Karl Ditan

n autre de ces innombrables chanteurs, tous plus ou moins connus, du début du siècle dernier mais qui est tout de même passé à l'histoire du simple fait que son nom s'est retrouvé sur les affiches d'à peu près toutes les salles de spectacles et music-hall parisiens (et de province) pendant près de trente ans.

On retrouve, en effet, sa trace :

À Ba-Ta-Clan, au Nouveau Concert, au Libre Échange et au Moulin Rouge en 1900 et même avant (à Ba-Ta-Clan en 1896 et au Nouveau Concert en 1898).

Au Ba-Ta-Clan de Marseille, à l'Alcazar et au Palais de Cristal de la même ville en 1902.

En 1904, au Petit Casino et au Concert Artistique.

De 1906 à 1908, il est à l'Eldorado (tour de chant et comédien aux côtés de Dranem et Sinoël) puis, jusqu'à la Guerre, à la Fourmi, aux Folies Parisiennes, au Kursaal, à Parisiana, à Bobino, au Casino de Montmartre, dans les trois établissements des Concerts Pacra (Chansonia, Fauvette, Fantasio)...

Mobilisé en 1914, il change son prénom (pseudonyme) pour Carl (avec un "C") - on était anti-germanique à l'époque ou on ne l'était pas ! - pour redevenir Karl en 1918 et reprendre sa vie d'artiste : au Château d'Eau, au Concert de la Poste, à l'Eldorado, à l'Européen, à la Gaîté-Rochechouart tout en se consacrant de plus en plus à donner des leçons de chant et ce, jusqu'en 1927-28, où il se tourne définitivement vers l'édition (il édite ses propres "succès" et d'autres depuis 1909) avant de faire une dernière apparition dans le film Toine de René Gaveau dans lequel un tout jeune Andrex (il a 23 ans) lui donne la réplique.


Né Charles Caffe (ce sera le nom de sa maison d'édition), à Paris, le 8 juillet 1877, Karl (Carl) Ditan mourut près de La Rochelle le 23 août 1937.

Chanteur de romances, de revues et, parfois de chansons quelque peu fantaisistes, il connut quand même quelques succès :

"Bonjour Mimi" de Christiné (musique de W. Penn), créée par Esther Lekain, "Tu n'as fait que passer" (chanson vraie !) d'Henri et Blanche Poupon, "Ça... c'est Paname" (Armand Foucher pour les paroles, musique de Charles Jardin), "Le cœur est un grelot" (sic) d'Henri Poupon et Georges Picquet (plus de 150 000 petits formats vendus) et puis, naturellement, "Bonsoir m'amour" de Charles Sablon, paroles de Raoul le Peltier créé par Emma Liébel mais dont le petit format dit qu'il est "du répertoire de Karl Ditan".

Sa discographie est peu impressionnante : une soixantaine de titres entre 1906 et 1913 parmi lesquels on retrouve des créations de :

Polin ("La petite Tonkinoise"),

Esther Lekain ("Ah ! Si vous voulez d'l'amour"),

Mayol ("Elle est de l'Italie", "Clématite"...),

Fragson ("Dans mon aéroplane", "Lison"...)

ou encore Resca ("La valse brune").


Ses enregistrements ont fait l'objet de quelques repiquages

"Bous Bous mée" ("la Danse des baisers") et "Clématite". Dans l'Anthologie de la Chanson (EPM) - Chansons exotiques, n° 1989692-9 -"Coccinelle" - Idem - Romances et mélodies 1900 - 1920, n° 1989692-10 -"La petite Tonkinoise" - EPM, toujours - Chansons coloniales et exotiques, n° 983312, vol. 2

L'enregistrement que nous vous proposons provient d'un disque - double - de marque Odéon datant de 1907, matrice XP 3030, numéro 60079 (mais peut-être également 36853), "Tartarin de Toulouse" d'un certain Charton (?). En référence, sans doute au film du même nom de Louis Feuillade, tourné l'année précédente.

Nos excuses mais la copie que nous avons eue dans les mains était trop abimée pour pouvoir lire clairement le ou les noms du ou des auteurs-compositeurs.

Attention : c'est pas jeune !


Autres petits formats

(Source : Jean-François Petit)