Rose Avril


ne petite provinciale qui rêve de devenir artiste malgré l'opposition de ses parents et qui finit par trouver le succès et l'amour dans la capitale ... l'histoire est banale et tellement fréquente...
La jeune Henriette voulait donc devenir chanteuse. Mais ses parents issus des Soustre (une grande famille limougeaude de peintres sur émaux et porcelaines) ne voyaient pas les choses de cette manière. Pourtant, à peine ?gée de quatorze ans, elle monte à Paris depuis sa Limoges natale, probablement hébergée par quelque parent, afin d'y travailler comme apprentie dans une maison de modes. Au bout de deux mois elle quitte cet emploi pour celui de dactylo à la SNCF (elle n'a pas quinze ans !), puis est engagée comme mécanographe dans une maison de caoutchouc. C'est alors qu'elle se présente au fameux concours radiophonique L'heure des amateurs Byrrh du Poste Parisien.."J'avais seize ans, une robe rose et je tremblais de peur..." confiera-t-elle plus tard. Sous le nom d'artiste de Jane Avril (Jane était le prénom de sa sœur) elle interprète une chanson de Jean Delettre "Partir un jour" et obtient le premier prix ... Mais elle ignorait l'existence d'une autre dame Avril, la célèbre danseuse. Cette dame, alors ?gée de 68 ans, écrivit à notre débutante une charmante lettre. Une rencontre eût lieu dans les studios de Radio 37 et c'est Jane Avril elle-même qui choisit le prénom de Rose pour la jeune artiste. L'adolescente va donc débuter ... mais au cinéma. Elle est en effet l'une des (petites) vedettes de Trois jours de perm que Georges Monca réalise en 1936. Après quelques nécessaires leçons de chant, Rose Avril débute au Petit Casino, chaperonnée par son père qui, jusqu'à sa mort en 1943, la suivra partout...

C'est pendant la guerre, entre 1939 et 1943, que le succès de Rose Avril est le plus grand: Son premier engagement important est celui de l'Européen en décembre 1938 (elle y passera neuf fois de 1939 à 1943 !). En décembre 1939 elle est en première partie de la revue de l'Etoile Paris reste Paris avec Miss et Georges Guétary. En février 1941, elle chante au Night-Club, et l'hebdomadaire Vedettes (dont Henri Contet était rédacteur) la décrit ainsi dans son n? 12: "Au Night-Club... Voici Rose Avril, toute jeune vedette.-On dirait une poupée en matière fragile et précieuse. On n'ose guère y toucher craignant qu'elle ne se brise...".

Après les Folies-Belleville, elle termine l'année à Bobino, tout en assurant des passages à la radio: Le 14 décembre1941, dans l'émission Radio-Paris Music-Hall, avec Jean Rapha?l. Elle y chante: "J''avais r?vé d'un grand amour" et "La rumba internationale". Elle est en couverture de l'hebdo Les Ondes le 20 juillet 1941 et le 29 août 1943. En 1942 elle double en français la chanteuse Estrellita Castro dans le film espagnol La belle de Triana. Pourtant, on ne trouve pas son nom parmi les 64 vedettes de La Grande Nuit du Music-Hall le 2 décembre 1943 à l'A.B.C....
Entre 1944 et 1945, l'activité de Rose Avril apparait assez discrète et, après la guerre, sa carrière ne semble pas repartir aussi vigoureusement que celles de Lucienne Delyle ou Marie-José. Elle est à la radio le 16 janvier 1946 dans l'émission Les Compagnons de la Renaissance de Georges Gasset, puis le 5 janvier 1947 dans Comment ils s'entendent de Georges Lourier. En janvier 1947 elle figure au programme de Bobino et en mars à l'A.B.C.
Fin 1948 elle quitte Pathé et signe chez Pacific , tout en se produisant à la radio, en 1949 :

  • De tout un peu (Jean Vertenelle),
  • Hier contre aujourd'hui (Robert Beauvais),
  • Changement de décor (Jean Nohain)
  • etc..

En 1958, alors qu'elle n'a que 38 ans, son activité discographique s'arr?te. Peu après, elle semble mettre également fin à sa carrière . Après avoir animé quelque temps un cabaret en Corse elle revient se fixer à Nice, avec ses deux enfants. Sa dernière apparition sur scène date de 1970, au Casino de Menton.


Henriette Michèle Louise Desvaud, dite Rose Avril est née le 22 janvier 1920 à Limoges (87 - Haute-Vienne) et s'est éteinte à 53 ans, le 14 mai 1973 à Nice (06 - Alpes-Maritimes).
Voir ici et ici.

Illustration sonore

D'un exotisme (sic) très proche, à bien des égards des "Sombreros et Mantilles" de Rina Ketty, (déjà commis, quatre ans plus tôt, par Chanty et Vaissade) écoutons :

"La Morena"

Disque Pathé - n° PA2127 - Décembre 1942
Chanty, Vaissade...

Et aussi, quelque chose de gentillet du genre"On n'a pas tous les jours vingt ans" de Berthe Sylva :

"Je veux aller au bal"

 

Disque Pacific- n° 2401 - Mai 1949
Jean Jeepy

Petits formats

Petits formats en provenance du Dr Jacques Perroud et de Christine et Jean-François Petit que nous remercions.