Perchicot, champion de France
de vitesse, le 26 mai 1912
Perchicot, cycliste (source Gallica)
André Perchicot
Cette page, nous la devons en grande partie à Monsieur Michel Montagut, qui vit présentement à Viña del Mar au Chili, petit-neveu de cet interprète des années vingt, trente et quarante. - Monsieur Montagut nous a en effet communiqué la plupart des renseignements biographiques qui s'y trouvent en plus du médaillon ci-dessous.
Nous devons également de nombreuses informations à notre amie Hélène L'Hégarat qui a bien voulu partager, avec nous, ses recherches. - Qu'ils en soient ici remerciés.
'abord, il s'appelait Perchicot. - Pour de vrai. - Arnaud, André Perchicot plus précisément. - Et il est né à Bayonne, le 9 août 1888, ce qui n'en fait pas précisément un Marseillais même sil a eu une longue période "provençale" au cours de sa deuxième ou troisième carrière.
Son père, Jean-Baptiste, Émile Perchicot était tailleur de pierres, et sa mère, née Marie, Isabelle Daragnès, était lisseuse.
Perchicot est ingénieur.
Il est aussi cycliste. - Sur piste. - Il fut même champion de France de vitesse en 1912. - La même année, il participe à la première course cycliste en Amérique. - À Newark. - Il arrive troisième, derrière Kramer et Grenda. - L'année suivante, il est à Leipzig où il arrive encore troisième, mais au Championnat du Monde de vitesse cette fois-là, derrière Ritt et Ellegard.
En '14, il est pilote. Son avion est abattu en 1916. Hospitalisé (blessures aux jambes, au dos, au bassin), il retrouve peu à peu la santé mais comprend qu'il ne fera plus jamais parti du monde du cyclisme. Alors il se lance dans la chanson. D'abord pour remonter le morale des troupes (en milieu hospitalier) tout en organisant des réunions cyclistes au bénéfice de la Croix Rouge.
À la fin de la guerre, il décide de poursuivre cette nouvelle carrière où, en partie grâce à sa réputation de grand cycliste, il devient petit à petit une vedette de la chanson.
En mars 1924, il est à l'Olympia. Lire la chronique parue dans Le Journal amusant du 15 mars 1924. En février 1927, il "fait" l'Européen... Lire la chronique parue dans ce même journal, le 27 février 1927 (source Gallica).
1925 "On marie Antoinette" (Pierre Chagnon / Amelet)
1926 "Les Femm's que j'aime" (Louis Izoird, Raiter / Vincent Telly)
1926 "Merci !" (Laurent Halet / Jean Rodor)
1927 "Elle avait une robe à carreaux" - Chansonnette (R. Dufas / Plébus, Danerty)
1927 "La fille à l'Estama" - Une fantaisie franco-italienne (François Tamburini / Jo Berard)
... il continuera comme ça jusqu'à la fin des années trente, enregistrant quelque 200 succès parmi lesquels on retrouve le célèbre "Quand on aime on a toujours vingt ans" (en 1923), la "Scotish espagnole" de
Vincent Scotto et, naturellement, son incontournable "Sérénade de la purée" (1929).
La voix est plaisante, posée, la diction est excellente. Son style varie beaucoup. Il se veut Mayol ou peut-être même Maurice Chevalier mais il n'hésite pas à mettre à son répertoire des chansons qu'aurait signé Georgius dont il reprend, non sans en donner une version personnelle, en 1928 "La noce à Rebecca".
On le filme :
Anny Music Hall de Carl Lamac (en 1930)
Pomme d'amour de Jean Dréville (en 1932)
...
En 1933, il tourne un des tout premiers clips ("À la Varenne") sous la direction de Jean Dréville :
A LA VARENNE, de Jean Dréville, variétés 1933 noir et blanc 7min Référence : VDP2261
Le chanteur Perchicot enregistre la chanson "À la Varenne" dans un studio, puis est filmé à la campagne au bord de l'eau. Des images de guinguettes et d'amoureux enlacés sur l'herbe ou faisant du canot illustrent cette java, qui évoque les dimanches passés par les Parisiens sur les bords de la Marne.
Titre : A LA VARENNE, JAVA CHANTEE
Réalisation : Jean DREVILLE
Co-auteurs : Robert PAUL
Paroles : Marc ELIE
Musique : J. JEKYLL
Production : Jean Dréville, 1933
Support d'origine : film 35mm sonore 7 min : noir et blanc
Mais il se s'arrête pas là :
Tout au long des années trente, il effectue des tournées en Europe, en Afrique, au Moyen Orient... Ce sont "Les tournée Perchicot" qui entraîneront dans leur suite plus de cinquante personnes : accessoiristes, chanteurs, choristes, etc.
A-t-il du succès ? - Faut le croire car, à cette époque, il possède deux yachts, le "Père" et le "Chicot" (sic), deux villas jumelées à Bry-sur-Marne, un appartement rue des Ternes à Paris et jusqu'à sept voitures. Et puis, naturellement, une compagnie d'autobus à Bayonne.
À la fin des années trente, suite à un voyage en Afrique, il tombe gravement malade. Il est hospitalisé longuement et doit peu à peu renoncer à ses nombreuses activités.
S'étant assuré de revenus suffisants, il se retire auprès de ses sœurs, à Bayonne, où il finira sa vie le 3 mai 1950. Il est physiquement affaibli, prématurément vieilli à cause de sa dernière maladie mais peut-être aussi à cause des nombreuses vies qu'il aura vécues.
De ses derniers jours, on garde de lui le portrait d'un homme d'une grande élégance et d'un magnétisme peu commun.
Enregistrements
On écoutera de lui, deux titres :
Un premier, créé en 1922, où l'on verra que Georgius n'était pas très loin :
Pour de plus amples renseignements sur Perchicot, cycliste, voyez l'article paru dans Paris Match, du 13 janvier 1931 (source Gallica) et aussi, consultez la page suivante :