1908 - Paroles d'Edmond Bouchaud, dit Dufleuve - Musique de Raoul Georges.
armi les chanteurs comiques du début du siècle dernier, il y avait, bien sûr, Polin que nous avons entendu récemment (numéros 17 et 19), tout en nuances malgré certaines erreurs dans le choix de son répertoire, mais aussi de gros farceurs qui se déplaçaient continuellement sur scène en insistant sur chacun de leurs effets. - Faisaient également partie de la plupart des programmes de l'époque des chanteurs-clowns aux étranges costumes ou qui faisaient rire parce qu'ils étaient gros, maigres ou marchaient d'une drôle de façon.
Le modèle du genre fut Dranem que Boris Vian n'hésitait pas à qualifier de génie et que nous écouterons dans un instant, mais il y avait aussi un saule pleureur et ce saule pleureur, c'était Montel qui, long, triste, serré dans un habit noir, débitait avec lenteur ses refrains d'une idiotie à, justement, faire pleurer :
Lui on l'appelait Collin
Ell' on l'appelait Colline
Il était né orphelin
Elle était née... orpheline
Lui était marchand d'raisin
Ell' vendait de la... résine
Comm' il était son voisin
Ell', ell' était sa... voisine.
("Collin, Colline" - Henri Poupon, G. Monge et Vincent Piget - 1910)
Son plus grand succès fut une scie que Polin lui-même mit à son répertoire et que l'on enregistrait encore en 1991 (Hélène Delavault) : "Elle était souriante", l'histoire d'une petite châtelaine enlevée par des romanichels et qui, séquestrée, torturée, poignardée, noyée, empoisonnée, coupée en deux et même écrasée sous un autobus, continuait, à sourire et à arroser ses petites fleurs grimpantes avec de l'eau de son p'tit arrosoir...- Un vrai morceau d'anthologie :