lle n'a pas créé cette chanson de Georges Millandy pour les paroles et d'Octave Crémieux pour la musique :
Cet honneur revient à Dickson cet "Alfred de Musset de cabaret" (Brunschwig-Valvet-Klein) qui la chanta pour la première fois au Petit Casino en... 1904 (sic).
La personne qui en a fait un premier enregistrement, l'année suivante, fut une certaine Mlle Grazide et cet enregistrement allait être suivi d'une douzaine d'autres sans jamais connaître le succès qu'allait en faire Marlene, en 1930, dans un film de Josef Von Sternberg, aujourd'hui un classique, Morocco, où, vêtue d'un smoking (qui a dit qu'Yves Saint-Laurent avait inventé le smoking pour femme ?), elle parut, dans le rôle d'une chanteuse française, pour ainsi entamer sa carrière internationale.
Sans plus tarder, voici cette entrée remarquable, tout-à-fait inoubliable...
Le légionnaire ? Gary Cooper. Le bonhomme qui lui offre un verre de champagne : Adolphe Menjou.
Et ce baiser ! Ce qu'il en fait couler de l'encre !
Quatre nominations aux Oscars
Dont Marlene, meilleure comédienne de l'année.
Le reste est trop connu pour être répété ici : qu'elle est née en 1901 à Berlin, que son Ange Bleu était son vingtième film, qu'elle a tourné avec les plus grands réalisateurs, qu'elle a eu de nombreux amants, que ses tours de chant des années cinquante, soixante et soixante-dix étaient parmi les plus recherchés, qu'elle a écrit plusieurs livres, qu'elle a accordé un ultime interview de plusieurs jours à Maximilian Schell en 1984 (à condition qu'elle ne paraisse jamais à l'écran) et qu'elle est décédée, à Paris, en 1992.
Tout cela (et beaucoup d'autres choses), vous le trouverez dans des dizaines de centaines de pages sur Internet ou dans les centaines (et plus) de livres, biographies, albums photographiques qui lui ont été consacrés.
Mais Marlene Dietrich chanteuse française ?
Oui, et anglaise et allemande, mais on a le droit de dire qu'elle appartient à la chanson française lorsque, interprète, on s'est permis d'enregistrer et d'en faire des classiques des choses comme la chanson qui précède, "Assez", "Moi j'm'ennuie", "Moi j'trouve tout très bien" et plusieurs autres.
Quant à son interprétation de "La vie en rose", elle vaut un détour.
Naturellement, on lui préférera "Falling in Love Again","Lili Marleen", "IchBin Die Fesche Lola"ou "Johnny" mais avouez que ce "Quand l'amour meurt" fait partie des grandes interprétations du siècle dernier.
L'épisode "Gabin"
Jean Gabin et Marlene Dietrich, une affiche de stars pour une passion légendaire, qui dura de 1941 à 1943, sur fond d'exil à Hollywood pendant la Seconde Guerre mondiale...
Mathias Moncorgé, le fils de Jean Gabin confiera à un journal, que la femme fatale de L'Ange bleu n'a pas laissé un souvenir impérissable dans le clan Gabin. Il dira : "Je ne porte pas spécialement Marlene Dietrich dans mon cœur", avant de laisser entendre qu'elle est toujours restée une femme d'argent. "À la maison, quand il parlait d'elle, il disait
"La Prussienne", raconte-t-il en évoquant son père. D'abord parce que papa,
qui croyait ne jamais revenir de la guerre, lui avait donné des tableaux qu'elle ne lui a jamais rendus. "Bon, il y avait un Renoir et un Matisse quand même. Ensuite, aussi, parce qu'elle a vendu à Paris Match les lettres d'amour que mon père lui envoyait. On a essayé de s'opposer à ça avec ma mère, sans succès "
Un coup de foudre à New York ?
Jean Gabin et Marlene Dietrich se sont croisés dans les années 1930, mais se sont aimés dix ansplus tard aux États-Unis. À l'époque, Gabin a quitté la France, refusant de collaborer avec l'occupant, Dietrich, quant à elle, a fui l'Allemagne nazie qui la répugne et vient tout juste d'obtenir la nationalité américaine? Ils se croisent dans un club de New York, coup de foudre immédiat, Marlene propose à Jean de perfectionner son anglais, ils ne se quittent plus pendant deux ans, surveillés de près par le FBI, à cause notamment des origines allemandes de l'actrice.
Jusqu'au jour où Gabin décide de s'engager dans les forces françaises libres de De Gaulle. Les amants se retrouvent à la Libération, mais leurs routes se séparent. "Soit tu restes et on se marie, soit tu pars et on ne se verra plus ! " lui lance le Français. Marlene choisira l'Amérique?
"Comme avec Michèle Morgan, sa rencontre avec elle a été un coup de foudre, confirme le fils de l'artiste. Mais ça n'aurait pas dû durer aussi longtemps, poursuit-il. Deux grands acteurs : "Ça ne peut pas marcher, Ça casse au bout d'un moment". Il est resté avec Marlene Dietrich deux ans pendant la guerre. Elle voulait retourner aux États-Unis, et lui désirait rester en France.