Notes : Le petit format est de George Dola (Edmond Vernier) 1872-1950 et est dédicacé à Messieurs Royus et Boucheville. Il indique "Racontés (sic) par Mayol" ! Une des nombreuses chansons "coloniales" de l'époque. Mayol en créera plusieurs dont "Bou-dou-ba-da-bouh !" (sur des paroles de Lucien Boyer) en 1913.
Il serait intéressant de savoir pourquoi Mayol a accepté d'être représenté comme il l'est sur ce petit format vêtu d'une robe-tuyau (qui n'en est pas une) avec un fez sur la tête , les deux sans aucun rapport avec les paroles de cette chanson.
Créateur(s) :Mayol, lui-même, la même année au Casino d'Alger puis à la Scala en 1900. Dédicace :À Messieurs Royus & Boucheville. Paroles.
Enregistrement(s) :
"À la cabane bambou" - 1903 - Gramophone - 2-32137
"À la cabane bambou" - 1905 - Gramophone - 4-32114
Compositeur(s) :George M. Cohan (adaptées par Henri Christiné)
Notes : Cette chanson a une histoire assez particulière. D'abord, elle n'est pas française à l'origine.
Elle est d'un prolifique auteur-compositeur-scénariste-producteur-comédien-chanteur-et-danseur qui a, à son crédit, plus de 300 mélodies, une cinquantaine de comédies musicales, des films, des romans, des pièces de théâtre et qui pendant plus de trente ans fut connu sous le nom de Monsieur Broadway. Sa statue en plein milieu du Times Square, à New York, démontre à quel point les Américains ont reconnu son importance dans le monde du show business. Il est le seul, d'ailleurs, à avoir sa staue sur la rue-symbole de la comédie musicale américaine. - Il s'agit, bien sûr, de George M. Cohan né à Providence, Rode Island en 1878 et décédé à new York en 1942 [1].
Elle est tirée d'un vaudeville de 1908 intitulé Cohan and Harris Minstrels, une co-production de George M. Cohan et Sam H. Harris. Musique de Cohan.
Son titre originel : "The Belle of the Barbers' Ball", une chanson typique de Cohan : très rythmé, rapide, faite pour être dansée. - Interprétée, au départ, par un travesti (sic) du nom de Julian Eltinge né William Dalton en 1881, décédé en 1941.
Par quel détour est-elle venue en France ? Via l'Angleterre sans doute et probablement à cause de Fragson qui y séjournait régulièrement, Fragson qui fut un des premiers à introduire dans la chanson française des rythmes américains, bien avant la venue des Tommies de 14-18. - La musique fut confiée à Henri Christiné qui en rédigea des paroles sans aucun rapport avec les paroles originelles.
Résultat : une chanson exotique - d'un exotisme début de siècle, c'est-à-dire colonial - intitulée "À la Martinique" qui, comme toutes les "coloniales" débutent par un petit "négro". - Attention quand même : The Belle of the Barbers' Ball fut créée à l'intérieur d'un spectacle mettant en vedette des Minstrels c'est-à-dire des chanteurs blancs aux visages noircis. Quant aux paroles, où le mot "coons" faisant référence aux noirs est mentionné plusieurs fois... [2]
Fragson la créa en 1912, à l'Olympia, puis l'endisqua la même année pour une petite marque, "La Semeuse", ce qui en a fait aujourd'hui, un introuvable sauf que, l'année suivante, à Londres, chez Pathé cette fois-là, il l'incorpora dans un autre enregistrement intitulé "Songs and Opera in Ragtime" tout aussi introuvable mais que nous avons retrouvé - n° 5523M -matrice 93076 - mais avec les paroles originelles. - Voici cet enregistrement :
Paul Lack en fit un ernregistrement la même année puis Charlus l'année suivante, trois ans avant que Mayol la mette à son répertoire et l'endisqua à son tour. Chez APGA, en 1913, puis chez Pathé, en 1914 et, finalement chez Parlophone, en 1932.
Il en existe plusieurs autres versions : par Alibert, en 1933, Andrex, en 1950, Maurice Chevalier en 1962 et même Guy Marchand, en 1970.
Créateur : Fragson à l'Olympia en 1912. Dédicace : Hommage à Mayol, le Chanteur Populaire
Version originelle
Pour avoir une idée de ce que cette chansons était au départ, nous en joignons ici un enregistrement fait par un couple célèbre des années dix. Enfin : célèbre en Amérique.
Il s'agit d'un cylindre Edison enregistré en 1910 par un célèbre duo de l'époque, celui formé d'Ada Jones (1873-1922) et de Billy Murray (1877-1954), portant le numéro 10344 et qui fait maintenant partie de la collection de l'Université de Californie (campus de Santa Barbara).
Notes : De nombreuses chansons ont eu pour thème, décor ou atmosphère, cette banlieue de Paris - son nom officiel est, depuis 1909, Le Plessis-Robinson - dont les restaurants, juchés dans des arbres, firent fureur dès 1848 jusqu'à la Grande Guerre, à commencer par "Le voyage à Robinson" de Villemer-Delormel (musique de Lucien Colin) publiée en 1884, créée par Madame Duparc aux Grands Concerts Parisiens(voir ci-dessus, à droite), reprise par la suite par Esther Lekain (1904) et enregistrée, entre autres, par Edmée Favart "De la Scala", en 1910.
C'est ainsi que l'on retrouve, parmi les plus connues :
"Sous les arbres à Robinson" (Lelièvre, Boyer, Roger) chantée par Jeanne Aubert (1930),
"Robinson" (Braval, Gramon, Montagnon) chantée par Maguy Fred (1933),
"C'est à Robinson" (Delettre, Siniavine, de Letraz) enregistré par par Lucienne Boyer (1937)
"Les dimanches à Robinson" (Dudan, Gardoni, Moiselle) chantée par Pierre Dudan (1940)
"Les bosquets de Robinson" (Malé, Debru) interprétée par Joss Baselli (1951)
"Les demoiselles de Robinson" (Ledru, Mareuil) chantée par André Claveau (même année)
"Sous l'arbre de Robinson" (Léo Lelièvre fils, Jean Boyer, Maurice Roget) créé par André Perchicot (Petit format)
"Sous les arbres à Robinson" (même chanson desmêmes auteurs/compositeurs) mais repris, en 1930, par Jeanne Aubert.
...
Sur le lot, ne pas oublier le grand succès de Reda Caire (1934) "Les beaux dimanches de printemps" (Laurent, Gabaroche) dont le premier vers se termine par "...quand nous allions à Robinson".
La petite histoire semble cependant avoir oublié ce Robinson de Mayol... La date de publication est approximative.
Trois petits formats chez deux éditeurs pour une même chanson. C'est beaucoup. On peut, de l'un à l'autre voir dans quel ordre ils ont été publiés. L'édition Félix a cependant ceci de particulier : la photo qui y figure, Mayol accoudé à un piano a été réutilisée plusieurs fois par la suite.Voir, par exemples à : "Congoli, Congola" (sic), "Cousine", "Encore !", "Je vous aime toutes"...
(Pour plus de renseignements sur Robinson, à l'époque des guinguettes, consulter le livre de Francis Bauby, Sophie Orivel et Martin Pénet, Mémoires de guinguettes - Omnibus - 2003)
Notes : Cette chanson fait partie d'une des nombreuses collaborations du duo formé de Jean Coulon dit Jean Rodor (1881-1967) et Vincent Scotto (1876-1952) qui ont écrit, entre autres, pour :
Adolphe Bérard : "Elle est d'Italie" ou "Mon Italienne", en 1908
Georgel : "Sous les ponts de Paris", en 1913 ; "La danse Java", en 1914 ; "Tout autour des Halles", en 1916 ; "Dans les faubourgs", en 1920 ; "La vipère", en 1921 ; "La garçonne", en 1923
Alibert : "As-tu vu ?", en 1926 - musique de G. Smet
Marie Dubas : "Pedro !", en 1927 - musique de Joseph Gey
Nitta-Jo : "Cocaïne", en 1932 - musique de Louis Bonin
Son titre, "À Salonique", fait naturellement référence à l'expédition du même nom (1915-1918) dont on parla abondamment dans les journaux de l'époque et qui découlait du débarquement de troupes envoyés par la Triple-Entente suite à l'invasion de la Serbie par les armées austro-allemandes et bulgares. Il n'en fallait pas plus pour que Mayol y alla de couplets plus ou moins grivois.
Curiosité : on raconte qu'à partir du début des années vingt, Mayol ne pouvait plus supporter l'odeur du muguet, sa fleur fétiche ; qu'il s'en faisait fabriquer des faux qu'il portait à la boutonnière lors de ses tours de chant. On le voit, pourtant, ici, en tenant un avec émoi, émoi qu'il fera reproduire avec peu de variantes sur plus d'une quinzaine d'autres petits formats y compris pour des titres aussi surprenants que :"Bou-Dou-Ba-Da-Bouh !", "Le mal de dents", "Le p'tit rat de l'opéra"...
Notes : Dans son site, De la Belle Époque aux années folles, notre ami Gérard Frappé mentionne que Strit dont le nom apparaît sur le petit format de cette chanson a fait l'objet d'une mention dans la revue de Polin, Paris Qui Chante, en mars 1903, relativement à une chanson intitulée "Quand j'suis les cocottes" (sic) d'Oustric et de Jouve. On le retrouvera d'ailleurs sur le petit format d'un autre chanson de Mayol : "Affaires diverses". Quant à Gosset (Georges), nous avons retrouvé de lui un petit format qui mérite un détour ne serait-ce qu'à cause de son titre : "Le massacre de la Saint-Marteaulémy" (de J. Dardenne, dit Pommard, et H. Malfait).
Adoration du shah, L'
Éditeur(s) : Vve Charles Mayol Éditeur (le copyright se lit : "Copyright by C. Mayol". En anglais ! - 1912
Auteur(s) : Phylo
Compositeur(s) : Laurent Halet
Notes : Peu de renseignements disponibles sur ce Phylo qui a écrit les paroles de cette chanson, sans doute la plus grivoise du répertoire Mayol. Disons qu'on aurait de la difficulté à la passer à la radio ; même aujourd'hui.
Phylo ? C'est l'incroyable auteur de chansonnettes plus ou moins scabreuses dontla fameuse "Aux pommes" interprétée par Boucot (1916) au refrain rimant avec "Pommes de reinette et pommes d'api" qui se transforme en "Pommes de reinette et pommes de..." (nous vous laissons deviner le reste) mais aussi des paroles de "Quand c'est lui [lui, lui / J'dis toujours oui, oui, oui...]" " (1918) que Damia, quand même, consentit à enregistrer en 1930.
Les deux enregistrements que nous vous présentons ici sont, nous nous en excusons, d'une piètre qualité, qualité attribuable à la rareté d'abord de l'essai - inédit jusqu'à ce jour - chez APGA (un des derniers enregistrements de Mayol pour cette marque) et, ensuite, sans doute à cause du peu de vente, de la rareté de l'édition Pathé (nous n'en avons retrouvé qu'une seule copie). On notera l'annonce ("Chanson arabe...") chez APGA et l'étrange ressemblance entre cette version et la version Pathé qui laisse supposer qu'on s'est peut-être servi de la matrice de l'enregistrement fait chez APGA pour l'impression Pathé.
Aussi étonnants que soient le thème et les paroles de cette chanson, on peut se permettre d'admirer, surtout au travers les hiss et les pops des enregistrements que nous proposons, la diction presque parfaite de Mayol.
Créateur(s) :Mayol à la Scala et Stritt aux Ambassadeurs - Dédicace :Aux amis Denance, Darthand, Delfort, Vaillant, Martial, Bolouis, Ribet, Reinval, Darbon et B. Gasthon's
Ah ! Ah ! Ah !
Éditeur(s) : Veuve Ch. Mayol - circa 1909 et 1912 ou 1913
Auteur(s) :
Compositeur(s) :
Notes : ce titre ainsi que plusieurs autres font partie de deux feuillets intitulés tout simplement "Répertoire Mayol" - La photo de Mayol qui y figure, entouré d'une couronne dessinée par Pousthomis, permet de dater ces titres aux environs de 1910, avant que Mayol reprenne en main la maison d'édition fondée par son frère Charles et portant le nom de Veuve Ch. Mayol entre 1909 et 1913.
Notes : Avec Paul Marinier, Henri Christiné a été l'un des auteurs-compositeurs les plus chantés par Mayol, surtout lorsque l'on sait qu'il a, avec Alexandre Trébitsch, tout comme il l'a fait pour cette chanson, composé les paroles de "Viens, Poupoule !".
La musique - on le constatera à l'écoute des enregistrements que nous proposons ici - n'est curieusement pas américaine : elle est typique des revues française de l'époque. Ses paroles sont d'ailleurs peu en faveur de la première. En voici, par exemple, celles du premier de ses quatre refrains :
Ah ! la musiqu', la musique américaine
C'est charmant
C'est bien plus élégant
Que la musique parisienne.
C'est doux !
Ah ! c'est fou !
Et c'est toujours la mêm' danse monotone
Qui reprend.
On croirait que l'on est au téléphone
Car continuell'ment
On entend
Allo ! allo ! jusqu'à la fin
C'est l'genre américain.
Pas un chef-d'œuvre (Christiné a fait beaucoup mieux) mais on peut s'imaginer Mayol, mimant sur scène,l'pas du dindon, l'pas du cochon...
Et puis, hélas, le registre demandé pour cette chanson n'est pas dans la tessiture de Mayol si, dans on cas, on peut parler de tessiture...
Notes : Curieuse chanson que celle-là. Elle est, comme bien des chansons de Mayol, du domaine "grivois" (comme on disait à l'époque) ou encore "à ne pas chanter dans les salons", avec des paroles du genre "lequel de nous deux sera le plus subtil ?" car... ils se sont mis à deux pour les écrire ! La mélodie mérite d'être retenue mais pas plus (Christiné en a fait des meilleures)et en fermant les yeux, avec beaucoup d'imagination, on peut quand même penser aux gestes que faisait Mayol lorsqu'il l'interprétait en scène. - Paroles.
Existe un grand format (Site externe. - Lien inscrit avec la permission de son webmestre.) - Illustration Clérice frères
Créateur(s) :Mayol et Esther Lekain à Parisiana mais également chanté par Lidia à la Scala. - Le petit format indique "Répertoire Mayol" qui n'a sans doute pas créé cette chanson. Dédicace : À l'ami Diaz de la Cigale
Notes :un des rares petits formats publiés sous le nom de Mayol où le compositeur (Christiné) est mis également en évidence avec une liste (partielle, forcément) de ses créations. - Il y en aura d'autres pourtant. Voir "De lui à elle", par exemple, où le nom de Mayol est en tout petit par rapport à celui de Paul Marinier... - Voir également à : "Les berceuses".
Notes : Nous n'avons retrouvé de cette chanson qu'une photo - envoyée par Monsieur Claude Moreau - du petit format où Scotto qui en a composé la musique est assis, vraisemblablement en train d'écouter Mayol qui la chante. Le copyright est de 1913.
Notes : À ne pas confondre avec la chanson d'Aristide Bruant ayant à peu près le même titre. Son compositeur, Gustave Goublier (1856-1926), qui fut chef d'orchestre à l'Eldorado, au Parisiana et aux Folies Bergère, a également écrit la musique de "L'Angélus de la mer", "Le crédo du paysan", "La voix des chênes"... - Son fils, Henri (1888-1951), a composé, quant à lui, la musique de "La Cocarde de Mimi Pinson".
Notes : Le nombre de chansons de Christiné créées par Mayol n'est égalé que par celui des chansons écrites pour lui par Paul Marinier. En ce qui a trait aux Poupon (Henri et Blanche - Henri pour les paroles et Blanche pour la musique), le nombre est plus limité : une demi-douzaine parmi lesquelles l'on retrouve un très beau : "C'estla valse du faubourg". Séparément, les deux ont écrit, soit la musique, soit les paroles, de quelques titres dont celui-ci (paroles d'Henri Poupon) dont le texte a été adopté par Christiné pour être plus près du répertoire de Félix.
C'est du domaine semi-grivois mais plutôt léger ou même comique. La réparti du propriétaire de l'hôtel, à la fin, est délicieuse.
Ce qui est moins délicieux, c'est la voix de Mayol qui semble, sur cet enregistrement, fatiguée et même sur son déclin. On sait que ce déclin allait venir beaucoup plus tard mais le registre demandé pour interpréter cette chanson était définitivement hors de celui dont il étaitcapable. En ce sens, cet enregistrement démontre non seulement les limites maisla fragilité de ses moyens qu'il a toujours compensé par une justesse dans l'interprétation et une diction. Une mauvaise journée ? Peut-être car au cours du même mois (mai 1914 selon les numéros de matrice), Mayol y est allé de : "Ah ! la musique américaine", "L'adoration du shah", "La Baltique" (etc.) auxquelles on ne peut rien reprocher.
Nous nous excusons d'avance de la qualité de l'enregistrement récupéré d'un disque qui été vraisemblablement écouté plusieurs fois mais qui mérite d'être entendu au moins une fois.
Notes : Il s'agit d'un des enregistrements simple-face enregistrés par Mayol sur disque de 15 cm, très fragiles et conséquemment très rares .
Nous n'en avons retrouvé aucun.
Les frères Clérice (Justin et Charles) qui ont conçu la présentation de ce petit format ont bien fait attention de ne pas dessiner Mayol en coureur de jupons !
Créateur(s) :Mayol à la Scala - Dédicace :À Mademoiselle Devassy et à notre ami Georgel.
Enregistrement(s) :
"Ah ! Qu' c'est beau la nature" - 1905 - Zonophone - 4-32176
"Ah ! Qu' c'est beau la nature" - 1905 - Zonophone - X-82194
Ah qu' c'est bon
Éditeur(s) : Charles Mayol Éditeur - circa 1910
Auteur(s) : Marc - Hély
Compositeur(s) : Raoul Soler
Notes : Une des six ou sept chansons que Marc Hély a écrites pour Mayol qui ne l'a jamais enregistrée.
Seule chanson, d'ailleurs, de Mayol dont la musique fut de Raoul Soler, auteur, entre autres, de la "Valse Nuptiale" créée par Fragson sur des paroles de Lucien Boyer.
Et aussi étonnant que puisse être le dessin figurant sur ce petit format, il a été réutilisé deux autres fois. Pour "Ça n'avance à rien" et... "Éternelles sérénades !"
Notes : Le petit format de cette chanson indique que Mayol l'aurait créée Aux Ambassadeurs (en 1907 ?). Martin Pénet, dans Mémoire de la chanson - Omnibus, mentionne qu'elle aurait été créée cette année-là par Mme Lanthenay à la Scala et Esther Lekain à Parisiana - À remarquer que Mayol ne l'a pas enregistréemais, parmi, ceux qui l'ont fait, on notera en particulier Bérard (chez Odéon : un véritable morceau d'anthologie !), Charlus (qui a tout enregistré) Dalbret et Mme Lanthenay, tous les quatre en 1908 puis Esther Lekain en 1931 (elle avait déjà 61 ans) et... Tino Rossi en 1980, à l'âge respectable de 73 ans. - Paroles.
On trouvera une version enregistrée de cette chanson en la page Esther Lekain.
Compositeur(s) : Wilhelm Hinsch (arrangé par H. Christiné)
Notes : Adaptation française d'une adaptation d'un air tiré du folklore allemand par le compositeur Wilhelm Hinsch qui lui donna le nom de "O Susanna" ("O Susanna wie ist das Leben noch so schön" - en français "Oh Suzanna, que la vie est encore belle !" - une "scottish" de 1907 qui raconte l'histoire d'un vieux couple !), une polka à ne pas confondre avec une chanson américaine du même nom.
Suzanna, Suzon, Susie, Suzette... Mayol les aura toutes chantées !
Une version originale de ce "O Susanna" : Heinrich Großmann - "O Susanna" - 1907 - Edison 15391
Notes : Une des six ou sept chansons de Mayol où il utilisa son "assent" du midi, "assent" dont il n'oublia pas de se servir pour une de ses chansons-fétiches, "Cousine".
Paroles de Géo Koger qui participera, avec Roger Myra, vingt ans plus tard, à la redactiond'une parodie où Mayol se moque de lui-même : "Je ressemble à Mayol".
Notes : Une des chansons dans le style préféré de Mayol : une jolie petite histoire, de quoi faire beaucoup de gestes et une fin intelligente sans être d'une trop grande subtilité. Pas question, après celle-là, de dire, comme le faisait l'une de ses contemporains : "Trop fin pour le quartier..."
Notes : Chanson dite "algérienne"... en forme de... tango.
Et pourquoi pas ?Avec Mayol, on n'en est pas à une contradiction-près.
Une sorte de "Mon légionnaire" à l'envers, vingt ans avant son temps.
Pas mal du tout, quand même. Un bon trois étoiles et demi ou même quatre sur cinq.
Reste que son auteur-compositeur M. Franceschini n'a pas été très prolifixe : c'est une de ses rares chansons (connues).
Notes : Si, pendant la Grande Guerre, Fragson (un peu avant, dans son cas) a été capable de chanter "En avant les p'tits gars !", que Montéhus a suspendu temporairement son anti-militarisme,
si Bérard - Bérard ! vous devinez le reste -, pourquoi Mayol n'y serait pas allé avec ses chansons anti-Allemagne ?
Remarquez bien (petit format) : "Dans les casernes et les hôpitaux"...
(Voir également à : "Ce qu'ils n'auront pas !")
Existe d'ailleurs beaucoup de photos et quelques films de Mayol"au front". L'histoire n'a pas plus retenu, ou à peu près pas, ces actes de "patriotisme", que la boucherie qu'elle accompagnait.
Auteur des paroles : un des immortels de l'Académie, élu en 1909.
Créateur(s) :Mayol dans les casernes et les hôpitaux
Note complémentaire : Cette chanson est une riposte académicienne (sic)... que l'on pourrait situer à la limite de la franchouillardise !
Le "Deutschlandlied" (Chant d'Allemagne) ou "Das Lied der Deutschen" (Le Chant des Allemands) - Paroles de August Heinrich Hoffmann von Fallersleben, en 1841, sur une partition (adaptée d'une mélodie croate) pour un quatuor à cordes de Franz Josef (Joseph) Haydn datant de 1797 - comporte trois couplets.
Le premier couplet commence ainsi : "Deutschland, Deutschland über alles, über alles in der Welt..." ("Allemagne, Allemagne avant tout, avant tout dans le monde...").
Du moins, c'est ce qu'il fallait comprendre, par "Deutschland über alles",("Allemagne avant tout") dans l'esprit de Fallersleben - un chant de révolutionnaire pour appeler à l'unification de tous les peuples de langue germanique - mais une autre acception, qui fera son chemin, est possible : "Allemagne au dessus de tout". Ce chant sera "rassembleur" dès après 1841.On ne retiendra pas son titre "officiel". Il sera le "Deutschland ...ber alles" ("Allemagne au dessus de tout"). Malgré leur grande popularité, ces trois couplets du "Deutschlandlied" attendront plus de 80 ans pour devenirl'hymne national allemand. Précisément en 1922.
Après la Seconde Grande Guerre, le "Deutschlandlied" restera l'hymne national, mais sera amputé de ses deux premiers couplets. Le Troisième Reich en ayant particulièrement abusé et notamment du premier. C'est donc letroisième couplet qui sera adopté, en 1991, à l'occasion de la réunification de l'Allemagne. A noter que les deux premiers couplets ne sont pas interdits mais fortement connotés et donc inusités.
Merci à Madame M.-M. Ottmann pour son éclairage historique.
Compositeur(s) : recueillie et arrangée par Adrien Serge
Notes : De toutes les chansons de Mayol, en voici une des plus curieuses.
On peut comprendre (et nous ne voulons certes pas dire "accepter") une chanson telle que "L'Allemagne au-dessous de tout" durant la Grande Guerre mais cette chanson date de 1906, huit ans auparavant...
Bon, elle a le mérite d'être quelque peu "grivoise" (l'étiquette du disque le mentionne) - quoique comparativement à bien d'autres de son répertoire - et conséquemment plus ou moins dans les cordes de Mayol. Presque aussi prémonitoire mais bien moins drôle et bien moins aciduleuse que "Il travaille du pinceau" de Georgius qui mérite une ré-écoute.
Notes : Eugène Lemercier, auteur des paroles de cette chanson, est né et mort à Paris (1862-1939). Aucun détail disponible quant au compositeur Behling-Linck...
Allons, Mademoiselle !
Éditeur(s) : Christiné Éditeur - 1903
Auteur(s) : Paul Briollet
Compositeur(s) : Fechner
Notes : Entre "Viens, Poupoule !" et "La Matchiche", Mayol, presque au fait de sa gloire, a commis cette petite chose qui mérite un détour.
Selon son petit-neveu, André Fauré-Mayol, la photo de Mayol sur ce petit format était sa favorite, toupet et muguet compris. Chanson créée en 1903 à la Scala de Paris ; on la retrouve dans la revueParis Qui Chante au numéro 42 du 8 novembre de la même année.
Créateur(s) :Mayol à la Scala - Dédicace : À L'Ami Paul Clerc de l'Eldorado
Notes : C'est en regardant de plus près des petits fomats de ce genre qu'on se rend compte de la liberté que prenaient les dessinateurs de l'époque. Il y a quatre couples sur celui-ci plus une dame seule qui pourrait avoir un rouleau à pâte à la main, ce qui lui permettra de dire à son mari qui entrera probablement tard : "Belle heure pour rentrer !" Et lui de répondre : "Belle heure pour faire des tartes..." Mais... comment ingnorer les deux dames, en bas, à droite ? Parmi les intreprètes : Max Dearly à Ba-ta-Clan.
Notes : cette chansons dite "rondeau" fut publiée dans la revue La musique pour tous le 15 octobre 1905 (n° 4) et dans la revue Paris Qui Chante le 1er octobre 1905 (n° 141) en même temps que "Les plaisirs de la plage".
Créateur(s) :Mayol à la Scala - Dédicace : À Fernandez & Gorgel
Enregistrement(s) :
"Amour à chaque étage" - 1905 - Zonophone - X-82193
Notes :"L'amour au Chili" fait partie de ces chansons "exotiques" qui connurent un certain succès après l'exposition de 1889 où une des attractions principales était le "Village nègre" où 400 Africains étaient en permanence offerts à la vue des visiteurs qui, pour la plupart, voyaient pour la première fois des gens de couleur noire.
Cela donna, dans le répertoire Mayol : "Bou-Dou-Ba-Da-Bouh !", "Congoli-Congola", "Ma congolaise"... et cette chanson qui, de toute évidence, fut écrite par deux auteurs (Burtey et Bousquet) qui ne connaissaient pas trop, trop la géographie. - Idem pour ce qui est des illustrateurs des deux petits formats sous lesquels les paroles et la musique furent publiées.
Mayol créa cette chanson en 1909 mais ne l'enregistra pas avant 1914. Elle eut sans doute un certain succès car il la choisit pour ses derniers enregistrements en 1932. - Paul Lack aurait été le premier à l'endisquer en 1909, suivi par Charlus en 1910.
La musique est de Gustave Goublier "Sur les motifs des bouges londoniens" dont le titre anglais fut "The Whitechapel Dance" (pour rappeler les meurtres commis par Jack l'éventreur ?), Gustave Goublier à qui l'on doit curieusement "L'angélus de la mer" et "Le crédo du paysan" et, pour Mayol, "Ah ! Mademoiselle... Dites-moi donc !", "Comme une cigarette" et "Un p'tit bout d'homme".
Pour ce qui est de William Burtey, rappelons qu'il fut un temps le directeur de L'épatant, un cabaret de Clichy qui fut d'abord connu sous le nom de La truie qui file puis L'araignée, Le porc-épic avant de devenir, après Burtey, Les Truands, un théâtre de marionettes et finalement, le Théâtre des deux Ânes dont on célébrera bientôt le "centenaire". - Paroles.
Notes : voirnotre introduction à ladiscographie de Mayol les notes sur les différentes façons pour écrire cetitre, un des grands succès de Mayol. Créé en 1903. - Paroles.
Notes : un des plus curieux petits formats de Pousthomis. Mayol, en curé, une femme à genoux qui se fait lorgner les fesses... mais que signifie ce cochon aux pieds de Mayol ?
Notes : Martin Pénet dans son Mémoire de la Chanson (Omnibus - France Culture, 2001) mentionne que Mademoiselle Pervenche (Fréhel) aurait chanté cette chanson l'année de sa création au Casino de Montmartre. Il mentionne en outre que les premiers enregistrements qu'on en aurait fait auraient été de Paul Lack, Jean Péheu et Dalbret, en 1909.
Pas une grande chanson mais le refrain fait partie de ceux qui, quand on les entend une fois, restent en mémoire. Et toujours cette diction merveilleuse. - Paroles.
Notes : un des enregistrements de Mayol où l'on décèle - quoiqu'il chantait au moment où il est passé en studio depuis vingt ans et... sans micro - les limites de sa voix.
Notes : évidemment pas la chanson dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Paroles d'Émile Bessière, créateur, entre autres, de Titine à l'atelier, une folie-vaudeville en un acte et, avec Paul Marinier, des paroles de "Les Ingénues" créé par Yvette Guilbert. Ces deux derniers ont également écrit ensemble "Bonsoir madame la Lune" que n'oublia pas d'enregistrer Fred Gouin.
Notes : heureusement, Mayol n'a pas enregistré beaucoup de ces "récits". La diction, impeccable dans ses chanson, a, ici, tous les poncifs de l'époque.
Notes : on peut lire à plusieurs endroits que Mayol s'est mis à détester après-guerre l'odeur du muguet et qu'il n'en portait à sa boutonnière que des imitations (sic). Le voici, pourtant, en tenant un à la main comme nous l'avons souligné en rapport avec "A Salonique".