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Le Régisseur Albert

e Régisseur Albert fait partie de ces personnages qui ont marqué la jeunesse de baby-boomers au point où, sans leur reprocher quoi que ce soit, l'on peut se demander si ces mêmes baby-boomers n'arrivent pas à confondre ses premières chanson (voir ci-dessous) avec des refrains des années trente ou quarante alors qu'elles ne datent que du début des années cinquante ; à commencer par son célèbre "Le Tagala A Popo Les Plumettes" [**] ou son "Shérif d'Oklahoma".

Je n'arrive plus ce matin (mai 2010) à retrouver le message que j'ai reçu il y a plusieurs mois d'un correspondant dans lequel il me racontait que ce "Tagala A popo les plumettes" lui avait sauvé la vie. - "J'avais six ou sept ans, écrivait-il, et je dormais paisiblement quand mon père est venu me réveiller pour me dire que ma chanson favorite allait dans quelques minutes passer sur les ondes de Paris Inter. Cette chanson, c'était Tagala... - Quel heureux hasard car, quand il est entré dans ma chambre, il s'est aperçu que la cheminée faisait défaut et que j'étais en train de me faire empoisonner au monoxyde de carbone..."

Voilà une belle histoire, non ? - Mais passons à quelque chose de moins sérieux :

L'émission à laquelle ce correspondant se référait s'appelait Silence... Antenne. - C'était diffusé le lundi soir à compter de 20h30 sur les ondes de Radio-Inter. - Elle était animée par Robert Beauvais (1911-1982), écrivain, journaliste, etc. et son épouse Gisèle Parry, comédienne, chanteuse, etc. - En direct du Théâtre de la Gaîté Lyrique puis de l'Alhambra, elle accueillait des vedettes de l'époque (en 1951 et 1952) dont, notamment le frêre aîné d'Henri Salvador, André, généralement accompagné du martiniquais Ernest Léardée mais également des personnages comme Francis Blanche et un certain Pierre Cour qui, alors à ces débuts (quoique...), avait pensé à se faire connaître sous le nom de... Régisseur Albert. - L'orchestre attitré était celui de Jacques Breux.

Cette aventure ou ce personnage n'aura vécu que deux ou trois ans, le temps, comme nous le mentionnions ci-dessus, de créer des chansonnettes aux titres les plus farfelus, y compris une samba dite de l'O.N.U.

La plupart ont été endisqués mais elles sont devenues presque introuvables et ce n'est que dans une sorte de mémoire à rebours qu'on entend encore leurs refrains ou, comme on le peut constater, sur le Web, on est surpris de lire que bien des nostalgiques de l'époque recherchent souvent les paroles, entre autres, "Le Tagala A Popo Les Plumettes".

Pierre Lemaire, alias Pierre Cour, alias le Régisseur Albert a dû se souvenir longtemps de ce Tagala et n'eut été que de cette chanson (musique de Jacques Breux), il aurait sans doute passer à la postérité sauf qu'il ne s'en est pas arrêté là :

Né à Brunoy (78 - Seine et Oise de l'époque, aujourd'hui 778 - Les Yvelines) le 5 avril 1916 et décédé le 22 décembre 1995, à l'âge de 79 ans, à Montluçon (03 - Allier). Pierre Cour, a signé, par la suite, les paroles d'innombrables succès chantés par - tenez-vous bien  : Dalida, France Gall, Germaine Montero, Enrico Macias, Roger Whittaker, Philippe Clay, Sacha Distel, Nana Mouskouri, Petula Clark, Richard Anthony, Mathé Altéry, Luis Mariano, Les Compagnons de la Chanson, Marie Laforêt, Tino Rossi et même... Brigitte Bardot dont la plus connue demeure "L'amour est bleu" (musique d'André Popp).

Pas mal, tout de même, pour quelqu'un qui, à ses début, fut moniteur d'éducation physique dans l'Armée de l'air et qui, à la Libération s'était lancé dans le journalisme.

Trève de paroles, passons à l'acte.

De Pierre Cour (son nom paraît en tant que tel comme auteur), voici la chanson (musique de Jacques Breux) qui a sauvé au moins une vie, chanté par le Régisseur lui-même, à la radio :

"Le Tagala a Popo les plumettes"

1952



[*] Pour ceux qui voudraient voir ce à quoi pouvait vraiment ressembler le Régisseur, voici une photo officielle de Pierre Cour.


Ajout du 19 décembre 2010

[**] Et non "Tagada" comme nous l'écrivions par erreur, ainsi que nous le faisait remarquer notre ami Pierre-Gérard Champod en nous transmettant le petit format, ci-dessus à gauche.