TABLE DES MATIÈRES
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Préface

A mes lecteurs

Première Partie

Le départ
Mes premiers Débuts
Les grands centres
Paris !

Plessis
Paulus

Arnaud
Sulbac
Les mimes
Vedettes féminines
Les gommeuses
Étoiles... filantes...

Deuxième partie

Journaliste
Les décorés
Puissance d'une chanson
Le genre tourlourou

Les diseurs
Les fantaisistes
Les diseuses
Un document

Les bonnes chansons
Reproduction d'une série de mes articles parus dans divers journaux
Au rideau

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Ouvrard, père


Note liminaire : Les légendes des photographies sont rigoureusement celles rédigées par l'auteur. Ainsi, il convient de ne pas se formaliser quant à leur anachronisme. Nous sommes, nous vous le rappelons, en 1929.

Nos remerciements vont à Thomas Louis Jacques Schmitt pour son aide précieuse et son apport constant.



ELLE EST TOUTE NUE !

LA VÉRITÉ SUR LA VIE DES COULISSES

EXPOSÉE PAR OUVRARD Père
Ex-vedette des Grands Concerts de Paris

SES MÉMOIRES
SES SOUVENIRS
SES RÉVÉLATIONS

avec une préface de Gustave FRÉJAVILLE

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Propriété de l'Auteur

En vente "AU CAFÉ-CONCERT"

Bulletin périodique des nouveautés du café-conceert et du music-hall
20, rue du Croissant PARIS (2e)

Propriétés pour tous pays

Copyright MCMXXIX

À mon compatriote et ami PAUL BERTHELOT de "La Petite Gironde"


PRÉFACE

Quand j'eus le plaisir de lire les vifs et libres articles publiés par Ouvrard, gloire du café-concert, dans le Journal de Bergerac et divers journaux corporatifs, je ne pus m'empêcher, en lui envoyant mes compliments, de lui souffler une tentation :

"Vos souvenirs sont précis et vivants ; pourquoi n'en faites-vous pas un livre? Nul mieux que vous ne pourrait nous donner une vivante histoire du café-concert de 1880 à 1910, et même avant, et même après..."

Trois mois ne s'étaient pas écoulés que le livre était écrit, l'éditeur trouvé, les clichés réunis ; il ne manquait qu'une préface... et j'avais promis de l'écrire !

Voilà Ouvrard ! Voilà ce diable de petit homme alerte, sec et malin, l'œil clair, au parler rapide et franc, avec un rien d'accent bordelais qui m'enchante, et une façon de vous mettre dans son jeu qui tient de la prestidigitation !

Nous autres, pauvres diables, nous écrivons comme on laboure, suant et soufflant, au bout de chaque sillon, revenant sur nos pas avec inquiétude, allongeant une ligne sous la précédente en tremblant d'avoir mal dit ce que nous pensons ou d'avoir pensé autre chose que ce qu'il faut dire. Nous hésitons devant la page blanche, comme au bord d'une mer dangereuse dont le flot dormant cache les écueils... Portant allégrement ses soixante-treize ans comme un brin de lilas aux lèvres, l'excellent Ouvrard vous aligne en quelques semaines tout un livre sur le papier, de sa jolie écriture fine et ronde, ornée et déliée, moulée d'une main ferme à l'encre violette - une vraie écriture de jeune fille - et il dit ce qui lui passe par la tête avec une innocence aventureuse, une sincérité parfois téméraire, un peu trop sûre d'avoir raison, un peu injuste par souci de ne pas s'asservir au sentiment général, un peu brutale par négligence de certaines nuances parisiennes que l'œil le plus clairvoyant ne saurait apercevoir de Bergerac...

Bien entendu, je laisse à Ouvrard la responsabilité entière de ses opinions. S'il avait voulu accepter un conseil, il aurait enlevé quelques pages de ce livre ou tout au moins atténué l'expression trop personnelle de plusieurs jugements auxquels je ne saurais aucunement souscrire. Pour n'en citer qu'un exemple, et le plus net, j'ai proclamé maintes fois mon admiration pour le talent et le mérite de telle grande vedette de music-hall dont le prestige actuel, quoi qu'en dise Ouvrard qui l'a connue débutante, ne doit que peu de chose à la chance et tient avant tout à des qualités devant lesquelles je m'incline avec la déférence la plus sincère : intelligence, facultés d'organisation, goût du métier, travail incessant, énergie magnifique, don total de soi-même au public et, tout de même, cette étincelle, présent des dieux, sans laquelle aucun hasard, aucun engouement, aucune publicité ne pourraient longtemps faire illusion. Homme de son temps, Ouvrard, ayant quitté prématurément la scène et l'atmosphère parisienne, n'a pu juger les artistes d'aujourd'hui que du point de vue de l'ancien café-concert, avec une sensibilité qui n'a pas subi la même évolution que la nôtre.

Mais ses souvenirs, même lorsqu'il en tire des conclusions contestables, ont une valeur de témoignage documentaire qui leur donne un grand prix à mes yeux. Les pages qu'il consacre à ses débuts et aux artistes qu'il admirait dans sa jeunesse ou qui furent ses compagnons de succès sont particulièrement attrayantes, entraînantes et savoureuses. Le lecteur d'aujourd'hui sera séduit aussi par l'abondance des documents photographiques illustrant ce volume : quelques-uns sont extrêmement rares et leur ensemble forme une vivante galerie du café-concert d'il y a trente ou quarante ans.

Il faut prendre ce livre comme il est c'est l'expression sincère et confidentielle d'un vieil artiste trop fidèle à sa jeunesse pour ne pas avoir quelques préventions contre le temps présent. Ces propos à bâtons rompus ne font peut-être pas surgir de son puits la Vérité, la belle déesse sans âge que l'auteur prétend nous montrer TOUTE NUE.

La vérité, de nos jours, est moins imposante. Un auteur dramatique italien nous a appris qu'elle change de visage et de silhouette pour chacun de nous. La vérité que l'on trouvera ici est donc une vérité pédestre et familière, arrivant de voyage un peu débraillée, un peu effrontée, mais cordiale et sans intentions mauvaises. Et comme, au demeurant, elle sait beaucoup de choses intéressantes, tous ceux qui trouvent du charme aux souvenirs du vieux café-concert ne manqueront pas de lui faire bon accueil.

Gustave FREJAVILLE.
13 juillet 1928.


À MES LECTEURS

Avant de donner à mes lecteurs la biographie de mes camarades anciens et modernes, avant de démolir des légendes contraires à la réalité, avant de leur soumettre une copieuse collection d'anecdotes absolument inédites, il est, je présume, assez logique de commencer par leur apprendre comment je devins... artiste d'abord, et journaliste ensuite.

Je n'aurai pas recours à des phrases grandiloquentes... la tonalité de cet ouvrage ne s'en arrangerait pas très bien, je vais donc m'exprimer tout comme si je m'adressais à de bons camarades, car le nombre de mes amis ne se limite pas à ceux que je possède dans la corporation artistique. J'en comptais jadis un nombre appréciable dans le public et j'aime à croire que leur sympathie m'est restée acquise.

Je vais donc leur parler.., à cœur ouvert ! Si ce modeste ouvrage n'a qu'une qualité, c'est certainement la sincérité, et, pour que mes descriptions soient en harmonie avec le titre, je vais dire la vérité.

LA VERITE... TOUTE NUE


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