Franc-Nohain










De Paulus a Polin


Commentaires de Franc-Nohain sur le Music-Hall (1906)

oici un texte d'Étienne Legrand, dit Franc-Nohain (1872-1934), avocat, sous-préfet, écrivain, poète, librettiste, père de Jean Nohain et du comédien (et chanteur) Claude Dauphin, texte qui parut dans la revue Je sais tout le 15 février 1906.

Nous le publions car il s'agit d'un des rares coups d'œil vraiment jetés sur le music-hall d'avant la Grande Guerre, au moment où les cafés-concerts étaient au faîte de leur popularité.
Qui plus est : tous les grands noms de l'époque, comme en indique le titre, y sont mentionnés avec certains petits détails sur chacun que la petite histoire n'a pas toujours retenus.

Vous saviez, par exemple, que Paulus se déplaçait sur scène, de gauche à droite et de droite à gauche,"gambillant", comme il était connu, sans bouger les jambes ?

Note : La version qui suit n'est pas une copie exactement fidèle du texte de Franc-Nohain : nous en avons corrigé certaines erreurs d'impression et substitué certains passages que la photo qui nous est parvenue ne pouvait pas nous permettre de lire avec certitude.

Merci à Monsieur Yves Sinigaglia de nous avoir signalé cet article.


Le Café-concert occupe depuis longtemps, dans les annales des spectacles français en général, et parisiens en particulier, une place considérable. C'est là que naissent les refrains populaires que petits et grands fredonnent pendant leur temps de vogue, et qui, franchissant nos frontières, se répandent, capitale par capitale, dans le monde entier. Nos chanteurs de café-concert, que noue passons ici en revue, sont des personnages d'importance, et chacun a son amusante originalité.


Le chanteur de café-concert est un type éminemment français ; n'est-ce pas lui qui, de l'"Amant d'Amanda" à "Viens, Poupoule !" aura [eu] mission, par son génie, d'exprimer et d'extérioriser toute l'âme chantante de la foule ?

C'est véritablement l'histoire de la France, son histoire héroïque et sentimentale, que l'on peut suivre à travers les refrains d'un Paulus ou d'un Mayol ; et qui voudrait étudier notre esprit à la fois populaire et bien parisien sans parler de Dranem, de Fragson et de Polin ?

L'exemple le plus éclatant et qui, dès l'abord, vient sous la plume, est celui de ce Paulus, de qui il serait puéril de nier qu'il eut, à une heure donnée de notre vie politique, une certaine influence sociale.

C'était il y a vingt ans ; après s'être essayé dans un répertoire de paysanneries, qui n'avaient que médiocrement réussi, Paulus avait, un soir, conquis le public par cette simple affirmation que,"sur la place de la Bastille, les tramways sont toujours pleins" ! Qui dira les raisons mystérieuses pourquoi tel couplet réussira ainsi à transporter une foule en délire, là où les ressources d'un lyrisme échevelé, d'une verve endiablée, tous les purs trésors de l'esprit et de la fantaisie, étaient demeurés impuissants ?

Mais c'est un fait, cet omnibus merveilleux avait seul acquis à Paulus l'oreille du public, et Paulus put confier à cette oreille désormais et définitivement bienveillante, l'aventure des "Statues en goguette" ou qu'il se promenait "Au détour de la chaussée Clignancourt" en clignant de l'œil.

Les "trouvailles" d'un chanteur : la vogue de Paulus

Déjà, pour meubler les ritournelles, car il ne faut pas que la ritournelle, entre chaque couplet, fasse un "temps froid", et c'est l'art et l'ingéniosité du chanteur de trouver quelque chose qui tienne le spectateur en haleine, - Paulus avait inventé ce"pas" admirable, et qui a fait école, "pas" grâce auquel l'artiste se déplace de gauche à droite et de droite à gauche de la scène, raide, sans mouvoir les jambes, par simples conversions, en sens inverse, mais simultanées, du pied gauche et du pied droit.

Et puis, tout à coup, éclata "En r'venant d'la Revue" : on sait la prodigieuse fortune de cette chanson dont l'enthousiasme et les circonstances firent véritablement un hymne populaire.

Ce que l'on sait moins, c'est que l'auteur est M. Delormel, - car ces chansons, à côté de l'artiste qui les "crée", ont tout de même des auteurs, dont la gloire est moins éclatante, mais qu'un sûr profit consolera, sans doute, de leur obscurité : Burani, de qui le nom est resté comme d'un librettiste estimable, gagna peut-être moins d'argent avec les cinquante opéras-comiques dont il écrivit les paroles, qu'avec la seule chanson des "Pompiers de Nanterre", qui lui rapporta près de trois cent mille francs...

Or Delormel, et le détail est moins connu que la chanson, lorsqu'il apporta à Paulus les couplets d' "En r'venant d'la Revue", lui avait laissé le choix entre trois noms, - trois rimes - pour compléter un vers palpitant : Négrier, Dominé ou Boulanger ?

Paulus se recueillit un moment, minute historique, et se décida pour Boulanger.

Faut-il rappeler, après cela, le départ du général pour Clermont-Ferrand, et Paulus, à Ia gare de Lyon, juché sur une locomotive, entonnant "En r'venant d'la Revue", dont cent mille personnes reprenaient le refrain ?

Puis ce furent les élections fameuses, où les électeurs parisiens, ratifiant le choix qu'avait fait Paulus lorsque Delormel lui avait donné à choisir, comme l'artiste, élirent Boulanger contre [le radical Edouard] Jacques.

A cette époque, les directeurs s'arrachaient Paulus : le même soir, il chantait à l'Éden-Théâtre de la rue Boudreau, au Concert Parisien et à l' Eldorado, et, dans chacun de ces trois établissements, pour es trois couplets et le refrain de la célèbre chanson, touchait quinze louis. Cependant, autour de lui, ses camarades et ses rivaux ne demeuraient pas inactifs. La muse, heureusement inspirée, d'Antonin Louis, venait de répondre à son appel, et de lui dicter ces "Pioupious d'Auvergne", qui, lancés par Bourgès, connurent une gloire sensiblement égale à celle d' "En r'venant d'la Revue" et, plus tard, du "Père la Victoire", - ce "Père la Victoire" qui permit à Paulus, habile à saisir le vent de popularité, de demeurer populaire, encore, après que l'homme au cheval noir eut cessé de l'être. Songez, qu'en 1897, un coureur cycliste français ayant emporté une victoire sensationnelle sur une piste d'outre-Rhin, la musique locale, à défaut de La Marseillaise, interdite, attaqua l'air des "Pioupious d'Auvergne", et tous les invités officiels, pour l'entendre, mirent chapeau bas. Avions-nous donc tort d'attribuer une véritable valeur historique aux chansons de café-concert ? Mais toutes les chansons, je l'accorde, n'avaient pas, même alors, cette valeur et cette portée.

Aux côtés de ces grands leaders, de Bourgès et de Paulus, Ouvrard s'en tenait aux facéties militaires et représentait toujours le méme soldat qui, de ses gants trop longs, tire ses meilleurs effets comiques.

Libert, déjà vieux, s'obstinait à n'être que l'"Amant d'Amanda", et Marius Richard, pour la gloire de Goublier, chantait à plein gosier "La voix des Chênes".

Et parce que tant que Paris sera Paris, il y aura des petites ouvrières, et tant qu'il y aura des petites ouvrières, il y aura, pour leur cœur fragile et troublé des romances.
Mercadier assumait la tâche délicate et charmante de fournir d'un répertoire de romances aux petites ouvrières de Paris. Sur ces entrefaites, Kam-Hill vint donner à la chanson de café-concert une orientation nouvelle. Ai-je besoin de dire que Kam-Hill était un pseudonyme ? C'était le pseudonyme d'un négociant fort honorable - le propre frère de M. Jean Périer, l'excellent et curieux artiste de l'Opéra-Comique - et cet honorable négociant, après des succès de salons et de repas de corps, avait eu l'idée de faire consacrer à la scène la sincérité des applaudissements de nos intimes et de nos invités.

Il parut en habit rouge et en culotte de soie, impeccable, et se fit remarquer d'abord par à son grand air de distinction.

Un mystère savant entoura son identité ; le moins qu'affirmèrent les gens renseignés, c'est qu'il était chef de bureau dans un ministère ; la vérité, c'est qu'il gagna presque aussitôt des appointements de sous-secrétaire d'Etat.

Son débit martelé, la précision de son geste, un répertoire osé et dosé, lui avaient assuré, tout de suite, une place à part : Kam-Hill fut l' Yvette Guilbert des chanteurs ; pendant deux saisons. Kam-Hill et Yvette, Yvette et Kam-Hill se partagèrent les faveurs du public, et l'habit rouge de l'un s'étalait sur tous les murs aux côtés des gants noirs de l'autre.

Jeanne Bloch, Stiv-Hall, ne parvinrent-ils pas, alors, à acquérir une petite notoriété, rien qu'en imitant tour à tour, avec une exactitude d'ailleurs inquiétante, Kam-Hill et Yvette Guilbert ?

On ne peut songer sans attendrissement qu'il existe sans doute des préfectures où les amateurs se réjouissent encore à des imitations de Kam-Hill. Car l'honorable négociant a, depuis longtemps, abandonné les planches et repris son négoce, dès que le succès s'était ralenti : il s occupe de petites affaires de publicité.

Une hirondelle ne fait pas le printemps et le café-concert ne chôme point avec la disparition de Kam-Hill.

Restent Plébins, le grivois Plébins, et Sulbac qui, l'œil mi-clos, le nez épaté, la bouche immensément fendue, n'a qu'à paraître pour que la salle se sente immédiatement secouée d'un rire heureux et irréfléchi : on se demande même, après cela, pourquoi il chante, - car, "tout le reste est littérature..." et quelle littérature !
Les chansons de Fragson furent plus littéraires; traînant son piano du Concert Européen à la Scala, il proclama, - assis devant ce piano, mais la tête obstinément tournée vers le public, comme pour bien marquer qu'il se désintéressait des notes que, sur les touches, frappaient ses doigts distraits, - il proclama que"nous avons tous eu vingt ans" et nous invita, avec une extrême cordialité, à célébrer "les blondes".

Mais les revues de music-hall ont arraché Fragson au café-concert ; il a apporté à la composition des types les plus inattendus la fantaisie la plus ingénieuse ; et qui sait d'ailleurs si cette transformation est la dernière, et si, du music-hall, Fragson ne passera pas à l'Opéra-Comique ! Un compositeur de talent, M. Reynaldo Hahn, n'a-t-il pas écrit qu'à sa connaissance Fragson avait une des voix les mieux timbrées de ce temps ?

Et le piano de Fragson sera peut-être un jour l'harmonium des Maîtres de Chapelle...

En attendant, Fragson est engagé, cette année, dans un music-hall de Londres avec un cachet quotidien de trente livres (750 fr.)

Les revues de music-hall sont l'étape ordinaire qui, maintenant, conduit l'artiste du café-concert au théâtre.

Successivement, nous avons vu Claudius quitter la Scala pour le Châtelet, où sa longue et maigre nonchalance fait merveille auprès de Pougaud alerte et replet ; on n'a pas oublié que, déjà, en 1900, dans une reprise de l'Assommoir, Claudius avait triomphé aux côtés de M. Guitry, et que c'est à lui que la France est redevable de cette scie géniale de "La Ferme", qui n'a pas cessé d'égayer ces mêmes sous-préfectures où l'on imite encore Kam-Hill. C'est au Palais-Royal que Morton agite, désormais, ses bras démesurés.

M. Max Dearly a transporté sur la scène des Variétés ses danses surprenantes et ses prodiges d'équilibre instable, renouvelés des grands clowns anglais et, à ce même théâtre, Moricey est engagé pour la saison prochaine.

Le type du chanteur militaire : Polin

Polin, lui-même, n'a-t-il pas fait, en province et à Monte-Carlo, des incursions dans l'opérette ? à Paris, du moins, Polin ne saurait songer à se montrer qu'en cavalier de deuxième classe, avec un petit képi, de larges basanes, et surtout, à la main, son mouchoir à carreaux.

Ah ! ce mouchoir d'ordonnance, aussi indispensable à Polin qu'un mouchoir de dentelles à un marquis du XVIIIe siècle !

Il le plie et le déplie, le tortille, dans une agitation perpétuelle de ses mains courtes et grasses.

Et l'on ne peut s'empêcher de penser à la revanche de l'utile mouchoir ainsi ridiculisé, si d'aventure, sur la scène en plein air des Ambassadeurs, je m'imagine Polin, dans les fraîcheurs des soirs, attrapait un rhume de cerveau ; voir Polin éternuer, se moucher, pour de bon, dans ce fameux mouchoir !

Qui dira toutes les belles histoires régimentaires mises en couplets pour Polin ! Les plaisanteries sur les nourrices ont été épuisées, toutes, et toutes aussi les plaisanteries sur les consignes mal comprises et les "carottes mal tirées".

Mais, cependant, avec un rien d'émotion, - oui, d'émotion ! - Polin attendrit le public sur le sort pénible du pauvre tourlourou qui marche, qui marche, - "Ohé cantinière !..." - et marchant lui-même, marchant sur place, le chanteur, dont les pieds scandent les paroles, sue, sue à grosses gouttes, pour entraîner à la cadence les spectateurs que des "vingt-huit jours" récents ou prochains rendent plus particulièrement sensibles à ces discours héroïques.

Pauvre Polin, brave Polin, en a-t-il chaud, des saisons entières, à reprendre vingt fois le refrain de la "Boiteuse du régiment" qu'avait un fichu, qui a le bout pointu..."

Et dix ans de succès n'ont pas terni sa gloire toute française.

Toute une pléiade de chanteurs marque le pas derrière Polin : ses imitateurs, d'abord, dont quelques-uns, comme Vilbert, ne sont pas sans mérite. Les fantaisistes, Baldy, épanoui, colorié, Sinoël, compliqué et ingénieux, et Maurel qui, jadis, sut déplorer avec tant d'âme la disparition d'une amie qu'entre la Plac' Maub' et la cour du Dépôt il avait perdue... Comme c'est loin déjà !

Voici Yvonnec, qui chante du Botrel, comme son nom le faisait pressentir, et Villé qui, alors qu'on s'y attendait le moins, chante du Désaugiers et Nadaud.

Voici Montéhus, que les affiches appellent le "célèbre Montéhus", et Abélard, qui s'intitule plus modestement le "comique idiot".

Et voici les élégants, les classiques, d'abord, ceux qui, comme Vasser, comme Regnard, portent l'habit à boutons de métal ou la redingote de couleur, selon la formule traditionnelle de la vieille élégance des cafés-concerts français ; un chapeau de satin clair, de préférence rose ou mauve, s'appareille à l'habit, et il est de mise qu'entre chaque couplet le chanteur agite ce, chapeau, un peu comme on ferait d'un tambourin, au bout de son bras tendu, pour témoigner de sa belle humeur joyeuse ou simplement de sa désinvolture...

Mais le plus grand nombre, à présent, adopte l'habit noir, et l'"élégance du café-
concert"
est devenue l'élégance de tout le monde, - et du meilleur monde.

Lejal ressemble en tous points aux clubmen qui viennent l'applaudir, Lejal
qui, un jour, fut célèbre : le jour où il lui fut interdit de chanter cette "Charrette", redoutable et provocatrice qui, pour marcher, réclamait "des... roulettes" ; et dire que bientôt ce calembour incendiaire risque de ne plus être compris sans glose !....

Mais il convient de citer ici, tout particulièrement Reschal, qui, aux yeux de la clientèle des cafés-concerts, représente par excellence l'homme de bon ton, encore que, par caprice d'artiste, il se soit plu à interpréter jadis, en costume d'apache, des chansons réalistes mais, en jouant l'Assommoir, pour avoir voulu se faire applaudir dans Coupeau, M. Lucien Guitry en est-il moins demeuré le type de l'acteur élégant ?

Deux illustrations contemporaines du café-concert

Enfin, nous en venons aux deux grands triomphateurs du jour : à Mayol, chanteur mondain, joie des cœurs légers et des esprits à peine sentimentaux, à Dranem dont la sottise appliquée semble de quelque Mark Twain avec, à vrai dire, moins de littérature.

Mayol, à la mèche blonde, est le chantre du printemps et de tous les avantages appréciables que cette saison comporte. Il est moraliste parfois dans "N'y touchez pas", chef-d'œuvre du genre ; il est grivois légèrement dans "Le Petit Panier" ; il est gaiment parisien dans les chansons élégantes, et paternel lorsqu'il dit le charme des trottins.

Une main sous le revers de l'habit, l'escarpin qui pointe et un doigt au menton, les yeux faits, les lèvres rouges et le toupet frémissant, il sait par sa grâce faire battre les cœurs les moins tendres : il sait joindre le plaisant au sévère et à la satire la plus amère une gaité souriante et de bon aloi.

Marseillais, Il était cuisinier à bord d'un navire, dit-on, et avait fait mainte croisière quand des officiers de marine, qui l'avaient entendu chanter par aventure, et qui étaient gens de goût, l'engagèrent et le décidèrent à quitter le fourneau pour la rampe.

On frémit à penser que, sans cette circonstance providentielle, la France n'eût jamais répété après lui : "Viens, Poupoule !" les "Mattchiches", ni même "Au revoir, et merci !".

Car Dranem, lui, ne lance pas de chansons. Dranem, c'est Dranem, cela lui suffit, et cela suffit.

Il entre en scène le nez rouge, un invraisemblable petit chapeau rond sur la tête, les yeux noyés. Il traîne un godillot sans lacet au pied droit, une pantoufle au pied gauche. On ne sait pas ce qu'il va chanter, il ne le sait guère davantage. Il cause au public qui déjà ne se tient plus de joie ; il affirme, sans conviction d'ailleurs, que les petits pois sont un légume bien tendre ; il danse sur place, se trémousse à peine et reprend sa conversation avec le public.

Tout son succès - et c'est presque de la psychologie - provient de cette union constante de Dranem avec ses auditeurs. Tous les gamins du faubourg Saint-Martin se persuadent être de ses familiers parce qu'in jour, il leur aura adressé personnellement la parole entre deux couplets.

Son comique est à lui et bien à lui, personnel, immuable, et était tout aussi drôle, il y a dix ans à I' Eden-Concert ou à l' Epoque ; mais alors, il n'était pas à la mode. Tandis qu'aujourd'hui on va voir Dranem, et peut être est-il de tous les chanteurs de café-concert celui qui fait le plus recette. Il n'en conçoit pas d'ailleurs un orgueil sans borne et ne s'estime pas plus qu'il ne vaut, - et moins au contraire...

Il avait traité jadis avec un directeur pour une période de cinq ans à des conditions médiocres. Le succès éclata brusquement; cinq ans durant, Dranem, qui n'avait qu'à payer un dédit minime, resta cependant le pensionnaire du théâtre auquel il faisait réaliser des recettes folles, alors que, lui, continuait à toucher modestement un peu moins d'un louis.

Quel exemple pour tant de comédiens illustres, et même de la Comédie-Française !

On ne dit pas d'ailleurs que le directeur lui ait spontanément proposé de déchirer son engagement pour lui offrir des conditions plus équitables...

"Ah ! ces petits pois!..."