L'Alcazar d'Été



Le Café des Ambassadeurs





















L'Alcazar d'Été











Le Café des Ambassadeurs vers 1890

Le Rideau de scène des Ambassadeurs transformé en panneau publicitaire en 1895

L'Alcazar d'été et les Ambassadeurs

vec la Scala, l'Empire, l'Européen, l'Eldorado (plus deux ou trois autres cafés-concerts ou music-halls),  sur une période qui s'étend quand même sur plus de soixante-dix ans, l'Alcazar d'Été (1860-1914) et le Café des Ambassadeurs (1857-1929) auront été et demeureront longtemps des endroits mythiques consacrés à la chanson. Au plus fort de leur gloire, dans les années quatre vingt et quatre vingt dix (1880-1890) tous les grands interprètes de l'époque montèrent sur leurs planches.

Plus encore : c'est là que disparut la "corbeille", qu'on y déclama, pour la première fois en costume de ville, des vers de Racine, que Paulus créa " En revenant de la Revue", que Thérésa devint une grande vedette...

Des noms ?

Clovis, Louis Maurel, Florence Duparc, Marguerite Dufay, Jules Perrin, Jules Léter, Antoine Renard, Gustave Chaillier, Joseph Arnaud, Éloi Ouvrard, Libert, Émile Mercadier, Marius Richard, Suzanne Lagier, Eugénie Robert, Chrétienno, Marguerite Baudin, Eudoxie Laurent, Zélie Weill, Victorine Demay, Baldy, Claudius, Anna Thibaud, Louise Balthy, Eugénie Buffet, Paulette Darty, Polin, Mayol, Fragson, Dranem, Polaire, Mistinguett, Aristide Bruant et même Yvette Guilbert (pour n'en nommer que quelques uns).

Un problème

Ces deux cafés-concerts étaient, au pied des Champs-Élysées, voisins l'un de l'autre ; ils se ressemblaient également quelque peu (même architecte, même architecture) et, ayant eu pendant un long moment, le même directeur, il est arrivé souvent qu'on les ait confondu au point que, ce qui s'est passé dans l'un a souvent été attribué à l'autre et au point même que sur certains plans, l'un était indiqué pour l'autre et vice-versa.

Mettons les choses au clair

Comme il se trouve encore sur leurs lieux des immeubles, disons que l'Alcazar d'Été est celui où se trouve aujourd'hui le Pavillon Gabriel tandis que, dans l'immeuble du Café des Ambassadeurs, se trouve, aujourd'hui l'Espace Pierre Cardin. - Des deux, celui qui a conservé le plus sa structure extérieur originelle, c'est le Café des Ambassadeurs. L'autre a été à peu près entièrement démoli et reconstruit.

Faut dire qu'entre la "fermeture" des deux, 1914 pour l'Alcazar d'Été et 1929 pour celle les Ambassadeurs, il s'est passé bien des choses :

Alcazar d'été

L'Alcazar d'Été ouvrit ses portes en 1860 sur l'emplacement de ce qui était alors le Café du Midi ou Chalet Morel, un établissement datant de 1830. - C'est là que Thérésa, déjà remarquée à l'Alcazar (d'hiver), devint célèbre ; que "débuta" Paulus en 1877 ; qu'il créa, en 1886  "En revenant de la Revue" (voir : Mémoires, chap. 1.) mais y parurent au fil des ans : Clovis, Louis Maurel Florence Duparc, Marguerite Dufay, Victorine Demay, Polin, Baldy, Claudius, Mayol, Fragson, Dranem, Polaire, Anna Thibaud, Louise Balthy, Eugénie Buffet, Paulette Darty, Mistinguett et même Yvette Guilbert.

L'endroit fut agrandi et rénové en 1905-1906.

La guerre 14-18 mit fin à son exploitation. - La Croix-Rouge s'en servit comme dépôt puis, en 1918, on transforma l'endroit en "skating" (patinoire) et, peu après, en palais de danse.

Fermé à la fin des années vingt, l'immeuble demeura inoccupé jusqu'après la seconde guerre mondial pendant laquelle il servit de dépôt encore une fois, pour le matériel des organisateurs du plan Marshall.

Complètement transformé,  il porte aujourd'hui le nom de Pavillon Gabriel  : salles de réunion, séminaires, congrès...

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Les Ambassadeurs

C'est à la fin du XVIIIe siècle que fut créé le Café des Ambassadeurs près des hôtels destinés à loger les ambassadeurs étrangers à Paris, hôtels construits selon les normes de l'architecte Jacques-Ange Gabriel (d'où le nom de la rue).

Ce café fut restauré au début du XIXe et vers 1830 on permit, sur une scène plus ou moins improvisée, à quelques chanteurs de distraire le public. Peu avant 1843, un nouveau pavillon vint remplacer celui existant mais avec une scène (extérieure) cette fois-là.

Les premières "vedettes" de ce nouvel établissement furent alors Narcisse, Méric, Artus, Litté, Sophie, Adèle, Blanche, Pauline, des noms aujourd'hui oubliés.

En 1847, refusant de payer leur consommation, le compositeur Paul Henrion, son collaborateur Victor Parisot et l'auteur Ernest Bourget, parce qu'on y jouait et chantait leurs chansons, furent poursuivis mais intentèrent à leur tour un procès contre le directeur de l'établissement, Ce fut le début de la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique).

Pendant les années cinquante et soixante, la réputation de l'établissement dépassa peu à peu celle de l' Alcazar car, si on y présentait à peu près les mêmes numéros, l'endroit était plus chic et attirait une clientèle plus huppée.

Vint Pierre Ducarre, un nouveau directeur (1874 à 1902) qui, n'hésitant pas, décida d'engager les plus grandes vedettes du moment : Sulbac, Plébins, Ernest Vaunel, Jules Rénal, Victor Lejal, Aristide Bruant, Eugène Raiter, Brunin, Louis Maurel, Bourgès, Caudieux, Armand Baldy, Clovis, Élise Faure, Zulma Bouffar, Victorine Demay, Marguerite Duclerc, Polaire, Paula Brébion, Eugénie Fougère, Anna Judic, Lise Fleuron, Charlotte Gaudet mais  surtout : Florence Duparc et Yvette Guilbert.

En 1893, une toiture fut élevé au-dessus du jardin.

En 1902, Pierre Ducarre fut remplacé par Pinard, son gendre qui fit appel à Cornuché, le créateur de Chez Maxim's, et Chauveau qui y avait travaillé comme sommelier. L'endroit ne perdit pas son éclat. Y parurent : Polin, Mayol, Fragson, Dranem, les quatre grands de l'époque, puis Max Dearly, Vilbert, Morton, Boucot, Moricey, Reschal, Serjius, Thérèse Cernay, Alice de Tender, Andrée Ciriac, Mado Minty, Anne Dancrey, Marthe Derminy, Henriette Leblond et même Maurice Chevalier (en 1910) qui y avait été précédé par Mistinguett venue y apprendre son métier... en 1899.

La guerre changea tout. - On rouvrit, bien sûr, dès l'été de 1915 avec les "vedettes" du moment mais l'atmosphère de la Belle Époque n'y était plus, malgré les prestations de Mayol, Georgel, Montel, Fortugé, Perchicot, Georgius, Tramel Damia, Fréhel et Esther Lekain qui seront là jusqu'en 1924.

En 1925, le directeur du Casino d'Ostende, Edmond Sayag, décida, la clientèle se faisant de plus en plus rare, de transformer l'endroit en music-hall à l'américaine, en jardin des Mille et Une Nuits, en  restaurant-théâtre, en théâtre et puis, finalement, en n'importe quoi.

Ce n'est que quarante ans plus tard qu'il fut rénové complètement pour devenir l'endroit qu'on connaît aujourd'hui.

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