es informations dont nous disposons sont quelques fois très succintes et ne nous permettent pas vraiment de réaliser une fiche biographique conventionnelle, ou alors, il s'agit de quelqu'un ayant eu un rapport épisodique à la chanson. Aussi, nous ajoutons cette série de pages (en ordre alphabétique) pour diffuser les quelques renseignements que nous possédons sur les personnages ne faisant pas l'objet d'une Fiche biographique...
Interprète d'origine algérienne qui chanta des airs de son pays et de la Guadeloupe (sic) dans les années mil huit cent soixante. Kadoudja est décédée à Paris le 4 janvier 1892.
"La vie parisienne. Étoiles éteintes" Article de Santillane
paru dans Gil Blas samedi 4 octobre 1902 Source Gallica
Il y avait aussi la magnifique Kadoudja, Algérienne aux yeux de gazelle, à la bouche pareille à une fleur de pourpier, et faite comme le sont ces admirables filles d’Afrique, aux hanches souples et aux pieds menus...
Ajout du 8 janvier 2023 - Élements biographiques issus des recherches de Claire Simon-Boidot.
Née ? Blida en Algérie vers 1851, la chanteuse Kadoudja, tantôt décrite comme l'Africaine, tantôt comme la Mauresque ou la Créole, a commencé vers 1866, au Concert du XIXème siècle ? Paris puis ? l'Horloge, venant probablement de Marseille. Elle chanta ensuite ? l'Alcazar et l'Alcazar d'été (1867-69). Il est possible qu'elle fut aussi danseuse (fin 1869, ballet au Châtelet). Elle passa dans divers concerts ? la Tertullia (1871) et aux Porcherons (1872), mais aussi dans des théâtres : Variétés et Folies Dramatiques (1872 et 1873). Elle honora la Province de son art : Bordeaux (Folies Bordelaises), Marseille (où elle perdit toutes ses toilettes dans l'incendie du Palais de Cristal de 1882), Dijon, Toulouse, Nîmes, Rouen, Béziers. On trace aussi son parcours ? l'étranger : Russie (1874, remplacée par Mme Graindor, et 1876), Bucarest (1879, o? elle se fit voler ses 40 000 F d'économies) et Londres (1881, avec Bruet et Rivière). Elle revint ? Paris en 1882-83 au Concert du XIXème siècle. La fin de sa carrière se trace difficilement. Nombre des chansons qu'elle a chantées sont d'Armand Gouzien. Sa voix fut décrite comme chaude et pénétrante.
" Kadoudja est unique en son genre ; elle a toute la morbidezza de la Mauresque, elle chante avec son âme, sa voix au timbre si doux et si étrange ? la fois, murmure comme le ruisseau qui serpente ? travers la prairie, égrenant ses cascades de notes avec une suave douceur et une grâce tout artistique" (La Comédie, 1 janvier 1876, p. 6).
Elle mourut ? Paris en janvier 1892. Ses effets furent mis en vente ? Drouot et sa succession fit l'objet d'un procès.
Interprète (contralto) née le 20 juin 1845 à Louhans (Saône et Loire - 71) de Auguste Kaïser, sans profession et sans domicile fixe et de Jeanne Moreau, 21 ans. On imagine que sa petite enfance n'a pas dû être facile.
Dans les années soixante et soixante-dix, elle était une vedette "locale" dans le sud de la France.
Chanta, semble-t-il, jusqu'au début des années quatre-vingt car on la retrouve alors à l'Éden-Concert.
A 64 ans, elle décède à Paris (10ème) à l'hôpital Lariboisière, le 15 février 1909.
"La vie parisienne. Étoiles éteintes" Article de Santillane
paru dans Gil Blas samedi 4 octobre 1902 Source Gallica
(...) Ainsi encore de Kaïser, Augustine Kaïser, voix superbe, plantureuse créature aux chairs fermes et saines ‑ d’une distinction plutôt relative. On disait qu’elle ne lisait que l’imprimé. Le fait est que jamais les auteurs ne lui ont vu parcourir une chanson. Quand ils venaient lui offrir une nouveauté, elle les faisait asseoir et leur disait gentiment : « Vas-y, lis-moi ça ». Mais, sous ses apparences un peu vulgaires, elle était fine et avisée, et savait parfaitement démêler ce qui lui convenait. Ses derniers succès furent : A bas les Hommes ! et les Tripes à la mode de Caen. On m’assure qu’elle chante encore dans des établissements de la Chapelle, de Charonne ou de Montpernasse, comme on dit par là. Brave Kaïser, qui fut si bonne !...(...)
Article de Jules Célès
paru dans l'Almanach des cafés chantants en 1869 Source Gallica
Ses tics. Ils ne sont pas méchants : elle n'a que ceux de vouloir se croire un personnage depuis qu'on l'applaudit à l'Eldo, et de vouloir son portrait sur toutes les chansons qu'elles crée !..
Merci à Claire Simon-Boidot pour les recherches, les actes d'état civil et l'iconographie.
Kelm, Joseph
Joseph Cahen dit Joseph Kelm, né en 1802 ou 1812, mais plus probablement en 1807 et décédé en 1883.
Il débute en 1839 au Théâtre de la Renaissance pour poursuivre une carrière lyrique à Paris et en province et aborder sur le tard la chansonnette et l'opérette.
Il fut le Sancho de Don Quichotte et Sancho Pança d'Hervé à l'Opéra National du boulevard du Temple mais fut surtout connu au Music-Hall pour son interprétation du "Sire de Framboisy" d'Ernest Bourget et Laurent de Rillé (1855).
Son neveu, Fernand, fut un temps le directeur de l'Alcazar.
Née Alice Prin le 2 octobre 1901 à Châtillon-sur-Seine (21 - Côte d'Or).
Elle fut chanteuse, danseuse, gérante de cabaret, artiste peintre,actrice de cinéma et modèle et muse voire amante d'artistes célèbres.Entre 1921 et 1939, c'est elle qui elle anime "Montparnasse", notamment Le Jockey où elle danse le cancan. Elle ira en apprentissage, fera des "petits boulots"de brocheuse, fleuriste, laveuse de bouteilles chez Félix Potin et visseuse d’ailes d’avion pour finir bonne à tout faire chez une boulangère du 9e arrondissement et renvoyée pour s'être révoltée contre les mauvais traitements qu'elle subit. Pour gagner sa croute, elle pose nue comme modèle chez un sculpteur. Colère et dispute violentes avec sa mère qui la met dehors en plein hiver ! Elle fréquente le bar de La Rotonde car pour s’asseoir en salle, on doit porter un chapeau. En1921, elle devint le modèle et la compagne de Man Ray. En novembre 1930, elle est au Concert Mayol dans la revue Le Nu sonore de Léo Lelièvre, Henri Varna et Marc-Cab.
Alice Prin décède à Paris 7e, le 23 mars 1953.
1931
Koger, Géo
Auteur et parolier né Georges Konyn à Paris 10e, le 31 juillet 1894. Au début des années 1930, il est au faîte de son talent avec, par exemple en 1931, les paroles de "j'ai deux amours" pour Joséphine Baker avec Henri Varna. Avec Gaston Ouvrard et Vincent Scotto, en 1932, ce sera le succès que l'on entend toujours de nos jours : "Je n'suis pas bien portant". S'en suit alors,une longue collaboration avec Vincent Scotto,.Pour l'idole absolue que fut le demi-dieu ajaccien, Tino Rossi, il écrira en 1934, "Ô Corse île d'amour" et en 1936 "Marinella". Et en 1939, l'inévitable "Java bleue" qui fit la gloire de Fréhel.
Ses deux filles Evelyne et Liliane
Konyn ont formé, des 1946, un duo de parolières sous le pseudonyme de Vline Buggy. Au décès d'Evelyne, a 35 ans en 1962, sa sœur Lliane poursuit sa carrière d'auteur sous le pseudonyme de Vline Buggy.
Géo Koger s'éteind à Cannes (06 - Alpes-Maritimes) le 12 février 1975.
1932
1934
1936
1939
Kosma, Joseph
Compositeur (Budapest 1905 - Paris 1969). Influencé par Bertolt Brecht et Kurt Weill, Joseph Kosma met en musique les poèmes de Jacques Prévert qui seront chantés par Marianne Oswald, Agnès Capri, avant d'être repris à la Libération par l'école de Saint-Germain-des-Prés. - Auteur de musiques de films, de théâtre et de ballet, Joseph Kosma est l'immortel compositeur des "Feuilles mortes".
Source : "La chanson?sous la IIIe république" de Serge Dillaz.
Krysinska, Marie
Varsovie - 22 janvier 1857 / Paris - 17ème 15 septembre 1908
De Léon de Bercy dans Montmartre et ses chansons, Paris 1902 :
Fille d'un éminent avocat de Varsovie, M. Xavemy Krysinski, Marie Krysinska ? devenue depuis la femme du peintre Georges Bellanger ? est venue à l'âge de seize ans à Paris pour y suivre, au Conservatoire de Musique, les cours d'harmonie et de composition.
Les routines et les dogmes ne pouvaient longtemps la retenir.
Elle composa librement des pages sur des poèmes considérés jusqu'alors immusicables de Beaudelaire, Verlaine, Charles Cros ; et, dès 1882, elle publiait, à la Vie Moderne, au Chat Noir et dans la Revue Indépendante, des pages littéraires, ou plutôt des pages de poète-musicienne qui, grâce à la science des rythmes, a pu constituer une formule nouvelle affranchie des rigueurs classées de la prosodie, harmonieuse néanmoins, et impossible à confondre avec la prose.
Voici un de ses premiers essais :
CHANSON D'AUTOMNE
Sur le gazon déverdi, passent ?comme un troupeau d'oiseaux chimériques ?les fouilles pourprées, les feuilles d'or,
Emportées par le vent qui les fait tourbillonner éperdûment.
Sur le gazon déverdi, passent les feuilles pourprées, les feuilles d'or.
Elles se sont parées ? les tristes mortes ? avec une suprême et navrante coquetterie ;
Elle se sont parées avec des tons de corails avec des tons de roses, avec des
tons de lèvres ;
Elles se sont parées avec des tons d'ambre et de topaze.
Emportées par le vent qui les fait tourbillonner éperdûment,
Elles passent avec un bruit chuchoteur et plein de souvenirs. Les platanes tendent leurs longs bras vers le soleil disparu.
Le ciel morose pleure et regrette les chansons du rossignol ;
Le ciel morose pleure et regrette les féeries des rosiers et les fiançailles des papillons ;
Le ciel morose pleure et regrette toutes les splendeurs saccagées.
Tandis que le vent, comme un épileptique, mène dans la cheminée l'hivernal orchestre,
Sonnant le glas pour les violettes mortes et pour les fougères,
Célébrant les funérailles des gardénias et des chèvrefeuilles ;
Tandis que, derrière la vitre embuée, les écriteaux et les contrevents dansent une fantastique sarabande,
Narguant les chères extases défuntes,
Et les serments d'amour ? oubliés.
"Cette formule nouvelle ? dit Marie Krysinska ? a eu cette particularité de faire Surgir une quantité considérable de chefs d'écoles, qui ont passé ces quinze dernières années littéraires à se dénombrer et à se congratuler sans jamais nommer l'auteur des Danses et de ce Hibou avec lequel Mme Segond-Weber fit un triomphal retour à Paris par la menue porte de la Bodinière."
Déjà connue par ses publications, poèmes et proses, parues dans les principaux périodiques : Gil Blas, Revue Bleue, supplément du Figaro, etc., Marie Krysinska donnait en 1890, chez A. Lemerre, son premier volume de Rythmes pittoresques ; puis, chez le même éditeur, en 1892, l'Amour chemine, recueil de contes en prose. En 1894, un second livre de rythmes : Joies errantes ; enfin en 1896, un roman : Folle de son Corps, chez l'éditeur Havard. Puis au journal l'Eclair, un autre roman : Juliette Cordelin. Elle a actuellement en préparation : Guitares lointaines, poèmes ; Calendes sentimentales, proses ; et un roman : La Force du Désir.
De ses dernières poésies,
j'extrais ce
CAMAÏEU
Dans une chambre rose ? et de soie rose habillée,
Devant le bonheur du jour en bois de rose,
Madame Du Barry en ses cheveux poudrés
Pique une rose.
? Par grâ ce, comtesse, gardez cette pose !
C'est le bon peintre François Boucher
Qui commence le portrait
De l'insoucieux royal oiselet ?rose.
Et, pour obtenir chez le modèle un peu de patiente immobilité,
Il conte des choses...
Qui font aux joues de la comtesse monter
Un peu de rose.
? Sornettes que tout cela, mon cher peintre, dit-elle,
Plutôt qu'écouter pareilles ritournelles,
J'aime mieux vous narrer l'étrange rêve que je fis
Cette nuit.
J'étais sur une place
Pleine de hurlante populace,
Un fantôme de machine, digne de l'Enfer,
Dressait dans les airs
Ses bras de menace.
Des mains acharnées,
De brutales mains
M'entra?naient.
Et soudain
Un lourd couteau tombait sur mon cou délicat !
Le vilain rêve ! N'est-ce pas ?
?Hé! je ne le trouve point si vilain,
Répondit le peintre, car votre joli
Sang rouge au milieu
De tout ce rose que voici,
Cela devait être d'un beau coloris
Et former un délicieux
Camaïeu.
Assidue des réunions des Hydropathes et des soirées et goguettes du Chat Noir, Marie Krysinska s'inspira des poésies de nombreux auteurs montmartois pour composer dans une note bien à elle nombre de charmantes mélodies. Je mentionnerai tout spécialement celles dont elle souligna la série des Lunaires de Jean Lorrain, que l'excellent baryton Marty interpréta avec tant de goût aux matinées de la Bodinière ; puis aussi le Rendez-Vous, de Charles Cros ; Tes yeux de Maurice Donnay ; Pierrot Chante et Sérénade à la Lune, de G.-J. Couturat, qui forment un petit recueil publié chez Choudens ; et encore l'Ile Mystérieuse, Sérénade et Nuit tombante, de Montoya ; Doux Reproches, de G. Sécot; plusieurs petits poèmes de Clément George, etc., etc.