"Artistes de l'Eldorado" extrait des Étoiles du Cafe-Concert par Albéric Menetière - 1870
Colonne de gauche : Lafourcade - Zélia - Chaillier - Pacra - Duhem
Colonne centrale : Marie Bosc - Chretienno - Judic
Colonne de droite :
Vigneau - Julia - Perrin - Alexandre Guyon - Vialla



 

 



L'Eldorado en 1858

Le cinéma Eldorado en 1947

Tarif des consommations - 1885

L'Eldorado

Le Conservatoire du Caf'Conc'

ù se tenait autrefois le manège Pellier, anciennement manège Leblanc, au n° 11 de la rue du Faubourg St Martin qui jouxte le n° 4 du boulevard de Strasbourg, Charles Duval, architecte, construit en 1858 la plus fastueuse salle de Café-Concert de Paris : l'Eldorado. Ouverture le 30 décembre.Une salle de plus dans une ville qui n'en manque pas !
Voir également Les étoiles du cafés-concert par Albéric Menetière.

"l'embarcadère de l'Est " :

C'est ainsi que l'on renomma l'embarcadère du chemin de fer de Strasbourg ! A l'origine du chemin de fer, on ne parlait pas de gare, pourtant il s'agit bien de la Gare de l'Est ! Le boulevard de Strasbourg prolonge celui de Sebastopol de 775 mètres, jusqu'à cette fameuse gare.

Et de trois !

Il faudra trois ans -  et trois directeurs - à l'Eldorado, (trop luxueux et trop onéreux) pour devenir un des grands (sinon le premier d'entre eux) cafés-concerts de Paris. C'est Lorge (à la direction de 1861 à 1870) qui, en 1864, supprime l'obligation de renouveler les consommations et fait venir Mademoiselle Cornélie ( du Théâtre français), en crinoline noire, pour y déclamer Corneille et Racine, ce qui déclenchera  un conflit avec les directeurs de théâtres qui veulent protéger leurs affaires. Le 31 mars 1867, fin du conflit ! Décret de Camille Doucet, alors directeur de l'administration des théâtres, qui autorise les cafés-concerts "à s'offrir des costumes, des travestissements ; à jouer des pièces, à se payer des intermèdes de danse et d'acrobatie".
Antoine Renard
, le chef d'orchestre, mettra en musique et chantera dès 1868 sur la scène de l'Eldorado un poème de Jean-Baptiste Clément, écrit deux ans plus tôt, qui deviendra, pour commémorer le souvenir de la Commune, un hymne à la Liberté, repris jusqu'à nos jours par le monde entier : "Le Temps des Cerises". 1868 voit débuter à l'Eldorado la première ingénue perverse, Anna Judic, ainsi que celui qui deviendra la vedette incontestée du Caf'Conc, Paulus. Lorsque, grâce à l'Eldorado, seront autorisés sur la scène du cafés-concert, " la présentation d'artistes travestis, le montage de petites pièces, de pantomimes, de numéros de danse ainsi que les changements de décors.Ensuite viennent des petites choses comiques, des courts vaudevilles, des imitations et des bouts d'opérettes, des chansons populaires, ingénues et libertines, grivoises ou franchement équivoques. Le répertoire du café-concert saura en tirer les leçons : à l'Eldorado, le rire est roi. Après la légèreté du Second Empire et 1870, la mode passe au patriotisme. C'est Amiati et ses chants revanchards : "Le Clairon" "Le Maitre d'ecole alsacien"', Rosa Bordas crée "Les cuirassiers de Reichshoffen" (voir les mémoires de Paulus au chapitre 12) et Chretienno, en septembre 1871, "Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine". Par ses programmes à succès, ses vedettes en vogue, l'Eldorado acquerra le "titre" officieux de Conservatoire du Caf'Conc'.

Faut pas m'la faire !

Viennent les débuts d'Yvette Guilbert, ceux, dans le genre gommeuse, de Mistinguett, qui y va de sa "Gosse de Paris" (Je suis née dans l'faubourg Saint-D'nis) et qui restera dix ans à l'affiche de l'Eldorado.C'est alors qu'en face, au 13, (Boulevard de Strasbourg) on ouvre le Concert du Cheval Blanc qui devient, en 1876, la Scala. Madame et Monsieur Marius Allemand (de Marseille - voir ici) seront à la direction des deux cafés-concerts jusqu'en 1887. Ils organisent une subtile rivalité entre les deux établissements qui amuse le tout Paris. En 1918, l'Eldorado, concurrencé par le music-hall venu d'Amérique et l'avènement du cinéma renonce au répertoire de café-concert pour se tourner vers la revue, la comédie, le vaudeville et l'opérette. Dans les premières années du XXème siècle, Mistinguett qui n'était alors que Mistinguette y fait donc ses débuts. Viendront ensuite Chevalier, Raimu...
En 1932, après y avoir vu le Théâtre yiddisch, l'Eldorado est démoli pour devenir, en 1933, un cinéma de 2 000 places. En 1971, cette salle de cinéma accueille, en l'état, des spectacles musicaux, comiques et dramatiques.
En 1994, la salle et la scène, sont totalement rénovées. En 2000, il devient Théâtre Comedia En 2019, changement de propriétaire et il prend le nom de Théâtre Libre.

L'Eldorado vers 1920 (à droite)

L'Eldorado vers 1920

La salle de l'Eldorado à ses débuts

2000 - Le Comedia

2019 - Le Théâtre Libre




Les Affiches


Les affiches que nous avons pu retracer sont présentées chronologiquement pour permettre d'apprécier la diversité ou la réccurence des artistes et des prestations.

 

Merci à Mesdames Claire Simon-Boidot et Hélène L'Hégarat, à Messieurs Yves Sinigaglia, Michel Jutant, Jacques Gana, Jean-Yves Patte et autres lecteurs !
Certaines affiches sont en provenance des sites Gallica Les Silos et Paris Musées.

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