Lettres de remerciement
de Botrel, du Foyer du blessé,
du maire de Calais...











Le stade Mayol lors de
son inauguration en 1920

Mayol


NOTES BIOGRAPHIQUES


Félix Mayol est né 18 novembre 1872, au 1, rue d'Isly, Faubourg du Pont du Las, à Toulon.

Sa mère, née Julie Pantin, est modiste. Son père, Félix-Antoine Mayol est premier maître canonnier dans la Marine. - Elle est de la Côte d'azur, il est d'origine bretonne. - Tous deux sont également chanteurs ou comédiens amateurs, ce qui amène le petit Félix à faire ses débuts à six ans comme figurant dans un mélodrame.

Après la mort de ses parents (Félix a treize ans), sa famille le place chez un oncle qui ne veut rien entendre d'une carrière dite "artistique" et qui en fait un apprenti chez un cuistot mais Mayol persiste et, après s'être fait copieusement sifflé sous le nom du Petit Ludovic à l'Alcazar de Marseille, il finit par être engagé pour un mois au Casino de Toulon en 1892, non sans s'être promené de cafés-chantant en brasseries pendant deux ans, toute suite après son service militaire, interrompu par un accident qu'il décrit dans ses mémoires.

En 1895 il "monte" à Paris où le "Père Dorfeuil", contre toutes attentes, le fait débuter au Concert Parisien dès son arrivée. Il y est engagé pour trois ans à 300 francs par mois pour la première année, 330 pour la deuxième et 360 pour la troisième. - Il y restera cinq ans. - C'est là que débutera sa véritable carrière qui ne se terminera que... 43 ans plus tard.

Le succès de "La Paimpolaise", de Théodore Botrel, en 1900, le fait connaître dans toute la France mais à partir de Viens, Poupoule ! (1902) la gloire est définitive et elle perdurera jusqu'à la fin des années vingt. - Dans les années trente, encore, son nom suffisait à remplir les salles.

En 1907, ses cachets sont de mille francs or par représentation et, souvent, il est tête d'affiche à deux endroits en même temps.

En 1910, il achète le Concert Parisien de ses débuts qu'il renomme Concert Mayol où il fait "monter" de sa Provence Sardou (le père de l'autre), Raimu (oui, oui : le Raimu), Turcy... - Sa générosité est sans bornes :

Au cours de la guerre 14-18, il s'occupe de la vente d'emprunts, chante pour les troupes, s'occupe des refugiés...

Il s'occupe de l'éducation de ses neveux, paie un an de conservatoire au jeune Julien (Amand Maistre), du futur duo Gilles et Julien, et fait même construire (en 1919 - 1920) un stade de rugby pour l'équipe de sa ville natale, le Rugby Club Toulonnais, qui y est toujours, quatre-vingts ans plus tard, et qui a toujours pour emblème le muguet du "Parrain Félix".

Voir à : www.rctoulon.com

À partir de la fin des années vingt, il se retire de plus en plus dans son Clos Mayol, une propriété qu'il s'est fait bâtir et qu'il continue à agrandir au Cap Brun, près de Toulon et où il reçoit ses amis tout en continuant d'y donner des tours de chants. - Liane de Pougy, Raimu, Chevalier, Georgel, tous les amis viennent lui rendre visite. - Peut-être est-ce dû à la façon somptueuse qu'il reçoit...

En 1931, "les rentes n'ayant pas tenu leur promesse", il entame une série d'"adieux" qui se poursuivront en 1932 à l' Empire, en 1934 à l' Alcazar de Paris...

En 1936, un incendie détruit une partie de ses collections. - Non pas le Clos tout entier (car il s'agit de plusieurs immeubles) mais le Petit Théâtre où Mayol a créé un musée de la chanson avec des affiches de l'époque, des photos, des petits formats... le trop plein de sa résidence où s'entassent la majorité de ses souvenirs.

En 1937, il est au Forum à l'occasion de la sortie du film de Léo Joannon, Vous n'avez rien à déclarer (où il donne, entre deux représentations, son tour de chant.)

En 1938, il est à l'A.B.C. puis c'est la fin : une attaque de paralysie l'empêche de continuer.

Quinze jours après être remonté sur les planches, pour les quelques amis qui lui sont restés fidèles, dans son petit théâtre du Clos qu'il a fait reconstruire, il s'éteint, le 1er novembre 1941.

Seul, de toutes les vedettes de son époque, Georgel a cru bon d'assister à ses obsèques (selon les chroniqueurs de l'époque... mais c'est l'occupation...)

Exit le dernier grand-charmeur du café-concert.

. . . . .

Heureusement, créateur de plus de cinq cents chansons, Mayol est toujours là. - Bon an, mal an, on pourra retrouver, et ce, depuis des années, chez son disquaire, un ou deux CD de ses plus grands succès et tout éditeur d'Anthologie 1900 ne saurait mettre en marché une, deux, trois chansons "de Mayol" et, dans un film, quand on voudra invoquer le "Vieux Paris" ou Paris tout simplement, l'accordéon qu'on entendra en arrière-plan jouera, neuf fois sur dix, un air de Mayol.

. . . . .

"Longtemps, longtemps, après que les poètes sont disparus,
Leurs chansons tournent encore dans les rues..."

Charles Trenet - "L'âme des poètes" - 1951


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