Camille Stephany La Cigale
1896
(source : Gallica/BnF)
1895
Camille Stefani
Boîte à surprises, petite Eve nubile à croquer ! Jean Lorrain.
omment retracer une interprète qui à la scène se fait appeler Camille Stefani (patronyme maternel), alors que l'acte de naissance [*] nous indique qu'est née le 31 janvier 1867, Camille Suzanne Antoinette Pochet (fille de Gustave Alfred Pochet et de Rose Marie Stefani). Un temps, Madame Louis Cloud (1897 - 1924) puis un autre temps, Madame Henri Dumont (1925 - 1936). Que de noms ! et de pistes en impasses en caressant l'espoir de suivre la dame !
Enfance studieuse, appliquée et liseuse travaillant son français qui lui rendra de fiers services ! A seize ans, elle court le tout Paris pour gagner les quelques vingt francs représentant les cachets de professeur. Elle entre au Conservatoire sans pouvoir y rester longtemps ! "Il faut vivre et c'était trop long ! " Elle débarque aux Nouveautés à soixante francs par mois. A l'Eldorado, Jules Pacra va lui donner quelques leçons lui permettant de braver le public du Café'Concert, en échange de leçons de français qu'elle donnera à sa fille. Ensuite c'est Nancy, Bordeaux, Angoulême où à l'opérette, elle est Mlle Lange dans La Fille de Mme Angot ou Benjamine dans Joséphine vendue par ses sœurs. A vingt trois ans, en 1891, elle débute à Paris, au Casino de Paris puis au Concert de la Tour Eiffel où elle interprète selon les soirées "Le Soulier", "Le Coq", "Heloïse et Abailard", "La Cigale et la Fourmi", "Le Serpent", "Le Géant", "Le Moulin", "Le Péché", "Keboukilaki", "Ça fait tout d'même plaisir".
Dans le Courrier français du 23 août 1891, on lit : "lorsqu’elle entre en scène, a un petit air de n’y pas toucher et d’être très modeste qui lui attire aussitôt toutes les sympathies" et dans celui du 16 août 1891, on apprend que Camille Stefani s'est faite très applaudir à Moscou, Saint-Pétersbourg et jusqu'en Crimée. L'année suivante, en février, revenue de Marseille et Montpellier, elle crée "Boubou-baba"à l'Eldorado. Et toujours en 1892, en juin, au Cirque Molier, un cirque privé, c'est le triomphe ! Avec une chansonnette dont elle est l'auteur des paroles, "Le chameau", une chansonnette des plus suggestives qu'elle interprète à cheval devenant ainsi, la "chanteuse équestre" !.
Le Courrier Français 12 juin 1892
(Dessin de F. Lunel) - Source : Gallica/BnF
Le Courrier Français
19 juin 1892
(Dessin de A. Wilette) - Source : Gallica/BnF
Pas moins de quatre rappels ! Puis en septembre, 1892, toujours, Camille Stefani débute à la Scala pour y rester jusqu'en mai 1893 et y retourner en octobre et novembre. Elle paraîtra le 25 mai à la fête des Ambassadeurs dans un programme présentant Louise Balthy, Léonore Bonnaire, Eugénie Buffet, Marguerite Duclerc...
En 1894, rentrée à la Scala : Yvette Guilbert, Anna Thibaud, Georges Charton, Paula Brébion, Polin, Maurel, Plébins, Sulbac, Libert et Camille Stefani de retour après une absence parisienne de deux ans passée dans les lointains pays du soleil (?), n'enflamme pas la critique qui la soupçonne plutôt de paresse, elle qui se contente de donner "Toinon" et la "Mariée Fin-de-siècle" contrairement à Guilbert, son aînée, qui, à ce même programme propose des nouveautés ! Le même programme est encore donné à la Scala au mois de novembre.
Curieusement, seul Le Courrier français suit de près, les prestations de Camille Stefani et les relate. Pendant les vingt années qui séparent le numéro de novembre 1894 (dernière mention de sa présence à la Scala) de la disparition de ce journal en 1914, plus aucun article ne parle d'elle.
Gallica/BnF
propose une photographie de Camille Stephany de La Cigale en 1896 ! (ci-contre à gauche). On notera l'orthographe du patronyme... Il y a les tenants du "F" et ceux du "PH" sans compter les "Y" et les "IE" ! Allez vous y retrouver !
Le journal de Vichy du 6 août 1924, annonce au Jardin de Vichy l'interprète populaire de la chanson moderne :
Le journal de Vichy du 8 août 1926, l'annonce à l'Elysée-Palace dans la revue en 3 actes et 26 tableaux de Henry Moreau et Jack Cazol Tout est chair...
(Source : Gallica/BnF)
Camille Stefani s'est éteinte le 3 juillet 1936 [**] à Pougny (01- Ain).
Notes :
[*] : Acte de naissance n°95 dressé, le 2 février 1867, en mairie de Neuilly-sur-Seine (75 - Seine aujourd'hui 92 - Hauts-de-Seine) nous indique qu'est née le 31 janvier 1867, Camille Suzanne Antoinette Pochet, fille de Gustave Alfred Pochet et de Rose Marie Stefani.
[**] : Acte de décès n°4 dressé le 4 juillet 1936 en mairie de Pougny.
- Merci Monsieur Patrick Rhumeur de Plérin (22 - Côtes d'Armor) pour les trouvailles ! -