Né, à Paris, le 22 novembre 1874, Lucien Paul Marie Joseph Rolland, dit Max Dearly, fut chanteur, danseur mais surtout un comédien de vaudeville, de revue et de cinéma dont la carrière, débutée en 1891 ne s'acheva pas avant 1941 au moment où il tourna son dernier film avec Fernandel, une comédie de Maurice Gleize intitulée Le club des soupirants et dont le scénario était en grande partie de Marcel Aymé. Son dernier, peut-être mais certes pas son premier car c'est en 1908 qu'il fit ses premières armes sur le grand écran dans un court métrage d'Henri Burget, où parmi les figurants, on retrouvait une certaine Mistinguett (avec qui il allait créer, au Moulin Rouge, la même année, "La Valse chaloupée"). Et qui, croyez-vous, jouait le rôle du père de Claudine dans le Claudine à l'école de Serge de Poligny, en 1937 ? - À son crédit, plus de 24 films dont Ils étaient neuf célibataires de Sacha Guitry et Le Dernier Milliardaire de René Clair.
Interprète de grand talent, il fut de la création de nombreuses pièces de théâtre (souvent écrites pour lui) et d'autant de comédies musicales dont : Le circuit de Georges Feydeau, L'Ecole des cocottes de Paul Armont et Marcel Guéridon et, en particulier, de Robert de Flers et Armand de Caillavet, Le Bois sacré, Le Roi et Miquette et sa mère.
Déjà tête d'affiche en 1904, Paris Qui Chante (ci-contre à gauche) lui consacra sa une et sept pages de son numéro de novembre, faisant ainsi la promotion de la comédie musicale qu'il interprétait alors, à l'Olympia, en compagnie de Mariette Sully : Country Girl.
Max Dearly dans Country Girl...
Ci-dessus en Barry au 1er acte et ci-contre le "même" Barry au 2ème !
Quant à sa présence sur scène, il suffit de jeter un coup d'œil sur les divers programmes d'endroits comme Ba-Ta-Clan, le Théâtre Antoine, le Casino de Paris (etc., etc.) pour constater qu'il n'a jamais manqué de travail.
Peu d'enregistrements
Nous en avons retrouvé un (en repiquage) dans un coffret de chez EPM intitulé Quand les comédiens chantaient - n° 982742 (1993).
En voici un extrait (paroles de L. Garnier, musique de G.H. Laurin - accompagnement au piano : L. Petitjean) :
"L'Anglais entêté"
Disque Gramophone n° K 7131 - 1933
Max Dearly est décédé, à Neuilly, le 8 juin 1943
Et le nom de Dearly ?
Une histoire digne d'être racontée :
Au début de sa carrière, Lucien Rolland, de son vrai nom, faisait partie d'une troupe de pantomines anglais en co-vedette avec Charlie Chaplin et Stan Laurel. À l'affiche, un soir, dans le même cabaret, un acrobate du nom de Max Dealy fit une chute mortelle. Le propriétaire ne voulant pas changer ses affiches, ajouta un "R" entre le "a" et le "l" et c'est ainsi que naquit Max DeaRly...
Et puisque nous sommes dans le registre de la légende
L'historien de l'art, vendeur et célèbre encanteur [*], Christopher Burge de la maison Christie, a sans doute, par inadvertance, ajouté une somme importante à la valeur de la peinture de la valse chaloupée de Kees van Dongen où figurent (on laisse sous-entendre qu'il s'agit bien d'eux) Mistinguett et Max Dearly estimée au départ entre 400 000 et 600 000 $ (US).
La Valse chaloupée par Kees van Dongen
En novembre 1999, à New York, lorsque cette toile fut mise en vente, Burge insista pour la mettre de côté (voir la photo ci-dessus), ce qui lui donna une toute autre signifaction.
"Ben quoi, dit-il, on peut ainsi penser à une sorte d'Avant et d'après?". - La toile fut vendue 904 500 $.
[*] vocable qu?becois désignant un commissaire-priseur
Un extrait vidéo
L'extrait du film : Max Dearly et Tita Naya dans Bécassine de Pierre Caron (1940).
Elle chante "Mon idéal" - Paroles et musique de Raoul Moretti.