Les frères Isola
SOUVENIRS DES FRÈRES ISOLA
Chapitre 12 - Mon frère et moi
(Voir la note à la fin)
Se rend-on compte de ce que durent être les réflexions des deux frères après la liquidation de leurs biens, seuls en face du néant, sans grand espoir possible ?
Il y avait de quoi briser les nerfs d'un homme des mieux trempés, réduire toute force d'âme et rendre utopique le moindre projet. Il semble que dans le malheur, cette amitié fraternelle se soit encore renforcée par un épaulement mutuel, une confiance obstinée, un souci de tenir quand même et de se redresser, plus volontaire encore, la bourrasque passée.
Quel admirable exemple de dignité discrète et de courage lucide ont alors donné les frères Isola.
Ils y ont été aidés par le geste émouvant d'un grand artiste et d'un grand coeur : Sacha Guitry.
Il était au courant de la triste situation dans laquelle se trouvaient les deux directeurs qu'il estimait et qui avaient été les amis de son père.
Il leur fit dire de venir le voir au Théâtre de la Madeleine où il jouait : Mon Père avait raison.
A l'entracte, dans la loge de l'auteur-comédien s'engagea le dialogue suivant :
- Savez-vous, mes chers amis, ce que vous dirait mon père s'il vivait encore ?
- ?
- Il vous dirait : "Reprenez simplement le numéro d'illusions de vos débuts, et tout Paris viendra vous voir comme il venait aux Capucines-Théâtre Isola".
- Comment, après quarante ans ! Ce n'est pas possible... remonter sur les planches, à nos
âges ?...
- N'êtes-vous pas habitués à faire des miracles ?
- Nous ne pourrons jamais...
- Réfléchissez et revenez me voir la semaine prochaine en m'apportant votre réponse.
Huit jours après, dans la même loge, les mêmes personnages.
- Sacha, nous venons vous dire : "Votre père avait raison."
- N'est-ce pas que c'est une belle pièce et que mon père...
- Il ne s'agit pas de la pièce, fort belle en effet, mais du conseil que Lucien Guitry nous aurait donné s'il avait vécu ; mon frère et moi sommes décidés à remonter sur les planches et à représenter nos illusions.
- Bravo ! Que je vous embrasse !...
Et Sacha, ému autant que les deux frères, embrassa ces hommes à cheveux blancs qui allaient, sans récriminer contre la cruauté d'un injuste destin, recommencer leur vie d'artistes après avoir été les directeurs les plus fêtés de Paris.
- Il faut lancer cela par un Gala, continua Sacha Guitry. Je me charge de l'organiser. La saison touche à sa fin maintenant ; en octobre, c'est le meilleur moment. On ne fait jamais en vain appel au bon coeur de Paris.
Robert Trébor et André Br?lé, propriétaires du Théâtre de la Madeleine, mirent spontanément leur établissement à la disposition de l'organisation de ce gala pour les réunions, la location, etc...
La manifestation devait se dérouler comme une apothéôse, à l'Opéra ; mais un incendie ayant eu lieu, c'est à l'A.B.C. qu'elle trouva asile le 6 octobre 1936, à minuit, devant une salle comble et enthousiaste.
Voici la reproduction du programme auquel les plus grandes vedettes présentes à Paris, apportèrent leur généreux concours.
A CHACUN SON TOUR? |
...Qu'il soit de chant, de po?sie ou de prestidigitation? |
PROGRAMME PR?SENT? PAR M. SACHA GUITRY |
avec l'inestimable concours de : |
? |
Orchestre : |
LA VIE PARISIENNE |
I.?? |
SACHA GUITRY ET JACQUELINE DELUBAC? |
II.?? |
TRISTAN BERNARD |
III.?? |
ARLETTY |
IV.?? |
Di MAZZEI |
V.?? |
MAX DEARLY |
VI.?? |
JACQUELINE FRANCELL |
VII.? |
PAULEY |
VIII.? |
MAYOL |
IX.?? |
MARGUERITE MORENO ET SAINT-GRANIER? |
X.? |
VICTOR BOUCHER |
XI.?? |
DAMIA, FR?HEL ET MISSIA |
XII.? |
JEAN WEBER, de la Comédie-Française? |
XIII.? |
DORVILLE ET PARISYS |
XIV.? |
GABY MORLAY |
XV.? |
MAURICE CHEVALIER |
XVI.? |
MICHEL SIMON ET PAULINE CARTON |
XVII.? |
TOMBOLA tirée par |
|
ARLETTY, JACQUELINE DELUBAC, ROSINE D?R?AN, DANI?LE PAROLA |
XVIII. |
LES FR?RES ISOLA |
|
assistés de Mademoiselle JANINE PARAN |
|
Orchestre de l'A.B.C. |
|
sous la Direction de M. CAZEAU |
Maurice Chevalier jongla, Marguerite Moreno et Saint-Granier firent une parodie de transmission de pensée, Jean Weber présenta d'authentiques tours de prestidigitation, et Victor Boucher parut en scène sans aucun objet dans les mains.
Il annonça :
"J'ai une petite bo?te. Je la place devant moi et de cette bo?te vraiment merveilleuse, je fais sortir tour à tour un lapin, deux couples de pigeons, six chapeaux haut de forme, un canard, une robe de chambre, un saxophone, un poulet rôti, un accordéon... Seulement, voilà, ce soir, j'ai oublié ma bo?te !..."
A la fin du spectacle, le directeur de l'A.B.C.. vint dire quelques mots à l'oreille de Sacha Guitry qui annonça aussitôt au public que les frères Isola étaient engagés dans l'établissement pour quatorze jours, durée moyenne des engagements de vedettes.
On devine par quelles ovations fut saluée cette nouvelle. Sacha, les Isola avaient les larmes aux yeux. En cette minute de communion avec la foule qui les acclamait, ils oubliaient les mesquineries, l'indifférence des pouvoirs officiels, la perte d'une fortune patiemment acquise. Hommes de théâtre, le théâtre les reprenait et c'est en le servant encore et toujours qu'ils allaient puiser la force de présenter quotidiennement un numéro particulièrement fatigant.
Le gala rapporta 115.000 francs brut, ce qui laissa à chacun d'eux un assez joli pécule, insuffisant cependant pour leur permettre de vivre sans travailler. Il faut, en effet, se souvenir qu'ils ne possédaient plus rien, dans le sens absolu de ce mot.
J'ai lu la correspondance qu'ils reçurent à ce moment. Elle est émouvante, poignante même. On comprend mieux à cette lecture la place qu'ont occupée les Isola dans la vie théâtrale de Paris et dans le souvenir reconnaissant des gens de théâtre.
En voici quelques extraits :
Télégramme de Serge Lifar, le 6 octobre 1936.
?Félicitations pour votre énergie et mon admiration pour votre enthousiasme magnifique dans la grande vie théâtrale parisienne.
?SERGE LIFAR.?
Mme Romain-Larochelle, directrice des "Soirées Artistiques" écrivait ces phrases venues du c?ur :
?Jeudi 8 octobre 1936,
?Chers Messieurs,
?Combien j'aurais été heureuse, soyez en s?rs, de pouvoir me joindre à vos amis et mêler mes bravos sympathiques à tous ceux que vous avez reçus avant-hier soir, mais, si je n'étais pas à l'A. B. C. c'est la maladie seule, hélas, qui m'en a empêchée, car je suis encore en traitement de Rayons X après une douloureuse intervention chirurgicale.
?Malgré mon éloignement, j'étais tout près de vous et je comprenais tellement la poignante émotion que vous deviez ressentir en cette nuit-là, que je ne pouvais dormir ; ma pensée vous accompagnait toute, en ces moments si beaux... mais si pénibles aussi.
?Enfin, soyez courageux, et songez que vous n'êtes pas seuls malheureux ici-bas, et la réconfortante soirée d'avant-hier vous a prouvé que malgré vos injustes revers, de vrais amis vous restent dont Sacha au grand coeur est toujours le meilleur.
"A vous de coeur, en sincère sympathie,
"MARG. ROMAIN-LAROCHELLE."
"P.-S. : Mes meilleurs souhaits de succès pour vos débuts de ce soir que suivront beaucoup d'autres ensuite."
Lucien Baroux, l'excellent artiste, adressait cet hommage :
?Paris, le 23 octobre 1936.
?Messieurs,
?Je viens vous remercier ainsi que Mme Vincent Isola, d'avoir bien voulu m'adresser une loge pour l'A. B. C. ; ma femme et moi, avons passé une soirée délicieuse.
?Mais je tiens surtout à vous dire combien fut grande mon émotion en vous voyant entrer en scène; lorsque, dès votre apparition, toute la salle vous a ovationnés, j'avais les larmes aux yeux et dans mon enthousiasme, j'applaudissais autant les deux directeurs magnifiques et probes que vous f?tes, que cette foulé' qui elle aussi vibrait et vous rendait hommage.
?Lors de votre gala, je n'étais pas à Paris, retenu au dehors par mon travail, et je l'ai regretté; car, quoique n'ayant jamais travaillé sous votre direction, j'aurais été heureux, en y participant, d'apporter moi aussi ma modeste part de la gratitude que vous doivent tous les artistes.
?Veuillez, je vous prie, accepter l'hommage de mon entier respect.
?LUCIEN BAROUX.?
Et voici l'admirable lettre de René Dorin qui méritait d'être publiée, tant elle honore à la fois celui qui l'a écrite et ceux qui l'ont reçue, capables d'inspirer de tels sentiments :
?Samedi 17 octobre 1936
?Chers Amis,
?Nous sommes allés, ma famille et moi applaudir votre numéro à l'A. B. C. jeudi en matinée. Nous en sommes revenus enthousiasmés et profondément émus.
?Oh ! la belle leçon de courage et de philosophie souriante.
?J'ai tenu à vous dire combien nous sommes heureux de l'accueil délirant que vous réserve le public chaque jour (2 fois par jour).
?Je voudrais maintenant insister sur ce point qu'en dehors du succès de sympathie qui vous est fait d'emblée de si magistrale façon, vous avez un succès d'artistes très net et très complet.
?J'ai voulu vous dire cela surtout. Parce que je sais que vous devez y tenir plus qu'à toute autre chose.
?Et c'est pourquoi j'insiste encore.
?La reconnaissance du public - vous le savez mieux que moi - est en général spontanée mais ne dure pas. Ensuite son exigence redevient la même pour tout le monde. Si votre numéro n'était pas excellent, votre sortie serait moins saluée que votre entrée. Nous avons eu la joie de constater au contraire que le rideau tombait sur des applaudissements plus nombreux et plus vibrants encore que ceux qui vous avaient accueillis. Et c'est cela qui est merveilleux.
?En dépit de vos graves soucis, de vos chagrins, vous devez être pleinement heureux. Vous venez d'ajouter quelque chose de plus grand à votre magnifique carrière. Vous continuez votre oeuvre, vous accomplissez votre destinée qui était de garder à notre métier sa noblesse.
?Tous les artistes vous doivent des remerciements. Je vous prie de trouver ici les miens. Avec l'expression de mon admiration sincère et de ma respectueuse affection.
?REN? DORIN?
Les engagements se succèdent alors : Trianon, Européen, Bobino, Alhambra, Théâtre de la Potinière, Empire, Cinémas Pathé, etc...
Ce n'est pas en vain qu'on réclame leur gracieux et précieux concours pour les oeuvres de bienfaisance. Ils viennent toujours, inlassablement.
C'est au Cercle Militaire, pour les Sauveteurs médaillés de l'Amiral Guépratte ; à Ris-Orangis pour la Fondation Dranem ; à Sarcelles pour les vieillards ; aux Invalides pour les Grands Blessés ; au Val-de-Grâce pour les Gueules Cassées; partout, malgré l'âge et la fatigue, ils répondent : Présents !
?Mon frère et moi... commence toujours l'un d'eux et cette fraternité dans l'illusion de la scène comme dans la réalité de la vie, est belle ainsi qu'une vertu antique.
?Emile, qui a conservé son adresse incomparable, écrit un critique, exécute des tours de cartes ou encore se fait lier sur une chaise par des cordes solides. Un spectateur bénévole s'assied auprès de lui, les yeux bandés. Un rideau s'interpose quelques secondes à peine. Emile réappara?t, toujours lié, mais il a réussi à quitter son veston et à revêtir celui du voisin qui n'a rien senti.
?Vincent, lui, suggestionne une jeune femme et, passant dans la salle, il ordonne d'un geste à celle-ci de jouer dess morceaux d'opéra-comique ou d'opérette que des spectateurs lui désignent à voix basse. C'est de la sorcellerie, il n'y a pas d'autre mot. Dans le même ordre d'idées les imitations de vedettes féminines constituent un numéro stupéfiant, parmi bien d'autres attractions.?
Ayant un jour un engagement pour le Casino de Cannes, Vincent dut partir seul préparer les représentations, car les Isola avaient promis leur concours pour l'Association des Administrateurs et Contrôleurs de Théâtres de Paris qui donnait son gala aux Folies-Bergère.
Géo Charley annonça qu'Emile Isola "ayant escamoté son frère", présenterait seul son numéro.
Il donna une série de silhouettes animées, les mêmes que cinquante ans plus tôt, exactement, il avait exécutées sur le même plateau. Le livre de bord des Folies-Bergère en fait foi.
A Nice, après avoir présenté de triomphales séances au Casino, devant plus de 5.000 personnes, le maire vint féliciter les deux frères dans le bureau de M. Ducis, directeur, au moment où celui-ci réglait à ses pensionnaires le montant de leur contrat.
M. Ducis rappela qu'en 1895, au Théâtre Isola, à Paris, les deux frères avaient engagé un ténor, élève au Conservatoire, qui se tenait en coulisse pendant les transmissions de pensée et interprétait les airs que le public demandait. Son cachet était alors de 10 francs par jour.
Le ténor n'était autre que le même Ducis qui versait aujourd'hui à ses anciens directeurs, une somme beaucoup plus élevée...
Kursaal de Genève où les membres de la Société des Nations vinrent applaudir le numéro, quoiqu'ils fussent eux-mêmes ma?tres en l'art de verser l'illusion aux peuples confiants.
Casino de Knocke en Belgique, où Grace Moore avait joué la veille.
Le lendemain, les frères Isola arrivaient à Dinard à huit heures du soir, tandis que le directeur du Casino était pâle d'inquiétude, toutes les places étant louées.
Ils avaient d? parcourir sept cents kilomètres dans la même journée, et parurent en scène quelques instants après leur arrivée, sans que quiconque s'aperçut de leur fatigue.
La tournée Baret les emmena dans tous les casinos de France qui firent de superbes recettes chaque soir. A cinquante ans de distance ils repassaient à Aix-les-Bains où, complimentant le virtuose Charles Munch sur la grande musique qu'il interprétait, celui-ci répondit
- Vous, vous faites des miracles !
A Bruxelles, comme ils étaient de passage, M. Tronchon, instituteur, donna comme sujet de rédaction à ses élèves : ?La vie des frères Isola.?
Le jeune Max Magier obtint la meilleure note avec les lignes suivantes :
LES FR?RES ISOLA
Histoire vraie.
?C'est en Algérie que naquirent les frères Isola, fils d'un tailleur. Ils ne rêvaient que d'aller à Paris et de devenir prestidigitateurs. Ils économisèrent de quoi payer le voyage, mais, quand ils débarquèrent à Paris, ils n'avaient plus un sou en poche.
?Avec l'argent gagné au prix d'un dur labeur, ils purent enfin acheter les accessoires nécessaires.
Pendant leurs heures de liberté, ils mirent au point une série de nouveaux tours.
?Leurs débuts, comme illusionnistes, ne furent guère heureux.
Puis ce fut le succès, la gloire. Ils devinrent même directeurs de plusieurs théâtres dont le célèbre Opéra-Comique de la capitale. Mais la crise se déclara et les ruina complètement.
?Et maintenant, sans perdre courage, âgés de plus de 60 ans, ils reprennent le métier dans lequel ils débutèrent il y a quarante ans.
?Paris leur souhaite bonne chance.?
L'A. B. C. organisa en 1939 une tournée des deux célèbres illusionnistes à travers la France, mais la mobilisation les arrêta à Royan, les privant de leur personnel, dont le conducteur de l'auto qui les transportait avec leur important matériel.
Les frais élevés engagés ne purent être récupérés, et quelque temps après, ils repartaient pour Longwy donner des représentations pour distraire soldats et ouvriers.
Ce fut ensuite, en mission, le Théâtre aux Armées, sur la frontière suisse où les frères Isola apportèrent dans les cantonnements de la joie et l'illusion dont avaient tant besoin ceux qui allaient se battre.
Depuis, tous les soirs, souvent deux fois par jour, ils présententrégulièrement.leur spectacle au théâtre, au music-hall, au cirque, au cabaret, preuve éclatante que l'âge n'a pas de prise sur leur constitution.
Regardez Vincent Isola, monocle à l'ceil, droit comme un i, descendre ou monter les ChampsElysées, respectueusement et amicalement salué comme au temps de sa splendeur par tout ce que Paris compte de personnalités.
C'est cinquante ans de vie parisienne que représente sa silhouette célèbre, tant de fois tracée, avec celle de son frère par les caricaturistes à la mode.
C'est toute une époque heureuse où l'esprit n'avait pas perdu sa signification, où le beau primait le pratique, où le sourire de la Femme possédait ses poètes.
Les Isola !
Leur numéro est parfaitement au point, agréable, distrayant, unique, sans doute ; mais l'Etat ou quelque mécène ne leur accordera-t-il pas la tardive revanche d'une ultime direction théâtrale où leur expérience et leur sens du théâtre pourraient s'exercer pour le bien des auteurs et des artistes, pour l'enchantement du public ?
Lorsque j'ai connu les Isola, je les estimais déjà pour tout ce que je savais d'eux de loyal et de désintéressé.
Au cours de nombreux entretiens, j'ai découvert leur modestie souriante, leur délicatesse de ceeur, leur franchise absolue et leur simplicité charmante.
Ils sont devenus pour moi de grands et bons amis auxquels j'ai donné sincèrement ma respectueuse affection et pour lesquels je professe la plus profonde admiration.
Les faire conna?tre et apprécier de tous comme je les ai connus et appréciés moi-même, tel a été mon but en écrivant ces pages.
Il serait à souhaiter qu'à chacun de nous, au soir de sa vie bien remplie, on p?t écrire comme René borin leur écrivit
?Vous accomplissez votre destinée qui était de garder à notre métier sa noblesse.
?
FIN
Paris, ce 3o juillet 1941.
Emm. Grevin et fils - Imprimerie de Lagny
(c.o. 31.1215) - 1943
Autorisation No. 14.827
Note : Le texte qui précède est tiré de "Souvenirs des Frères Isola - Cinquante ans de vie parisienne recueillis par Pierre Andrieu" et ont été publiés chez Flammarion en 1945. - Les textes de ces souvenirs peuvent encore faire l'objet de droits d'auteurs.
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