Léo Daniderff
éo Daniderff, compositeur et interprète né Ferdinand Julien Niquet le 15 février 1878 à Angers (49 Maine et Loire) et décédé le 24 octobre 1943 à Rosny-sous-Bois (75 Seine - aujourd'hui 93 Seine -Saint-Denis).
Son pseudonyme est l'anagramme de son prénom (Ferdinand à l'envers),.
Léo Daniderff, dont le nom est bien connu au Music-Hall, était, au Conservatoire de Nantes où il fit ses premières études, un très médiocre élève. Disons-le : il faisait le désespoir de ses professeurs par son inexactitude, et l'école buissonnière avait un tel-attrait pour lui que le matin de son concours, les membres du jury l'attendirent en vain : il était allé à Vertou, manger un beurre _blanc . Nantes le répudia, sa famille lui tint rigueur, il partit. Quelques mois après, il est à Angers où il tient les orgues à la Cathédrale, tandis que le soir il dirige l'orchestre de l'Alcazar.
De là, en lui, ce mélange du profane et du sacré qui se manifestera plus tard par "La Carmélite", le triomphe de Bérard, et "La Dame et l' Monsieur", un des plus gros succès de Mayol. Un soir, un brave marguillier s'étant aventuré à l'Alcazar, reconnait dans le maestro l'organiste de la Cathédrale.
Quelle catastrophe ! Les pieuses gens remercièrent ce "suppôt de l'enfer", et le directeur de l'Alcazar le mit à la porte en le traitant de "frère ignorantin". L'heure était grave. Daniderff prit une résolution héroïque il acheta un petit harmonium, engagea les vedettes de l'Alcazar et s'improvisa impresario. Ce fut alors le Roman Comique. Pendant des semaines, la petite troupe parcourut la France, charmant des auditoires aussi divers que clairsemés, et couchant souvent A la belle étoile. Si bien que les vedettes s'éparpillèrent et le pauvre directeur se trouva seul avec... son harmonium. Que faire ? Il vint à Paris. Ce fut dur, les premiers temps. Heureusement, c'était en 1900; l'Exposition, avec ses multiples attractions, offrait des ressources inespérées à tous les artistes. Il entra à la Maison du Rire en qualité d'accompagnateur. Là, il se fit des relations parmi les chansonniers, des éditeurs lui ouvrirent leurs portes.
Doué d'une fort jolie voix de baryton, il interpréta ses' œuvres au Cabaret Bruant, passa à I'Ane Rouge, puis au Grillon. Entre temps, il travaillait. La Bibliothèque du Conservatoire ne connut jamais de lecteur plus studieux. Il se lia avec Waeckerlin, profita des conseils du vieux maitre, se perfectionna, et se trouva alors en pleine possession de son talent.
C'est de cette époque que datent ses plus jolies mélodies de salon, peu connues du grand public, mais si appréciées des dilettante. Cependant, le go?t des voyages le reprend. Il part en tournée avec Eugénie Buffet, puis Yvette Guilbert l'emmène en Allemagne, en Autriche. en Angleterre. Mais sa nature farouche et indisciplinée s'est assagie.-il revient, prend la baguette de chef d'orchestre au Théâtre des Mathurins, puis le Cabaret Montmartrois de nouveau l'appelle à lui.
Tour à tour, à la Lune Rousse, aux Noctambules, au Carillon, aux Quat'z-arts, il se fait une place très personnelle auprès des vieux malins de la chanson. Mais il lui faut un champ plus vaste. Il s'essaie dans la romance populaire, réussit avec "Enfant d'Amour" et se lance dans le Café-Concert.
Ah ! ce fut du joli au début. L'apparition du Clown provoqua un tollé général parmi les musiciens d'orchestre : "On ne peut pas jouer ?a, c est trop difficile." Il fallait répéter sérieusement, et ces messieurs n'aiment pas ?a. Cependant, quelques interprètes tinrent bon.
On répéta sérieusement, et à la représentation, lepublic emballé fit une ovation à ces courageux interprètes. Puis, vinrent successivement "Chemineau-chemine", "L'Etranger", "La Carmélite", "Les Trois folies", "La Camargo", qui fut un prototype avantageusement exploité par d'autres depuis, et enfin le célèbre "Le Carillonneur", qui consacra définitivement la ma?trise du jeune compositeur et celle de son fidèle interprète Resca. Léo Daniderff a apporté au concert une note bien personnelle, la note essentiellement musicale. Personne ne s'y trompe.
A l'audition d'une de ses chansons, on se dit de suite : "Ça c'est du Daniderff !" Et cependant quelle diversité,! Aucune de ses musiques ne se ressemble. Il aborde tous les genres, et de "En 93" au "Brin d' causette", il parcourt toute la gamme des succès; la chanson espagnole avec "Alza Manolita", la chanson napolitaine avec "Micaélla Mia", la valse avec "Berceuse Tendre", la chanson-danse avec "La Madrilena", la chanson vécue avec "Lolo et Lulu", et enfin la chanson réaliste avec "Le Grand Frisé". On parle de lui, il étonne, il charme, il plait. De temps en temps, il monte lui-même sur les planches et il aurait pu, en persévérant, devenir une des vedettes du Concert. Qu'il nous suffise en ce moment de goûter comme il convient ses heureuses productions.
Il commence par chanter ses propres compositions musicales agrrémentées des textes de Gaston Couté. En 1909 Fréhel interprète sa chanson "Fenfant d'amour".
Sa notoriété devint mondiale grâce à sa célèbre chanson qui deviendra "The Nonsense Song"(Voir à notre rubrique La chanson française du Temps des cerises aux Feuilles mortes en 50 chansons, au numéro 27) "Je cherche après Titine" (1917) "empruntée" par Charlie Chaplin pour le film Les Temps modernes en 1936, qui l'avait remarquée en 1922 lors de son passage à Paris, . D'ailleurs, faute d'avoir déposé les droits de la chanson aux États-Unis, Léo Daniderff ne touchera rien, dans un premier temps, sur l'exploitation de sa musique chez les Américains, mais il intente et gagne un procès qui lui permet d'être rétabli dans ses droits et d'encaisser 500 000 francs.
On lui doit un certain nombre de chansons dont l'excellent "Le Dénicheur", valse musette composée en 1912 et qui fut longtemps l'incontournable des javas, des bals, des ginguettes et des concours d'accordéon. Avec ce "Je cherche après Titine" (1917), il étoffe le répertoire de Gaby Montbreuse avec laquelle il aurait eu une liaison, compose "Celosa (Jalouse)" pour Berthe Sylva, "Le Grand Frisé" et "La Chaine" pour Damia, plusieurs chansons pour Gaston Couté qu'il met en musique. En 1909 Fréhel depuis l'époque où elle s'appelle Pervenche jusqu'en 1927, ainsi que "La Carmelite" et autres titres pour Adolphe Bérard ou Jean Gabin.
Il compose également pour l'opérette ("Les bijoux indiscrets" en 1921"Paris-Lune-Paris" en 1928, "Françoise" à la Comédie-Caumartin en 1930).
En 1908, Léo Daniderff épouse Lucie Mortreuil, fille de l'auteur Félix Mortreuil. Et vingt ans plus tard, il se remarie avec Léona Gabriel, auteure-compositrice-interprète martiniquaise, coauteure entre-autres de "Maladie d'amour".
Léo Daniderff est décédé le 24 octobre 1943 à Rosny-sous-Bois (75 Seine - aujourd'hui 93 Seine -Saint-Denis).
Compositions
Voici une bonne cinquantaine de ses compositions relevées sur la quatrième page du petit-format : "Le chevrier d'amour" de 1913.
Les Chansons de Daniderff - 8, Passage de l'Industrie, PARIS
"Le pays Provençal" |
Farandole |
"Ah ! Bise-moi" |
Chansonnette comique |
"Berceuse tendre" |
Berceuse-valse |
"Brin d'causette" |
Chanson-marche |
"C'est d'main dimanche" |
Chanson-marche |
"C'est tout' la femme" |
Marche |
"Chantons le printemps" |
Valse gaie |
"Chaine (la)" |
Diction à voix |
"Cousine Flirt" |
Diction-valse |
"C'est la vraie amour" |
Chanson de genre |
"Débâcle (la)" |
Chanson vécue |
"Dénicheur (le)" |
Chanson réaliste |
"Éternelle vision" |
Valse |
"Gars de France (les)" |
Grande marche |
"Grand frisé (le)" |
Valse réaliste |
"J'avais pourtant juré" |
Mélodie |
"Lolo et Lulu" |
Chanson vécue |
"Louise-Loison" |
Chanson à voix |
"Lolita" |
Barcarolle |
"Loin des yeux" |
Valse |
"Morénita la voilà" |
Valse espagnole |
"Mart voulez-vous" |
Chanson américaine |
"Noce à Ferdinand (la)" |
Chansonnette comique |
"Pampille (la)" |
Chanson-danse |
"Panthère (la)" |
Valse réaliste |
"Petit Pierre" |
Chanson vécue |
"P'tit Boléro (le)" |
Chanson de genre |
"Robe blanche (sa)" |
Chanson vécue |
"Romance de la rue (la)" |
Chanson populaire |
"Romanus le dompteur" |
Chanson à voix |
"Rose et rouge" |
Diction à voix |
"Saint-Hubert (la)" |
Chanson à voix |
"Totor ador'Titine" |
Chansonnette comique |
"Tout pour Coco" |
Etude réaliste |
"Tu m'affoles" |
Chanson de genre |
"Chevrier d'amour (le)" |
Chanson à voix |
"Cœur de Gaby (le)" |
Chanson vécue |
"Valse des monte-en-l'air" |
Valse réaliste |
"Femme à Charlot (la)" |
|
"Amour tendre (l')" |
Chanson-marche |
"Ah ! Des caresses !" |
Chansonnette |
"Résultats des courses" |
Diction à voix |
"Sur la Riviera" |
Chanson |
"La frangine" |
Chanson réaliste |
"L'espionne" |
Chanson à voix |
"Sidi-Bouftou" |
Chanson |
"Amoroso-valse" |
Grande valse |
"Ah ! L'joli bébé" |
Chanson-marche |
"Chanson de Piccadilly (la)" |
Chanson |
"Cocorico !" |
Légende |
"Marche des titis (la)" |
Marche |
"M'sieur Tommy" |
Chanson anglaise |
"Parisienne marche" |
Chanson-marche |
"Tsoin ! Tsoin !" |
Chanson populaire |
"Valse boche (la)" |
Chanson |
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