Née à Bruxelles le 11 décembre 1891, Berthe de Cocker, dite Lina Tyber, aurait fait ses débuts dans sa ville natale avant de se rendre à Paris peu avant avant la guerre de '14.
Celle de qui on disait qu'elle était "La voix d'or du Music-Hall" semble être, aujourd'hui, complètement oubliée. Aucune reprise de ses succès dans tous les 33 T et CDs, à notre connaissance, mis en marché depuis plus de soixante ans. Pourtant, sa carrière, dans les années 20 et 30 fut très remplie et la critique de l'époque fut fort élogieuse à son égard. Un seul reproche : son répertoire que sa discographie n'embellit guère.
Dans sa revue Phonoscopies (n° 14, avril, 1996), Gérard Roig † souligne qu'on la retrouve en 1915 à l'Eldorado, aux côtés de Dranem, dans la revue "On dit que…" et que, de 1918 à 1927 elle se produisit presque chaque année à l'Olympia.
De son côté, dans son "Dictionnaire historique des cafés-concerts et des music-halls de Paris" [*], Philippe Chauveau cite sa présence, de 1920 à 1937, à l'Alhambra, à Bobino, la Cigale, l'Empire, à l'Européen, la Fourmi, à la Gaîté-Rochechouart (notamment en 1923 et 1924, dans deux revues, Y'a des poules et La revue très olympique), au Petit Casino, à la Scala, à Trianon… - C'est pour vous dire que la dame était très occupée.
{*] Dernière section de "Music-hall et Café-concert" d'André Sallée et Philippe Chauveau - Bordas, 1985.
Gérard Roig (opus cité) la situe à l'Alcazar de Marseille, en 1918, au Moulin de la Chanson, en 1921, au Gaumont-Palace, en 1923, au Casino de Paris, en 1924, au Palace, en 1927, aux Folies-Wagram, en 1933… tout en mentionnant ses tournées en Corse, en Afrique du Nord… jusqu'à sa dernière (?) présence en scène, dans sa ville natale, en février 1938.
Qu'ajouter de plus ? - Qu'elle ne figure pas dans "100 ans de chanson française" de Chantal Brunschwig, Louis-Jean Calvet et Jean-Claude Klein (Seuil, 1972) - Et pourtant, s'il y a un livre de références…
Ce que l'on peut rajouter, c'est qu'on ne note plus sa présence en scène à partir du début de 1939. Elle avait alors 48 ans.
Lina Tyber est décédée à Nice, le 4 septembre 1970.
Discographie
Se référer au numéro de Phonoscopies mentionné ci-dessus. Auteurs : Gérard Roig et André Anciaux, André à qui l'on doit le prêt d'un des enregistrements que nous citerons à l'instant.
Quarante-deux titres entre 1922 ("Chant d'amour, chanson divine" et "Les baisers", chez Pathé, et 1937 ("Chante pour moi" et "Sourire", chez Odéon) dont - ce qui est quelque peu surprenant - huit couplages avec : Vorelli, Trévoux, Adrien Lamy, Gaetano, Marjal, Daragon et Frediani…
Enregistrements
Nous en citerons deux.
Le premier, en version intégrale, tiré de son ultime double-face gravé chez Odéon le 24 septembre 1937 : "Sourire" de Lily Daimer, Berthe Chevalier et R. Malleron. Accompagnement : Orchestre Albert Valsien - n° 279.267
Le deuxième, en extrait seulement, enregistré en janvier 1930, chez Polidor (n° 521605), tiré de l'opérette L'Orloff ou Le Prince Alex créé à Paris en 1928,"Paris, Place Pigalle" dont il existe plusieurs versions par André Baugé, Louis Charco, Fred Gouin, Marjal… - Pour ce dernier, se référer à l'Encyclopédie multimédia de La Comédie Musicale en France de Jacques Gana (voir nos liens) où l'on pourra retrouver trois autres enregistrements de Lina Tyber.