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Florence Duparc
iseuse dans la tradition de Judic, née Florentine, Ernestine, Louise Duparc le 12 mars 1853 à Paris (ancien 10ème arrondissement), décédée le 26 mars 1924 à Meaux. [*]
Note [*] Sur la foi des actes de naissance et de décès que nous possédons.
Par ailleurs, Florence Duparc s'est retirée à la maison de retraite de Pont-aux-Dames. Elle y est présente avec Bruet en 1921 (Source : Almanach du Petit Parisien). Le Petit Parisien du 27 mars 1924 annonce son décès à 71 ans. La revue L'Orchestre indique qu'elle a fait ses débuts en 1871 à 14 ans, ce qui placerait sa naissance en 1857. Au delà de l'erreur de date, on pourra y lire une courte biographie assortie d'une critique (laudative) de ses prestations. (Voir sur le site Gallica).
"La vie parisienne. Étoiles éteintes" Article de Santillane
paru dans Gil Blas samedi 4 octobre 1902 Source Gallica
(...) Se peut-il ? Mme Duparc serait dans une situation quelque peu difficile ! Ce ne sont pourtant pas les succès qui lui ont fait défaut. Succès multiples : succès de diseuse, succès de jolie femme, succès d'artiste spirituelle et fine...
Je la revois encore à ses débuts, à l'Eldorado. Elle y venait après Mme Judic, après Mme Théo, après Mlle Juliette Beaumaine, et ce n'était pas commode de prendre une telle succession, à une époque où l'Eldorado était dans toute sa splendeur, et considéré comme la « Comédie Française » du genre café-concert.
De taille moyenne, dans toute la splendeur de son épanouissement, Mme Duparc était une brune grasse vraiment succulente, avec des yeux brillants et malicieux, des joues comme des pommes où l'on avait envie de mordre, et la plus mutine, la plus appétissante petite bouche rose qu'il fût possible de voir. Un sourire irritant, malgré sa discrétion, des épaules et des bras délicieusement dodus... Elle était exquise, je vous dis. Et quand elle chanta qu'elle avait mangé des écrevisses en cabinet particulier, chacun pensa, en l'applaudissant : « Je voudrais bien que ce fût avec moi. »
Je l'ai revue, voici une ou deux années, dans un music-hall à la mode. Elle y était encore fort goûtée, et je n'aurais pas cru qu'elle eût de tels ennuis... Je sais bien, cependant, que c'est là le sort de nombre d'étoiles de café-concert, étoiles jadis si brillantes, à peu près éteintes aujourd'hui. (...) |
On la voit parmi les programmes des grands cafés-concerts (Alcazar, Ambassadeurs, la Scala...) au cours des années 70 et 80 et à Parisiana sur le tard de sa carrière..
A noter qu'un autre nom de théâtre lui est connu : Dupin. Et qu'elle tint divers rôles masculins dans des opérettes données aux États-Unis entre 1875 et 1877 !
Serge Dillaz dans "La chanson sous la IIIe république" dit d'elle :
Interprète (1844-1914). Habituée des Ambassadeurs, de l'Eldorado, de la Scala, cette diseuse était de la génération de Judic à qui d'ailleurs elle emprunta le répertoire. Spécialiste elle aussi du sous-entendu, elle interprétait des chansons à double sens au succès assuré.
Chadourne (chapitre 6) souligne qu'elle "avait une taille agréablement moulée, une physionomie expressive, de beaux yeux et des toilettes à l'avenant" et qu'elle "détaillait avec des sentiments exquis des chansons comme "Mon p'tit pioupiou", "Demandez mon aile à papa", "Le bréviaire", etc."
Paulus, quant à lui, en parle avec beaucoup d'admiration.
(Mémoires : chapitres
1,
22,
23 et
31).
Un fait divers plutôt cocasse !
Une dispute avec une certaine Lina Chardy ("vague" chanteuse que l'on trace sur Gallica sur les années 1883 et 1884). Celle-ci était apparemment la maîtresse du chef d'orchestre de la Scala... (en l'occurrence Deransart) et ils s'étaient accordés pour que le chef dirige son orchestre de façon à perturber le chant de Mme Duparc. Résultat, Duparc a fini par s'énerver, insulter la donzelle, la gifler et la griffer. Chardy ayant porté plainte, l'affaire est passée devant les tribunaux (témoins Pichat et Bloch) et Duparc a été condamnée. L'affaire est jugée en avril 1884. En mai 1884, Chardy est toujours à la Scala, mais Duparc semble en être partie, ainsi que Deransart, remplacé par Delisle.
Les détails dans Le Matin du 18 avril 1884 Source Gallica
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