DISCOGRAPHIE

Introduction

La discographie de Tino Rossi, compte tenu du fait, qu'à l'exception de deux disques fort connus des collectionneurs, il n'a enregistré que pour un seul distributeur, devrait être facile à compiler, même si ce distributeur a connu, au fil des ans, des noms différents : Columbia, puis Pathé, puis Pathé-Marconi, puis EMI (ou Pathé-EMI). - L'on serait tenté, dans ces conditions de consulter les catalogues de ces marques et d'en dresser une liste unique sauf que le problème avec cette approche est :

• que certains enregistrements effectués, à Paris, dans les studios de Columbia (Pathé, Pathé-Marconi et EMI) - et ce, dès 1933 - n'ont jamais été mis en marché,
• que divers enregistrements l'ont souvent été plusieurs fois mais à des dates différentes et sous des numéros différents,
• que d'autres, non commercialisés avant le venue des 33 T, le furent par la suite, passant d'"inédits" à "mis en circulation" mais, encore là, à des dates sans rapport avec les enregistrements originaux, sans références et non dans un ordre chronologique,
• qu'il est impossible de retracer toutes les éditions hors-France qui, pour certains titres, furent gravées à partir d'interprétations enregistrées localement,
• etc., etc.

De plus, surtout lors de la préparation de compilations, certains enregistrements ont été si manipulés - pour ne pas dire trafiqués - qu'il faut deviner à quelle époque ils ont été gravés ; "Petit Papa Noël", par exemple, retrouvé récemment... en version stéréo dite de 1946 (!).

Les différentes versions des discographies de Tino Rossi publiées (ou non) que nous avons consultées pour établir celle qui suit (et qui ne couvre que la période 1932-1955) nous ont laissés, considérant ce qui précède, perplexes quant à leur exactitude ; d'une part - première remarque -, nous avons noté dans ces discographies l'absence de plusieurs inédits ou l'insertion de titres classés comme tels mais dont nous avons retrouvés des exemplaires dans le commerce ; d'autre part - deuxième remarque -, nous avons trouvé, toujours dans ces mêmes discographies, plusieurs insertions contenant des prestations réelles certes mais qui n'ont jamais été endisquées, i.e. : versions "live", radiodiffusés ou télédiffusés. Dans une de ces discographies, nous avons même relevé six titres enregistrés en Argentine mais aucun enregistrés en Amérique, notamment à New York ou au Québec ou Tino a plusieurs fois chanté et où, pour ajouter à la confusion, presque tous les disques de Tino, même ceux enregistrés à Paris, ont été distribués sous des numéros différents. - Et puis, finalement, dans une "intégrale", publiée en 33 T, chez Pathé-EMI, nous avons retrouvé pas moins de quarante enregistrements qui n'y figuraient pas.

Le principe que nous avons adopté n'a pas été de dresser une liste exhaustive, complète et définitive mais de répertorier, en respectant les normes habituelles, ce qui pourrait être considéré comme un tableau à peu près exact des enregistrements de Tino Rossi au cours d'une certaine période et cette période, nous l'avons limitée aux années 1932-1955, année à laquelle Tino a cessé d'être publié en 78 T parce que, après, les compilations parues sous divers titres notamment en 33 T (ex. : Les chansons de mes films [*]) demanderaient une révision complète de toute sa discographie mais faite, cette fois-là, à partir des disques originaux et des compilations, qu'ils aient été distribués en 78 T, en 45 T, en 33 T (ou même sur rubans), si jamais une telle collection pouvait être assemblée.

[*] Nous avons sous les yeux, au moment où nous rédigeons ceci, une liste partielle de divers 33 T disponibles au début des années soixante-dix : Mes succès avec Vincent Scotto (vol. 1 et 2), Mélodies et airs classiques, Mes plus beaux tangos, Tangos et sérénades, Musicorama 63, Nuit de Noël, Tino Rossi vous invite à danser, Mes grands succès, La Belle Époque...

Tino pré-1955

Le disque le plus rare de Tino Rossi ? Celui qu'il a enregistré pour sa mère,dans un magasin de la rue Saint-Ferréol (à Marseille), vers le milieu de 1932, là où l'on pouvait "endisquer" sa voix, dans une petite cabine insonorisé en déboursant cent sous. Deux chansons : "Souviens-toi" et "Ajacciu Bellu". - Ces enregistrements sont du domaine de la légende de même que deux inédits, professionnels ceux-là, chez Parlophone, en décembre 1932, sur l'invitation d'un certain Monsieur Joseph qui... se trouvait le jour où Tino enregistrait son premier disque dans le même magasin. Sur les deux (publiés) de cette session, le même scénario : voix et guitare et d'un guitariste trouvé le jour même et dont on ignore le nom. De ces six enregistrements, nous en reste deux.

Six mois plus tard, Tino se retrouve chez Pathé ; trois enregistrements suivirent, le mois suivant de quatre autres mais de quatre autres qui demeurèrent inédits pendant des années pour une raison inconnue. - Le succès vint trois mois après, avec une chanson qui, à notre connaissance n'a jamais cessé d'être disponible. On la retrouve encore de nos jours sous différents CD : "Le tango de Marilou".

On est à ce moment-là en octobre 1933 et il suffit de lire la liste qui suit pour se rendre compte de la popularité croissante de Tino Rossi, de 1933 à 1939 et, pendant l'Occupation, du sort privilégié qu'on lui a réservé au moment où la matière première pour la fabrication de 78 Tétait relativement limitée.

En tout quelque 550 enregistrements distincts sur une production, à vie, de quelque 1.200.