la toute fin de la période du temps des cerises aux feuilles mortes, une interprète des années cinquante et soixante. Etablie, fin 1945, à Montmartre, avec son époux, Henriette Ragon, née le 10 juin ? Paris, 12e ouvre, en 1948, avec ce dernier, après moultes affaires infructueuses, la seule patisserie de la Butte Montmartre : Chez Patachou ! Enfin le succès ! Toujours en 1948, ils achètent le local voisin pour le transformer salon de thé qu'on ouvre le 14 juillet en restaurant. Un accordéoniste égraine le répertoire montmartrois pour animer la boutique ! Un jour, se joignant à un groupe de fêtards, Henriette reprend les refrains de l'époque. A partir de ce moment, remarquée par Maurice Chevalier, qui l'appelle Lady Patachou, elle gravit rapidement les marches du succès. Les journalistes parisiens la rebaptisent du nom de son cabaret, Patachou. Et son restaurant, transform? en cabaret, devient un des endroits les plus en vue de Paris.?Pour s'assurer de la d?contraction ambiante, Patachou coupait les cravates des messieurs. On y montait de Paris et pour les ?trangers c'?tait un must, pas une c?l?brit? de passage ne manquait de venir se faire couper la cravate et ?couter celle qui avec ses chansons r?alistes entamait une carri?re internationale.
En 1950, elle enregistre ses premiers disques. D?s 1953 c'est Londres avec le London Palladium, puis New-York au Waldorf Astoria et au Carnegie Hall. Suivent ensuite toutes les grandes villes des U.S.A. Sa carri?re aux Etats-Unis durera plus de 20 ans, ainsi qu'? Montr?al, au Moyen-Orient et ? Hong Kong. . A Paris, c'est l'Alhambra et aussi Bobino, et enfin, d?s 1955 l'Olympia. Ses plus grands succ?s sont "Le piano du pauvre", "Bal chez Temporel', "La complainte de la butte", "Entre Pigalle et Blanche", "La bague ? Jules", "Les amoureux des bancs publics", "Voyage de noces", "La vie en rose", "Mon homme", "Padam padam", "La goualante du pauvre Jean", "Clopin clopant", "Sous les ponts de Paris", "Si j' ?tais pas si timide" ou encore "La belle vie". En 1959, elle sort un disque intitul? "La Chose ou les rat?s de la bagatelle"qui sera aussit?t censur?
Au d?but des ann?es 1970, elle parcourt le Japon et la Su?de, o? son registre parigot gouailleur fait merveille.
En m?me temps, elle suit une carri?re d'actrice. D?s le d?but des ann?es 1950, le cin?ma et le th??tre font en effet appel ? elle, notamment Jean Renoir pour French Cancan, en 1954 (voir ci-dessous), et Sacha Guitry pour sa Madame Sans-G?ne dans Napol?on en 1955. ? partir des ann?es 1980, Patachou se fait plus pr?sente sur le grand et le petit ?cran, avec, entre autres prestations tr?s remarqu?es, sa terrifiante "matriarche" en fauteuil roulant dans la s?rie Orages d'?t?, ou dans le t?l?film Pris au pi?ge la redoutable tante d'un meurtrier, qui manipule un commissaire de police aveugle et fait condamner un innocent.
Elle s'?loigne progressivement de la sc?ne ? partir des ann?es 70 pour reprendre la direction artistique du cabaret du premier ?tage de la Tour Eiffel ? Paris. En 1979, Patachou abandonne d?finitivement la chanson pour le th??tre, la t?l?vision et le cin?ma avec succ?s.
Elle s'?teint le 30 avril 2015 ? son domicile de Neuilly-sur-Seine (92 - Hauts de Seine), ? l'?ge de 96 ans. Patachou ?tait la maman du directeur artistique, parolier, compositeur et chanteur Pierre Billon.
Illusration sonore
Dans le film French Cancan de Jean Renoir (1954), on peut voir et entendre une interpr?tation de Patachou, dans le r?le de Yvette Guilbert. Voir ici.
Continuons avec un texte du Seigneur du Caveau de la R?publique, en la personne de Martial Carr?... Un texte plut?t joyeux mais cependant censur? et interdit en radio : "La Chose ou les Rat?s de la bagatelle" !
Et enfin, estampill? Paname avec accord?on et paroles de titi (parisien, bien s?r ! ) sur une musique de Jacques Datin (celui des P'tites Femmes de Pigalle de Serge Lama) et des paroles de Roland Valade
"Entre Pigalle et Blanche"
(Jacques Datin - Roland Valade)
Orchestre Joss Baselli