PAGES ANNEXES
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Photographies
Discographie - Petits formats


Mistinguette chez elle
(Paris qui Chante - 19 mars 1911)


Mistinguett à la ville



Mistinguett en scène
(avec l'aimable autorisation de Jim Lowe : Site)



Mistinguett et Momo

En 1918 dans Pa-ri-ki-ri

















 

 





Ces deux dernières affiches de Charles Gesmar sont extraites du nouveau livre d'Angelo Luerti
Voir ici.
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Mistinguett

(avec un grand merci à Jean-Philippe Maran pour les renseignements et corrections)

eux cent vingt sept mille entrées. - Voilà, au dernier décompte, le nombre de pages dédiées ou qui faisaient référence à Mistinguett sur le Web (août 2008). - Aussi bien dire que si l'on s'intéresse un peu à la chanson française de la première moitié du siècle dernier, on tombera invariablement sur cette "Reine du Music-Hall" qui sans avoir créé le genre des grandes revues, avec meneuse, danseurs et danseuses, l'a poussé jusque dans ses extrêmes limites au point où il est presque disparu avec elle.

Lorsqu'elle mourut en 1956, à 81 ans, elle fit la une de tous les journaux de Paris. - On chuchotait qu'elle avait (encore !) les plus belles jambes du monde... - Et Colette disait qu'elle n'était pas une artiste du Music-Hall mais une "propriété nationale".

Pas mal pour une meneuse de revue qui n'avait pas de voix, savait à peine danser et dont le répertoire s'est toujours limité à une centaine de chansons [*].

[*] Ce qui est un peu faux car Martin Pénet - voir ci-dessous - en rapporte, dans son Mistinguett, la Reine du Music-Hall plus de deux cent vingt sauf qu'elles ne furent pas toutes retenues et si elle a fait plus de cent cinquante enregistrements, il y a eu plusieurs doubles. En bref,  le tout pourrait se résumer en quelque vingt à trente chansons toujours en mémoire mais, dans le lot de grands classiques, du genre : "Mon homme", "C'est vrai", "Ça, c'est Paris", etc.)


Elle est née Jeanne Florentine Bourgeois, au 5 de la rue du Chemin-de-Fer à Enghien-les-Bains, le 3 avril 1875, fille d'Antoine Bourgeois, journalier, 30 ans, et de Jeannette Debrée, couturière, 21 ans, et non en 1872 ou 1873 et même 1878 comme l'ont cité plusieurs dictionnaires. - Il faut retenir cette date ne serait-ce que pour se rappeler que, née en 1875, elle a eu 25 ans... en 1900 et qu'en 1900, la "Belle Époque" débutait...

Après des cours de chant - qu'elle sèche allègrement -, celle qui fut appelée à ses débuts Miss Hélyett puis Mistinguette (avec un "e") entre au Trianon-Concert en 1894 où elle lance "Max, Ah c'que t'es rigolo". - Pas un grand succès mais on la garde.

            

Photos de Mistinguette (avec un "e")
Collection Jean-Yves Patte

Elle passe à l'Eldorado, en 1897, en chanteuse comique, en épileptique, en gigolette, pour y apprendre, petit à petit,  à tenir une scène. ( force d'assiduité, écrira-t-elle plus tard, je suis devenue nature".) - Elle y restera jusqu'en 1907 - ayant entre temps enlevé le E final de son nom - où, après avoir appris à suppléer à son insuffisance vocale un brin de comédie, une mimique unique et des pas de danse, elle en sort vedette consacrée. - Elle a appris à se faire aimer de son public.


Jusqu'en 1914, elle alterne pièces de théâtre, revues et cinématographe, expériences qui lui seront profitables pour définir finalement LA Mistinguett que l'on a par la suite connue et qu'elle sera jusqu'à la fin de sa longue carrière.

En 1909, Max Dearly la choisit comme partenaire pour créer la valse chaloupée au Moulin Rouge. Puis c'est la valse renversante avec Maurice Chevalier aux Folies Bergère en 1911, qui donnera lieu à une histoire d'amour longue de 10 ans.

Un arrêt (si peu...) à cause de la guerre, puis elle fait sa rentrée à nouveau, avec Chevalier (qu'elle a réussi à faire libérer du camp de prisonniers où il était), en 1917.

Elle débute au Casino de Paris en 1918, reprenant la suite de Gaby Deslys, et en restera la vedette incontestée jusqu'en 1925, pour atteindre ensuite le sommet de sa carrière au Moulin Rouge dans 3 revues ébouriffantes entre 1925 et 1928. 

Durant cette période, avec, successivement Harry Pilcer (voir à Gaby Deslys), Earl Leslie, Jean Gabin, Lino Carenzio, Georges Guétary (pour ne nommer que ceux-là), elle sera la Miss des grandes revues qui feront accourir le tout Paris.

Jusqu'à la deuxième grande guerre, elle sera la seule et unique Miss avant de disparaître peu à peu dans d'innombrables galas où son public continue à l'applaudir à tout rompre.

Quand elle mourut, elle était devenue, comme nous l'avons mentionné ci-dessus,  "propriété nationale" (Colette).

C'est peu dire d'une interprète qui fut, pendant des années, l'incarnation de la chanson française de spectacle, en France toutcomme à l'étranger. Mais comme on peut le lire partout, il faut l'avoir vue.


Filmographie

Grande activité cinématographique pour la vedette. En effet, entre 1908 et 1928, elle tourne dans pas moins de 45 films (muets bien sur), et ne reviendra au cinéma parlant qu'en 1936. C'est beaucoup mais bien peu pour capter le magnétisme de Mistinguett.

Le seul film parlant, Rigolboche, de Christian-Jaque nous la présente à 61 ans comme maman d'un enfant de 6 ou 8 ans (sic) mais nous permet de la voir et de l'entendre chanter "Oui, je suis d'Paris", "Au fond de tes yeux" et "Pour être heureux, chantez !"

Restent les bandes d'actualités où, enfin, on peut voir la Miss telle qu'elle était, s'adonnant à son art suprême, celui du Music-hall. Une des plus délicieuses est le Bal des petits lits blancs en 1931 (ou 1932) où elle chante et danse "La rumba d'amour" sur le pont d'argent à l'Opéra Garnier.


Quelques films de la période 1908-1917

Mistinguett dans Rigolboche
  • L'Empreinte ou La main rouge (1908)
    dans lequel elle danse la valse chaloupée avec Max Dearly.
  • Fleur de pavé (1909)
    scène dramatique, avec Prince-Rigadin
  • Une femme tenace (1910)
    scène comique, avec Prince
  • Les timidités de Rigadin (1910)
    scène comique, avec Prince-Rigadin, encore
  • Les fiancés de Colombine (1911)
    comédie, Mistinguett est Colombine
  • La ruse de Miss Plumcake (1911)
    scène comique, avec Baron fils
  • La folle de Pen'March (1912)
    un drame... breton
  • La valse renversante (1912),
    une comédie pittoresque, avec Maurice Chevalier
  • Les Misérables (1913)
    première adaptation complète du roman de Victor Hugo et premier grand film français de réputation internationale. Miss y tient le rôle d'Éponine.
  • La Glu (1913)
    d'après le roman de Jean Richepin
  • Mistinguett détective I et II (1917)
    quatre épisodes

La Miss ne reprendra le chemin des studios qu'en 1927 pour L'île d'amour (sorti en 1928), puis en 1936 pour Rigolboche (voir à ce nom).


Enregistrements

Elle en a fait environ 150, de 1920, en duo avec Louis Boucot, jusqu'en 1942 mais beaucoup de doubles, enregistrés à quelques semaines de distance, parfois, sur deux marques différentes.

Voir la discographie ci-jointe.

Nous en citerons sept dont un septième qu'on retrouvera dans nos pages sur Cinquante chansons du Temps des Cerises aux Feuilles mortes ("Mon homme", version 1938 - au numéro 29). - Ce seront, en ordre chronologique :

"Mon homme"

Disque Pathé n° 4480 [**]

  • 1927, de Padilla, Peraly, Boyer, Charles
"Ça, c'est Paris"

Disque Pathé n° X 4338 [***]

  • 1928, de Peraly, Chagnon, Mistinguett, Lelièvre et avec Jean Gabin
"On m'suit"

Disque Pathé n° X3618

  • 1929 Léopold De Lima, Henri Varna et Léo Lelièvre
"Gosse de Paris (Je suis né dans l'Faubourg Saint-Denis)"

Disque Odéon n° 166.237 [****]

"C'est vrai"

Disque Columbia n° DF 1354 [*****]

  • 1936, d'Oberfeld - Bayle - De Lima (du film Rigolboche)
"Oui, je suis de Paris"

Disque Columbia n° DF1 998

"Je vous ai reconnu"

Disque Columbia n° DF 2312

[**] Merci Jean-Yves Patte !
[***] Existe également une version Odéon, n° 166 010
[****] Sous le nom de "Gosse de Paris"
[*****] Deux autres versions existent de cet enregistrement, avec André Randall, Lino Carenzio et Mlle Jade : Odéon 166 719 (Orchestre des Folies Bergère, direction Maurice Hermite) et Pathé PA 45 (Orchestre Mahieux mais indiqué Orchestre du Casino de Paris).


Trois clips

Le premier, en répétition, aux Folies Bergère, en 1933, pour la revue Folies en folie : "C'est vrai" - Paroles d'Albert Willemetz, Musique de Casimir Oberfeld.

Le deuxième, du film de Christian-Jaque, Rigolboche (1936) :"Oui, je suis de Paris" - Paroles de Bayle, Musique d'Oberfeld et de De Lima. (Attention aux marches de l'escalier !)

Le troisième, du même film, avec le toujours ténébreux Jules Berry en arrière-plan : "Chantez !" - Paroles de Bayle, Musique d'Oberfeld et de De Lima.


Biographies

Mistinguett, La reine du music-hall
Martin Pénet
Éditions du Rocher - 1995

Le livre le plus complet qu'on pourra retrouver sur la Miss : biographie, photos chronologie des spectacles, liste des chansons et danses interprétées sur scène par Mistinguett, filmographie, discographie...

Toute ma vie (Deux volumes)
Mistinguett
Juillard - 1954