Félix Mayol vers 1900

Viens, Poupoule !

1902

hanson - Paroles d'Adolf Spahn adaptées par Henri Christiné et Alexandre Trébitsch et musique d'Adolf Spahn

Créée par Mayol à la Scala - chantée par Max Morel à La Cigale et Portal au Moulin Rouge. Versions chantées et plus d'informations : voir Répertoire Mayol


Extrait de Paris qui Chante - 1ère année n°5 paru le 22 février 1903.


Paroles

Le samedi soir après l'turbin
L'ouvrier parisien
Dit à sa femme : Comme dessert
J'te paie l'café-concert
On va filer bras dessus bras dessous
Aux galeries à vingt sous
Mets vite une robe faut s'dépêcher
Pour être bien placés
Car il faut
Mon coco
Entendre tous les cabots

Refrain
Viens, Poupoule !, Viens, Poupoule ! viens !
Quand j'entends des chansons
Ca me rend tout polisson
Ah !
Viens, Poupoule !, Viens, Poupoule ! viens !
Souviens-toi que c'est comme ça
Que je suis devenu papa.

Un petit tableau bien épatant
Quand arrive le printemps
C'est d'observer le charivari
Des environs de Paris
Dans les guinguettes au bord de l'eau
Au son d'un vieux piano
On voit danser les petits joyeux
Criant à qui mieux mieux
Hé le piano !
Tu joues faux !
Ca n'fait rien mon petit coco.

Refrain
Viens, Poupoule !, Viens, Poupoule ! viens !
Ce soir je t'emmène ... où ?
À la cabane bambou
Hou !
Viens, Poupoule !, Viens, Poupoule ! viens !
Et l'on danse plein d'entrain
La "polka des trottins"

Avec sa femme un brave agent
Un soir rentrait gaiement
Quand tout à coup jugez un peu
On entend des coups de feu
C'était messieurs les bons apaches
Pour se donner du panache
Qui s'envoyaient quelques pruneaux
Et jouaient du couteau
Le brave agent
Indulgent
Dit à sa femme tranquillement :

Refrain
Viens, Poupoule !, Viens, Poupoule ! viens !
Pourquoi les déranger
Ça pourrait les fâcher
Ah !
Viens, Poupoule !, Viens, Poupoule ! viens !
Ne te mets pas en émoi
Ils se tueront bien sans moi

Deux vieux époux tout tremblotants
Marient leurs petits enfants
Après le bal vers les minuit
La bonne vieille dit
A sa petite fille tombant de sommeil :
Je vais te donner les conseils
Qu'on donne toujours aux jeunes mariés
Mais le grand-père plein de gaieté
Dit doucement :
Bonne maman
Laisse donc ces deux enfants

Refrain
Viens, Poupoule !, Viens, Poupoule ! viens !
Les petits polissons
N'ont pas besoin de leçons
Ah !
Viens, Poupoule !, Viens, Poupoule ! viens !
Je suis bien certain ma foi
Qu'ils en savent plus que toi

Les jeunes mariés très amoureux
Viennent de rentrer chez eux
Dans leur gentil petit entresol
Ils crient : Enfin seuls !
Madame se met vite à ranger
Sa petite fleur d'oranger
Pendant que Monsieur bien tendrement
Dit amoureusement
Pour tâcher
De s'épancher
Montrant la chambre à coucher :

Refrain
Viens, Poupoule !, Viens, Poupoule ! viens !
Les verrous sont tirés
On pourra se détirer
Ah !
Viens, Poupoule !, Viens, Poupoule ! viens !
Viens chanter mon coco
La chanson des bécots

Un député tout frais nommé
Invitait sa moitié
A venir entendre un grand discours
Qu'il prononçait le même jour
Mais à peine a-t-il commencé
Qu'on lui crie : C'est assez
Constitution ! Dissolution !
Pas d'interpellation !
Ahuri
Abruti
Il prend son chapeau et dit :

Refrain
Viens, Poupoule !, Viens, Poupoule ! viens !
Je ne veux pas devenir sourd
Pour vingt-cinq francs par jour
Ah !
Viens, Poupoule !, Viens, Poupoule ! viens !
C'est bien assez ma foi
D'être attrapé par toi.


Les paroles en gris n'ont jamais été, à notre connaissance, chantées sur les versions enregistrées sur disques.