Georgius

Ulalie

1936

aroles de Georgius - Musique de Tremolo

Éditeur : Sité Pan

Disque Pathé n° PA 853 - 1908


Paroles

Chaque année, on élit
Miss France et Miss Paris
Des tas de muses et des tas de reines
Alors, on suit l'mouvement
Dans les départements
Dans la banlieue également
Aux portes de Paris
Salle de la mairie
S'est réuni l'aut' semaine
Le maire, les conseillers,
Commerçants et pompiers
Après l'vote, l'un d'entre eux a crié :

C'est la p'tite Ulalie
Qu'est la reine des blanchisseuses de Saint-Ouen
C'est elle la plus jolie
Et, cet honneur, elle le méritait bien
Commençons les folies
La fanfare va jouer
La marche des pingouins
Et devant la mairie
Dimanche, y aura calvacade à Saint-Ouen
Vive Ulalie !

Pour fêter c't'événement
Le soir même, les parents
Au Grand Café de la Rotonde
Se sont mis dans l'coco
Une vingtaines de Pernod
Des kummels et des Cointreau.
Le père, qui était plein,
Disait à ses copains
Ma fille va s'teindre en blonde
Elle s'ra star de l'écran
La mère, pleine également,
Pleurait et f'sait pipi en même temps

C'est la petite Ulalie
Qu'est la reine des blanchisseuses de Saint-Ouen
Mais, avec effronterie,
Un goujat lui a pincé l'popotin
Or le père en furie
A cassé deux syphons
Sur le 'chand d'vin
Et cette fête si jolie
A fini à l'hôpital de Saint-Ouen
Vive Ulalie !

Pourtant l'dimanche suivant
Dans la rue, sur deux rangs,
Y avait une foule en délire
Ulalie tout en blanc
Sur un char très, très grand
Trônait sur vingt figurants
Il lui manquait trois dents
Du dimanche précédent
Ce qui lui changeait son sourire
Le père, un oeil en sang,
Recouvert d'un pansement
Avait mis sa jaquette mil neuf cent

C'est la petite Ulalie
Qu'est la reine des blanchisseuses de saint-Ouen
À sa maman chérie, on dit
C'est la rosière de l'an prochain
Bien sûr, dit-elle, ravie
D'autant qu'elle a deux gosses
Qui s'portentbien
Que, derrière la mairie,
Lui fit lui-même le maire de Saint-Ouen
Vive Ulalie !