Paroles de Bertal et Louis Maubon, Musique d'Émile Spencer
1911
Paroles
Là-bas sur l'océan
Dans ce phare qui scintille
Le gardien vigilant
Demeure sans famille.
Seul dans l'immensité
Quand le flot se soulève
Parfois comme en un rêve
Il se prend à chanter.
L'océan sous sa garde
Le soir fait miroiter
Par la lune blafarde
Ses replis argentés.
Dans cet apothéose
Porte vers l'horizon
Sa joyeuse chanson
Océan grandiose !
Mais un soir le gardien
Quelque folie en tête...
Au village voisin
Va revoir sa brunette.
Près d'elle il s'attarda
Car elle était jolie
Mais le phare-vigie
Le soir n'éclaira pas.
L'océan sans son garde
Paraît désorienté
Les étoiles hagardes
Ont terni leur clarté.
Prenez garde au naufrage
Pauvres petits bateaux
Balancés par les flots
Car l'océan fait rage !
Au village voisin
Des gens courent dans l'ombre
On sonne le tocsin
Pour un bateau qui sombre.
Pour lui porter secours
Le gars dans l'eau s'élance
Mais les flots par vengeance
Le prennent pour toujours
L'océan n'a plus de garde
Car dans l'obscurité
C'est la folle camarde
Qui vient de l'emporter.
Sorcière toujours avide
Entraînez au lointain
Celui qui fut gardien
De l'océan perfide.
Note : (La strophe en gris n'est pas chantée par Bérard dans la version de 1911)