille à ma tante
hanson du XVIIIème siècle
Chanson recueillie et transcrite par Yvette Guilbert.
Paul Dupont éditeur - Paris
C'est la fille à ma tante,
Pour qui j'ai de l'amour ;
Cette bonne parente
Pour moi sent du retour ;
Mais c'est la vertu même,
Je ne puis réussir,
Cependant elle m'aime,
Ça fait toujours plaisir !
L'hymen qui m'épouvante,
Pour elle a des appas ;
Le sacrement la tente,
Moi, je n'en tâte pas.
Quand on est en ménage
L'on se voit sans désir ;
Mais hors du mariage
Ça fait toujours plaisir.
Quelquefois je l'embrasse,
Car je suis cousin ;
Et même, elle me passe
Les baisers sur son sein ;
Mais quand ma main approche
Du but de mon désir
J'attrape une taloche ;
Ça fait toujours plaisir.
La nuit, souvent en rêve,
Je vois ses charmes nus,
J'imagine voir Ève !
Mes sens en sont émus.
Amour, quel doux mensonge,
Pchit... Je crois en jouir.
Quoique ce soit en songe,
Ça fait toujours plaisir. |