Georges Millandy
uteur (parolier et parfois interprète) né Maurice Nouhaud d'un père pharmacien à Luçon
(85 - Vendée) le 1er août 1870 et décédé à Meudon (78 -Seine et Oise aujourd'hui : 92 -Hauts de Seine) le 13 février 1964.
Fort prisé pour ses chansons sentimentales au début du siècle dernier (il aurait voulu être poète), son interprète favori fut Henri Dickson.
Il fut au cours d'une longue carrière : chansonnier, écrivain, rédacteur-en-chef notamment du Journal Le Procope en 1896, conférencier, auteur dramatique, directeur des éditions Fortin dans les années quarante, mais également rédacteur de divers volumes de souvenirs, de livres sur la chanson, etc.
L'auteur Jacques Nanteuil (1878-1967) lui aurait consacré une biographie en 1960 dont nous n'avons pas pu obtenir de plus amples détails : Georges Millandy, enfant de Luçon, doyen des chansonniers de France.
Un théâtre, aujourd'hui, le Millandy, et une rue portent son nom à Luçon, la ville où il est né ; existe également un complexe sportif "Le Georges Millandy" et une station de tramway à son nom, à Meudon.
En tant que parolier, on lui doit, entre autres : "Les vieilles larmes" (1902) - Musique de Labrosse - Créée par Dickson en 1905. "Quand l'amour meurt" (1904) - Musique d'Octave Crémieux - Création de Henri Dickson, mais reprise de nombreuses fois par la suite par : Weber en 1905, Perval en 1912, Marlene Dietrich en 1930, Fred Gouin en 1932, Jean Sablon en 1946, Danielle Darrieux en 1958 et même Jeanne Moreau en 1970. - Ce fut son plus grand succès. "Le cœur de Ninon" (1906) - Une adaptation de "Tesoro Mia" de Ernesto Beccucci - Une des chansons les plus connues d'Esther Lekain... "J'ai tant pleuré" (1907) - Musique de Joseph Rico - Interprétée par ...Weber, Dalbret, Malloire... "Tu ne sauras jamais" (1910) - Musique de Joseph Rico - Endisquée la même année par Bérard. "La dernière valse" (1913) - Musique d'Henri Dickson. "Si j'ai pleuré pour vous" (1913) - Musique de René de Buxeuil.
En annexe on trouvera le texte d'un livre dont il est l'auteur et qui fut publié en 1933 :
"Lorsque tout est Fini..."
Sous titré :
"Souvenirs d'un chansonnier du Quartier Latin"
Et voici ce que Léon de Bercy disait de lui dans Montmartre et ses chansons, Paris (1902)
Les poètes du Quartier-Latin considèrent un peu dédaigneusement Maurice Nouhaud, dit Georges Millandy, comme un chansonnier montmartrois, et les bardes de la Butte Sacrée le classent, non moins dédaigneusement, parmi les poètes de 1'"autre côté de l'eau". La vérité est que Millandy se flatte d'être des deux rives et à la fois poète, chansonnier et compositeur.
A la Bodinière, en de trop sérieuses conférences sur la Chanson d'Art, il a expliqué que les compositeurs-auteurs, que les poètes-mélodistes étaient les "seuls vrais poètes d'hier et d'aujourd'hui". Cette théorie, du reste, lui attira quelques inimitiés.
Maurice Nouhaud est né à Luçon, en 1871, ce dont il ne profita pas pour se spécialiser dans la chanson vendéenne. Il faillit faire un médecin et fera peut-être un psychologue. Il a en cartons des actes, des nouvelles et un roman psychologiques. Que n'a-t-on pas en cartons ? Il fut jadis un des plus fervents disciples de René Ghil, dont la théorie sur les voyelles musicales l'amusait. Il prit après Xavier Privas la direction des Soirées Procope, et rédigea en chef le Journal Parlé, qui restera, au point de vue littéraire, une des curiosités documentaires de ce temps.
Après quelques apparitions à Montmartre, il fit des causeries au Théâtre Pompadour et à la Bodinière, où il traita et continue à traiter de la chanson sous ses différentes formes.
Il a publié un recueil de petits poèmes, couplets soulignés de mélodie, sous le titre : Les frêles Chansons, et prépare un second volume avec des illustrations de G. Dola et de H.-G. Ibels, qui comprendra : Chansons du Temps du Rêve, Chansons du Temps d'Amour, et Chansons du Temps d'Automne, dont plusieurs sont actuellement interprétées à Montmartre, notamment au Cabaret des Arts. Ce petit poème inédit donnera une idée de la manière de Millandy :
ON A TANT AIMÉ
On a tant aimé dans le temps,
Qu'à présent on ne saurait dire
Si c'est bien un nouveau délire
Qui vous affole en ces instants ;
Et si les frissons qu'une femme
Glisse en vos nouvelles chansons
Ne sont point quelques vieux frissons
Oubliés au fond de votre âme...
On a tant juré quelque jour
Qu'on ne sait plus, l'âme inquiète,
Si les mots d'amour qu'on répète
Ne sont point de vieux mots d'amour ;
Et si la banale promesse
Que l'on fait amoureusement
N'est point ce même beau serment
Fait jadis à quelque ma?tresse !
On a tant souffert une fois,
Qu'aujourd'hui l'on discerne à peine
Si l'on souffre d'une autre peine
Ou de la peine d'autrefois ;
Et si les larmes de tendresse
Qu'on verse désespérément
Ne pleurent point tout simplement
Quelqu'inoubliable tristesse !...
Au physique, Millandy est grand, mince, châtainement barbu et pourvu d'un appendice nasal fortement arqué ; il est d'un abord aimable et ses manières sont correctes comme sa tenue.
Illustration sonore
On peut (sans se dépêcher) se rendre au numéro 20 de nos cinquante chansons pour entendre Bérard pleurnicher son "J'ai tant pleuré".
Petits formats
(Un clic sur une image l'agrandit)
Les petits formats ci-dessous présentés, nous ont aimablement été transmis par le Dr Jacques Perroud et par Christine et Jean-François Petit que nous remercions.
Pour davantage d'informations dont une belle discographie vous pouvez vous référer au
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