L'intérieur de l'Hippodrome de l'Étoile (en arrière plan, l'Arc de Triomphe)
L'entrée de l'Hippodrome de Passy
L'intérieur de l'Hippodrome des Champs Élysées
L'entrée de l'Hippodrome au Pont de l'Alma
L'intérieur de l'Hippodrome au Pont de l'Alma
L'intérieur de l'Hippodrome au Pont de l'Alma.
La charpente métallique supportant le plafond mobile.
L'Hippodrome du Champs de Mars
L'Hippodrome de Montmartre
L'Hippodrome de Montmartre devient en 1907
le Gaumont Palace qui
se verra transformé dans un style Art Déco en 1931
L'Hippodrome
lusieurs établissements successifs ont eu ce nom et ont connu des fortunes diverses.
L’hippodrome de l’Etoile (1845 – 1855)
L’hippodrome de Passy (1856 – 1869)
L'hippodrome (provisoire et transitoire) des Champs Élysées (1875 -1877)
L’hippodrome au pont de l’Alma (1877 - 1892)
L’hippodrome du Champ-de-Mars (1894 - 1899)
L'hippodrome de Montmartre, ou de Clichy (1900 - 1973)
L'Hippodrome de l’Etoile
L’hippodrome de l’Etoile est dirigé par les Franconi, et donne des grands spectacles équestres populaires entre la Deuxième République et le Second Empire.
C’est aux Franconi, familière écuyère vénitienne que Paris doit la mode des hippodromes. Tout d’abord, associé à un anglais, Antoine Franconi ouvre en 1807 sur la rue Saint Honoré, le cirque Olympique (qui deviendra le Bal Valentino), où selon des guides du Paris impérial, on pouvait y voir un spectacle avec un cerf, un cheval et des tours d’adresse.
Son fils, Laurent, reprit l’activité de son père et fut professeur d’équitation pour les Orléans. Son petit fils, Victor se chargea du dressage des chevaux de Napoléon III. Ces deux Franconi travaillèrent au développement d’un hippodrome, le premier du nom à Paris, installé près du rond point de l’Etoile.
Sur cette butte, dans une zone qui était encore à l’extérieur de Paris, sur un terrain en location depuis 1845. Celui-ci se situe le long de ce qui deviendra l’avenue Victor Hugo. Selon les vœux des directeurs de cet hippodrome, Ferdinand Laloue et Victor Franconi, la vocation du lieu sera les spectacles alliant équitation et gymnastique.
Construit rapidement, l’hippodrome de l’Etoile avait une forme ovale, où l'on entrait par quatre portiques. En forme d’amphithéâtre, il s’élevait sur trois niveaux. Les piliers qui portaient le toit étaient peints en rouge et les galeries en vert. En tout, l’hippodrome mesurait 130 mètres, avec un champ d’exercice à l’intérieur de 104 mètres de long sur une
largeur de 68 mètres. La porte principale était de style mauresque avec autour deux mats à drapeaux. L’enceinte intérieure était un parterre en gazon avec quatre allées en sable aboutissant à un rond point central. Les courses se tenaient à l’extérieur du gazon, protégées par une haie de cordes et de poteaux. L’ensemble accueillait 20 000 spectateurs.
L’ouverture eut lieu le 3 juillet 1845, avec un cortège chevaleresque, suivi d’une course, avec franchissements de haies et finie par un spectacle de singes montant sur des poneys et une course à la romaine.
Les jours de spectacles, le quartier était très vivant avec guinguettes, cafés, installés sur la pelouse de l’Etoile. Un grand orchestre de cuivre annonçait les numéros. Dans ce lieu, tout fut essayer : reconstitutions historiques de carrousel, courses d’amazone, de taureaux, passage de chevaux dans des cercle enflammés, L’hippodrome n’était pas ouvert toute l’année. La saison durait le temps des beaux jours (de mai à octobre).
En juillet 1846, l’écurie passe au feu qui se propagea dans les autres installations, qui étaient en bois. Mais, les directeurs se remirent à l’ouvrage : les charpentiers vinrent et quinze jours plus tard, l’hippodrome de l’Etoile réouvrait ses portes. Mais en 1854 : décret impérial ! L’hippodrome se trouve là où Napoléon III veut aménager une place majestueuse et doit déménager sur le rond point de la plaine de Passy, aujourd’hui la place Victor Hugo.
L'Hippodrome de Passy
Second du genre à Paris, qui accueillit des foules nombreuses entre 1856 et 1869, lorsqu’il passa au feu. Chassé de l’Etoile, où Napoléon III voulait construire une place majestueuse, ce second hippodrome s’installa en 1856, non loin de là, au niveau du rond point de la plaine de Passy (aujourd’hui la place Victor Hugo).
Il formait à cet endroit un triangle entre l’avenue Dauphine, la rue de la Pompe, et l’avenue Malakoff.
On y entrait par deux portes, l’une située au niveau du rond point de la plaine de Passy et la seconde sur l’avenue du Bois de Boulogne, appelée alors avenue de l’impératrice.
Au niveau de la porte principale, on avait placé deux groupes équestres, pouvant rappeler les statues situées au niveau du pont d’Iéna ou des chevaux de Marly, placés à l’entrée des Champs Elysées aujourd’hui.C’est Gabriel Davioud, qui se chargea de la construction de cet hippodrome. Ilest dit qu'il pouvait accueillir entre 1 500 et 5 000 personnes.
L’arène formait un ensemble de 108 mètres de long, sur 104 de large. L’hippodrome de Passy reprit la physionomie d’ensemble de son prédécesseur à l’Etoile, avec un toit léger, soutenu par des colonnes mauresques.
Enfin, dans une galerie, on avait placé des statues de plâtre ou de carton des auteurs et journalistes de l’époque.
L’hippodrome ouvrit pour la première fois le 10 juin 1856, avec une grande représentation d’Ivanhoé. Théophile Gautier raconte que pour cette ouverture, il n’avait pas été possible de réaliser les peintures extérieures, tant le mois de mai avait alors été pluvieux. On reprit alors la gamme de spectacles qui avaient été donnés dans l’hippodrome précédent, avec les reconstitutions historiques, les jeux d’adresses, les courses hippiques, les concerts...
En octobre 1869, un grand sinistre eut lieu. A onze heures du matin, il passe au feu. Construit en bois, il disparut totalement, ainsi que les maisons voisines, tenues principalement par des marchands, ouvrant les jours de spectacles.
Pour le remplacer, , on construit au bout de l'avenue Montaigne, près du pont de l'Alma, un Hippodrome provisoire et transitoire, nommé [*] :
L'Hippodrome des Champs Élysées
Deux grandes personnalités du spectacle, Charles Zidler et Joseph Oller, firent construire un hippodrome en bois, toiles et briques, à l’angle de l’avenue de l’Alma (aujourd'hui avenue Georges V) et de l’avenue Joséphine (aujourd'hui avenue Marceau). Cet hippodrome, commandité par les frères Berthier, banquiers de la rue de Richelieu, fut d’abord appelé Hippodrome des Champs Elysées. Il fut inauguré en juin 1877, avec une pantomime traditionnelle, La chasse à cour. Après quelques mois, la Préfecture de Police ayant opposé un veto à son fonctionnement, les directeurs décidèrent de faire rebâtir le bâtiment, cette fois en maçonnerie et métal, selon les plans d’Alfred Leroux. Ce nouvel hippodrome, de forme elliptique mesurait 105 mètres de long, sur 70 mètres de largeur, d’une hauteur de 25 mètres et deviendra :
L'Hippodrome au pont de l’Alma
Al'initiative de ces messieurs du Moulin Rouge, Oller et Zidler. Quatrième hippodrome parisien, après celui
de l’Etoile, de Passy et remplaçant le transitoire (des Champs Elysées), il fut exploité de 1877 à 1892.
Contrairement à ses deux grands prédécesseurs, il fut construit en fer (et non en bois), sauf pour les façades situées avenue Joséphine (aujourd'hui avenue Marceau) et avenue de l’Alma (aujourd'hui avenue Georges V). Il disposait d’une toiture vitrée qui s’ouvrait. Sa piste mesurait près de 84 mètres de longueur sur 48 mètres de largeur. Il pouvait ainsi accueillir 8 000 spectateurs, pendant sa période d’ouverture, les mois de beau temps.
La salle était éclairée à l’électricité fournie par deux machines à vapeur. Les écuries pouvaient abriter 200 chevaux. En juin 1877, on lança un aérostat de l’hippodrome, comme on avait coutume de le faire dans les précédents hippodromes. Après avoir décollé à 5h10, il se posa vers 6h30 au 119 boulevard Magenta, très près de la Gare du Nord. Cependant, le vol ne fut pas de tout repos. Le pilote, Camille Dartois, traversa deux fois les nuages.
Après avoir été jusqu’à l’Opéra, il se dirigea vers Levallois Perret puis vers la Villette. L'aérostat cassa ensuite une cheminée rue de Dunkerque. Enfin l'ancre sera jetée sur un arbre du boulevard Magenta. Il fallut que des passants montent sur le toit de la maison pour aider le pilote à s'extraire de son ballon et l’aider à le dégonfler. En 1892, l’hippodrome au pont de l’Alma ferme car le propriétaire du terrain refuse de renouveler le bail. Nouveau déménagement, cette fois pour aller sur le Champs de Mars.
L'hippodrome de Montmartre ou de Clichy
En 1900, à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris, la Société Anonyme Française de L’Hippodrome fit construire un immense bâtiment avec une arène de 57 mètres de long, sur 35 de large, et une scène de 35 mètres de large sur 17,50 de profondeur. Les spectateurs se répartissent sur cinq niveaux, tout autour de la piste. Jean Combaluzier livre un ascenseur qui, en un instant, permet d'enlever trois cents artistes et figurants de la scène.La salle appelée l’Hippodrome de la Place Clichy, pouvait recevoir 7 000 spectateurs, dont 5 000 assises. Elle était dotée de promenoirs, de bars, de brasseries, et de divers dégagements et prenait la suite de l'hippodrome du Champ-de-Mars. La direction artistique fut confiée à Ernest Molier, et l’inauguration eut lieu le 18 mai 1900. Dans la première partie du spectacle, les Mirza-Golem, une troupe d’icariens, effectuaient leurs exercices sur le dos de chameaux, et Richard List présentait un important groupe mixte de fauves de la ménagerie Carl Hagenbeck. Le programme copieux se terminait par une somptueuse pantomime intitulée Vercingétorix. Ce fut un énorme succès. L’endroit restera célèbre pour avoir accueilli entre autres, le spectacle du colonel William "Bill" F.Cody dit Buffalo Bill.
En février 1901, la Société de L’Hippodrome dépose son bilan. Le grand dresseur de chevaux Albert Schumann se propose alors de louer la salle jusqu’au 3 juillet, qu’il rebaptise Hippo Palace. Les spectacles commencèrent le 13 avril avec une pantomime En Chine qui célébrait les faits d’armes des troupes alliées contre les Boxers. Albert Schumann présenta le dresseur Hodgini et ses chevaux footballeurs, l’écuyer russe Salamonsky, ainsi que des ballets nautiques. Le 20 septembre 1901, l’Hippo Palace fut repris par M. Quenelle, un entrepreneur qui prit Lucien Loyal comme régisseur général, et Beketow et sa troupe furent engagés. Par la suite, les Rainat, les Eugen, et les Alex, voltigèrent sous les cintres de l’Hippodrome. Il y eut aussi une pantomime à grand spectacle, Napoléon Ier, avec une troupe de 150 enfants. Les spectacles continuèrent jusqu’au 2 juillet 1902, date de la fermeture. The Bostock’s Great Animal Arena s’installa dans les lieux, le 12 novembre 1903. Ce cirque prestigieux dirigé par Franck C. Bostock présenta un ahurissant spectacle riche en numéros d’animaux animés par des dresseurs de renom comme Herman Weedon, Mademoiselle Morelli, Jack Bonavita, Charles Miller ou Pernelet. Le public accédait dans la salle par le Promenoir zoologique qui n’était autre qu’un vaste zoo composé de cages décorées. Bostock fit un succès grandiose. Il revint les deux saisons suivantes.
Pour la saison 1906-1907, Franck C. Bostock s’associa à Hippolyte Houcke qui avait dirigé précédemment l’Hippodrome de l’Alma et le Nouveau Cirque. Ils produisirent une pantomime, India, et engagèrent Loïe Fuller. Le 10 mars, l’Hippodrome de la place Clichy ferme ses portes et le 14 décembre 1907, l’Hippodrome devient le plus grand cinéma du monde :
le Gaumont Palace, qui continue entre deux films à présenter des attractions. Exploité par Léon Gaumont jusqu’en 1908, celui ci rachètera les lieux deux ans plus tard. Une programmation variée perpétuera la tradition du spectacle au sens large. En 1930, l’arrivée du parlant contraindra Gaumont à d’importants travaux d’aménagement.
L’extérieur sera repensé dans un style Art Déco, faisant ainsi disparaître la fameuse coupole de l’établissement. L’architecture de la salle sera optimisée, l’écran agrandi à 192 m2 et le nombre de places porté à 6000. Un grand orgue sera ajouté pour accompagner les derniers films muets. Dans ce lieu mythique, le 7 juillet 1946, Charles Girardin, le voltigeur des Clérans, exécutant le saut de la mort, s’écrasa sur la scène.Au mois de juin de l’année suivante, en attendant le début des travaux, le Cirque Jean Richard y planta son chapiteau.Il faudra attendre 1954 pour qu’une seconde phase de travaux consolide la réputation de ce cinéma hors norme. Le nouvel écran atteindra désormais 600 m2.
En 1971, le film Boulevard du Rhum avec Bardot et Ventura sera un échec colossal. Gaumont devra faire face à d’importantes pertes financières. La société vendra le Gaumont Palace au groupe Accor l’année suivante. Le bâtiment sera rasé en 1972 et laissera sa place à un immeuble neuf hébergeant restaurant, commerces et hotel.