Louise Théo
ille d'Anna Piccolo, la directrice du Concert de l'Horloge, Louise Théo, née Anne-Louise Picolo, le 20 avril 1850, à Paris, 2e, de père non déclaré, aurait été éduquée sérieusement et, nous le supposons, tout aussi sérieusement, mariée à dix-sept ans à un certain François-Théophile Vachier, surnommé Théo. (d'ou son nom de scène), coupeur chez le maître tailleur Dusautoy.
C'était, paraît-il, pour la mettre à l'abri de la concupiscence de nombreux admirateurs.
De ce Théo, en l'espace de vingt mois, elle eut deux enfants : Georges, l'aîné et une fille Madeleine, ce qui ne l'empêcha pas d'être du programme de l'Eldorado, tout de suite après son mariage, endroit où elle fut remarquée par un certain Offenbach...
En 1873 - elle a à peine 23 ans - elle débuta à l'opérette en étant de la création de Pomme d'api et de La jolie parfumeuse pour ensuite, vraisemblablement, faire partie de tout le répertoire, des reprises d'Orphée et de la Princesse de Trébizonde jusqu'à La Fille du Tambour-major et La Timbale d'argent... (voir citation ci-dessous) tout en poursuivant une certaine carrière au Music-Hall (notamment avec Judic).
Affiche (au centre) Mme Théo dans La petite Muette aux Bouffes Parisiens par Gill. (source Gallica)
En 1883 elle part pour une tournée américaine, New York, Mexico où elle interpretera La Grande Duchesse de Gerolstein. En 1885, sa tournée américaine l'amène à Montréal.
Veuve en 1884, elle épousa, en secondes noces, en 1907 (elle a alors 57 ans) Roland Franck Knœdler, rencontré a New York, un grand amateur de tableaux qui en plus de sa galerie new-yorkaise, en ouvrit une deuxième Place Vendôme...
Suite d'un de ses voyages en Amérique !
À noter à ce propos, cette citation tirée de Trois cent cinquante ans de théâtre au Canada français de Jean Béraud (1958)
"Théo, reine parisienne de l'opérette, vint chanter [à Montréal] durant la semaine du 4 mai 1885 Madame Boniface, Le Jour et La Nuit, La Fille du Tambour- Major, La Jolie Parfumeuse, François les Bas Bleus, La Petite mariée et La Timbale d'Argent..."
Grande carrière mais on ne lui connaît aucun enregistrement.
Mlle - pardon, Madame - Théo mourut le 18 janvier 1922, à Paris, 8e.
Sources :
Le guide musical n° 20 (1874)
Le livre des courtisanes - Gabriel Houbre (Tallandier 2006)
Les pseudonymes du jour de Charles Joliet (1884)
Gazette anecdotique, littéraire, artistique et bibliographique (1884)
The 10th anniversary Irish Sales (Christie's - 12th May 2006)
Voir également un article que lui consacre (en page 15) le n° 121 des Chansons Illustrées. |