Portrait de Berthelier
d'après un cliché de Reutlinger
illustrant la nécrologie parue
dans le journal l'Illustration
du 6 octobre 1888.



1880 - Dans la Revue au
Théâtre des Nouveautés
(Cliché Nadar)



1885 - Lithographie de
Gustave Donjean



Berthelier -dit-en 1910 (sic)
(Cliché Nadar)

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Jean Berthelier

nterprète et comédien né Jean-François-Philibert Berthelier à Panissières (42 - Loire) le 14 décembre 1828.

Son père, notaire, qui voulait qu'il reprenne son étude, voyait d'un mauvais œil la passion de son fils pour le théâtre.

Il fut placé chez un libraire à Lyon. Ou le jeune Berthelier en profita pour dévorer toutes les pièces de théâtre qui s'y trouvaient ! Des drames de Pixérécourt aux comédies de Picard, de Sedaine et de Scribe, tout en étudiant la musique, faisant de tels progrès qu'il tint le rôle de Fernand dans la Favorite à Poitiers pendant la Révolution de 1848. Arrivé à Paris en 1850, il se présente illico au directeur de l'Opéra qui, l'ayant entendu chanter, lui donne ce conseil : "Renoncez au genre sérieux et mettez-vous à la chansonnette." Huit jours après, il débute dans un beuglant de la Contrescarpe s'aidant d'une guitare. En 1855, Jacques Offenbach lui donne le rôle de Giraffier dans son opéra Les deux aveugles aux Bouffes Parisiens. Le Gaulois, dans son édition du 30 septembre 1888, rapporte que l'on lui fit un pont d'or pour passer du Palais Royal aux Variétés. Cette scène du boulevard Montmartre n'ayant pas l'heur de lui seoir, il partit jouer à la Renaissance. Son dernier rôle fut celui de Cornensac dans Le dragon de la Reine à la Gaité où deux grands verres de bière glacée bus, à cause de la canicule, pendant les entr'actes lui seront fatals !

Il fut le créateur de cette chanson inoubliable qu'est "L'invalide à la tête de bois" d'Étienne Tréfeu, musique de Maximilien Graziani, vers 1869, chanson que reprit Ouvrard (père) en 1876. - Vous savez : cet invalide avec une tête en bois de tremble, une en liège, une en bois de charme...

Il a également joué au théâtre :

Il fut, par exemple un invalide [sic] dans La Guigne d'Eugène Labiche en 1875) et a chanté dans plusieurs opérettes d'Offenbach et d' Hervé.

Jean Berthelier est décédé, de congestion pulmonaire, le 29 septembre 1888 à Paris 9e.
Voir à Mémoires de Paulus : chapitres 3, 6, 13, 20 et 24.

Le 6octobre 1888, parait dans le journal l'Illustration une nécrologie que son auteur n'a, hélas, pas signée :

BERTHELIER

Les gens qui aiment à rire, n'oublieront de longtemps le comédien que la mort vient de prendre d'une façon si brusque et si inattendue. Tout était rire en Berthelier. C'était un talent primesautier, naturellement original et qui. jamais, ne trahissait l'effort ou la contrainte.

Par un contraste curieux et qui se reproduit plus fréquemnent dans le monde des théâtres qu'on ne le croit généralement, Berthelier avait des sentiments religieux dont il se faisait grand honneur. Il avait pour directeur et ami le Père Monsabré. Mgr Guibert l'honorait de son affection. Berthelier était le fils d'un notaire de Panissières (Loire). C'est là qu'il observa pour la première fois ces paysans finauds dont il reproduisait, non sans malice, la rusticité gauloise. Après s'être essayé dans l'opéra, sur le théâtre de Saint-Etienne, rôle de Fernand, Berthelier, dont la voix n'était pas assez forte, quitta le grand art pour la chansonnette et l'opérette. Il a donné, à chacune de ses incarnations, une physionomie inoubliable. Les Deux Aveugles, l'Ile de Tulipatan, les Cent Vierges, les Trente millions de Gladiator, le Château de Tire-Larigot et nombre d'autres pièces du même genre lui doivent une bonne partie de leur succès. Quant aux chansonnettes, le Carillonneur, Petit bonhomme vit encore, etc., qu'il empruntait au répertoire de Béranger et de Nadaud, nul ne les a interprétées avec autant de charme et de simplicité que lui. Berthelier s'était engagé comme franc-tireur en 1870. Il était né en 1830.

1875 - Dans la Revue au Théâtre des Nouveautés (Clichés Nadar) 1878 - Dans le Petit Duc au Théâtre de la Renaissance (Clichés Nadar)
1880 - Dans la Revue au Théâtre des Nouveautés (Clichés Nadar) 1883 - Dans le Roi de Carreau au Théâtre des Nouveautés (Clichés Nadar)
1885 - Dans le Petit Chaperon Rouge au Théâtre des Nouveautés (Clichés Nadar) 1887 - Dans Dix Jours aux Pyrénnées à la Gaité (Clichés Nadar)

Divers clichés Nadar-dits-de 1900 (sic)

Tous les clichés Nadar proviennent de

Merci Claire Simon-Boidot pour la trouvaille et les précisions.