Note : On a reproché à Georgius le texte de cette chanson, reprise par la suite par Fernandel, qui, hors contexte, peut être considérée comme antisémite. - Particulièrement lors de l'épuration qui a suivi la deuxième Grande Guerre (voir à : Georgius-Chronologie, à partir de 1945). - Ceux qui l'ont fait ne connaissait tout d'abord pas Georgius qui, tout au long de sa carrière a régulièrement fait appel à des musiciens et des compositeurs d'origine juive (ou non-juive : cela lui était tout à fait indifférent - ce qui comptait, c'était le talent) et dont la chanson "Il travaille du pinceau" mérite d'être citée et recitée comme étant la plus antihitlérienne qu'on ait pu enregistrée (lire le texte, ça en vaut la
peine : traiter ce peintre en bâtiment de beau salaud, fallait le faire, surtout en 1939 [musique de Ackermans, soit dit en passant]) et puis, ensuite, c'était mal connaître le milieu juif parisien de l'époque qui a adopté d'emblée cette Noce au point où, lors de certains mariages juifs, il s'en trouvait toujours un pour la chanter. Et on reprenait en chœur le refrain, chose impensable de nos jours. Comme quoi...
Paroles
La fille de Monsieur Mayer
Rébecca s'est mariée avant hier
Elle a épousé l'fils Lévy
Le marchand d'rob's du passage Brady
Y avait là Madam' Pomeratzbaum
Monsieur Smoutz, Monsieur Olimbaum
L'oncle Schwartz, la cousin' Kaufmann'
Et les onz' frèr's Hartman
Le Docteur Blum égal'ment
Qui était de la fête
En l'honneur de c't'évèn'ment
Avait changé d'chaussettes !
Refrain Ah ! mes enfants
On s'en souviendra longtemps
Dans dix ans on parlera
Encor' de la noce à Rébecca
Il y avait eut un grand déjeuner
La p'tit' Rébecca avait l'ventre gonflé
Son mari, un typ' sans façon
Dut déboutonner son pantalon
L'Docteur Blum mangeait avec ses doigts
Sa femme lui dit deux fois :
"Ça te donne un très mauvais air
Tu n'as donc pas de couvert ?"
Il lui répondit viv'ment :
"Ne me fais pas d'reproche
Comme il était en argent
Je l'ai mis dans ma poche"
Refrain Ah ! mes enfants
On s'en souviendra longtemps
Dans dix ans on parlera
Encor' de la noce à Rébecca
Après l'déjeuner on dansa
Les onz' frèr's Hartmann n'attendaient que ça
Mais ça provoqua des malheurs
Ils y mirent un peu trop d'ardeur
Voilà que de la poch' d'un gousset
Deux sous tombèr'nt sur le parquet
Tout le mond' se précipita
Un' bagarre éclata
Madam' Kaufmann fut blessée
Et conduite à l'hospice
Les deux sous fur'nt retrouvés
Cachés entre ses cuisses
Refrain Ah ! mes enfants
On s'en souviendra longtemps
Dans dix ans on parlera
Encor' de la noce à Rébecca
Pour calmer tous les invités
Qui se montraient un peu surexcités
Rébecca joua du piano
Le fils Lévy vendit deux manteaux
L'oncle Schwartz offrit des cigares
Monsieur Smoutz en prit un dar'-dar'
Mais il dit au moment d'fumer :
"J'ai l'bout qu'est pas coupé !"
L'pèr' Mayer crie très fort :
"Pas coupé !... C'est tragique
Foutez-moi c't'homme-là dehors
C'est un sal' catholique !"
Refrain Ah ! mes enfants
On s'en souviendra longtemps
Dans dix ans on parlera
Encor' de la noce à Rébecca.