Germaine Lix

ermaine Justine Sigoillot (son vrai nom) naît le lendemain de Noël 1893, dans le 12è arrondissement de Paris.

De représentations en représentations dans des petites boîtes de nuit au public peu nombreux, sa carrière commence à frissonner en 1924, elle a alors 31 ans et à l'occasion de son premier Olympia (en avril), Henri Jeanson, qui n'est pas ce que l'on peut appeler une "tendresse",dira dans Paris-Soir : "...Robe verte, cheveux blonds, sourire rose ... la grâce, l'esprit, la puissance, la sensibilité de Germaine Lix sont des dons qui n'échappent pas à l'attention de la foule. Le public l'acclame, et il a raison. Elle a la souplesse de talent de Fréhel et d' Yvette Guilbert... elle ira loin...".

Et Pierre Varenne d'ajouter : "...cet art simple et vrai, cette légèreté de touche, cette pudeur dans l'émotion comme dans l'ironie..." et il conclut : "...Chez elle tout est charme et tact. Elle a de la race, elle est exquisement française. C'est une grande artiste..." .

Trois ans passent au cours desquels elle enregistre (chez Gramophone) une vingtaine de titres confidentiels - si l'on excepte "Mon anisette", un de ses "tubes" que ne dédaigneront pas Anna Thibaud et Emma Liébel. Il lui faut attendre décembre 1927 pour (enfin) enregistrer, chez Pathé, un autre "tube" "Tu payes un bock ?" et y réenregistrer "Mon anisette".

Dès lors, le Concert Mayol lui ouvre ses portes et ce jusqu'en décembre 1935 où elle est encore du programme de Nus en Folies (sic).

En 1931, elle choisit l'Algérie pour faire son grand retour - après trois ans passés loin des scènes. "(...) la chanson m'a reprise.." dira-t-elle. Puis la scène encore, le cabaret, la radio. A partir de 1933 et jusqu'aux premières années de la Seconde Grande Guerre, on la voit au cinéma (voir ci-dessous). Fin 1938, on l'entend au Coliséum, à l'Européen, au Capri, à la Lune Rousse...

Sur scène et lors des enregistrements, Germaine Lix est accompagnée par des orchestres de premier plan comme ceux de Léon Raiter, Godfroid Andolfi, Wal-Berg, Jean Lenoir, Albert Valsien, Maurice Cariven ou de façon plus intimiste, par des solistes de renom Godfroid Andolfi (piano), Fredo Gardoni (accordéon)...

Germaine Lix nous quitte définitivement le 3 février 1986 à Richebourg (78 - Les Yvelines).



Au cinéma

Madame Pardignon dans Plein aux as de Jacques Houssin, en 1933, elle est Madame Blandin-d'Ombelles dans Tire au flanc [*] d'Henry Wulschleger, la même année. Elle sera (évidemment !) la chanteuse du valet de coeur (Le) [**] de Jean Choux, un an plus tard. En 1935 on la voit dans un court métrage de Robert Boudrioz, Conscience, puis viennent Les Demi-vierges de Pierre Caron, en 1936, la chanteuse encore dans Maria de la nuit de Willy Rozier et Notre-Dame d'amour de Pierre Caron, la même où elle incarne Félicité Pastorel. En 1938, Madame Lemonnier dans Si tu reviens de Jacques Daniel-Norman, en 1939, la chanteuse(toujours !) et mère de Reda Caire (de treize ans son cadet !) dans Le jour se lève de Marcel Carné, en 1942, Madame Bréchaud dans Le Prince charmant de Jean Boyer, avec une toute jeune Simone Signoret qui en est à son deuxième film. La même année et avec le même réalisateur on la retrouve en Madame Lourmel dans Romance de Paris.

Dans le documentaire Maisons closes, maisons d'illusions (titre original anglais Paris Brothel), réalisé en 2003 par Mark Kidel, on entend Germaine Lix interpréter "Les filles ont une âme".

[*] autre titre en France : Bach tire au flanc

[**] titre original : Le greluchon délicat


Extraits sonores

Nous commencerons par ce fameux "Tu payes un bock ?" (A. Margis - A. Moyne) créé en 1927. En voici un extrait enregistré en décembre 1932, avec l'orchestre de Georges Aubanel :

Disque Polydor n° 522.507

Et pourquoi pas poursuivre avec cet extrait d'une des illustrations sonores du documentaire Maisons closes, maisons d'illusions (voir paragraphe précédent), "Les filles ont une âme" (H. Ackermans - M. Aubret) créée et enregistrée en 1933 (toujours avec l'orchestre de Georges Aubanel) :

Disque Polydor n° 522.536


Discographie (non exhaustive)


De sa période disons... "confidentielle" (1924 - 1927)

Chez Gramophone :

  • "Soi-même java" (F. Carco - L. Daniderff)
  • "Madame Coco" (F. Carco - L. Daniderff)
  • "Mon anisette" (A. Evrard)
  • "C'est des idées" (M. Roget)
  • "La valse des poules et des mectons"
  • "Ah ! C'qu'il est rigolo mon homme" (F. Carco - L. Daniderff)
  • "Ce qu'on rigole"
  • "Quand le franc vaudra vingt sous"
  • "Il y a des soirs"
  • "Du rose, du rouge et du noir"
  • "C'est la dernière java" (J. Lenoir)
  • "Je suis menteuse" (J. Lenoir)
  • "L'inoubliable java" (V. Scotto)
  • "La java des clochards" (A. Valsien - L. Raiter)
  • "Sans un" (Lenoir)
  • "Quand il joue de l'accordéon" (Lenoir)
  • "Il a les bras retournés" (R. Mercier)
  • "Loin du monde" (I. Berlin)

Chez Columbia :

  • "Ce que fait Milo"
  • "Elle jouait à la belote"

Chez Idéal :

  • "Ecoutez cette voix dans la nuit"
  • "Entre tes bras"
  • De 1927 à 1940

    Chez Pathé :

    • "Tu payes un bock ?" (A. Margis - A. Moyne)
    • "Mon anisette" (A. Evrard)
    • "A la dérive" (L. Daniderff - E. Ronn)
    • "C'est un prétentieux" (F. Heintz - A. Gabriello - Margaud)
    • "J'ai l'cafard" (J. Eblinger - L. Despoix)
    • "Peut-être" (J. Eblinger - L. Despax)
    • "Ce n'est pas fini" (J. Lenoir)
    • "La clocharde" (G. Gabaroche - de Meunier - R. Chamfleury)
    • "Simplement par amour"
    • "Ensemble !"
    • "Quand tu n'es pas là"
    • "Tu sais si bien parler aux femmes" (Poupon)
    • "Parle-moi" (J. Lenoir)
    • "La Venenosa" (A. Parera)
    • "La chanson de l'accordéon" (A. Evrard - R. P. Groffe)
    • "J'ai compris" (J. Lenoir - L. Poterat - J. Lenoir)
    • "Rédemption" (M. Puig - C. Cohen)
    • "L'ami des filles" (C. Borel-Clerc - J. Marsac - L. Carol)
    • "Prends mon cœur" (Marafiotti)
    • "La louve" (Marafiotti)
    • "Toi, sans moi" (J. Bos - J. Marsac - L. Carol)
    • "Va t'en !" (H. Verdun - A. Gabriello)
    • "L'errante" (Léo Daniderff - E. Ronn)
    • "Celle qui viendra" (G. Gabaroche - A. Gabriello)
    • "Quand je danse avec lui" (J. Eblinger - A. Gabriello - Lenoir)
    • "Tous les refrains d'amour" (G. Gabaroche - A. Gabriello)
    • "Le retour impossible" (C. Borel-Clerc - P. Chapelle)
    • "C'est mon gigolo" (Léonella - A. Mauprey - Casucci)
    • "Accordéon, c'est toi qui chante" (L. Pipon - H. Varna - M. Cab)
    • "M'aimerez-vous cet automne ?" (L. Pipon - L. Lelièvre père et fils)
    • "Rien n'est resté" (A. Siniavine - L. Poterat)
    • "Le chemin de halage" (L. Pipon - Berias)

    Chez Polydor :

    • "La rumba d'amour" (M. Simons)
    • "Noche en la Volga" (A. Sablon - P. Darlus)
    • "Reste encore ce soir" (J. Lenoir - A. Olivier)
    • "Pour en arriver là" (J. Lenoir - L. Dommel)
    • "De Profundis" (J. Lenoir - Goudillon)
    • "Ne coupez pas Mademoiselle" (A. Sablon - R. Herbay)
    • "La barque bleue" (M. Aubret)
    • "Tu ne me connais pas" (C. Dawson)
    • "La java de minuit" (H. Ackermans - M. Aubret)
    • "Quand Bébert en joue" (J. Eblinger - R. P. Groffe - Lenoir)
    • "Garde mon cœur" (G. Gabaroche - Maraud - A. Gabriello)
    • "Dans les caboulots"
    • "La catin du village" (H. Ackermans - Polge - Noyelles)
    • "Le forgeron de chez nous" (E. Sazes - J. Franck)
    • "Cœur de vingt ans" (J. Batell - M. Aubret)
    • "Mon anisette" (A. Evrard)
    • "Tu payes un bock ?" (A. Margis - A. Moyne)
    • "Saint-Laurent du Maroni"
    • "Si tu me trompes, pense à moi" (B. Poupon - H. Poupon)
    • "Complainte du Kesoubah" (J. Tranchant - H. J. Tranchant)
    • "La ballade du cordonnier" (J. Tranchant - H. J. Tranchant)
    • "Moi,j'crache dans l'eau" (J. Tranchant - H. J. Tranchant)
    • "Que cherches-tu ?" (J. Eblinger - Maurive - M. Aubret)
    • "Sans repentir" (J. Tranchant - H. J. Tranchant)
    • "La corde du pendu" (J. Tranchant - H. J. Tranchant)
    • "Tout est dit" (J. Tranchant - H. J. Tranchant)
    • "Mes nuits sont mortes" (J. Tranchant - H. J. Tranchant)
    • "Les filles ont une âme" (H. Ackermans - M. Aubret)
    • "Ne rougis pas de mon amour"
    • "Je voudrais être la dernière"
    • "La folle du village"
    • "Ne reviens pas"
    • "Quand j'ai bu mon p'tit coup d'Bordeaux"
    • "Le mauvais gars"
    • "Adieu,c'est bien fini"
    • "Au moulin de Sans-Pitié"
    • "Il n'est pas de toi"
    • "J'essuie"
    • "Dès que je te vois" (Kutterathe - P. Bayle)
    • "Palm-Beach" (Golfier - C. de Bussy - H. Le Pointe)

    Chez Odéon :

    • "Moi,ça m'fait mal vos chansons d'amour" (A. Sablon - R. Divert)
    • "Je voudrais vivre" (A. Sablon - R. Divert)
    • "Te chérir une nuit" (G. Bordin - L. Ferrari - A. Viaud - Syam)
    • "Beaucoup" (M. Emer - H. Fax)
    • "Celles qui n'ont pas eu de printemps" (S. Desty)
    • "Tais-toi, tu es bête" (S. Desty)
    • "Je vends d'l'amour"
    • "L'escadre d'amour" (J. Tranchant - H. J. Tranchant)
    • "J'ai peur de savoir"
    • "Le moulin qui jase"
    • "Quand je suis seule"
    • "Au lotissement du bois d'amour"
    • "Au caprice du flot"
    • "La tendre auberge"
    • "Oubliez-moi" (Lenoir)
    • "Longtemps" (Lenoir)
    • "Reprends-moi dans tes bras" (S. Desty - C. Bixio)
    • "Vivre pour toi" (C. Dawson - C. Bixio)
    • "La dernière nuit d'amour"
    • "Maison louche"
    • "Virage" (Lenoir)
    • "Notre amour fut si grand"
    • "Filles"
    • "Les forgeronnes"
    • "Tommy and the french girl" (H. Christiné)
    • "Mon p'tit kaki" (G. Van Parys - J. Boyer - R. Bernstein)
    • "Quelque part en France" (Léardy - L. Boyer)
    • "A Sans-Souci-les-Fillettes" (R. Moretti - J. Nohain - P. Caron)
    • "Franchise militaire"
    • "Rêve de demain"

    Et aussi :

    • "Pars"
    • "Présentation"
    • "Nos dimanches"
    • "Une poussée de jalousie"
    • "L'amour seul peut donner du soleil dans mon cœur"
    • "Celles qui n'ont pas eu de printemps" (S. Desty)
    • "Ne coupez pas Mademoiselle" (A. Sablon - R. Herbay)
    • "Nos légionnaires" du film Le jour se lève (M. Carné)

    Petits formats de Pierre-Gérard Champod