Il fit ses débuts non pas en fou chantant mais en duo, avec un certain Johnny Hess, et pendant que l'un écrivait des paroles, l'autre composait de la musique ; un duo tout à fait classique, jusque dans les vêtements : veste rouge et pantalon banc.
Ce duo eut un certain succès avec des chansons comme "Blottis dans un coin", "Dans Paris il y a une dame", "la Fille de Lorient", "J'ai un rendez-vous" et surtout une chanson disponible en repiquage depuis sa création il y a soixante-dix ans : "Sur le Yang-Tsé-Kiang".
Parmi le groupe des dix-huit ou vingt titres qu'ils ont composés ensemble, il y a cette chanson, "Vous... Qui passez sans me voir", qu'ils n'auraient vraisemblablement pas créée tout de suite, la confiant à un certain chanteur non pas à ses débuts mais pas encore tout à fait accepté du nom de Jean Sablon. - Il en fit la chose que l'on sait, bouleversant, avec sa voix, son rythme et sa façon de chanter, la chanson française que, quelques mois plus tard, Charles Trenet allait bouleverser à son tour.
La chanson est restée rattachée au répertoire de Sablon et si Trenet l'a reprise plus tard, en 1954, jamais il n'a pu faire oublier l'enregistrement de son créateur.
L'année de sa création est difficile à cerner. - On date l'enregistrement de Sablon en 1936, sa mise en marché en 1937 (la chanson elle-même fut consignée dans les registres de l'éditeur Raoul Breton qu'en 1937) mais il est généralement accepté qu'elle daterait de la fin de 1934 ou du début de 1935 d'où cette possibilité que Charles et Johnny en ait été les véritables créateurs (en spectacle) mais la légende est là.
Quoiqu'il en soit, elle demeure un grand classique, surtout dans la version Sablon.