Le Cabaret des Assassins, et la rue St-Vincent
(Voir d'autres photographies ? cette page sous Lapin Agile).


... Enseigne reproduite sur un panneau de bois par Osterling d'après une toile d'André Gill

1880 désormais conservée au musée de Montmartre. Sur la façade de l'établissement est accrochée une reproduction.

Intérieur du Lapin Agile


L'âne Lolo et Frédé



Affiche 1890


Affiche 1919

Affiche 1960

Au Lapin agile

e haut de Montmartre, au XIXe siècle, est un charmant petit village, prisé des artistes qui y trouvent des logements à bas prix. Située au 22 rue des Saules, une petite auberge, Au Rendez-vous des Voleurs créée en 1795, se voit attribuer un sombre surnom en 1869. Celui de Cabaret des Assassins. Ce nom vient des portraits d'assassins célèbres (comme Ravaillac par exemple) qui ornent alors les murs de la salle intérieure.

En 1880, le propriétaire demande à un habitué des lieux, le caricaturiste André Gill, de dessiner une nouvelle enseigne. Ce dernier peint un tableau : un lapin qui s'échappe d'une casserole en cuivre. Reproduit sur un panneau de bois par Allan Osterling (1855 - 1938) il devient l'enseigne du cabaret de la rue des Saules Le lapin à Gill et deviendra Le Lapin Agile, puis Au Lapin Agile.

En 1903, Le Père Frédé ( Frédéric Gérard) acquiert la maison, qui, grâce à lui, deviendra le lieu de rendez-vous des artistes. Ainsi le cabaret compte parmi ses habitués d'illustres noms tels qu'Aristide Bruant (qui le rachètera un peu plus tard), Toulouse-Lautrec, Pablo Picasso, Vincent Van Gogh, Blaise Cendras, Guillaume Apollinaire?


Aristide Bruant et le père Frédé

Un peu avant 1900, Frédé, figure majeure de Montmartre, donne une impulsion artistique déterminante au cabaret. Pour la première fois peut-être, des arts différents vivent en communauté. Des écrivains, des poètes, des musiciens, des comédiens, des sculpteurs, tous alors inconnus, se côtoient, se critiquent, se moquent, s'entraident aussi. Autour de la guitare et du violoncelle du Père Frédé, naît la richesse de l'histoire du Lapin Agile, dans les veillées, où chacun joue, récite, chante ses œuvres, et reprend en chœur les chansons populaires. Leur dénominateur commun, l'humour dans la camaraderie. Ces inconnus s'appellent Picasso, Utrillo, Derain, Braque, Modigliani, Guillaume Apollinaire, Max Jacob, André Salmon, Pierre Mac Orlan, Francis Carco, Roland Dorgelès, Gaston Couté, Jules Depaquit, Caran d'Ache, Forain, Charles Dullin, etc...

Aux environs de 1900 on commençait à détruire les vieilles maisons de Montmartre comme la maison d'Hector Berlioz et à construire des immeubles. Pour ne pas qu'on le démolisse et le protéger des promoteurs Aristide Bruant achète le Lapin Agile. C'est ainsi que Frédé a pu continuer à l'exploiter. En 1923 Aristide Bruant le revend à Paulo, fils de Frédé.


Le canular !

Un jour de mars 1910, le journaliste et écrivain Roland Dorgelès décide d'emprunter l'âne de son ami le père Frédé, alors patron du Lapin Agile, afin de réaliser une expérience picturale inédite : faire réaliser un tableau au quadrupède? et le présenter au critique sous le nom d'un artiste inconnu ! Lorsque la presse et le public découvrent cette œuvre d'art réalisée par un certain J.R Boronali et intitulée "Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique", nombreux furent ceux à s'émerveiller devant l'œuvre exposée au Salon des Indépendants qui obtint un succès considérable auprès des critiques d'Art de l'époque, puis un triomphe de fou-rire quand on sût que la toile Coucher de soleil sur l'Adriatique avait été peinte à la terrasse du Lapin Agile, et devant un huissier, par l'âne de Frédé, Lolo, à la queue duquel Roland Dorgelès et André Warnod avaient attaché un pinceau trempé successivement dans des pots de peintures de couleurs différentes !


L'œuvre de "Lolo Boronali"



Au Lapin Agile, de nos jours




Le logo du XXIème siècle !
(Un clic conduit au site du cabaret)

Retour à la page d'introduction