La pendule
ca 1887
réée par Paula Brébion
Paroles de Garnier et Rimbault - Musique de F. Wachs
Paroles
À mon voisin Jules [*] un matin
J'avais promis chose insensée
De l'attendre le lendemain
Chez moi tout près de l'Elysée.
Donc le jour suivant sans retard
Quand il franchit le vestibule
Il était midi moins un quart
À la pendule
À la pendule
Il parut tout à fait charmant ;
Mais dès qu'il fut dans ma demeure
Je lui murmurai doucement ;
Mon ami, regardez bien l'heure.
Or donc, advienne que pourra,
Vous partirez cher monsieur Jule [*],
Sitôt que l'heure sonnera
À la pendule.
Quoi ! me dit-il, serait-ce vrai ?
O voisine, cela m'afflige.
Et puis jamais je ne pourrai...
- Pourtant, lui dis-je, je l'exige.
Et pour ne pas être tenté
De voir l'aiguille qui circule,
Ne regardez pas du côté
De la pendule.
Il s'approche tout près de moi.
Voyant que je lui tends ma lèvre,
Il m'embrasse, ô quel doux émoi !
Soudain il se lève avec fièvre.
- Eh dit-il, pourquoi s'obstiner
Ma folle passion devient nulle,
Puisque mon départ va sonner
À la pendule.
Voyant qu'il allait me quitter,
Dans ses bras je me précipite
Et je le contrains à rester
En lui soupirant tout de suite :
- Ne m'abandonne pas encor,
Rien ne sonnera, mon cher Jule [*],
Car j'ai démonté le ressort
De la pendule.
[*] L'orthographe changeante du prénom Jules a été respectée.
Merci à Claire Simon-Boidot pour le texte et le petit format. |