Sa silhouette est remarquable. Il chante en haut de forme et redingotte avec en permanence, un œillet rouge à la boutonnière et, pour comnpléter le tout, quand il est seul en scène, un clairon à la main (qu'il appelle sa trompette) et dont il se sert pour clore ses prestations.
Il n'est pas mobilisé parce qu'il est trop gros (quoiqu'il ait fait son service militaire dans les années 90 d'où son clairon) mais jamais manquera-t-il du travail.
Sur disque, il débutera en 1905 chez Zonophone avec des chansons typique de son genre : "Je l'ai fait", "T'en mêle pas", "C'est à mon tour", "Le petit panier" pour passer ensuite chez Odéon ("Mi-mi-août", "Mon enfant"...), chez Homophone, Eden favorite, Trianon et, finalement chez Pathé, en 1909, où il restera jusqu'en 1913, année ou subitement il cessera tout enregistrement sans pourtant cesser ses activités scéniques. Au total, quelque 80 enregistrements parmi lesquels on retrouve des succès de Mayol, de Fragson, de Dufleuve mais des titres qui lui sont propre dont "P'tite branche de lilas" et "Les p'tits pois du métro", "Il est content le chef de gare", "Eugène qui paiera ça ?"...
1916, Fête des mutilés à la Maison Blanche, Mansuelle, Mistinguett : [photographie de presse] / [Agence Rol] Bibliothèque numérique Gallica (BNF)
[*] artiste de café-concert en procès contre le syndicat des électriciens pour abus de droit de grève) 9/09/1908 : photo de presse / Agence Rol
Au cinéma, on le verra dans cinq films
L'Assommoir d'Albert Capellani (1909) Avec : Eugénie Nau, Alexandre Arquillière, Catherine Fonteney et... Harry Baur.
La joueuse d'orgue de Georges Denola (1916) Avec : Jacques Volnys, Jean Aymé et Rose Dione
Oh ! ce baiser ! de René Hervil et Louis Mercanton (1917) Avec : René Hervil, Valdouy, Suzanne Grandais et Berthe Jalabert
L'Assommoir de Maurice de Marsan et Charles Maudru (1921) Avec : Jean Dax, Georges Lannes et Louise Storza
La cousine Bette de Max de Rieux (1927) Avec : Germaine Rouer, Henri Baudin et Alice Tissot
Décédé en 1938, il laisse derrière lui l'image d'un jovial interprète qui a fait rire toute une génération et même deux.
Illustration sonore
Sur disque, Mansuelle surprend. Sa voix est très agréable, sa diction surprenante et, presque cent ans plus tard, on a encore plaisir à l'écouter.
On l'entendra, ici, dans une des ses chansons (de Bousquet et Spencer) plus ou moins grivoises mais dont le refrain est de ceux qui nous reste en tête toute la journée :
Voir le site de la Belle Époque aux Années folles où l'on pourra trouver d'autres extraits de ses enregistrements dont un pétillant "Café-concert" (Edison), un étonnant (diction) "Rallumez Pataud" (Pathé) et une carte postale de ses succès :
Le numéro 5 de la revue Chansonia (juin 2003) qui contient une discographie complète (O. Ciccoli, A. Eche, M. Gérard et P. Soula) et d'autres photos de petits formats.
Cette revue mentionne deux autres films (parlant, ceux-là) dans lesquels Mansuelle aurait fait partie de la distribution :
Les Jumeaux de Brighton de Claude Heymann où Raimu tient trois rôles (le père et les deux fils), avec Suzy Prim, Michel Simon et Jean Tissier, en 1936.
Nous n'avons pu confirmer sa présence dans ces deux productions.