discotheque

SE CONSTITUER UNE DISCOTHÈQUE...

ous recevons régulièrement des demandes d'informations concernant la constitution d'une discothèque d'enregistrements d'avant 1945 (chansons françaises), la datation d'enregistrements et la valeur que pourrait avoir, par exemple, un disque de Mayol imprimé sur un seul côté et datant de 1905 ou 1906.

Sur la petite histoire des enregistrements commerciaux, nous référerons nos lecteurs à la page que nous avons rédigée à ce propos.

Sur la datation des disques acoustiques, nous les référerons à la page que nous avons rédigée à ce propos.

Pour ce qui est de la valeur de certains supports (cylindres ou disques originaux), nous y reviendrons éventuellement. - Que le lecteur soit néanmoins avisé : les disques, même anciens, à cause du nombre de leurs exemplaires, ne sont pas des objets ayant une très grande valeur. - Il y a des exceptions et, naturellement, plus la collection est grande, plus elle est spécialisée, plus elle vaudra plus que la somme de ses titres individuels.

Parmi les enregistrements les plus convoités par les collectionneurs, citons, entre autres, ces disques ou cylindres introuvables (parce qu'ils n'ont peut-être pas existé) de Paulus ou de Thérésa ou encore un des rarissimes exemplaires du "Gars qui a perdu l'esprit" par
Mayol - Gramophone 2165 (1903).


Tout compte fait, quand on est amateur de la chanson française de la fin de l'Empire à la fin de la Deuxième Grand Guerre, il faut, au départ, décider si :

l'on collectionnera des supports ou ce qui se trouve sur ces supports,  restauré et retranscrit sur des supports plus modernes,

l'on collectionnera des titres ou des "intégrales", des auteurs ou des interprètes ou tout simplement des chansons que l'on aime

D'autres considérations entreront en ligne de compte : le but de sa collection (apprentissage, intérêt historique, revente, etc.), le temps qu'on voudra bien y consacrer et son organisation.

Pour notre part, nous avons opté pour la collection de chansons et s'il nous arrive de trouver un cylindre ou un disque 80 T des années dix, nous l'échangeons volontiers pour le contenu de ce cylindre ou ce disque restauré digitalement sur un CD de l'an deux mil.


Quelques conseils

À moins qu'on soit décidé à investir une petite fortune en appareils divers, en tables tournantes, en amplificateurs, en bras de lecture spéciaux, vaut mieux s'abstenir de collectionner non seulement les cylindres du début du siècle dernier mais également tout ce qui, de près où de loin touche aux 78 tours, aux disques acoustiques d'avant 1927 et même aux microsillons si l'on n'a pas les logiciels capables de modifier les courbes mathématiques utilisées à l'époque pour rendre la largeur des sillons uniformes.

Si l'on tient absolument à se lancer dans l'aventure des enregistrements "originaux", se méfier des rééditions, particulièrement de celles de Pathé dont les pressages ont été souvent faits à partir de matrices fabriquées à partir de cylindres datant, souvent, de plusieurs années auparavant. - Dans ce cas, non seulement la valeur du produit sera moindre qu'une édition originale mais la qualité en souffrira inévitablement.

S'il y a beaucoup de "faux" sur le marché - Pas tellement. Enfin : ils sont rares. - La raison pour cela est qu'un disque, un support, n'a généralement pas beaucoup de valeur : ceux qui auraient pu en avoir ont été pressés à tellement d'exemplaires qu'ils en ont perdu toute leur rareté ; quant aux cylindres et aux disques vraiment rares, ceux-là ont été documentés depuis longtemps.

Puis s'armer de patience : si près de chez vous, il y a un revendeur de CD de "seconde main" (et même de "tierce" et de "quarte main") et que vous y êtes déjà allé faire un tour, vous savez déjà à quel point retrouver un enregistrement en particulier est une affaire de temps...

(On pourrait, à la rigueur, dire la même chose des revendeurs de disques neufs : le vieil adage qui se réfère aux librairies demeure le même en ce concerne ces revendeurs : quand on a rien, on trouve de tout mais quand on a tout, on ne trouve rien.)


Bibliographie

Avant de passer aux enregistrements, pourquoi ne pas prendre quelques minutes pour se familiariser avec les interprètes de l'époque ?

Ce site est un point de départ ou n'est là que pour compléter ou réunir des informations souvent disponibles ailleurs ou sur un sujet particulier : Mayol, par exemple.

D'autres sites sont plus généraux ou traitent d'un objet bien précis. - Nous n'en citerons que deux :

Le premier est celui de Jacques Gana qui se spécialise dans la comédie musicale théâtrale en France. Un must :


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Le deuxième est l'excellent, quoique souvent difficilement navigable, Hall de la chanson qui couvre l'ensemble de la chanson française et qui mérite un sérieux détour :


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Pour d'autres adresses, voir notre page liens.


Quant aux livres sur la chanson française, nous ne mentionnerons que trois titres

Le très documenté Cent ans de chanson française de C. Brunschwig, L.-J. Calvet et J.-C. Klein aux Éditions du Seuil, Collection Points Actuel (édition en 1972 et en 1981) - Biographie de centaines d'auteurs, compositeurs et interprètes.

La chanson française à travers ses succès de Pierre Ska, chez Larousse, collection Références - 1988 - Paroles de centaines de chansons du XIIe siècle à 1987. - Moins complet sans doute que la Mémoire de la chanson de Martin Pénet (1200 chansons du Moyen-âge à 1919) chez Omnibus-France-Culture (2001) mais les notes en bas de page valent le coup.

Florilège de la chanson française de Jean-Claude Klein, chez Bordas, collection Les compacts - 1990 - un livre bien intéressant, fort bien documenté qui, sans citer les paroles ni la musique (quelques exemples seulement) explique fort bien la petite histoire de titres comme Le Clairon, la Chanson des blés d'or, La butte roue, la Mattchiche, etc.


On pourra toujours compléter avec deux titres plus particuliers

La chanson à Montmartre de Michel Herbert à La Table Ronde (préface de François Caradec "Style36">†) - un bijou dans le genre - mais ce livre risque d'être difficile à trouver car il date déjà de 1967.

Et puis finalement, La chanson sous la IIIe République de Serge Dillaz, abondamment illustré, plein de textes de chanson avec, en prime, un dictionnaire des auteurs-compositeurs-interprètes du temps.  Chez Tallandier - 1991.

Ceux qui aiment les affiches en couleur, les illustrations, les photos rares auront, par ailleurs, tout intérêt à se procurer Le café-concert de François Caradec † et Alain Weill - Atelier Hachette/Massin, publié pour la première fois en 1980 et présentement en réimpression.

Voir à Bibliographie - Chanson française


Aux CDs maintenant

Dans l'ensemble, la chanson française d'avant 1945 est relativement bien servie de nos jours. - Il y a vingt ans, trente ans, si l'on voulait écouter autre chose que Fernandel, Tino Rossi et quelques succès de Trenet, il fallait se pointer (et tôt) chez les brocanteurs et espérer trouver, après plusieurs heures de recherche, de vieux 78 T, des microsillons format 25 cm à couverture rigide ou des compilations plus ou moins courantes, chantées par les Lanthier de l'époque.

Aujourd'hui, on n'a qu'à se rendre au comptoir rétro de son revendeur pour retrouver de quoi satisfaire toutes les envies, des premiers enregistrements d'Yvette Guilbert (dans un album de luxe) aux compilations de chansons d'entre les deux guerres (et même d'avant) dans des versions quelque peu spartiates.

Les producteurs semblent avoir trouver un filon qui, d'une part, ne coûtent pas cher et qu'il est facile de revendre à des prix défiants toutes concurrences.

Deux marques se distinguent de toutes les autres autant par le souci que leurs réalisateurs mettent à restaurer le plus fidèlement possible les enregistrements qui sont mis à leur disposition que par la qualité de leur documentation :

Frémeaux et Associés

et

 EPM / ADES

Les premiers se spécialisent dans le Jazz mais ils sont à rééditer l'intégrale de Trenet et nous ont donné jusqu'à présent trois autres intégrales : Marie Dubas, Jean Gabin et Mireille (sans compter un excellent Georgius, un très beau Jean Sablon et toute l'œuvre d'Irène de Trébert de 1938 à 1946). - De superbes albums. Fortement recommandés.

Les deuxième semblaient voués, un temps, à la parole (Jouvet, Céline, etc.) mais ont publié, depuis la deuxième moitié des années 90, une collection incontournable : leur Anthologie de la Chanson Française en plusieurs volumes, vendus séparément ou en bloc et qui contient des titres non entendus depuis des décennies. - Leurs autres productions (un album sur les Folies Bergère, un autre sur les comédiens chantants, etc.) sont d'égale valeur. - À noter particulièrement, dans la série Anthologie, Les grandes valses populaires (n° 18) et L'esprit montmartrois (n° 23).

Il faut espérer que l'un et l'autre continueront leur admirable travail, soigné tant au niveau de la documentation que de la restauration quoique celle de  l'Anthologie de la Chanson Française mériterait quelques ajouts, notamment en rapport avec la source des enregistrements.

Deux petites marques ont entrepris, de leur côté, de faire connaître des chanteurs en particulier (Fragson, Mayol, Fréhel, Damia, Joséphine Baker, Mistinguett, etc.). Ce sont Forlane et Chansophone.

Moins complets que les produits des deux marques précitées, leur production semble souvent bâclée, effectuée avec les moyens du bord, mais où trouver Mayol de nos jours ? (Même si les efforts effectués pour retracer un véritable "Viens, Poupoule !" d'époque ne semblent pas avoir été très grands.)

Huit sur dix dans les deux cas. Ne serait-ce que pour remettre en circulation des interprètes comme Henri Garat ou Kiki de Montparnasse.

EMI ou EMI Pathé, Virgin, Music Mémoria (distribué par Virgin France), Orphée, Musidisc, Vogue et d'autres marques - souvent locales - s'ajoutent à ses quatre grands. Certaines productions méritent un détour mais souvent la documentation est manquante (on ne se donne même pas la peine de dater les titres) ou se limite à deux feuillets (52 chansons de Vincent Scotto, par exemple, chez Music Memoria). Dans tous les cas se méfier : ce qui semble, à première vue, être une vraie aubaine s'avère, à l'écoute, être ni plus ni moins la retranscription de vieux 78 tours avec peu d'attention donnée aux hiss, clics et pops trop souvent présents dans ces objets de collection.

Plusieurs producteurs auraient tout intérêt à suivre les leçons que leur donne un amateur (anglophone) dans cette direction. - Voir à Music-Hall Masters ne serait-ce que pour écouter une vraie restauration.

M'enfin.


Suggestions pour débuter ?

Oui : deux coffrets - et récents par dessus le marché - : l'un de 4 CDs et l'autre de 6 qui couvrent essentiellement la période qui va de 1920 à 1951.

Les deux ont été bien montés. Les restaurations sont très acceptables. Et avec eux, l'auditeur aura droit à presque 200 titres (il y a certains recoupages) pour une somme qui devrait ne pas dépasser 50 Euros ou Dollars américains.

Les titres sont les suivants :


100 Chansons françaises de légende - JBM - PM 535 03398 (Virgin France)

et


 50 ans de chanson française (132 titres) - EPM 1977362

Nous reviendrons sur ce sujet...