SOMMAIRE & NOTES

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Gaillard et Perrin
(dans Robert Macaire et Bertrand.)





Julia de Cléry

















Louise Berthier









































Galipeaux


























































Paula Brébion





































































































Rivoire

























Alfred d'Hack
















































Heuzet, Victor et Graindor









Paulus



Notes

Voir à Sommaire et notes pour les remerciements et autres renseignements.

Les notes sont en couleur entre crochets ( [...] ).

Les noms en gras et en couleur renvoient vers une page plus complète.


CHAPITRE XXIV

Pazzotti - Louise Berthier - Juana - "Sous les bambous" - A. d'Hack - Robert-Macaire et Bertrand - Les Rieuses - Julia de Cléry - Le dîner des Pierrots - Le couple Montrouge - À l'Exposition de Bordeaux - Galipaux - L'ami Coulon - Volapük-Revue - Paula Brébion - Au Concert Parisien - Rivoire - Teste - "La Sœur de l'Emballeur" - Le trio Graindor-Victor-Heuzet - Ce qu'était devenue la belle Mme Mathieu - Dufay - Caudieux.


À l' Eldorado un trio de belles artistes s'est ajouté à la troupe.

Mlle Pazzotti, une excellente chanteuse d'opérette et d'opéra-comique. Outre le répertoire des théâtres, chante la chanson de genre avec brio. Succès de bon aloi.

Une toute jeune débutante, Louise Berthier. Grâce mutine, voix au timbre agréable ; des yeux intelligents, au regard malicieux ; dit très finement. Elle est comédienne et l'opérette va l'accaparer pendant quatre ans où elle ira se faire applaudir en Russie, à de brillantes conditions ; puis, reviendra à la Scala, aux Ambassadeurs et sera la charmante commère des Revues sur différentes scènes importantes de Paris. Quittera la scène en 1892, dans tout l'éclat de sa jeunesse, pour épouser l'éditeur Émile Benoit. En secondes noces choisira pour son heureux conjoint, un camarade, le joyeux comique Sulbac, que nous verrons bientôt apparaître.

Et la superbe Juana ! Ce nom seul évoque les pays du soleil, des créoles et des gitanas qu'elle a tant chantés. Boulevard de Strasbourg on l'appelle Juana l'espagnole ; sa brune tête, son type mauresque, justifient ce surnom. Et pourtant elle est née à Dôle, mais on sait que son pays fut sous la domination espagnole au XVIIe siècle et on s'explique que notre franc-comtoise ait les yeux et les cheveux d'une belle de Grenade.

Un organe superbe, large, sonore. Elle triomphe littéralement. Qui ne se rappelle ses brillants succès : La Sérénade interrompue, Naples, Berceuse cosaque, Chanson Andalouse, Palerme, et tant d'autres ? Les auteurs, les compositeurs les plus en vue, travaillent pour elle ; Paul Bilhaud, Léon Labarre, Jacques Grancey, Alfred d'Hack, Godefroy, Villebichot, Chautagne, cinquante autres sollicitent ses interprétation. Tout ce qu'elle a créé est devenu populaire ; ses chansons courent toujours dans les rues et les salons. Je citerai - non la meilleure au point de vue artistique - mais celle qui s'est le plus répandue dans les masses : "Sous les bambous", musique d'Alfred Hack, un des plus fins, des plus féconds compositeurs du café-concert en général et de l' Eldorado en particulier ; adoré de ses interprètes, aimé par tous. Professeur de musique au collège Rollin, il a été enlevé jeune encore, à notre affection sincère, mais son œuvre a survécu ; demandez plutôt aux éditeurs.


L'Eldorado vient d'avoir une excellente presse qui a couvert de louanges Robert Macaire et Bertrand en voyage, opérette du bon petit père A. Jouhaud, musique de Charles Malo, joué par Perrin, Gaillard, Hurbain, Mathieu, Mme L. Roland, Dalty et Piccolini. La salle s'est tordue à l'entrée de Perrin et de Gaillard dont la fantaisie artistique avait reconstitué de façon inénarrable les fameux costumes traditionnels de Robert Macaire ( Perrin) et de Bertrand (Gaillard). Les photographes font la queue à la porte de la loge pour solliciter la reproduction de ces deux superbes types. Et c'est réussi : jugez-en.


On propose de m'emmener au dîner des Rieuses, cette fameuse réunion des jolies actrices de Paris que présidait la spirituelle et belle Julia de Cléry (du Vaudeville).

Il paraît qu'on s'y amusait ferme et qu'en guise de bénédicité ces dames chantaient en chœur :

En avant les propos fripons
Et jetons, rien ne nous arrête,
Nos jupons par dessus la tête.
Nos bonnets par dessus les ponts !

Mais je suis pris ce soir par le service ; il me faut rengaîner mon envie. Par compensation, le lendemain, l'ami Bruet, m'emmène au dîner des Pierrots, à la Porte Maillot, chez Gillet.

C'est une réunion d'artistes, fondée par Montrouge, en 1864. Quelle joyeuse tablée ! on y voit, parmi les pierrots Silvain, Coquelin cadet, Darcier, Sellier, Michot, les frères Lionnet, Georges Lamothe, Maton, Berthelier, Fusier, Belhomme, Lacombe, Galipaux, Bruet et bien d'autres ; Thérésa et Mme Macé-Montrouge brillent à la tête d'une pléïade de jolies pierrettes.

Montrouge a fait du chemin depuis qu'en 1859, il jouait chez Léon Sari, aux Délassements-Comiques. C'est maintenant le modèle des compères de revues. Il a épousé Victoire Macé alors qu'elle était sa pensionnaire aux Folies-Marigny. Dame ! ils avaient fait des tournées et joué trois cents fois les Pied de mouton. On ne se donne pas la réplique pendant trois cents soirées, sans qu'il en résulte un certain attachement. Cet attachement s'était noué définitivement par un mariage. Montrouge appelle Marguerite ma grosse chérie ; elle lui répond : petit père. La lune de miel semble encore durer. Pourtant les camarades assurent qu'il y a des éclipses partielles, visibles des coulisses, à certaines heures.

Montrouge dirige les ébats des Pierrots et Pierrette avec une verve endiablée. On fête ce soir la centième agape et Armand Silvestre, un des pierrots, a rimé une délicieuse invitation, illustrée non moins délicieusement par Régamey.


En mai 1882, je fus engagé au Concert de l'Exposition de Bordeaux par M. Potier, directeur, qui avait en même temps le Grand Théâtre.

Parmi les artistes : Galipaux, un enfant du pays, qui monologuait déjà avec beaucoup de verve, Pacra et Zélie Weil. L'orchestre excellemment dirigé par le maestro Auvray.

Je fis florès avec mes derniers grands succès La Chaussée Clignancourt, le P'tit bleu, Derrière l'omnibus et une chanson amusante Ma femme est en voyage.

J'avais à Bordeaux, un admirateur enthousiaste, un ancien camarade de 1870. C'était Coulon, un bon colosse, honnête, en tout solide, comme on dit là-bas. Toute l'exagération que le soleil de Gascogne peut mettre dans un cerveau était décuplée dans le sien.

Il avait un culte pour moi. Chaque soir, dans la salle (où il payait sa place n'ayant jamais voulu de faveur) il attendait mon entrée et tonnait alors : "Attention hé ! Paulus va chanter !" Très populaire à Bordeaux, son enthousiasme pour moi amusait le public et l'emballait à sa suite. Coulon valait toute une claque !

Quand il voyait arriver l'instant où je lançais ma note suraigüe, mon triomphe, il se dressait et me criait : "Fous l'y l'ami !". On se tordait. À ses côtés il ne fallait point qu'on discutât mon talent. Il était consacré par lui, donc il devait l'être par l'Univers entier. Un jour un de ses voisins d'orchestre dit que j'étais né à Bayonne. Coulon proteste ; pour lui je ne pouvais être que bordelais et bordelais de Saint-Seurin encore. Discussion très vive qui se prolonge jusqu'à la sortie où je suis obligé de m'interposer entre les contradicteurs, et d'avouer que je suis né à Bayonne. Je vois encore l'air indigné de Coulon s'écriant, en me montrant du doigt : "Il se dit de Bayonne !"

Il organisait à mon intention des festins aux environs de Bordeaux, où j'étais gâté, choyé... un peu trop parfois. Un jour qu'on avait trop fêté les crûs girondins, nous étions tous tellement éméchés que je faillis ne pas arriver à temps aux Quinconces où je chantais. Et quelle frousse ! je sentais mon état d'ébriété ; il était trop visible, ; qu'allait dire le public  - Je savais bien que les camarades, dans la salle, étaient prêts à soutenir de leurs bravos ma verve chancelante, mais ça ne me rassurait pas.

Heureusement, je chantais le P'tit Bleu. Je titubais plus que de coutume, on crut l'effet voulu ; ce fut un triomphe tel, qu'à la sortie, il fallut aller l'arroser de nouveau.


Cet hiver là, M. Dormeuil, directeur des Menus-Plaisirs m'offrit de jouer dans une revue de W. Busnach, Volapük-Revue. M. Mussay, mari de Céline Chaumont, administrateur et, je crois, associé, avait insisté pour qu'on m'engageât. Luxueusement montée, bien jouée, la pièce eut plus de cent représentations.

C'était mon début au théâtre et je n'en menais pas large !... Je dus paraître fort emprunté d'abord, mais ma volonté, mon travail acharné me mirent au point.

J'avais à lutter contre un public qui se méfiait : je réussis, puisqu'il le prouva par ses applaudissements ; mais je ne convainquis guère les camarades qui ne comprenaient pas que la Direction eût été prendre un gambillard de café-concert, alors qu'il y avait dans la maison tant d'artistes véritables pour tenir ces rôles !

Au 1er acte, je faisais un compère ; au 2e acte Dailly me remplaçait, très applaudi, en enfant gâté du public qu'il était.

Un tableau représentait la reconstruction de l'Hôtel-de-Ville. Il y avait sur la scène, rangées symétriquement, les statuettes destinées aux niches du monument. Comme dans ce tableau, je faisais un gavroche, il me prit la fantaisie de sauter à pieds joints par dessus ces statuettes. L'effet fut très grand : on ne s'attendait pas à tant d'agilité et de souplesse de la part d'un gavroche de... 36 ans. Mais le clou de la Revue, ce fut la Chaussée Clignancourt que j'intercalais dans la pièce.

La Presse me couvrit d'éloges et le nez des artistes véritables s'allongea encore un peu plus.


J'allai, après mon passage au Menus-Plaisirs, donner quelques représentations en province, J'y rencontrai plusieurs de mes camarades en vue, entr'autres l'humoriste Reyar et Paula Brébion.

Qu'elle était jolie cette Paula Brébion quand je la vis pour la première fois, presque enfant encore, au Pré Catelan de Toulouse ! Un ensemble de contours gracieux et de fossettes mignonnes. Une voix menue qui plus tard s'est muée en contralto puissant. De bonnes petites camarades ont insinué que c'était l'effet d'une laryngite mal soignée. Peu importe la cause, le résultat fut merveilleux. À son répertoire joliet, gracieux mais faiblard, succéda le genre Amiati. Elle se fit une place à côté de celle-ci. Son geste sobre, sa diction pathétique et puissante en ont fait une des étoiles de Concert.


Au mois de juin je remplis mon engagement à l'Alcazar d'Été (125 francs par jour) et mon succès y fut si retentissant que de belles propositions me vinrent de tous les côtés.

Le Concert Parisien avait un nouveau directeur, Régnier, dit Kosmydor (surnom que lui valait un vinaigre de toilette qu'il avait lancé). Il me pria de venir le voir.

Je me trouvai en face d'un homme, très prolixe, qui me dit vouloir rénover le Concert Parisien, un peu démodé, et en faire l'égal, au moins, de l' Eldorado. Il avait - disait-il - engagé une troupe d'élite à cet effet, amis il y manquait encore... Paulus. Il m'offrit 150 francs par jour ; j'en demandai 200 ; on coupa la paille en deux ; je signai à raison de 175 francs par jour, pour toute la saison d'hiver.

Je débutai le 1er septembre 1882. La troupe était fort bien composée ; il y avait, parmi maints bons artistes, Fusier, Rivoire, Teste, Demay et Léa d'Asco.

Le chef d'orchestre était Massagé.

Rivoire était un artiste de premier ordre. Sa vogue fut grande, surtout au Concert Parisien où il se sentait chez lui. Il représentait des miséreux, des voyous, des crève-la-faim. Avec sa longue silhouette, sa face glabre, maladive, sa voix pâle, il arrivait à des effets énormes de tristesse ou de rire.

Pierre Rivoire était lyonnais. À seize ans, il débutait aux Célestins, à raison de six sous par jour, comme comparse ; puis il devint choriste à trente francs par mois. Ne voyant pas venir l'augmentation désirée, il résilia et courut la province, chantant des chansonnettes jusqu'à ce que, arrivant à Paris, il trouvât au Concert Parisien le succès et le cachet mérités.

Mme Séverine qui prisait fort son talent, lui disait un jour après l'avoir entendu dans À la glacière, de Jules Jouy :

- D'où vous est venue cette mimique, cette voix, cette intuition du geste et de l'accent des misérables ?

Le pauvre Rivoire leva sur elle son œil mélancolique et répondit :

- J'ai eu faim et j'ai eu froid... je me suis souvenu.

Il est mort à quarante-quatre ans, épuisé par la maladie.


Teste, un petit homme tout rond ; des yeux pétillants de malice, de la verve, bon comédien, intelligent, débrouillard, aimé du public. Parolier et musicien entre temps ; est le compositeur de la scie célèbre La sœur de l'emballeur, dont Reyar avait écrit les paroles et que la joyeuse Demay a lancé avec son brio incomparable.

À la Scala, Mme Graindor continue à égrener son répertoire avec un art consommé. Elle vient de jouer une opérette de Siégel, musique de Michiels Les deux modèles avec Victor et Mme Heuzet, succès très grand et justifié.

Parmi la troupe masculine se signalent : Bruant, qui commence à se faire applaudir dans ses œuvres et dont nous reparlerons quand il aura grimpé sur la Butte et conquis la notoriété ; Derame, excellent dans ses imitations et dont le succès fut grand partout : Paul Bert un fin comédien.

Émile Mathieu est mort. On se rappelle que nous avons parlé de la superbe femme, sa légitime, dont la beauté faisait recette au Café Moka. Et le spirituel Parisis (Émile Blavet), à qui nous empruntions ce récit, disait qu'on ne savait ce qu'elle était devenue depuis. Il en a eu des nouvelles, longtemps après, et les a données aux lecteurs de sa charmante Vie Parisienne :

"L'autre jour, un ancien chanteur de café-concert, devenu commis-voyageur en bijouterie, s'installa dans une maison meublée de la rue de l'Orillon, là-bas, vers Belleville. Le matin, comme il achevait sa toilette, une femme aux cheveux tout blancs, mais à l'allure très jeune, et dont le visage pâle montrait encore les vestiges d'une radieuse beauté, entra dans sa chambre et commença, sans mot dire, à réparer le désordre de la nuit. Les commis-voyageurs sont galants. Notre bijoutier, pour ne pas faillir à la tradition, voyant une taille bien prise, se mit en devoir de la serrer dans ses dix doigts. Mais cette fantaisie gaillarde fut immédiatement réprimée, et la servante, d'un ton où il y avait plus de tristesse que de colère :

- Bas les pattes ! Ne voyez-vous donc pas la couleur de mes cheveux ?

- Qu'est-ce que cela prouve ? répondit le bijoutier, on a des cheveux blancs à tout âge. Et puis, vieille ou jeune, vous êtes très belle, parole d'honneur !

La pauvre femme eut un sourire où l'orgueil se nuançait de je ne sais quel ressentiment amer. Elle poursuivit, après une pause :

- Belle, dites-vous ? qu'auriez-vous dit il y a trente ans ! Mais vous tétiez encore votre nourrice quand Madame Mathieu, la belle Madame Mathieu faisait courir tout Paris au Café Moka.


- Comment !... la belle Madame Mathieu, c'est vous ?

- En chair et en os... plus d'os que de chair, par exemple !

- Alors, Mathieu, mon ancien camarade de café-concert, qui disait et composait des chansonnettes, c'était votre mari ?

- Ah ! ne me parlez pas de ce paroissien ! il m'a lâchement abandonnée !... et depuis dix-huit ans il ne s'est jamais inquiété si j'étais morte ou vivante.

- Toutes les haines doivent désarmer devant la mort.

- La mort ! Eh ! quoi, Mathieu ?

- Hélas ! oui, il y a quelques mois que nous l'avons mis en terre ! On ne vous a donc pas prévenue ?

- Qui l'aurait fait ? je n'existe plus pour personne.

- Mais les journaux ?

- Est-ce que j'ai le temps de lire ? J'ai bien assez à faire à gagner ma vie, où plutôt à m'empêcher de mourir !

- Mais tout cela va changer. Mathieu n'est pas mort pauvre. J'ignore s'il laisse de l'argent, mais il laisse un répertoire qui se chante un peu partout et qui doit être d'un joli rapport. Vous êtes son héritière, faites valoir vos droits.

- Tout de suite. Entre nous, je suis lasse de cirer les bottes et de frotter le parquet !... Vous ne voudriez pas que je joue la comédie des pleurs... Il y a si longtemps que je suis veuve !

Et voilà comment celle qui fut la belle Mathieu se présenta avant-hier, au guichet de la Société des auteurs et compositeurs de musique, en compagnie de M. Javelot, le directeur de Ba-Ta-Clan et, son identité reconnue, émargeait aux lieux et place de son mari décédé.

Qu'on vienne après cela nier la Providence".




Deux types de Roger-Bontemps que j'ai souvent vus à mes côtés. Deux joyeux artistes de sexe différent.

L'une, c'est Marguerite Dufay, une appétissante jeune femme, ronde au physique comme au moral ; mi- Demay, mi-Bonnaire, se faisant applaudir par son brio et l'exubérance de ses charmes sans artifices.

L'autre c'est Caudieux (Albert pour les dames).

Un bon gros garçon, ancien zouave, qui fut prisonnier de guerre des Prussiens pendant la campagne de 1870-71 et interné à Polzin où il charma ses ennuis, et ceux de ses compagnons d'armes malheureux, en chantant des chansons.

Bonne voix. Il a commencé dans le genre Libert. Maintenant, il a la spécialité des notaires en rupture de contrats et qui viennent larder le leur de coups de canif, dans les endroits joyeux où l'on s'amuse à Paris.

Malgré son bedon, esquisse des jetés-battus et pince un rigodon comme pas un.

Joue aussi la comédie avec entrain et succès.


Si le répertoire de l'Eldorado était bien fait, en général il ne faut pas en conclure qu'il en était de même partout et que les beuglants produisaient des couplets soignés de forme et de fond.

Sans atteindre à l'obscénité des chansons actuelles - car dame Anastasie aurait montré ses longues dents et brandi ses redoutables ciseaux - beaucoup des chansons d'alors étaient aussi idiotes que celles d'aujourd'hui.

Comme exemple, les anciens amateurs des cafés-concerts, se rappelleront avoir entendu ce refrain qui eut du succès et dans lequel la distinction, comme la rime, brillaient par leur absence :

Mam'zelle Anastasie
Qu'il est bien vot' lapin !
C't'anné' si fait des p'tits
Faudra m'en garder in.

 

 

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