BIO-EXPRESS


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W XYZ


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L


es informations dont nous disposons sont quelques fois très succintes et ne nous permettent pas vraiment de réaliser une fiche biographique conventionnelle, ou alors, il s'agit de quelqu'un ayant eu un rapport épisodique à la chanson. Aussi, nous ajoutons cette série de pages (en ordre alphabétique) pour diffuser les quelques renseignements que nous possédons sur les personnages ne faisant pas l'objet d'une Fiche biographique...








 Lafourcade, Marie

Interprète des années soixante, soixante-dix et quatre-vingt née à Bordeaux.

Elle débute, à l'âge de quinze ans, comme choriste aux Bouffes.

Lorge de l' Eldorado la repère en 1867 et c'est là qu'elle crée la même année une navrante chanson aux accents "italiens" de Baumaine et Blondelet (musique, quand même, d' Hervé) qui lui vaut un certain succès : "Le pifferaro du boulevard" :

Vive l'Italie,
La paill' d'Italie
L'fromag' d'Italie !
La macaronada !
V'là l'rata honrata,
V'là l'rata honrata,
V'là l'rata,
Et viva la liberta.

C'est le début d'une carrière qui durera jusqu'au début des années quatre-vingt où elle sera troisième, quatrième vedette (souvent en duo avec Judic) notamment à l' Alcazar d'Hiver.

>Henri Lyonnet souligne qu'elle fut à Saint-Pétersbourg en 1874-1875.

>En 1883 - elle est alors au début de la quarantaine - elle paraît à l' Horloge où elle est la Thérésa de l'endroit.

Après, on perd sa trace sauf, Lyonnet encore, qui nous dit qu'elle fut à Strasbourg de 1887-1889.

Dans ses Mémoires, Paulus (chapitre 3) - autre photo - dit qu'elle était "bonne chanteuse, bonne comédienne, qu'elle avait une voix étendue, bien timbrée et le geste juste".

Voir aussi à Les étoiles du café-concert.

Question : pourquoi le costume sur la photo ci-contre ? - Impossible de savoir.



 Lamy, Horace

Pierre Eugène Auguste Lamy, auteur et interprète né vers 1840, mort à 29 ans, le 3 janvier 1869 à la maison de santé Dubois à Paris (10ème). Il était l'époux de Clara Didier, elle aussi interprète.

La maison de santé Dubois était la maison de santé des gens de lettres et elle est devenue l'hôpital Fernand Widal, faubourg St-Denis dans le 10ème.

Il a fait partie des premières troupes de l'Alcazar d'Été (avant 1870).


Il est aussi l'auteur de :

"Les quatre règles" (Musique de Luigi Denegri - Éditeur chez A. Huré - 1864)
"Patati ! Patata !" (Musique de A. de Villebichot - Éditeur P. Feuchot - 1864)
"Les calembredaines" (Musique de Gustave Chaillier - Éditeur Ch. Grou - 1868)
"L'Anglais mécontent !" (Musique de A. de Villebichot - Éditeur Le Bailly - 1868)
"J'ons la fièvre !" (Musique de A. de Villebichot - Éditeur Le Bailly - 1868)
"Les jolis soldats" (Musique de A. de Villebichot - Éditeur E. Gérard et C.ie - 1869)
"Le Tyrolien de la rue Coquenard" (Musique de Gustave Chaillier - Éditeur L. Batillot - 1869)
"Allons aux eaux" (Musique de Gustave Chaillier - Éditeur L. Bathlot - 1870)

Pour commentaires : Mémoires de Paulus chapitre 2.

Merci Claire Simon-Boidot pour les recherches et les précisions.



 

 Lansade

Interprète dans les années mil huit cent soixante. Région de Bordeaux.

Doit, qu'il ne soit pas complètement oublié, au fait qu'il fut le premier employeur de Paulus (dans le domaine de la chanson).



 La Regia

Renée Lejeune naît en 1901. Sous le nom de La Regia, elle devient chanteuse, humoriste, imitatrice et fantaisiste à l'Empire. On la surnomme "la fantaisiste en smoking".

Elle se produit aussi au moins cinq fois, entre 1925 et 1928, au cinéma Le Louxor. Elle y reprend, entre autres, la chanson "La Garçonne" créée par Georgel en 1922.

Elle décède dans l'oubli en 1981.

Dans son tour de chant on entendait notamment :

"Si la femme du matelot"
"Je vais t'faire un dessin"
"Le joli petit chose"
"Nous autres"
"La Garçonne"

Et...ce "J'peux point vous l'dire" que nous pourrons écouter ci dessous :



 Lasseny, Mathilde

Mathilde "Henriette" Lasseny, née Eugénie Mathilde Lasseny, ? Paris, le 25 août 1843 et décédée ? Pont-Sainte-Maxence (60 - Oise) le 13 janvier 1913, étoile de café-concert, dans le genre comique, blonde, plantureuse... protégée d'Hervé.

Son nom est peu mentionné dans les programmes de son époque (1870-1880).

On la sait au Palais Royal de 1863 à 1865, au Châtelet en 1865 et aux Folies Dramatiques de 1868 à 1870 mais après...

Paulus la mentionne brièvement dans ses Mémoires ( chapitre 2).

Et enfin, "Henriette" est probablement un choix personnel car absent ? l'état civil.

Merci Claire Simon-Boidot pour les recherches et les précisions.



 Laurent, Eudoxie

Chanteuse, comédienne née Eudoxie Louise Laurence Yvos le 30 juillet 1831 à La Rochelle (17 - Charente-Maritime), on la retrouve aux Variétés en 1854,  au Palais-Royal en 1855 puis de nouveau aux Variétés où elle crée le rôle de l'Amour dans l'Amour et Psyché (MM. Aubry, Clairville, Mirécourt & Verneuil - 1856). Elle passe ensuite au Cirque Impérial pour jouer le rôle de la Vivandière dans L'histoire d'un drapeau d'Adolphe Ennery.

Elle épousa, en 1862, Amédée Fontréaux de Jallais (photo : voir Mémoires de Paulus, chap. 9), auteur de diverses pièces et vaudevilles sous les noms d'Amédée de Jallais et de Jean de Réaux en directeur de divers petits théâtres où elle poursuit sa carrière tout en jouant à Bobino (en 1865) et aux Nouveautés (en 1867) avant de devenir étoile à l'Acazar d'été (très gros appointements) en 1869.

En 1873, elle est au Châtelet (La Faridondaine) et, en 1876, au Théâtre historique (reprise de la Bergère des Alpes).

On perd sa trace par la suite.



 

 Lécuyer, Berthe et Constant

Ils ont formé un couple de comiques au café concert et au théâtre. Ils ont souvent été recrutés ensemble, s'étant mariés dès 1863. Elle, est née Jeanne Antoinette Edant le 5 août 1835 à Fontaines-Saint-Martin (69 - Rhône) et morte le 17 février 1923, à Bosmie-l'Aiguille (87 - Haute-Vienne). Lui, est né Achille Constant Lécuyer à Paris, le 3 juin 1831, et mort à St Petersbourg (Russie)le 23 janvier 1888. Sa mort est annoncée ainsi par la presse : "M. Constant Lécuyer, que tout Paris a connu dans les cafés concerts, puis aux Bouffes Parisiens, à la porte Saint-Martin, vient de mourir à St Petersbourg, où il était pensionnaire de la Renaissance." [1] Ils ont beaucoup tourné en province. A Paris, elle chante au Cheval Blanc, au XIXème siècle, au concert Parisien, au Grand Café parisien. En septembre 1869, elle est à la Ga?té Montparnasse avec Zélia. Vers 1870, leur carrière prend un tour plus international, puisqu'on lit en 1875 : "M. Constant Lécuyer, l'ancien comique des théâtres de l'Ambigu, de la Porte Saint-Martin et des Bouffes Parisiens, de retour à Paris après trois années passées en Amérique et en Egypte, vient de signer un brillant engagement pour la Russie. Mme Berthe Lécuyer est aussi engagée pour l'opérette et la comédie." [2] En 1876, cet engagement est confirmé, avec d'autres détails : "J'ai annoncé que Mme Céline Chaumont est engagée pour deux mois, à de magnifiques conditions, au théâtre-bouffe de St-Petersbourg. Le directeur de cette scène, consacrée à l'opéra comique et à la grande opérette, est à Paris. Il vient de traiter pour dix mois, à raison de deux mille cinq cent francs par mois, avec M. et Mme Lécuyer, qui se sont déjà fait applaudir à Moscou pendant la saison dernière. M. Constant Lécuyer remplira l'emploi de basse d'opéra comique et d'opérette. Mme Berthe Lécuyer jouera les Alphonsine dans l'opérette et les duègnes dans l'opéra comique." [3]

Lécuyer Constance

fille des deux précédents, elle est née Constance Fortunée Lécuyer le 8 novembre 1863 à Marseille. Elle semble avoir eu une courte carrière d'artiste lyrique : "Je préfère réserver quelques lignes à Mlle Constance Lécuyer, une toute jeune fille, de joli visage sympathique, qui a de la voix, de l'accent - et de qui tenir ; car elle est la fille de Constant Lécuyer, qui tint assez brillamment un emploi aux Bouffes, il y a plusieurs années, un homme fort intelligent - et d'une mère que les devoirs de la famille, la lutte pour la vie, absorbèrent, mais qui possédait un remarquable tempérament d'artiste. La jeune enfant entre dans la carrière avec des dons ; puisse-t-elle aussi avoir de la chance !"[4]

__________________________

Notes :
[1]Vert-Vert, 8 février 1888, p.3.
[2] La Patrie, 1er octobre 1875, p.5.
[3]Le Soleil, 6 mai 1876, p.3.
[4] Le Soir, 14 avril 1892, p.2.


Nous devons cette bio-express à Claire Simon-Boidot que nous remercions.



 

 Léger, Jules

Basse d'origine belge. S'est spécialisé dans les lieder et mélodies dont celles de César Franck.

Chanta souvent dans les cafés-concerts : Alcazar, Ambassadeurs, Eldorado (dès 1862)



 Legrand, Paul

Charles Dominique Martin Legrand dit Paul Legrand.

Né le 4 janvier 1816 à Saintes (17 - Charente-Maritime) Paul Legrand fut un mime très célèbre dans la deuxième partie du XIXe siècle.

Il fut, entre autres, des premiers spectacles des Folies Bergère.

Paul Legrand est décédé à Paris 10e le 16 avril 1898.


























 Lelièvre, Léo (père)

Léo Félix Lelièvre. Parolier et chansonnier né à Reims (51 - Marne) le 1er avril 1872 et décédé à Paris 17e le 31 mars 1956. Parolier pour Mayol, Dalbret, Fragson.

On lui doit, en 1902 et avec l'aide de Paul Marinier "La Biaiseuse" qui fut encore endisquée et interpretée au XXe siècle, mais on lui doit aussi en 1905 et avec l'aide de Paul Briollet les paroles de la célèbre "Mattchiche".

Ce que dit Léon de Bercy dans Montmartre et ses chansons, Paris 1902 :

A depuis cinq ans déserté Montmartre, où il a tenu, pendant quelque temps, le sous-sol de l'Auberge-du-Clou, pour fonder le Cabaret de la Bohème et diriger les Noctambules, puis le Caveau du Cercle, que l' "hydropathe" Lacoste a installé au-dessous de son café, 119, boulevard Saint-Germain, à côté du cercle de Librairie.

Au physique, Léo Lelièvre est d'une taille moyenne ; sa figure, aux traits légèrement tourmentés, aux rides précoces et au teint hâlé, est celle d'un lutteur et d'un tenace ; de grands cheveux, une moustache légère, une fine barbiche et des yeux malicieux derrière un immuable binocle, lui donnait l'aspect d'un bouffon rusé qui aurait quitté le pourpoint pour la redingote 1830.

Lelièvre est né à Reims le 1er avril 1872. C'est un travailleur acharné ; il a déjà écrit près d'un millier de chansons tant pour le cabaret que pour le café-concert ; c'est dire qu'il sait traiter tous les genres. Les œuvres qu'il interprète lui-même se divisent en Chansons de Bohème, Chansons d'Etudiant et du Quartier-Latin et Chansons amères. Parmi ses succès de café-concert, je mentionnerai "La Valse des Gigolettes", "La Valse des Confetti", "La Valse des Mondaines", "La Saison des Poires", "Vadrouille d'Etudiants","Voyage en Chambre", "L'as-tu-vu l'a Ferme", "Redonne-moi-z-en" ; mais je préfère de beaucoup "La Question du Pain", "L'Ingrat parvenu", "L'Armure du Président", "l'Incinéré", "Caprice de Princesse", Souvenirs de dèche", Les Lamentations du Bourreau", Un vrai Libre-Penseur", con?us dans un esprit tout à fait montmartrois. La note dominante chez Lelièvre est plutôt pessimiste, ainsi que le démontre ce sonnet inédit :

L'HABITUDE

Voilà déjà dix ans que nous vivons ensemble,
Dix ans que nous soutirons de cette liaison ;
Le soir, sans nous aimer, quand le lit nous rassemble,
Nous étreignons nos corps sans la moindre raison.

Lorsque, pour me tromper, elle part, il me semble
Que le vide se fait dans ma triste maison ;
Je cours la rechercher, car, hélas ! je ressemble
A l'hypocondriaque avide de poison.

Elle ne m'aime pas, et moi... je la déteste.
Son cynisme hypocrite inspire le dégo?t.
Je voudrais la quitter, et cependant... je reste.

Il me faudra tra?ner le boulet jusqu'au bout,
Endurer ses défauts en esclave doit,
Pour ne pas déranger l'habitude imbécile...

Léo Lelièvre sera fait chevalier de la Légion d'honneur en mars 1927 puis officier de la Légion d'honneur en novembre 1935.



 Lelièvre, Léo (fils)

Léo Edmond Lelièvre. Fils du précédent, parolier et chansonnier né à Paris le 9 juin 1899 et décédé à Prague (Tchécoslovaquie, aujourd'hui Tchéquie) le 21 juin 1966.








À Cochin

(Air nouveau de Victor Leclerc)


Lorsque l'on apprit, sort fatal !
Que c' pauvr' Machin, un poitrinaire,
Plus malade qu'à l'ordinaire,
Venait d'entrer à l'hôpital,
Il était trois heur's moins un quart,
Et chacun dit :"Il est trop tard.
"Nous irons ensemble à Cochin
"Le voir jeudi prochain."


Le jeudi suivant on se dit :
"On connaît Machin à la ronde,
"Il ne faut pas que trop de monde
"Se bouscule autour de son lit.
"Dans la sall' ça f'rait du pétard ;
"D'ailleurs aujourd'hui c'est trop tard.
"Nous irons ensemble à Cochin
"Le voir dimanch' prochain."


Le dimanche, les grandes eaux
D'un ciel gris tombaient avec rage ;
On n'eût pas affronté l'orage
Sans être mouillé jusqu'aux os.


On s' s'rait cru l' jour d' la Saint-Médard,
Et chacun dit :"Il est trop tard.
"Nous irons ensemble à Cochin
"Le voir jeudi prochain."


Le jeudi, par un gai soleil,
Le ciel était sans un nuage.
Et l'on se dit :"C'est bien dommage
"D' s'enfermer par un temps pareil.
"Attendons qu'il fass' du brouillard,
"D'ailleurs aujourd'hui c'est trop tard.
"Nous irons ensemble à Cochin
"Le voir dimanch' prochain. »


Le dimanche matin suivant
On s' dépêch' de casser la croûte ;
On achèt' des orang's en route,
Et l'on s'en va, le nez au vent ;
Mais, à l'hôpital, un potard
Nous dit :"Messieurs, il est trop tard
"Ça ferme à trois heur's à Cochin.
"Rev'nez jeudi prochain."


Nous persévérons, et l' jeudi,
Comme il faisait un temps propice,
Nous arrivons tous à l'hospice
Pour y passer l'après-midi.
A tous les échos de Cochin
Nous réclamons l'ami Machin.
On nous dit :"N' criez pas si fort,
"D'puis hier il est mort !"


 Lemercier, Eugène

 

D'après Léon de Bercy (Montmartre et ses chansons, Paris 1902) :

Chansonnnier, interprète, auteur de revues, de monologues, de saynètes et de chansons, né à Paris le 1er mars 1862. [NdA] et y meurt le jour de Noël 1939.

Dans le numéro 337 des Chansons et Monologues illustrés (Librairie Contemporaine, Paris), Trimouillat s'exprime ainsi, dans la présentation au public, de son vieil ami Lemercier :

"Le titre de poète-chansonnier fut rarement mieux mérité que par Eugène Lemercier. L'auteur de Sarcey-Jésus-Christ, des Eléphants de la Gaieté, de Ton vieux Type, est le môme, en effet, qui a ciselé si gentiment : la Nudité de Lisette, la Fleur d'Or, et tant de petits poèmes.

"Bien avant l'invention du genre dit Fin-de-Siècle, – déjà essoufflé, quoique si peu loin du terme assigné par sa définition, – Lemercier avait trouvé le secret de composer des chansons satiriques, mordantes, vécues, mais toujours gaies, sans cynisme affecté, telles que : Baisons nous, Lisette !, l'Ex-Anarchiste, le Restaurant des Jours à dèche et... On dirait qu'c'est toi !... Chose curieuse, cette dernière, faite il y a dix ans, chantée seulement, alors, par l'auteur entre amis, est, depuis, devenue légendaire ; elle a été, certainement, le plus franc succès au concert de notre Yvette Guilbert, qui est encore redevable à Lemercier de À Cochin, de Bébé à l'Eglise, etc... Kam Hill fut son plus fidèle interprète et créa presque toutes ses chansons. Delmarre fit de J'n'ai pas l'temps ! un succès prodigieux ; il chanta cette chanson plus de cinq cents soirs de suite, ainsi que le Chanteur amateur, Vive le Dimanche !, la Marche des Chahuteurs, etc.

"Lemercier a toujours fait de la chanson. Chacune de ses observations sur lui-même ou sur les autres lui ayant semblé matière ou prétexte à couplets, il a composé une foule de petites études de mœurs, rimées avec soin, qu'il a réunies dernièrement en un volume : La Vie en Chansons [Ondet, édit.], qui justifie pleinement son titre.

"Comique et sérieux tour à tour, l'auteur des Nichons et des Autres s'est fait applaudir par les publics les plus divers... Il débuta, comme Jouy et Teulet, à la Lyre bienfaisante, entra à la Lice chansonnière, en sortit bien vite, se fit entendre aux soirées du Grillon, à la salle des Capucines, à la Galerie-Vivienne, puis au Lyon-d'Or, aux Quat'-z-Arts, à l'Ane-Rouge, au Chat-Noir, au Carillon ; il dirigea pendant six mois le cabaret des Eléphants, où son nom, populaire à Montmartre et au Quartier-Latin, attira une foule assoiffée de gaieté et d'esprit.

"Interprète parfait de ses œuvres, détaillant finement le couplet, il s'est improvisé acteur et, sur une scène rudimentaire, avec une jolie divette"en herbe", Mlle Rosa Albine, il joua adroitement, en vrai artiste, une de ses pièces : L'Eternel roman, un petit acte digne d'un vrai théâtre, et chanta les couplets de façon à étonner son collaborateur, le compositeur Dihau... Espérons que l'auteur dramatique ne tuera pas le chansonnier... et que nous l'entendrons prochainement, sur la scène d'un de nos grands concerts, interpréter lui-même ses œuvres."

[Fin de la citation.]

J'ajouterai que Lemercier est né à Paris en 1862 et qu'il n'avait pas douze ans lorsqu'il composa sa première chanson ; on peut donc dire de lui qu'il est né chansonnier. Avant de se produire dans les cabarets, il exerçait la profession de métreur en peinture. Après avoir chanté ses dans presque toutes les sociétés lyriques et littéraires, dont plusieurs le comptent au nombre de leurs fondateurs, il abandonna définitivement les"mémoires"et débuta au Lyon-d'Or en 1891 ; il se fit applaudir depuis dans tous les cabarets et sur plusieurs scènes de café-concert.

Son œuvre est considérable et variée, à ce point qu'il peut se produire avec une égale chance de succès devant toutes sortes de publics, tour à tour gai, satirique, frondeur, tendre et élégiaque. Il a fourni au café-concert une quantité innombrable de chansons dont la forme et l'esprit tranche du tout au tout sur la note qu'on a coutume d'y entendre. Il est moderne à souhait, tout en conservant un tantinet l'empreinte bérangesque des jeunes années. II a déjà en librairie deux volumes : la Vie en Chansons et Autour du Moulin. Ce dernier ouvrage a été publié chez Flammarion avec couverture illustrée par Grün.

Je voudrais, si la place ne m'était mesurée, mettre sous les yeux du lecteur un échantillon de chacun des genres que sait si heureusement traiter ce fécond chansonnier ; je me bornerai pour aujourd'hui à citer :

< voir encadré ci-contre

Lemercier, soit avec des confrères, soit seul en fait de chansonnier dans des troupes de théâtre, a fait en France et à l'étranger de nombreuses tournées. Improvisateur émérite, il y fut souvent de précieuse ressource. Une longueur, une interruption, une gaffe, un trou viennent-ils à se produire, on peut, grâce à lui, avoir instantanément raison de l'impatience ou de la mauvaise humeur de l'auditoire. On le pousse en scène ; il explique à sa façon l'incident, se fait donner des rimes et construit illico des quatrains ou des huitains d'une drôlerie inattendue et qu'il s'arrange toujours à adapter à des circonstances qui intéressent directement le public. Il y a quelques mois, il se trouvait en représentations dans une ville de Bretagne avec d'anciens camarades du Chat-Noir. L'un d'eux se trouvant en retard, Lemercier entre en scène et propose des bouts rimes. On lui jette quatre rimes qu'il emploie aussitôt à la critique du régime gastronomique auquel le soumettait son hôtelier, trop enclin à nourrir ses pensionnaires de veau et de laitue. La pointe déchaîna l'hilarité de toute la salle, sauf du maître d'hôtel en question, qui, dès le lendemain, adressait par ministère d'huissier à notre improvisateur une sommation d'avoir à rétracter publiquement, dans les vingt-quatre heures qui suivraient, sa "préjudiciable calomnie". L'instrumentateur, qui s'était beaucoup diverti à la soirée de la veille, s'excusa presque auprès de Lemercier d'avoir à lui signifier semblable, exploit. Au spectacle suivant, sous prétexte d'amende honorable, le spirituel chansonnier présenta sa défense en deux cents vers du plus haut comique, d'une ironie et d'une forme supérieures, où il ne faisait, en somme, qu'accentuer les griefs précédemment formulés. Sur le récit de la visite de l'huissier, qui se terminait par une rime en ieux, les autres chansonniers, groupés dans la coulisse, chantèrent en chœur ce lamentatoire vers de la Carotte, de Meusy :

Avec des larmes dans les yeux.

Ce fut du délire, et les applaudissements se prolongèrent pendant plusieurs minutes. Le Vatel, Breton naïf et pas mauvais diable au fond, se déclara satisfait et marqua sa joie en offrant le champagne à toute la troupe...

Lemercier a écrit plusieurs revues pour le concert et pour les cabarets : le Moulin Rouge, les Folies-Bergère du Havre, les Quat'-z-Arts, etc. Il a fait représenter au Divan-Japonais un acte : Vadé le Poissard ; a plusieurs actes en cartons et prépare quatre volumes de chansons et un recueil de nouvelles : Pour le faire à la Prose.

Eugène Lemercier qui continua d'écrire jusqu'en 1939 est décédé à Paris le 25 décembre de la même année.




 Lenoir, Jean

Né a Paris 9e le 26 février 1891 et décédé a Suresnes (92 - Hauts de Seine) le 19 janvier 1976. Auteur  du "Voulez-vous danser grand-mère ?" de Lina Margy.

 

Selon "La chanson sous la IIIe république" de Serge Dillaz :

Auteur et compositeur (1891-1976). De son vrai nom Jean Neuburger.
Auteur de musiques de films et de chansons, Jean Lenoir est surtout connu pour "Parlez-moi d'amour", premier Grand Prix du disque en 1930.

 

 

 

 

 

 

 




Collection

Christine et Jean-Francois Petit

 Léter, Jules

Né le  7juin 1830 à Rouen (76 - Seine Inférieure, aujourd'hui Seine-Maritime) et décédé le 22 janvier 1877 à Paris 16e, peu de jours après une matinée à bénéfice à son profit.

Paulus, Mémoires, chapitre deux :

"[...] l'idole du public.

Une voix de basse merveilleuse sortait de cette bouche encadrée par une barbe lugubre. Il phrasait admirablement, et chacune de ses créations fut un succès.

Parmi celles qui sont demeurées populaires, il faut citer "L'amitié d'une Hirondelle", paroles de Philippe Théolier, musique d'Alfred d'Hack.

La vogue de cette chanson fut immense, puisqu'elle a eu les honneurs de la parodie et qu'on a chanté dans les cours :

Je n'ai gardé, dans mon malheur,
Que la moitié d'une hirondelle."

Merci Claire Simon-Boidot pour les recherches, les dates et les deux petits-formats.





 

 Lisbonne, Maxime

Né le 24 mars 1839 à Paris, ancien 7e, et décédé le 25 mai 1905 à La Ferté-Alais (78 Seine-et-Oise, aujourd'hui 91 Essonne). Il fut tour à tour militaire, homme politique et journaliste. Ainsi, ce colonel chef de la Xe légion de la Garde nationale, se retrouve cabaretier ! Il dirige La Taverne du Bagne, Le Casino des Concierges, Le Ministère des Contributions directes et Le Concert Lisbonne (ancien Divan japonais) .
La Taverne du Bagne, ouverte en 1886,portait deux canons sur la toiture et était aménagée comme une prison de Nouvelle-Calédonie. Les portes sont des grilles et les serveurs sont habillés en forçats et traînent tous un boulet au bout d’une chaîne. On ne pouvait en sortir qu’en présentant un carton où était écrit :



 

 Lorge

Un jour, peut-être, quelqu'un se penchera sur ce "Lorge", de son vrai nom, Charles Joseph Alozar (selon certains), un ex-fonctionnaire de l'administration cité par tous les auteurs de livres sur la chanson française ou le Caf'Conc' (qui, de ce fait, citent Paulus, Thérésa et même Chadourne) et qui fut le grand responsable du Café-Concert tel qu'il a existé de 1870 à 1914 et qui a exercé une si grand influence sur le Music-Hall.

On lui doit, avec Paulus, la disparition de la >"Corbeille" mais surtout la venue au Caf'Conc' d'artistes en provenance du théâtre (Cornélie) et le droit, enfin, de porter un costume (et même d'utiliser des accessoires, ne serait-ce qu'une cane) dans des endroits autres que ces scènes où l'on déclamait, la plupart du temps en vers, des pièces pour l'édification de la jeunesse et peut-être aussi l'amusement des plus vieux.

L'endroit où il a produit ces miracles fut l'Eldorado, 4 boulevard de Strasbourg, 10e, dont il devint le directeur le 15 mai 1861 après que trois administrations eurent conduit l'existence de ce temple à la faillite et dont il assura la direction jusqu'en 1870.


Voir à ce propos



 Louis, Antonin

Auteur et compositeur né en 1845, décédé en 1915. De son vrai nom Louis Magdeleine. Encore un auteur de chansons de café-concert qui a su évoluer avec son époque.

Créateur prolifique, il a laissé quelques perles à la postérité : "Les Pompiers de Nanterre", "Les Pioupious d Auvergne", "Le Sire de Fisch-Ton-Kan" ... Il est le fondateur du Cabaret de la Chanson.

 

Source : "La chanson?sous la IIIe république" de Serge Dillaz.

 


 Lyjo, Jean

Chanteur de café-concert, parolier et artiste de music-hall qui s’est spécialisé dans la chanson grivoise à double sens, né Jean Charles Valentin Joly le 9 janvier 1891 à Paris, 10e. Il se lança dans des opérettes également paillardes.

Se produisant à ses débuts en tenue de collégien, il sera longtemps surnommé "le collégien Lyjo" ! Il meurt poignardé à son domicile parisien le 17 septembre 1947. Jean Lyjo mena plusieurs actions caritatives dont la plus connue, la Fondation Lyjo, avait pour objectif de recueillir les enfants martyrisés ou abandonnés afin de leur assurer une bonne éducation dans un cadre familial.

A son répertoire :

  • "Les Clés et les Serrures"
  • "Vous comprenez l’allusion ?"
  • "Elle m’a tout donné"
  • "L'Asperge et le Haricot"
  • "Mon fût"
  • Ma bête"
  • "Ah ! que j’aime faire ça"
  • "Si j’étais fille"
  • "Pour remplacer les hommes"
  • "Pas là"
  • "Conseil aux dames"
  • "La Jolie Pianiste"
  • "Le Tambour de gosse"
  • "La Chanson du curé sourd"
  • "Idylle souterraine"