La Suisse

Suisse virgilienne ! quel chantre dira jamais toute la bénédiction jouisseuse d'un Dieu qui voulut multiplier les "échantillons" de sa puissance et faire de toi un joyau. terrestre. Prés, vallons, vallées, collines, : bocages, forêts, montagnes, lacs, rivières, petits villages souriants et gais, aux maisonnettes coquettes et fleuries, abritant le fermier et la ferme sous ses toits roses. Grands bœufs, vaches grasses, l'odeur même de `vos étables m'est sympathique. Petits enfants aux cheveux couleur de miel, paysans, courtois, polis, aimables, vous vous imprégnez de toute cette atmosphère édenique et sur vos visages 1a sérénité et la douceur reflètent le beau décor du théâtre de votre vie.

Suisse douce, Suisse tendre, tu chantes "vrai", tu chantes "la terre" et chez toi on oublie les banques, la Bourse et même "le change" et les utilités terrestres ;tu nous éblouis du beau travail de l'homme, de celui qui vit de "la terre" par ses mains, ses forces et tu ressuscites, chez les "citadins exotiques", le goût et le sens perdus de la vérité de la vie : vivre de la terre.

C'est la première fois que je te découvre, belle Suisse. Je ne connaissais que tes grandes villes, où ma qualite de chanteuse mais, cette fois-ci, je vins te demander la guérison et c'est dans; un petit séjour à Baden; où je fis une cure, que j'ai pu en de belles promenades "villageoises" goûter, savourer, m'enthousiasmer de ta vie intérieure. Dieu t'a créée un jour qu'il avait beaucoup d'espoir au cœur... la veille de la chute d'Adam et d'Ève sûrement... Quel jour de la semaine es-tu née ? Moi j'opine pour le dimanche !

J'ai chanté en Suisse l'été, l'hiver, et depuis plus de trente ans je viens à Genève, Lausanne, Montreux, Berne, Bâle, Zurich, apporter la chanson de la Vieille France. Moins souvent je fus à Fribourg, Neuchâtel, et La Chaux-de-Fonds.

Toujours je me fis entendre dans les théâtres, principaux ou les salles de concerts. Mon impresario devenu mon ami, M. A. Henn, a depuis trente ans le soin de ces concerts.

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